R e v u e d e ... DIAPOSITIVES Enzalutamide dans le CPRCm en progression après docétaxel et AA

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DIAPOSITIVES
DIAPOSITIVES
COMMENTÉES EN LIGNE
COMMENTÉES EN LIGNE
Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014
7
Coordination : Philippe Beuzeboc et Stéphane Oudard (Paris)
PROSTATE
p. 7
CANCERS UROLOGIQUES
p. 7
TUMEURS GERMINALES
p. 8
VESSIE
p. 8
CANCER DU REIN
MÉTASTATIQUE
p. 10
Enzalutamide dans leCPRCm
enprogression aprèsdocétaxel etAA
L’acétate d’abiratérone (AA) et l’enzalutamide ont
tous les 2 été enregistrés dans le traitement des
cancers de la prostate résistant à la castration méta-
statiques (CPRCm), après docétaxel. Ces 2 nouvelles
hormonothérapies ont des mécanismes d’action très
diff érents. Y. Loriot et al. (1), en analysant les réponses
thérapeutiques à l’AA de 38 patients ayant reçu de
l’enzalutamide à l’IGR dans le cadre de l’étude de
phase III d’enregistrement AFFIRM, avaient rapporté
que seuls 3 patients (8 %) avaient obtenu une réponse
biologique (baisse du taux de PSA ≥ 50 % maintenue
pendant au moins 1 mois) et que 7 patients (18 %)
avaient une baisse supérieure ou égale à 30 % du
taux de PSA. La médiane de survie sans progression
(SSP) était limitée à 2,7 mois (IC95 : 2,3- 4,1), pour une
médiane de durée de traitement de 3 mois ; la médiane
de survie globale (SG) était de 7,2 mois.
Jusqu’à présent, rien nétait connu de la séquence
inverse, AA suivi d’enzalutamide. Les résultats
de la première étude viennent d’être publiés par
A.J. Schrader et al. (2). Ils concernent les données de
réponse de 35 patients. Préalablement au traitement
par enzalutamide, la médiane de durée de réponse à
l’AA chez ces patients avait été de 9 mois (extrêmes :
2-19), 16 (45,7 %) ayant présenté une réponse bio-
logique. La médiane de durée de traitement par enza-
lutamide par la suite a été de 4,9 mois (IC95 : 2,4-7,4).
Sept des 16 patients qui avaient été sensibles à l’AA
(43,8 %) et 3 des 19 non sensibles (15,8 %) ont présenté
une réponse du taux de PSA supérieure à 50 %. Sur
les 35 patients, 17 (48,6 %) ont présenté une réponse
primaire à l’enzalutamide. La médiane du temps
jusqu’à progression a été de 4 mois (IC
95
: 2-6) pour
les 18 patients ayant présenté au moins une baisse
du taux de PSA. Sur les 17 patients chez qui une cible
radiologique était mesurable, seule 1 réponse partielle
(5,9 %) a été confi rmée.
Commentaire. Dans l’étude AFFIRM(3), le taux de réponse
biologique avec l’enzalutamide après docétaxel était de
54 %, pour une médiane de durée de traitement de 8mois.
Le taux de réponse modeste obtenu en cas de traitement
préalable par AA témoigne d’une résistance croisée entre
l’AA et l’enzalutamide. Celle-ci semble fréquente mais pas
obligatoire, un petit nombre de patients tirant bénéfi ce du
PROSTATE
traitement. Dans l’avenir, il faudra essayer de cerner le profi l
de ces patients. L’analyse des données de l’ATU française
pourra peut-être y contribuer.
P. Beuzeboc, Paris
1. Loriot Y, Bianchini D, Ileana E et al. Antitumour activity of abiraterone
acetate against metastatic castration-resistant prostate cancer progres-
sing after docetaxel and enzalutamide (MDV3100). Ann Oncol 2013;
24(7):1807-12.
2. Schrader AJ, Boegemann M, Ohlmann CH et al. Enzalutamide in cas-
tration-resistant prostate cancer patients progressing after docetaxel and
abiraterone. Eur Urol 2014;65(1):30-6.
3. Scher HI, Fizazi K, Saad F et al.; AFFIRM Investigators. Increased survival
with enzalutamide in prostate cancer after chemotherapy. N Engl J Med
2012;367(13):1187-97.
