Quelles sont les patientes pouvant bénéficier d`un traitement anti

publicité
Quelles sont les patientes pouvant
bénéficier d’un traitement antihormonal au-delà de 5 ans ?
E. CHÉREAU 1, 2 *, R. ROUZIER 1, 3, J. G LIGOROV 1, S. ZILBERMAN 1,
C. B EZU 1, 4, S. UZAN 1, E. DARAÏ 1
(Paris, Marseille)
Résumé
But : la durée du traitement anti-hormonal et notamment sa prolongation au-delà
de 5 ans est actuellement discutée et de nombreux essais sont en cours. Le but de cette
revue est de reprendre les données actuellement disponibles et les résultats concluants afin
d’aider à la décision thérapeutique.
Matériels et méthodes : revue de la littérature des données disponibles concernant
les traitement anti-hormonaux au-delà de 5 ans, d’une part après 5 ans de tamoxifène
puis après 5 ans de traitement par inhibiteurs de l’aromatase.
1 — Hôpital Tenon - APHP - Service de gynécologie-obstétrique - 4 rue de la Chine 75020 Paris
2 — Institut Paoli Calmettes - Service de chirurgie oncologique - 232 boulevard SainteMarguerite - 13008 Marseille
3 — Institut Curie - 26 rue d’Ulm - 75005 Paris
4 — Hôpital Pitié-Salpêtrière - APHP - Service de gynécologie-obstétrique - 85 boulevard
de l’Hôpital - 75013 Paris
* Correspondance : [email protected]
161
CHÉREAU
&
COLL.
Résultats : la prolongation du tamoxifène au-delà de 5 ans, dans l’état actuel des
connaissances, ne semble pas légitime compte tenu de l’absence de bénéfice en termes de
survie et de l’augmentation des effets indésirables graves comme le cancer de l’endomètre
ou les accidents thromboemboliques. En revanche, la mise sous anti-aromatases après
5 ans de tamoxifène améliore la survie sans récidive, la survie globale, la survie sans
métastase et diminue l’incidence des cancers du sein controlatéraux. Par ailleurs ce
traitement a une bonne tolérance globale et n’impacte pas la qualité de vie. Néanmoins,
il n’existe à l’heure actuelle pas suffisamment de résultats disponibles afin de statuer sur
une prescription pour plus de 5 ans d’un traitement par anti-aromatase lorsque celle-ci
a été administrée en première intention.
Conclusion : il n’existe pas d’indication à prolonger un traitement par tamoxifène
au-delà de 5 ans. En revanche, un relais par une anti-aromatase après 5 ans de
tamoxifène améliore la survie. La durée optimale du traitement par anti-aromatase est
encore à l’étude.
Mots clés : cancer du sein, traitement anti-hormonal, tamoxifène, anti-aromatases,
durée
Déclaration publique d’intérêt
Je soussignée, Élisabeth Chéreau, déclare ne pas avoir d’intérêt
direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé,
industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
162
QUELLES SONT LES PATIENTES POUVANT BÉNÉFICIER D’UN TRAITEMENT ANTI-HORMONAL AU-DELÀ DE 5 ANS ?
INTRODUCTION
Depuis les trente dernières années, le tamoxifène a été considéré
comme le traitement adjuvant anti-hormonal standard pour les
patientes présentant un cancer du sein exprimant des récepteurs
hormonaux [1]. À ce jour, au vu des études disponibles, une prolongation du traitement par tamoxifène au-delà de 5 ans est d’une
efficacité minime (si elle existe) et augmente les effets secondaires de
façon substantielle [2]. Les inhibiteurs de l’aromatase ont démontré leur
supériorité par rapport au tamoxifène en termes de réduction du risque
de récidive dans plusieurs essais cliniques les plaçant comme une
alternative dès la mise en route de l’hormonothérapie ou bien en
association séquentielle possible avec le tamoxifène [3-6]. La question
de la prolongation du traitement anti-hormonal par des anti-aromatases
au-delà de 5 ans de traitement par des anti-aromatases ou en relais du
tamoxifène, après 5 ans ou 2 à 3 ans, se pose actuellement. Par ailleurs,
la durée optimale des traitements anti-hormonaux n’est pas encore
définie. Plusieurs résultats sont déjà disponibles et plusieurs essais
cliniques sont actuellement en cours et permettront de répondre à ces
questions dans les années à venir.
