Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIV - n° 4 - avril 2010
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Échos des congrès
acides gras au niveau des mitochondries les réoriente
vers la voie de stockage, ce qui diminue l’action de
l’insuline sur la voie de signalisation impliquée dans le
transport du glucose. Les anomalies mitochondriales
(et donc en parallèle de l’insulinosensibilité) pourraient
être dues au stress oxydant, dont on sait qu’il est lui-
même multifactoriel avec le rôle de l’hyperglycémie, de
l’inammation, de l’index glycémique, etc. Pour stimuler
l’oxydation lipidique du muscle, l’exercice physique est
le candidat idéal ; le contrôle du stress oxydant peut
être modulé par les polyphénols ; quant aux oméga 3,
ils peuvent améliorer le métabolisme des lipides. Le
lien entre insulinorésistance et inammation passe par
l’équilibre entre les lymphocytes Th1 et Th2, induisant la
production de cytokines inammatoires ILβ et TNFα sti-
mulant la lipolyse et la libération d’acides gras libres, en
mettant en jeu la voie NFκB et la voie des MAP-kinases.
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Un symposium, original, orchestré par V. Sirot,
A. Nougadere et P. Martin a concerné des aspects de
la sécurité alimentaire. V. Sirot a évoqué le rapport
bénéce-risque de la consommation de poisson en
évaluant le bénéce lié aux oméga 3 à longue chaîne du
poisson et le risque lié à la consommation de mercure.
La conclusion est rassurante, y compris chez les femmes
enceintes, chez lesquelles une consommation diversiée
de poisson et une consommation préférentielle de petits
poissons gras (sardine, maquereau, hareng) et de début
de chaîne alimentaire n’occasionnent pas de risque pour
le fœtus et permettent une fourniture satisfaisante en
acides gras avec une consommation bi- ou trihebdoma-
daire. La question des résidus de pesticides est souvent
mise en avant en opposition avec les recommandations
pour l’augmentation de la consommation de fruits et
de légumes. Le risque est le produit du danger et de
l’exposition. Le danger est estimé par les valeurs toxi-
cologiques de référence (VTR) qui s’expriment en milli-
grammes de substance active par kilogramme de poids
corporel et par jour. En toxicité aiguë, c’est la dose de
référence (ARfD [Acute Reference Dose]) aiguë ; en toxicité
chronique c’est la dose journalière admissible (DJA).
L’exposition est évaluée individu par individu, aliment
par aliment et substance active par substance active :
on évalue donc l’apport journalier maximum théorique
([AJMT], qui est une approche maximaliste), à partir des
limites maximales de résidus (LMR) autorisées. L’AJMT
peut être corrigé à partir des usages réels des phytosa-
nitaires et est exprimé en microgrammes de substance
active par kilogramme de poids corporel et par jour.
Puis, on compare l’AJMT (ou apport journalier estimé
[AJE]) à la DJA. Sachant que la DJA est calculée pour
être 100 à 1 000 fois inférieure à la dose sans eet (No
Observable Adverse Eect Level [NOAEL]), on peut ne pas
être alarmiste, d’autant que les résultats montrent que,
sur 334 substances actives, 15 ont un AJE supérieur à la
DJA, et cela ne concerne que 14 denrées alimentaires.
L’exposé relatif aux eets des perturbateurs endocri-
niens et métaboliques issus des produits de la plastur-
gie, et en particulier du bisphénol, était le dernier de la
série. Certains xénobiotiques (substances étrangères)
agissent expérimentalement comme des disrupteurs
endocriniens et seraient impliqués dans le syndrome
de dysgénésie testiculaire en cas d’exposition in utero ;
d’autres pourraient être des obésogènes environnemen-
taux. Lipophiles, ils activent des récepteurs nucléaires.
C’est le cas de certains PVC assouplis par des plastiants
(phtalates), tels que le DHEP que l’on peut retrouver
dans l’environnement. C’est aussi le cas du bisphénol
Amonomère des polycarbonates et des résines époxy,
libéré par hydrolyse des polymères et agissant comme
xénœstrogène en interaction avec les récepteurs α et
β œstrogéniques. Un de ses eets serait d’augmenter
la perméabilité intestinale par un eet antagoniste
des récepteurs β alors que les œstrogènes diminuent
cette perméabilité (qui contribue à la barrière entre le
contenu luminal et les tissus sous-jacents).
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Une conférence plénière de C. Astier a développé
le rôle des technologies alimentaires dans l’appari-
tion des allergies alimentaires. Celles-ci concernent
en France 3,6 % de la population générale, 6,7 % des
enfants et 3,2 % des adultes, avec une incidence mul-
tipliée par 2 en 15 ans. Elles occasionnent dans l’Union
européenne 1 à 3 décès/an/106 habitants, par anaphy-
laxie sévère. Le type d’allergènes impliqués dépend
des habitudes alimentaires des populations. Alors que
les allergies aux protéines du lait de vache, aux œufs,
etc., s’atténuent, voire disparaissent avec l’âge, celles
aux fruits de mer ou aux fruits à coque persistent. Le
traitement est l’éviction mais l’on propose de plus en
plus souvent des protocoles d’induction de tolérance.
Tous les aliments peuvent contenir des allergènes et
provoquer des allergies. L’introduction de nouveaux
aliments (lupin, sarrasin, quinoa, argan, lait de chèvre
et de brebis, isolats de blé, etc.) induit l’apparition de
nouvelles allergies. L’allergénicité ne dépend pas des
aliments mais du patient. Cependant, le potentiel
allergénisant des aliments peut être modié par les
schémas technologiques de la transformation de la
matière première. Le mode de culture peut intervenir.
Ainsi, les allergènes de type LTP sont plus importants
en cas de culture biologique ! La variété et le stockage
peuvent intervenir alors que le lavage et l’épluchage des
pêches, par exemple, va diminuer les LTP présents dans