Thèse ALLARD

Le patient, son traitement et sa représentation du médicament.
Rôle dans la prévention de l’iatrogénie médicamenteuse.
ALLARD Elodie, Dr BORGNE Jean-Yves
Introduction. Les actions de prévention et d’information concernant l’iatrogénie médicamenteuse
s’adressent surtout aux professionnels de santé. L’objectif principal était de déterminer si les patients
estimaient y avoir un rôle.
Matériel et Méthode. Il s’agit d’une enquête déclarative descriptive prospective, réalisée en milieu
ambulatoire rural au sein d’une patientèle. Des entretiens semi-dirigés basés sur un questionnaire
comportant majoritairement des réponses fermées uniques, s’adressaient à des patients ambulatoires
adultes volontaires ayant au moins 3 traitements chroniques.
Résultats. Les résultats ont été traités à l’aide du logiciel Le Sphinx Plus. En octobre 2011, 77
patients ont été inclus, l’âge moyen était de 70 ans. 52% d’entre eux connaissaient les indications de
leurs médicaments et seuls 9% les ignoraient. Ce dernier paramètre était significativement relié au
nombre de médicaments, à l’âge, au sexe et à la catégorie socioprofessionnelle. 79% ne
considéraient pas leur traitement comme une contrainte même si 26% ont déclaré souffrir d’effets
indésirables. Une mauvaise observance était retrouvée de façon intermittente dans 44% des cas. 52%
s’automédiquaient mais un seul patient sans conseil spécialisé. 47% percevaient le risque iatrogène
de leur traitement et 58% estimaient avoir un rôle dans sa prévention.
Discussion. Pour environ la moitié de notre population, les médicaments présentent certains risques,
il existe un risque potentiel avec le traitement habituel, le patient est acteur de la prévention de la
iatrogénie. Néanmoins le risque médicamenteux est moins perçu lorsqu’il s’agit d’un traitement au
long cours sans toxicité apparente. Une relation médecin malade collaborative est nécessaire en
matière d’observance et d’automédication notamment.
Conclusion. L’information des patients sur le bon usage des médicaments est capitale pour limiter les
risques iatrogènes, même si seule la moitié d’entre eux a reconnu avoir un rôle dans leur prévention.
Mots-clés : médecine générale, iatrogénie, patient, médicaments, prévention.