I. RISQUE DE RÉCIDIVE À DISTANCE ET NÉCESSITÉ
DE TRAITEMENT ANTI-HORMONAL
Les résultats de l’Early Breast Cancer Trialists’ Collaborative Group
(EBCTCG) ont mis en évidence que plus de la moitié des récidives et
plus de deux tiers des décès du cancer du sein surviennent au-delà de
5 ans par rapport au diagnostic [1]. Ceci concerne en particulier les
métastases à distance qui sont le mode de récidive tardive le plus
fréquent [7]. Sur une autre série de 1 086 patientes présentant un
cancer du sein, 15 % des patientes ont présenté une récidive entre 5 et
10 ans après le diagnostic et 53 % d’entre elles avaient des métastases
à distance [8]. Comme attendu, ces patientes présentaient une moins
bonne survie. En effet, une série rétrospective a montré un risque relatif
de décès de 13,6 (p < 0,001), comparé aux patientes sans récidive,
lorsqu’il existe des métastases à distance et de 4,6 (p < 0,001) et 3 (p <
0,01) respectivement pour les récidives locorégionales et controlatérales
[7].
163
CHÉREAU
&
COLL.
À partir des données de l’Eastern Cooperative Oncology Group, il est
possible d’estimer le risque de récidive annuelle chez des patientes avec
des récepteurs hormonaux positifs : 5,2 % par an entre 5 et 8 ans après
le diagnostic, 4,6 % entre 8 et 12 ans. Par ailleurs, le risque de récidive
après 4 ans est supérieur à celui des tumeurs n’exprimant pas les
récepteurs hormonaux [9]. Enfin, certaines études ont retrouvé un
risque de récidive et de mortalité supérieur à 10 ans par rapport à
5 ans après le diagnostic supportant l’idée de prolonger le traitement
anti-hormonal au-delà de 5 ans, et ce y compris pour les tumeurs sans
envahissement ganglionnaire de grade 1 [10].
II. DURÉE DU TRAITEMENT PAR TAMOXIFÈNE
La méta-analyse de l’EBCTCG a mis en évidence, chez des
patientes RH positives traitées par 5 ans de tamoxifène, une réduction
significative du risque de récidive et de cancer du sein controlatéral
de 41 % et de mortalité imputable au cancer du sein de 34 % [1].
Néanmoins, cette même étude a montré une persistance du risque de
récidive après 5 ans et jusqu’à 15 ans sans phase de plateau pouvant
soutenir le principe d’une prolongation du traitement anti-hormonal
chez ces patientes.
Par ailleurs, plusieurs essais ont montré une absence de bénéfice
en termes de survie sans récidive ou de survie globale de la prolongation au-delà de 5 ans du traitement par tamoxifène [2, 11]. De plus,
ils ont retrouvé une augmentation notable des complications liées au
tamoxifène en cas de prolongation de traitement au-delà de 5 ans
(accident cardiaque, cancer de l’endomètre, embolie pulmonaire) [12,
13] (Tableau 1).
Le premier essai rapporté (NSABP B-14) est une étude randomisée en double aveugle comparant 5 à 10 ans de tamoxifène [2, 13].