Survie à 5ans desprincipaux cancers
urologiques en Europe :
donnéesd’EUROCARE-5
R. De Angelis et al. viennent de publier dans le
Lancet Oncology les données d’EUROCARE- 5
concernant la survie à 5 ans de patients atteints
de cancers de localisations différentes en Europe en
fonction de groupes d’âge. Cette étude rétrospective
a été réalisée à partir de 107 registres provenant
de 29 pays et représentant plus de 10 millions de
patients diagnostiqués entre 1995 et 2007. Vingt et
un pays avaient une couverture nationale de 100 % ;
les autres étaient la Belgique, la France (8 registres),
l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, le Portugal, l’Espagne
et la Pologne.
Le calcul de la survie à 5 ans était pondéré selon l’âge
et le pays. Les auteurs se sont particulièrement foca-
lisés sur les 10 cancers les plus fréquents. Si l’on s’inté-
resse plus spécifi quement aux tumeurs uro logiques,
les patients souff rant d’un cancer du testicule sont
ceux ayant la survie la plus élevée à 5 ans : 88,6 %
(IC
95
: 87,4-89,7). Les patients atteints d’un cancer de
la prostate présentent l’augmentation de survie la plus
importante entre les périodes allant de 1999 à 2001 et
de 2005 à 2007, passant de 73,4 % (IC95 : 72,9-73,9) à
81,7 % (IC95 : 81,3-82,1). Le taux de survie des patients
atteints d’un cancer de la vessie tous stades confondus
est de l’ordre de 68 %. Pour le cancer du rein, la survie
moyenne à 5 ans est de 60,6 % (IC95 : 60,2-61,0), avec
des résultats très diff érents selon les pays : 70,2 % en
Allemagne, 67,1 % en Italie, 64,1 % en France, 57,8 %
en Espagne, 59,3 % en Suède, 56,4 % en Norvège, mais
seulement 47,3 % en Angleterre et 44,8 % au Danemark.
CANCERS UROLOGIQUES
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Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014
8
Commentaire. La survie dans les pays de l’est
de l’Europe est inférieure et sous la moyenne
européenne, particulièrement pour les cancers
de bon pronostic ou de pronostic intermédiaire.
Il existe de fortes disparités, même en Europe
de l’Ouest, qui s’expliquent essentiellement par
des attitudes diff érentes concernant la précocité
du diagnostic, avec pour corollaire une prise en
charge à des stades plus tardifs de la maladie,
notamment chez les patients plus âgés. Cela
explique, en particulier pour les cancers du rein,
les faibles taux de survie au Royaume-Uni et au
Danemark. Rappelons que, en France, environ
deux tiers des cancers du rein sont diagnostiqués
fortuitement à l’occasion d’une échographie ou
d’un scanner.
P. Beuzeboc, Paris
De Angelis R, Sant M, Coleman MP et al.; EUROCARE-5
Working Group. Cancer survival in Europe 1999—2007 by
country and age: results of EUROCARE-5—a population-
based study. Lancet Oncol 2014;15(1):23-34.
Tumeurs germinales
métastatiques :
BEP accéléré australien
Une étude multicentrique australienne de
phase II a évalué, chez 43 patients, la faisa-
bilité, la tolérance et l’activité en première
ligne du traitement de tumeurs germinales
métastatiques d’un BEP avec étoposide
(100 mg/ m
2
× 5 jours) et cisplatine (20 mg/ m
2
× 5 jours) repris toutes les 2 semaines avec
des injections hebdomadaires de bléomycine
(30 000 UI × 9 ou 12 doses) et du pegfi lgrastim
6 mg à J6 du cycle. Trois cycles devaient être
administrés pour les 12 tumeurs de bon pro-
nostic, et 4 pour les 15 tumeurs de risque
intermédiaire et les 16 tumeurs de mauvais
pronostic. Ce schéma a été possible chez
86 % des patients. Les principales toxicités
de grade 3 ou 4 ont été les neutropénies
fébriles (12 %) et les infections non neutro-
péniques (16 %). Sur une médiane de suivi de
27 mois, la SSP était de 50 % dans les formes
de mauvais pronostic et respectivement
de 94 et 92 % pour les formes de pronostic
intermédiaire et de bon pronostic.
