181 mm (Onco Hémato - MHDN)
La Lettre du Cardiologue • n° 460 - décembre 2012 | 5
ÉDITORIAL
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avaient unsyndrome coronaire aigu, et la mortalité à 1an était supérieure à 2 %. Enfin,
8fois sur 10, les patients mauvais répondeurs ont été rechargés en clopidogrel et ont
bénéficié de l’administration intraveineuse d’un inhibiteur de la GPIIb/IIIa.
Que faut-il en retenir ? Que la réactivité plaquettaire sous traitement est un marqueur
intermédiaire pour les études de traitements antiplaquettaires. Ceci est d’ailleurs confirmé
par l’étude ancillaire pharmacodynamique de TRILOGY ACS (TaRgeted platelet
Inhibition to cLarify the Optimal strateGy to medicallY manage Acute Coronary
Syndromes) [4]. Elle démontre l’absence de lien indépendant entre la réactivité
plaquettaire et la survenue des événements ischémiques. Elle permet d’expliquer l’absence
de bénéfice de l’intensification du traitement antiplaquettaire par le prasugrel versus le
clopidogrel chez les patients traités médicalement(5).
Quel est l’avenir des tests de fonction plaquettaire ? Les recommandations sur leur
utilisation chez le patient allant bénéficier d’une angioplastie programmée ne bougeront
pas (grade IIb) et cela rassure de voir 3 études négatives(1, 3, 6). ARCTIC ne répond
cependant pas à la question de la pertinence des autres tests bedside et, en particulier,
àl’intérêt du VASP (Vasodilator-Stimulated Phosphoprotein) qui mesure spécifiquement
l’effet du médicament, ou à celui dugénotypage rapide au lit, qui identifie la présence du
variant CYP2C19*2 associé àlamauvaise réponse au clopidogrel(7). La combinaison de
ces tests dans le but d’enaugmenter la valeur prédictive reste un enjeu scientifique et
médico-économique, enparticulier à la phase aiguë de l’infarctus ou chez les sujets âgés,
2situations à haut risque.
Personnaliser la médecine pour les antiplaquettaires oraux, c’est aussi regarder
autrement les patients qu’à travers leur histoire clinique, ce que l’on fait tous les jours.
Cela marche dans d’autres disciplines comme la cancérologie et cela reste une approche
séduisante pour le cardiologue. Les jeux ne sont pas encore faits. L’étude ANTARCTIC
(Assessment of a Normal versus Tailored dose of prasugrel After stenting in patients
aged>75 Years to Reduce the Composite of bleeding, stent rombosis and Ischemic
Complications) [NCT01538446] s’intéresse au bénéfice clinique net, et en particulier à
l’intérêt d’une titration des thiénopyridines chez le sujet âgé pour en améliorer la sécurité
d’emploi.
4. Gurbel PA, Erlinge D,
Ohman EM et al. Platelet func-
tion during extended prasugrel
and clopidogrel therapy for
patients with ACS treated
without revascularization: The
TRILOGY ACS Platelet function
substudy. JAMA 2012 Nov 4
(epub ahead of print).
5. Roe MT, Armstrong PW,
Fox KA et al. Prasugrel versus
clopidogrel for acute coronary
syndromes without revas-
cularization. N Engl J Med
2012;367:1297-309.
6. Trenk D, Stone GW,
Gawaz M et al. A randomized
trial of prasugrel versus
clopidogrel in patients with
high platelet reactivity on
clopidogrel after elective
percutaneous coronary
intervention with implantation
of drug-eluting stents: Results
of the TRIGGER-PCI (Testing
Platelet Reactivity in Patients
Undergoing Elective Stent
Placement on Clopidogrel to
Guide Alternative Therapy
With Prasugrel) study. J Am
Coll Cardiol 2012;59:2159-64.
7. Roberts JD, Wells GA, Le May
MR et al. Point-of-care genetic
testing for personalisation of
antiplatelet treatment (RAPID
GENE): a prospective, rando-
mised, proof-of-concept trial.
Lancet 2012;379:1705-11.