Au total, 1 172 patientes sans atteinte ganglionnaire et sans récidive à
5 ans ont été incluses. Après un suivi médian de 6,75 ans après la
randomisation, cette étude n’a pas retrouvé d’avantage en faveur
d’une poursuite du traitement par tamoxifène. La survie globale était
de 94 % dans le groupe placebo versus 91 % dans le groupe tamoxifène
(p = 0,07). De plus, la survie sans récidive était en faveur du groupe
placebo (82 % pour le groupe placebo versus 78 % pour le groupe
traité, p = 0,03). En ce qui concerne l’incidence des cancers de l’endomètre, il a été noté une augmentation dans le groupe tamoxifène
164
QUELLES SONT LES PATIENTES POUVANT BÉNÉFICIER D’UN TRAITEMENT ANTI-HORMONAL AU-DELÀ DE 5 ANS ?
Tableau 1 - Revue de la littérature des essais cliniques comparant 5 ans versus
plus de 5 ans de tamoxifène
Étude
Nombre
de patientes
Durée du
tamoxifène
SSR
SG
Effets
indésirables
Fisher et al.,
JNCI 2001/1996
[2, 13]
579 (5 ans)
versus 593
5 ans versus
10 ans
82 % versus
78 %
(p = 0,03)
94 % versus
91 %
(p = 0,07)
Cancer endomètre
1,1 % versus 2,1 %
(RR = 2, IC 95 %
= 0,7-6,6)
Stewart et al.,
JNCI 2001,
BJC 1996
[14, 15]
169 (5 ans)
versus 173
5 ans versus
sans date
d’arrêt
78 % versus
72 %
(ns)
Pas de
différence
ignificative
Tendance à
l’augmentation
des cancers
de l’endomètre
(p = 0,06)
Tormey et al.,
JNCI 1996
[16]
93 (5 ans)
versus 100
5 ans versus
sans date
d’arrêt
73 % versus
85 %
(ns)
89 % versus
86 %
(ns)
Pas d’augmentation
des cancers
de l’endomètre
SSR : survie sans récidive, SG : survie globale, RR : risque relatif, IC 95 % : intervalle de confiance à 95 %
(12 cancers versus 6). L’effet œstrogene-like du tamoxifène est supposé
être explicatif de ces résultats.
L’essai de Stewart et al. [14, 15] a randomisé les patientes sans
atteinte ganglionnaire en deux groupes : 5 ans de tamoxifène
(169 patientes) versus tamoxifène en continu sans date d’arrêt planifiée
(173 patientes). Aucune différence n’a été mise en évidence entre les
deux groupes tant en termes de survie sans récidive que de survie
globale. En revanche, il a été noté une tendance à l’augmentation de
l’incidence des cancers de l’endomètre (4 dans le groupe ayant
poursuivi le tamoxifène versus 1 dans le groupe traité 5 ans, p = 0,064).
Le dernier essai de Tormey et al. (ECOG E4181/E5181) a le même
schéma que l’essai de Stewart et al. [16]. Contrairement aux deux
autres, cet essai semble trouver un avantage à la prolongation du
traitement par tamoxifène. En effet, dans le groupe des patientes
présentant des récepteurs hormonaux positifs, il a été retrouvé une
diminution significative de l’incidence des récidives et des cancers du
sein controlatéraux (p = 0,014). Cette tendance a été confirmée par
l’actualisation des résultats en 2000 concernant la survie sans récidive
(p = 0,03). En revanche, aucune amélioration de la survie globale n’a
pu être mise en évidence et il a été rapporté comme dans les autres
études une tendance à l’augmentation de l’incidence des cancers
endométriaux [17].
Plusieurs essais sont actuellement en cours afin de statuer sur
l’intérêt en termes de survie de la prolongation du traitement par
tamoxifène au-delà de 5 ans : l’essai ATLAS (Adjuvant Tamoxifene Longer
165
CHÉREAU
&
COLL.
Against Shorter) dont les résultats préliminaires ont montré un petit
avantage au traitement de plus de 5 ans [18] et l’essai ATTOM
(Adjuvant Tamoxifen Treatment Offer More).
