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vastatine, en particulier chez les patients qui prenaient déjà une
statine lorsque l’étude a commencé (tableau 2). Pour les patients
chez qui l’on a instauré un traitement par une statine durant la
période d’observation (groupe incident), les interactions médica-
menteuses avec la lovastatine ont entraîné un coût de soins de
santé plus élevé comparativement aux patients traités avec la
pravastatine en raison d’un plus grand nombre de visites chez les
médecins parmi les patients recevant la lovastatine.
L’usage accru des ressources en soins de santé chez les
patients recevant des médicaments ayant une interaction pour-
rait avoir résulté d’une plus grande comorbidité dans ce groupe.
Cependant, les caractéristiques de base obtenues sur la base des
données à la sortie de l’hôpital ne semblaient pas différer entre
les patients ayant fait l’objet d’une interaction et ceux n’en ayant
pas fait l’objet. Cette étude préliminaire appuie l’hypothèse selon
laquelle les ressources en soins de santé peuvent être plus
élevées lorsque les patients recevant une statine métabolisée par
le cytochrome P450 reçoivent également un médicament
exerçant une interaction. Pourtant, la présente analyse incluait
les interactions de la classe A et de la classe B (tableau 1). Étant
donné que les interactions de la classe A sont fréquentes avec les
statines – que celles-ci soient métabolisées par CYP3A4 ou non
– l’argument aurait plus de poids si l’analyse portait individuel-
lement sur les interactions de classes A et B.
Conclusion
Des médicaments qui peuvent entraîner des interactions et
des effets indésirables sont fréquemment prescrits aux patients
recevant des statines. Plus le patient a pris une statine pendant
une longue période, plus il est susceptible de recevoir un
médicament entraînant une interaction. On ne sait pas si les
effets indésirables des médicaments entraînant une interaction
sont plus susceptibles de se produire lorsque le patient a reçu
une statine pendant une longue période. Bien que la fréquence
des interactions graves mettant la vie en danger semble être
faible, les interactions moins graves pouvant causer une mor-
bidité peuvent être plus fréquentes qu’on ne le pense actuelle-
ment. La pravastatine peut être associée à un usage moins
important des ressources en soins de santé que la lovastatine et
la simvastatine chez les patients recevant des médicaments ayant
une interaction potentielle.
Le médecin doit connaître les interactions potentielles ainsi
que la sensibilité idiosyncratique aux statines. C’est pourquoi, il
est important de surveiller périodiquement le taux des enzymes
hépatiques et les marqueurs des lésions musculaires tels que la
créatine kinase. Une telle surveillance est particulièrement
importante lorsque l’on prescrit un médicament qui a une inter-
action potentielle de type B avec les statines.
Références
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La version française a été revisée par le DrGeorge Honos, Montréal.
©2000 Division de cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de Toronto, seule responsable du contenu de cette publication. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de
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SNELL
Tableau 2 : Utilisation des ressources en soins de santé
chez les patients chez qui il y a eu une
interaction en fonction de l’usage des
statines
Admissions Visites chez
à l’hôpital le médecin
(jours/patient exposé pendant (nombre/patient
la période de l’étude) durant l’étude)
Usage incident†
(a commencé à prendre une statine
pendant la période de l’étude)
Pravastatine (723) 1,1 20,8
Lovastatine (598) 1,3 23,5*
Simvastatine (966) 1,1 22,3
Usage prévalent
(a commencé à prendre une
statine avant la période de l’étude)
Pravastatine (1063) 1,3 24,2
Lovastatine (1678) 1,7* 28,0*
Simvastatine (1647) 1,2 25,6*
* Différence statistiquement significative par rapport au taux
pour la pravastatine selon la méthode statistique non
paramétrique de Wilcoxon.
†Au moment de l’étude, le nombre de patients recevant de
l’atorvastatine, de la fluvastatine et de la cérivastatine était
trop limité pour que l’on puisse effectuer une analyse
statistique.