TUMEURS GERMINALES
Commentaire. La principale limite de cette
étude est qu’elle ne permet pas de déterminer si
ce schéma accéléré est plus effi cace que le schéma
classique. Il faut aussi signaler que les patients
âgés de plus de 40ans ont été exclus, et qu’il
faudra attendre la fi n du suivi pour être certain
de l’absence de toxicité à long terme.
P. Beuzeboc, Paris
Grimison PS, Stockler MR, Chatfi eld M et al.; Australian
and New Zealand Urogenital and Prostate Cancer Trials
Group. Accelerated BEP for metastatic germ cell tumours: a
multicenter phase II trial by the Australian and New Zealand
Urogenital and Prostate Cancer Trials Group (ANZUP). Ann
Oncol 2014;25(1):143-8.
Cancers à petites cellules localisées
delavessie : caractéristiques
cliniques et traitements
deplusde600patients
àpartirdela base dedonnées
nationale américaine
Les carcinomes à petites cellules de la vessie
sont des tumeurs de mauvais pronostic.
Il n’y a pas de réel consensus quant à leur
traitement, du fait de leur rareté (0,5 à 1 %
des tumeurs de la vessie). Les stratégies sont
souvent établies de façon empirique à partir
des résultats d’autres localisations primitives
de carcinomes à petites cellules, avec des
combinaisons variées de chimiothérapie,
de radiothérapie et de chirurgie.
À partir de la base de données nationale
américaine représentant 70 % des cancers
diagnostiqués aux États-Unis et provenant de
plus de 1 400 hôpitaux, les caractéristiques
cliniques et thérapeutiques de 625 patients
souff rant d’une tumeur localisée (cTis-cT4,
cN0, cM0), diagnostiquée sur une pièce de
résection transuréthrale entre 1998 et 2010,
ont été analysées (1). Des données complètes
étaient disponibles pour 429 patients ; l’âge
moyen était de 73 ans (extrêmes : 36-90),
65 % des tumeurs étaient de stade cT2
(82 % ≤ T2). Sur le plan de la prise en charge,
53 % des patients ont été traités dans des
Comprehensive Community Cancer Centers, et
27 % dans des Academic Centers. Seuls 19 %
ont eu une cystectomie radicale. Au fi nal,
VESSIE
174 patients (27,8 %) ont été traités sim-
plement localement par une préservation
vésicale, 333 (53,3 %) ont reçu un traitement
multimodal avec une préservation vésicale, 46
(7,4 %), une cystectomie seule, et 72 (11,5 %),
un traitement multimodal avec cystectomie.
Sur l’ensemble de la cohorte, le taux de sur-
vivants à 3 ans était de 33 %.
Les meilleurs résultats en termes de survie
ont été obtenus par une chimiothérapie néo-
adjuvante suivie d’une cystectomie, avec un
taux de survivants à 3 ans de 53 % (IC95 : 19-79),
contre 39 % (IC
95
: 17-60) pour la cystectomie
seule et 14 % (IC
95
: 1-43) pour la cystectomie
suivie d’une chimiothérapie adjuvante. En cas
d’approche multimodale avec préservation
vésicale, le taux de survivants à 3 ans était de
38 %. En analyse multivariée, l’âge, l’index de
comorbidité de Charlson et le stade étaient
des facteurs pronostiques indépendants.
Commentaire. Ces données, qui font recom-
mander une chimiothérapie néo-adjuvante
suivie d’une cystectomie, corroborent l’expérience
rapportée par le MDAnderson Cancer Center.
Dans une étude rétrospective ancienne, les taux
de survie à 5ans étaient respectivement de 78 et
36 % pour les patients traités par chimiothérapie
néo-adjuvante et cystectomie, d’une part, ou par
cystectomie radicale et chimiothérapie adjuvante,
d’autre part(2). Dans un essai prospectif plus
récent incluant 18patients traités par 4cycles de
chimiothérapie néo-adjuvante alternant doxo-
rubicine/ifosfamide avec étoposide/cisplatine,
un down-staging pathologique était rappor
dans 78 % des cas, avec une médiane de survie
de 58mois(3). S.P.Lynch etal.(4) viennent de
confi rmer récemment ce taux élevé de down-
staging (68 %) et de SG (79 % à 5ans) dans une
série étendue à 48patients.
P. Beuzeboc, Paris
1. Patel SG, Stimson CJ, Zaid HB et al. Locoregional small
cell carcinoma of the bladder: clinical characteristics and
treatment patterns. J Urol 2014;191(2):329-34.