Dans l’état actuel des connaissances, il n’est donc pas légitime de
prolonger le traitement adjuvant par tamoxifène au-delà de 5 ans. Cette
attitude sera à pondérer au vu des résultats des études en cours portant
sur de plus larges échantillons de population.
III. DURÉE DU TRAITEMENT PAR ANTI-AROMATASES
III.1. Après 5 ans de tamoxifène
III.1.a. Résultats de l’essai MA 17
L’étude MA 17 conduite par Goss et al. [19] a permis de répondre
à la question de la prolongation du traitement anti-hormonal après
5 ans de tamoxifène par des anti-aromatases. Cette étude randomisée
en double aveugle a inclus 5 187 patientes ayant reçu 4 à 6 ans de
tamoxifène pour un cancer du sein. Moins de 3 mois après la fin du
traitement par tamoxifène, les patientes étaient randomisées entre 5 ans
d’anti-aromatases (létrozole 2,5 mg/jour) et un placebo. Le critère
d’évaluation principal était la survie sans récidive. Les patientes ont été
stratifiées en fonction de leur statut ganglionnaire, de leurs récepteurs
hormonaux et de leurs traitements adjuvants associés notamment à la
chimiothérapie. L’analyse intermédiaire planifiée lorsque 171 récidives
seraient observées a été réalisée 2,4 ans après le début de l’étude. Ces
résultats ont mis en évidence une diminution de 43 % du risque de
récidive chez les patientes recevant l’anti-aromatase : 75 patientes dans
le groupe létrozole versus 132 patientes dans le groupe placebo (HR =
0,57, IC 95 = 0,43-0,75, p = 0,00008). Ces résultats ont conduit à une
levée de l’aveugle de cet essai et les patientes randomisées dans le
groupe placebo ont dès lors pu choisir de recevoir des anti-aromatases.
Les nombreux cross-over qui s’en sont suivis ont compliqué l’analyse des
résultats à plus long terme mais les dernières données publiées ont mis
en évidence un maintien significatif de la diminution du risque de
récidive chez les patientes traitées par létrozole (à 64 mois, HR = 0,52,
IC 95 = 0,45-0,61, p < 0,001) [20, 21]. De plus, il a aussi été mis en
évidence un bénéfice en termes de survie globale (p < 0,001) et de
survie sans métastase (p < 0,001).
166
QUELLES SONT LES PATIENTES POUVANT BÉNÉFICIER D’UN TRAITEMENT ANTI-HORMONAL AU-DELÀ DE 5 ANS ?
Enfin, le bénéfice des anti-aromatases a été aussi démontré dans
le groupe de patientes initialement randomisées dans le groupe
placebo et ayant réalisé un cross-over après la levée d’aveugle en termes
de survie sans récidive (p < 0,0001), de survie sans métastase (p =
0,004), de survie globale (p = 0,004) et de cancer du sein controlatéral
(p < 0,0001) [22]. Malgré un intervalle sans traitement, il existe un
bénéfice des anti-aromatases chez les patientes randomisées initialement dans le groupe placebo.
III.1.b. Analyse en sous-groupes
Plusieurs analyses en sous-groupes ont été réalisées avec la cohorte
des patientes incluses dans l’essai MA 17.
Tout d’abord, la durée optimale du traitement par anti-aromatases
après 5 ans de tamoxifène a été étudiée. Avec un recul de 48 mois, il
a été retrouvé que le bénéfice de la prolongation augmente avec la
durée du traitement que ce soit pour la survie sans récidive (p < 0,0001)
la survie sans métastases (p = 0,0013) ou la survie globale (p = 0,038)
[23].
Une autre analyse comparant les patientes avec des tumeurs
exprimant ou non des récepteurs hormonaux (RH) (3809 RH positifs
versus 636 RH négatifs) a montré un bénéfice maximum du traitement
en cas de RH positifs, mais ce bénéfice persiste dans le groupe de
patientes avec tumeur sans récepteurs aux œstrogènes mais avec des
récepteurs à la progestérone positifs. En revanche, aucun avantage en
termes de survie sans récidive n’a été retrouvé chez les patientes avec
des récepteurs aux œstrogènes positifs mais avec des récepteurs à la
progestérone négatifs. Ce dernier résultat doit être analysé avec
précaution car il s’agissait d’un échantillon très faible (636 patientes)
[24].
