3. Si Pet P′ne sont pas premiers entre eux, ils ont un facteur irréductible (non constant)
commun. Si α∈Kest une racine de ce facteur irréductible, alors αest racine de Pet
de P′, ce qui signifie donc que c’est une racine de Pde multiplicité supérieure ou égale
à2, et donc Pn’est pas séparable.
Inversement, si Pn’est pas séparable, il possède dans Kune racine multiple α, qui est
donc racine de Pet de P′. Alors Pet P′ne sont pas premiers entre eux dans K[X] et
donc ne le sont pas non plus dans K[X].
4. Dans le premier cas, le polynôme dérivé est nXn−1, qui n’est pas nul grâce à l’hypothèse
sur la caractéristique de K. Comme 0est sa seule racine, d’ordre n−1, il est premier
avec Xn−1donc ce dernier est séparable.
Dans le deuxième cas, la dérivée est −1 = p−1, qui est bien un polynôme (constant !)
premier avec Xp−X−a.
Exercice 4.
1. Si P = Pn
i=0 aiXi, alors P′=Pn−1
i=0 (i+ 1)ai+1Xi. Donc si P′= 0,(i+ 1)ai= 0 quel que
soit i≥0et donc ai= 0 pour tout i≥1, autrement dit, Pest constant. La réciproque
est évidente.
2. Supposons que P′= 0. Comme dans la question précédente, on a iai= 0 pour tout
i≥1. Si in’est pas divisible par p,iest inversible dans K, et donc ai= 0. Donc
P = Pn
i=0 apiXpi =Pn
i=0 api(Xp)i.
3. Soit Fpnun corps fini. Il s’agit de prouver que x7→ xpest surjectif. Mais si x∈F×
pn, on
sait que xpn=x, et donc (xpn−1)p=x. Donc les corps finis sont parfaits.
On peut également remarquer que x7→ xpétant en caractéristique pun morphisme de
corps (le morphisme de Frobenius), il est toujours injectif. C’est donc en particulier un
automorphisme si le corps est fini.
4. Soit Pun polynôme irréductible non constant de K[X], où Kest un corps parfait.
Si Kest de caractéristique nulle, alors Pet P′sont nécessairement premiers entre eux,
car les seuls diviseurs de Psont les constantes et les multiples scalaires de P, et que P′
est de degré strictement inférieur à celui de P. Donc Pest séparable.
Dans le cas où Kest de caractéristique p, on sait que le morphisme de Frobenius est
surjectif sur K. Puisque le degré de P′est strictement inférieur à celui de Pet que P
est irréductible, Pet P′ne peuvent avoir un facteur commun que si P′= 0. Mais cela
impose alors l’existence de Q∈K[X] tel que P = Q(Xp). Écrivons Q = Pn
i=0 aiXi.
Puisque le morphisme de Frobenius est surjectif, il existe bi∈Ktel que bp
i=ai. On a
alors P = Pn
i=0 biXip. Mais Pest un polynôme irréductible non constant, donc une
telle décomposition est absurde : P′est non nul et Pest séparable.
5. Xp−Test irréductible d’après le critère d’Eisenstein appliqué à A = Fp[T] et I = (T).
D’un autre côté, si L/Fp(T) est une extension dans laquelle ce polynôme admet une
racine α, on a Xp−T=Xp−αp= (X −α)p∈L[X] puisque Lest un corps de
caractéristique p.
Exercice 5. Soit α1,...,αrles racines réelles distinctes de Pet β1,β1,...,βs, βsses racines
complexes. On peut écrire
P = a
r
Y
i=1
(X −αi)mi
s
Y
j=1
(X −βj)nj(X −βj)nj.