2. Siefker-Radtke AO, Dinney CP, Abrahams NA et al. Evidence
supporting preoperative chemotherapy for small cell car-
cinoma of the bladder: a retrospective review of the MD
Anderson cancer experience. J Urol 2004;172(2):481-4.
3. Siefker-Radtke AO, Kamat AM, Grossman HB et al. Phase II
clinical trial of neoadjuvant alternating doublet chemo-
therapy with ifosfamide/doxorubicin and etoposide/cisplatin
in small-cell urothelial cancer. J Clin Oncol 2009;27(16):2592-7.
4. Lynch SP, Shen Y, Kamat A et al. Neoadjuvant chemotherapy
in small cell urothelial cancer improves pathologic downstaging
and long-term outcomes: results from a retrospective study at
the MD Anderson Cancer Center. Eur Urol 2013;64(2):307-13.
Revue de presse
Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014
9
Première méta-analyse
confi rmantlacorrélation entre
réponse complète pathologique
etsurvie aprèschimiothérapie
néo-adjuvante suivie
d’unecystectomie
Lobjectif de cette méta-analyse était de
déterminer si l’obtention d’une rémis-
sion complète pathologique (pCR) sur la
pièce de cystectomie radicale et le curage
ganglionnaire après une chimiothérapie
néo-adjuvante étaient bien corrélés à une
meilleure survie. Elle a été réalisée à partir
de 13 essais (sans traitement postopératoire)
pour un total de 885 patients. Le taux global
de pCR était de 28,6 % (n = 246), il variait de 9
à 46 %. Le suivi médian variait de 23,7 mois à
6,9 ans. Le critère de jugement principal était
la SG. La survie sans récidive (SSR) était un des
critères secondaires, elle était rapportée dans
6 études. Les résultats montrent très claire-
ment qu’une pCR est associée à une réduction
du risque de décès de 55 % (HR = 0,45 ; IC95 :
0,36-0,56) et à une réduction du risque de
récidive de 81 % (HR = 0,19 ; IC95 : 0,09-0,39).
Commentaire. De nombreuses publications ont
corrélé le degré de réponse pathologique avec
la survie. Point majeur, cette méta-analyse est
la première confirmant cette association. Les
conclusions sont claires et devraient, même si l’on
peut regretter qu’elles ne soient pas fondées sur
des données individuelles, relancer l’intérêt pour
la chimiothérapie néo-adjuvante, qui reste une
recommandation très mal appliquée en pratique.
Pour les futurs essais évaluant de nouvelles
thérapeutiques en situation néo-adjuvante,
elles valident le choix de la pCR comme critère
de jugement principal. Acontrario, une maladie
persistante après chimiothérapie néo-adjuvante
pourrait servir de critère d’inclusion pour des
essais adjuvants de nouvelles thérapies, comme
c’est le cas pour le DN24-02, une immunothérapie
autologue pour stimuler une réponse immune
anti-HER2.
P. Beuzeboc, Paris
Petrelli F, Coinu A, Cabiddu M et al. Correlation of patho-
logic complete response with survival after neoadjuvant
chemotherapy in bladder cancer treated with cystectomy:
a meta-analysis. Eur Urol 2014;65(2):350-7.
Pronostic après cystectomie
desvariants urothéliaux
àtypedenid (nested variant) :
analyse d’unecohorte
de52patients
Les variants urothéliaux à type de nid
sont des formes rares de cancers de
la vessie : leur prévalence est estimée à
moins de 1 %. Léquipe de la Mayo Clinic de
Rochester a identifi é 52 patients traités par
cystectomie radicale entre 1980 et 2004 pré-
sentant un variant à type de nid sur un total
de 2 208 patients traités par cystectomie
dans cette institution (soit 2,4 %) [1]. La
relecture a été réalisée par un seul anatomo-
pathologiste. L’âge médian était de 69,5 ans.