L’effet de l’âge a aussi été analysé : le bénéfice en termes de survie
sans récidive, de survie globale ou de survie sans métastase a été
retrouvé dans chaque tranche d’âge y compris chez les patientes de
plus de 70 ans en bon été général sans incidence néfaste sur le taux de
complications ou sur la qualité de vie [25].
L’analyse en intention de traiter des données de cet essai prenant
en compte la randomisation initiale malgré les 73 % de patientes ayant
réalisé un cross-over après la levée d’aveugle a montré que les patientes
initialement randomisées dans le groupe létrozole étaient les patientes
qui avaient la meilleure survie sans récidive (p = 0,0002), survie sans
métastase (p = 0,041) et le plus faible risque de cancer du sein
controlatéral (p = 0,037). Cette différence était valable quel que soit le
statut ganglionnaire [26].
167
CHÉREAU
&
COLL.
III.1.c. Effets secondaires
Le traitement par anti-aromatases a un profil de tolérance différent
du tamoxifène. Contrairement à ce dernier, il n’est pas associé à une
augmentation du risque thromboembolique ou de cancers endométriaux. L’analyse de la tolérance de l’essai MA 17 a mis en évidence
une bonne tolérance globale du traitement par létrozole. Néanmoins, il
est important de noter que les patientes randomisées dans cet essai
avaient toutes eu 5 ans de tamoxifène. Les patientes fragiles n’ayant pu
aller au bout du traitement par tamoxifène n’avaient donc pas été
incluses, ce sont donc des patientes en bon été général qui ont été
analysées dans cette étude. Les effets secondaires principaux ont été
analysés : fractures osseuses, découverte d’une ostéoporose, hypercholestérolémie, trouble cardiovasculaire, bouffées de chaleur,
myalgies, arthralgies et alopécie. Le traitement par létrozole est associé
de manière significative à une augmentation de l’incidence de
l’ostéoporose de novo (p = 0,003), des bouffées de chaleur (p = 0,003),
des myalgies (p = 0,004), des arthralgies (p = 0,001) et de l’alopécie
(p = 0,01) [20]. Il est important de noter que, y compris chez les
patientes du groupe placebo, un taux important notamment d’arthralgies
a été noté (21 % versus 25 % dans le groupe létrozole).
III.1.d. Qualité de vie
L’essai MA 17 a aussi rapporté des données en termes de qualité
de vie sur un échantillon de patientes sans récidive de leur cancer. La
qualité de vie a été évaluée à l’aide de deux questionnaires : un général,
le SF-36 (36-item Short-Form Health Survey) et un spécifique, le
MENQOL (Menopause Specific Quality Of Life). Les auteurs n’ont pas
retrouvé de différence entre les deux groupes pour le SF-36. En ce qui
concerne le MENQOL, seule une différence sur les symptômes
vasomoteurs a été retrouvée, plus de symptômes décrits dans le groupe
létrozole (p < 0,001). Ces résultats montent donc que le traitement par
létrozole n’a pas d’impact négatif majeur en termes de qualité de vie
[27].
Les effets secondaires potentiels principaux ont été analysés :
bouffées de chaleur, suées nocturnes, sueurs, modification de la libido,
sécheresse vaginale, dépression, troubles de la mémoire, douleurs
musculaires, prise de poids… Les seules différences retrouvées ont été
une augmentation significative des bouffées de chaleur (17 % versus
22 %, p = 0,0002) et des sueurs (p = 0,003) chez les patientes traitées
par anti-aromatases [27].
168
QUELLES SONT LES PATIENTES POUVANT BÉNÉFICIER D’UN TRAITEMENT ANTI-HORMONAL AU-DELÀ DE 5 ANS ?
