Découverte de nouveaux processus photochimiques à l’interface air/eau Les acides gras sont ubiquistes dans l’environnement et sont supposés être photochimiquement inactifs dans la gamme spectrale actinique car ils absorbent la lumière dans l’UV-C, voire UV-B, qui correspondent à des courtes longueurs d’onde filtrées par les différentes couches atmosphériques... en effet au niveau du sol seules des longueurs d'ondes supérieures à environ 300 nm sont présentes. Or, au travers d’une collaboration internationale des chercheurs canadiens (université de Toronto) et français (de Clermont-Ferrand et Lyon) ont observé que lorsque ces acides gras, qui correspondent à des acides carboxyliques avec une longue chaîne carbonée ayant des propriétés tensio-actives, sont présents en tant que film, aussi fin qu’une couche moléculaire à l’interface air-eau, et sont irradiés avec un spectre similaire à celui du soleil, ils produisent de nombreux aldéhydes gazeux saturés et insaturés. Les produits formés en solution ont, quant à eux, des structures chimiques bien plus complexes (allant jusqu’à la formation d’oligomères). Il est ainsi proposé que le confinement de ces molécules à une interface air/eau introduit des interactions chimiques permettant aux acides gras d’absorber la lumière à des longueurs d’onde plus élevées. Les produits observés seraient alors issus de la chimie de l’état triplet de la fonction carboxylique de ces acides. Comme les interfaces air/liquides et les acides gars sont tous deux ubiquistes dans l’environnement, ce nouveau chemin réactionnel peut avoir des consé-quences quant à notre capacité à décrire différents processus clés pour l’environnement, allant de la physico-chimie des aérosols troposphériques, impliqués dans la qualité de l’air et la dérive climatiques, aux échanges entre l’atmosphère et les océans. Photochimie à l’interface air-eau