Ce variant était associé à des critères de
mauvais pronostic, 36 patients (69 %) étant
pT3-T4 et 10 (19 %) présentant un envahisse-
ment ganglionnaire. Néanmoins, par rapport
à une cohorte de patients atteints d’un car-
cinome vésical urothélial pur appariés (2:1)
selon l’âge, le sexe, le performance status
(ECOG), le stade et le statut ganglionnaire,
avec un suivi médian de 10,8 ans, il n’a pas
été retrouvé de diff érence de survie sans
récidive locale à 10 ans (77 versus 75 %
[p = 0,46]) ni de survie sans métastase à
distance (45 versus 51 % [p = 0,97]). Il n’a pas
été retrouvé de diff érence signifi cative de
survie spécifi que (41 versus 46 % [p = 0,75])
ni de SG (29 versus 23 % [p = 0,89]) à 10 ans
entre les 2 cohortes.
Commentaire. Il s’agit de la plus grande
série rapportée de variants urothéliaux à
type de nid. Ceux-ci sont clairement associés
à des tumeurs localement avancées, comme
cela avait déjà été décrit. Dans la série de
M.J.Wasco etal.(2), 19 des 23patients (83 %)
présentaient une tumeur localement avancée,
dont 13cas (57 %) avec un envahissement gan-
glionnaire. De façon intéressante et nouvelle,
il apparaît que le pronostic de ces tumeurs est
plus lié au stade d’extension qu’à leur biologie
propre.
P. Beuzeboc, Paris
1. Linder BJ, Frank I, Cheville JC et al. Outcomes following
radical cystectomy for nested variant of urothelial carcinoma:
a matched cohort analysis. J Urol 2013;189(5):1670-5.
2. Wasco MJ, Daignault S, Bradley D et al. Nested variant
of uro thelial carcinoma: a clinicopathologic and immuno-
histochemical study of 30 pure and mixed cases. Hum Pathol
2010;41(2):163-71.
Actualisation delaméta-analyse
desessais dechimiothérapie
adjuvante dans lescancers
localisés delavessie infi ltrant
lemuscle après cystectomie :
confi rmation dubénéfi ce ensurvie
La dernière méta-analyse des essais
comparant une CT adjuvante après
cystectomie à une chirurgie seule remon-
tait à 2005 (1). Sa puissance était limitée par
de faibles eff ectifs (n = 491). Elle rapportait
une réduction de 25 % du risque de décès
avec la CT. Cette nouvelle méta-analyse (2)
s’est enrichie de nouveaux essais dont aucun
n’a pu être conduit jusqu’au bout, dans la
majorité des cas en raison de problèmes de
recrutement. Cette dernière édition a pu
regrouper au total 945 patients à partir de
9 essais randomisés (5 déjà analysés, 1 mis
à jour et 3 nouveaux). Les résultats montrent :
pour la SG, une réduction du risque
de décès avec la CT adjuvante de 22 %
(HR = 0,77 ; IC95 : 0,59-0,99 ; p = 0,049) ;
pour la SSP (à partir des seuls 7 essais qui
la rapportaient), une réduction du risque de
34 % (HR = 0,66 ; IC
95
: 0,45-0,91 ; p = 0,014).
Le bénéfi ce était plus net en cas d’envahis-
sement ganglionnaire (p = 0,010).
Commentaire. Cette actualisation de la méta-
analyse des essais de CT adjuvante après cys-
tectomie confi rme les données antérieures avec
une puissance statistique supérieure. Néanmoins,
elle reste incomplète, car elle n’a pas accès aux
données individuelles pour les essais récemment
introduits et n’a pas intégré les résultats de l’essai
de phase III de l’EORTC (n=242).
P. Beuzeboc, Paris
1. Advanced Bladder Cancer (ABC) Meta-analysis
Collaboration. Adjuvant chemotherapy in invasive bladder
cancer: a systematic review and meta-analysis of individual
patient data: Advanced Bladder Cancer (ABC) Meta-analysis
Collaboration. Eur Urol 2005;48(2):189-99.
2. Leow JJ, Martin-Doyle W, Rajagopal PS et al. Adjuvant
chemotherapy for invasive bladder cancer: a 2013 updated
systematic review and meta-analysis of randomized trials.
Eur Urol 2013. [Epub ahead of print.]
Revue de presse
Fig ure 3. Survie sans progression à 3 ans [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].
Défavorable BEP
Défavorable dose-dense
Favorable BEP
100
80
40
60
20
1 30 2 4 6 85 7
0
Patients à risque
98 46 37 31 30 20 9 2 1
105 60 47 41 34 22 12 7 4
51 37 33 28 22 19 13 7 1
Années
Survie sans progression (%)
HR = 0,66 (0,49 ; 0,88), p = 0,01
Figure 4. Survie globale [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].