III.1.e. Étude coût économique
Une étude du coût-efficacité de l’essai MA 17 a été effectuée
utilisant le modèle de Markov afin de déterminer du bénéfice de la
prolongation du traitement après 5 ans de tamoxifène avec du létrozole
[28]. Cette étude a mis en évidence que cette stratégie thérapeutique est
coût-efficace en prenant en compte la perspective de la sécurité sociale
anglaise avec un gain de 0,36 QALY (année ajustée sur la qualité de
vie) par patient correspondant à 3 732 livres gagnées.
III.1.f. Autres essais
Deux autres essais randomisés ont été conduits afin de montrer un
bénéfice de la prolongation du traitement anti-hormonal après 5 ans de
tamoxifène. Ces essais ont été perturbés par la levée d’aveugle de
l’essai MA 17 qui a engendré également leur levée d’aveugle.
Le premier essai (NSABP B-33) [29] est un essai randomisé en
double aveugle qui a comparé, après 5 ans de tamoxifène, une
poursuite du traitement pas 5 ans d’exemastane à un placebo. La levée
d’aveugle, due à l’obtention des résultats de l’essai MA 17, est survenue
après inclusion de 1 598 patientes sur les 3 000 initialement prévues.
Au moment de la levée d’aveugle, les auteurs ont mis en évidence une
différence en termes de survie sans récidive (incluant la survie sans
métastase et le risque de cancer du sein controlatéral) chez les patientes
traitées par exemestane ((p = 0,004). En revanche, ils n’ont pas pu
mettre en évidence une différence en ce qui concerne la survie globale
(p = 0,07).
Une autre étude autrichienne de l’ABCSG (Austrian Breast and
Colorectal Cancer Study Group) a comparé l’anastrozole pour une
durée de 3 ans à un placebo après 5 ans de tamoxifène (387 versus
857 patientes). Les auteurs ont mis en évidence un bénéfice au traitement par anastrozole en termes de survie sans récidive (p = 0,031) [30].
Ces trois essais confirment que la prolongation du traitement antihormonal, après 5 ans de tamoxifène, par un inhibiteur de l’aromatase
(et particulièrement le létrozole) a priori pour une durée de 5 ans
apporte un bénéfice en termes de survie sans récidive, survie globale,
survie sans métastase et incidence des cancers du sein controlatéraux
et ce quels que soient l’âge, le délai de début du traitement par les antiaromatases et le statut ganglionnaire. Par ailleurs ce traitement a une
bonne tolérance globale et n’impacte pas la qualité de vie. Enfin, il est
coût-efficace en perspective sociétale anglaise.
169
CHÉREAU
&
COLL.
III.2. Après 5 ans d’anti-aromatases
Plusieurs études sont actuellement en cours afin de déterminer le
bénéfice de la prolongation au-delà de 5 ans du traitement par des
inhibiteurs de l’aromatase. Cette question est donc actuellement en
suspens [31].
Tout d’abord, l’essai MA 17 est actuellement prolongé dans le but
de répondre à cette question (essai MA 17 R). Les patientes ayant reçu
5 ans de tamoxifène puis 5 ans de létrozole sont randomisées entre
poursuite du létrozole ou placebo [32].
En plus de cette étude, plusieurs autres sont en cours afin de
préciser la durée du traitement par les inhibiteurs de l’aromatase, ces
quatre essais ont pour objectif principal la survie sans récidive :
— l’essai NSABP B-42 qui compare 5 à 10 ans de traitement antihormonal : après 5 ans d’anti-aromatase ou 2-3 ans de tamoxifène suivi de 2-3 ans d’anti-aromatase, les patientes sont
randomisées entre létrozole ou placebo pour une durée de 5 ans
[33] ;
— l’essai de l’ABCSG (SALSA : Secondary Adjuvant Long-term Study
in Arimidex ® ) a repris un schéma similaire en utilisant
l’anastrozole ;
— l’essai LEAD (LEtrozole Adjuvant therapy Duration) randomise
après 3 ans de tamoxifène 5 ans de létrozole versus 2-3 ans de
létrozole ;
— l’essai DATA (Different Duration of Adjuvant Anastrozole Therapy)
du groupe allemand a repris le même schéma que l’essai
précédent mais avec l’anastrozole.
