lation auriculaire (RR : 2,80), la pression artérielle systolique
(RR : 1,28 pour une augmentation de 10 mmHg), l’index de masse
(RR : 1,09 pour une augmentation de 5 kg/m2), l’hyperglycémie
(RR : 1,68) et la valeur ajustée de la fraction d’éjection ventri-
culaire gauche (RR : 1,33 pour une diminution de 10 %).
L’hospitalisation pour insuffisance cardiaque a été le premier évé-
nement rapporté dans plus de 50 % des cas, parmi les 44 %
d’hommes et 42 % de femmes qui ont présenté un autre événe-
ment cardiovasculaire précédant l’insuffisance cardiaque. L’in-
farctus du myocarde a représenté la cause la plus fréquente.
Globalement, la population hospitalisée pour insuffisance car-
diaque avait un risque de décès toutes causes multiplié par 2,5
(hommes) et par 3 (femmes) comparativement au reste de la
cohorte. Ces données, en concordance avec des rapports précé-
dents, confirment que l’incidence de l’hospitalisation pour insuf-
fisance cardiaque est élevée et augmente avec l’âge dans la popu-
lation générale.
Hung-Fat Se (Hong Kong, 2003) a étudié l’influence de la pré-
sence d’une fibrillation auriculaire sur le devenir clinique des
patients avec insuffisance cardiaque diastolique dans un groupe
de 162 patients et avec un suivi de un an.
L’insuffisance cardiaque diastolique était définie par une insuf-
fisance cardiaque symptomatique avec fraction d’éjection
supérieure à 50 %. La fibrillation auriculaire a été documen-
tée chez 105 patients (65 %), 30 % à l’état basal et 35 % durant
le suivi.
Il n’y a pas eu de différence chez les patients avec ou sans fibril-
lation auriculaire en ce qui concerne le décès, la survenue d’un
infarctus du myocarde, d’un angor instable, d’un accident vas-
culaire cérébral. Néanmoins, la survenue d’une fibrillation auri-
culaire a été associée à une augmentation du nombre d’hospita-
lisations et à un délai plus court de l’intervalle séparant deux
hospitalisations (2,8 ± 1,8 en cas de fibrillation auriculaire, contre
2 ± 1,4 en l’absence de fibrillation auriculaire ; p < 0,05).
FACTEURS GÉNÉTIQUES ET INSUFFISANCE CARDIAQUE
M.D. MacNamara (Pittsburgh, 2809) a étudié l’influence d’une
interaction pharmaco-génétique entre le polymorphisme du gène
de l’enzyme de conversion de l’angiotensine et des doses élevées
d’inhibiteur de l’enzyme de conversion sur la survie chez l’in-
suffisant cardiaque.
Quatre cent trente patients souffrant d’une dysfonction systolique
ont été étudiés. Parmi eux, 95 % prenaient soit un inhibiteur de
l’enzyme de conversion soit un antagoniste des récepteurs de l’an-
giotensine, et 43 % prenaient en outre un traitement bêtabloquant.
Les patients ont été catégorisés en un groupe “faible dose” et un
groupe “forte dose” (inférieur ou égal, ou supérieur à 50 % de la
dose cible), et en un groupe qui recevait un antagoniste des récep-
teurs de l’angiotensine comme traitement primaire. La survie
indemne de transplantation a été étudiée selon le génotype du
polymorphisme d’insertion/délétion du gène codant l’enzyme de
conversion.
Pour l’ensemble de la population, l’allèle D a été associé à un
risque accru d’événements de décès ou de transplantation
(p = 0,04). Les effets du génotype sur les événements ont été plus
évidents chez les patients prenant une faible dose : le risque rela-
tif d’événement était 2,2 fois plus élevé chez les sujets DD que
chez les sujets II. Ce risque était de 1,84 pour les individus hété-
rozygotes (non significatif). Chez les patients recevant une forte
dose, l’effet du génotype de l’ACE sur les éléments était non signi-
ficatif, mais indiquait une forte réduction de l’effet favorable.
Ainsi, il semble que la dose d’inhibiteur de l’enzyme de conver-
sion soit un facteur important dans la modulation exercée par le
génotype de l’ACE et que de fortes doses soient capables de
réduire l’effet adverse induit par l’allèle D sur la survie indemne
de transplantation.
P. De Groote (Lille, 3124) a étudié la réponse au traitement
bêtabloqueur en fonction de deux polymorphismes du gène
codant les récepteurs bêta-1 adrénergiques, le SER49GLY et le
GLY389ARG.
Aucun de ces deux polymorphismes du récepteur bêta-1
adrénergique n’a influencé la réponse aux bêtabloquants en
termes de fraction d’éjection. Néanmoins, le polymorphisme
GLY389ARG influence la capacité à l’exercice sous bêtablo-
quant. Il s’agit donc d’une nouvelle démonstration du rôle fonc-
tionnel clinique du terrain génétique en réponse au traitement
bêtabloquant.
L.A. Postava (Pittsburgh, 9) a étudié l’influence d’un polymor-
phisme situé dans la partie promotrice du gène de l’aldostérone
synthase sur un groupe de 428 patients ayant une dysfonction
systolique. La présence de l’allèle variant de ce gène n’a pas eu
d’impact globalement sur la survie indemne de transplantation,
alors que l’allèle D du gène codant l’enzyme de conversion de
l’angiotensine est associé à une survie plus faible (p = 0,004).
Néanmoins, lorsque l’on regarde l’influence du génotype D de
l’ACE dans le sous-groupe de patients qui présentent le variant
génétique pour le gène de l’aldostérone synthase, l’effet délétère
est aggravé, avec un risque relatif de 1,91 pour les sujets DD par
rapport aux sujets II. Au contraire, chez les patients ne présen-
tant pas le variant du gène de l’aldostérone synthase, aucun effet
apparent du polymorphisme de l’ACE n’a été retrouvé sur la sur-
vie.
S.S. Dhamrait (Londres, 1) a étudié l’influence d’un nouveau
polymorphisme dans le gène du récepteur BK2 de la bradyki-
nine sur l’hypertrophie ventriculaire en réponse à l’exercice sur
une population de 109 recrues de l’armée. La masse cardiaque a
été étudiée par résonance magnétique nucléaire avant et après
10 semaines d’entraînement physique standard. Il n’y avait
aucune différence entre les différents sous-groupes génotypés
selon l’âge et la pression artérielle ou la masse cardiaque à l’état
basal. Les auteurs ont retrouvé que l’augmentation de la masse
ventriculaire gauche était dépendante du génotype et qu’en par-
ticulier les individus qui étaient homozygotes pour la présence
d’une répétition de 9 paires de base dans l’exon 1 du récepteur
B2 de la bradykinine avaient une augmentation de 8 ± 1,5 % de
la masse cardiaque, contre 2,7 ± 1,6 % pour ceux qui ne l’avaient
pas (p = 0,013).
Cette étude est la première montrant l’interaction gène-environ-
nement pour ce qui concerne les kinines dans la régulation de la
croissance de la masse cardiaque. Cela pourrait avoir des impli-
cations importantes pour la sélection des patients devant recevoir
un traitement destiné à réduire l’hypertrophie ventriculaire
gauche.
La Lettre du Cardiologue - Supplément au n° 351 - janvier 2002
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INSUFFISANCE CARDIAQUE