Défavorable BEP
Défavorable dose-dense
Favorable BEP
100
80
40
60
20
1 30 2 4 6 85 7
0
Patients à risque
98 68 47 37 35 25 10 3 2
105 76 56 47 37 23 13 7 4
51 44 39 33 25 22 15 9 2
Années
Survie globale (%)
ERRATUM.
Une erreur s’est malencontreusement glissée dans les couleurs des légendes des
gures3 et4, page146, de l’article “Nouveau standard de chimiothérapie dans le
traitement des tumeurs germinales non séminomateuses demauvais pronostic :
résultats del’étude GETUG 13”, (Vol.IV -no4-2013). Voici ce qu’il fallait lire :
Pronostic comparé
despatientséligibles ounon
danslesessais dephaseIII
évaluant unantiangiogénique :
donnéesdel’IMDC
Le développement de nouveaux médi-
caments nécessite la réalisation d’essais
cliniques bien conduits pour démontrer
leur effi cacité, avec une sélection stricte des
patients inclus pour garantir l’homo généité
de la population et limiter les toxicités. Dès
lors se pose la question de savoir si les
données d’effi cacité obtenues lors de ces
essais peuvent être transposées à la pratique
clinique quotidienne.
D.Y. Heng et al. (1) ont repris les données de
patients de l’International Metastatic Renal
Cell Carcinoma Database Consortium (IMDC)
traités en première ligne par une thérapie
ciblant le VEGF. Léquipe a rétrospectivement
analysé dans cette cohorte − regroupant
2 210 patients traités entre 2005 et 2011
CANCER
DU REINTASTATIQUE
dans 19 centres internationaux − 2 popu-
lations en fonction de leurs critères d’éli-
gibilité ou non dans des essais cliniques
de phase III. Trente-cinq pour cent des
patients nétaient pas éligibles en raison
d’un index de Karnofsky inférieur à 70 %
(13 % des cas), d’une histologie non à cel-
lules claires (11 %), de métastases cérébrales
(8 %) et d’un taux d’hémoglobine infé-
rieur ou égal à 9 g/ dl (8 %). Les 2 groupes
avaient la même moyenne d’âge, mais,
dans le groupe inéligible, le pronostic
était moins bon et il y avait eu moins de
néphrectomies. Le taux de réponse était
plus bas dans le groupe des patients non
éligibles (22 versus 29 % [p = 0,0005]),
mais cette différence nétait plus signifi-
cative si nétaient pris en compte que les
patients de bon pronostic des 2 groupes.
Les médianes de SSP et de SG étaient éga-
lement signifi cativement plus faibles dans
le groupe non éligible : respectivement
5,0 versus 8,6 mois et 12,5 versus 28,4 mois
(pour les 2, p < 0,0001). Pour les essais de
deuxième ligne, la médiane de SSP était de
2,8 versus 4,3 mois (p = 0,0039).
Commentaire. Léquipe de D.Y. Heng reprend ici
le concept d’effi cacy-eff ectiveness gap −bien
connu dans la littérature(2), cest-à-dire l’écart
entre les résultats d’un traitement lors de son
application réelle dans la population générale et
dans un contexte expérimental contrôlé en condi-
tions “idéales”, sur un échantillon donné (essais
cliniques). Le fait que l’ensemble des critères d’inclu-
sion des essais naient pu être pris en compte et quil
n’y ait pas de données sur la tolérance des traite-
ments limite la portée de cette étude rétrospective.
Néanmoins, cette analyse montre clairement que
les résultats des essais thérapeutiques ne peuvent
pas être extrapolés aux patients de la pratique
quotidienne et que les recommandations devraient
tenir compte des biais de sélection des essais théra-
peutiques. Il apparaît aussi important, à l’instar de
ce qui se fait chez les sujets âgés, de développer des
essais thérapeutiques dans les populations unfi t
É. Coquan, Caen
1. Heng DY, Choueiri TK, Rini BI et al. Outcomes of patients
with metastatic renal cell carcinoma that do not meet eligi-
bility criteria for clinical trials. Ann Oncol 2014;25(1):149-54.
2. Sargent D. What constitutes reasonable evidence of efficacy
and eff ectiveness to guide oncology treatment decisions?
Oncologist 2010;15 Suppl 1:19-23.
1 / 4 100%

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