Les tests de réactivité plaquettaire passés au crible

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POINT DE VUE DES EXPERTS
Angioplastie
Les tests de réactivité plaquettaire
passés au crible
Le texte du consensus 1
fait l’état des lieux des
connaissances acquises
sur les tests de réactivité
plaquettaire et de leur
intérêt en pratique clinique.
Discussion autour de
ce consensus avec le
Docteur Laurent Bonello,
cardiologue spécialiste
des coronaropathies, à
l’Hôpital Universitaire Nord
de Marseille, qui a participé
à son élaboration.
Pourquoi ce consensus ?
Nous souhaitions rassembler sur un même
document l’ensemble des données disponibles concernant l’intérêt des tests de réactivité plaquettaire et leur utilité en pratique
clinique dans le cas de patients ayant subi
une angioplastie. Le but était de dégager un
consensus définissant les situations où ces
tests peuvent être envisagés et leurs modalités d’utilisation.
Pouvez-vous nous rappeler
ce qu’est une intervention coronarienne
percutanée (ICP) ou angioplastie ?
Cette intervention est réalisée pour traiter
des occlusions ou des sténoses artérielles
dans le cas de maladies coronariennes. Elle
consiste à mettre en place une endoprothèse
métallique ou stent afin de maintenir l’ouverture d’une artère coronaire.
[1] " Expert position paper on the role of platelet function
testing in patients undergoing percutaneous coronary
intervention” D. Aradi et al., European Heart Journal ,
19 Août 2013.
Les complications consécutives à cette intervention, notamment les thromboses de stent
et les resténoses, nécessitent de traiter les
patients par des antiagrégants plaquettaires.
Quels sont les traitements
et quels sont leurs risques ?
Les patients victimes d’un syndrome coronarien aigu (SCA) et ayant subit une ICP sont
traités par des antiplaquettaires en bithérapie comprenant de l’aspirine et un inhibiteur
du P2Y12, qui est l’un des récepteurs plaquettaires de l’ADP. En première intention,
nous prescrivons du prasugrel ou ticagrelor,
ou du clopidogrel si le patient présente un
risque hémorragique élevé.
élevé (infarctus ou thrombose de stent), de
façon indiscutable. Par ailleurs, une réactivité plaquettaire basse sous traitement expose
le patient à un risque accru d’évènements
hémorragiques.
Les tests de réactivité plaquettaire permettent donc d’identifier et de surveiller les
patients à risque et ont une valeur pronostic
indéniable. Ces résultats ouvrent également
la voie au concept de fenêtre thérapeutique.
Ces tests ont permis de faire de belles avancées dans la compréhension des mécanismes d’action des médicaments, et notamment de comprendre pourquoi le clopidogrel
n’est pas efficace chez 40 % des patients.
C’est à partir de ces tests que de nouvelles
molécules, comme le prasugrel ou le ticagrelor, ont été développées.
Dans ce contexte, les tests
de réactivité plaquettaire ont-ils
un intérêt, et si oui, lequel ?
Ces tests permettent-ils d’ajuster
ou de modifier le traitement ?
Chez les patients coronariens stentés, et a
fortiori chez les patients victimes d’un SCA,
une réactivité plaquettaire élevée sous traitement est corrélée à un risque thrombotique
La possibilité d’ajuster le traitement en fonction de la réactivité plaquettaire sous traitement est très controversée à l’heure actuelle et
nous ne disposons pas de preuves suffisantes
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