CONCLUSION
Au vu des données disponibles dans la littérature, certaines conclusions peuvent être faites. Néanmoins, compte tenu du nombre d’études
en cours concernant la prolongation du traitement anti-hormonal pour
plus de 5 ans, que ce soit pour le tamoxifène ou les inhibiteurs de
l’aromatase, ces conclusions devront être revues avec l’avancée de ces
essais.
Concernant la prolongation du tamoxifène au-delà de 5 ans, dans
l’état actuel des connaissances, celui-ci ne semble pas légitime compte
tenu de l’absence de bénéfice en termes de survie et de l’augmentation
170
QUELLES SONT LES PATIENTES POUVANT BÉNÉFICIER D’UN TRAITEMENT ANTI-HORMONAL AU-DELÀ DE 5 ANS ?
des effets indésirables graves comme le cancer de l’endomètre ou les
accidents thromboemboliques.
Concernant la mise sous anti-aromatases pour 5 ans après 5 ans de
tamoxifène, trois essais confirment un bénéfice en termes de survie
sans récidive, survie globale, survie sans métastase et incidence des
cancers du sein controlatéraux et ce quels que soient l’âge, le délai de
début du traitement par rapport à l’arrêt du tamoxifène et le statut
ganglionnaire (et particulièrement avec le létrozole). Par ailleurs ce
traitement a une bonne tolérance globale, n’impacte pas la qualité de
vie et est coût-efficace.
Enfin, il n’existe à l’heure actuelle pas suffisamment de résultats
disponibles afin de statuer sur une prescription pour plus de 5 ans d’un
traitement par anti-aromatase, que ce soit en relais du tamoxifène
(prescrit 2 à 5 ans) ou après 5 ans d’anti-aromatase.
171
CHÉREAU
&
COLL.
Bibliographie
[1] Early Breast Cancer Trialists’ Collaborative Group (EBCTCG). Effects of chemotherapy
and hormonal therapy for early breast cancer on
recurrence and 15-year survival: an overview of
the randomised trials. Lancet 2005 May 1420;365(9472):1687-717.
[2] Fisher B, Dignam J, Bryant J, Wolmark N.
Five versus more than five years of tamoxifen for
lymph node-negative breast cancer: updated
findings from the National Surgical Adjuvant
Breast and Bowel Project B-14 randomized trial. J
Natl Cancer Inst 2001 May 2;93(9):684-90.
[3] Howell A, Cuzick J, Baum M, Buzdar A,
Dowsett M, Forbes JF, Hoctin-Boes G, Houghton
J, Locker GY, Tobias JS; ATAC Trialists’ Group.
Results of the ATAC (Arimidex, Tamoxifen,
Alone or in Combination) trial after completion of
5 years’ adjuvant treatment for breast cancer.
Lancet 2005 Jan 1-7;365(9453):60-2.
[4] Mouridsen H, Gershanovich M, Sun Y,
Perez-Carrion R, Boni C, Monnier A, Apffelstaedt
J, Smith R, Sleeboom HP, Jaenicke F, Pluzanska
A, Dank M, Becquart D, Bapsy PP, Salminen E,
Snyder R, Chaudri-Ross H, Lang R, Wyld P,
Bhatnagar A. Phase III study of letrozole versus
tamoxifen as first-line therapy of advanced breast
cancer in postmenopausal women: analysis of
survival and update of efficacy from the
International Letrozole Breast Cancer Group. J
Clin Oncol 2003 Jun 1;21(11):2101-9.
[5] Breast International Group (BIG) 1-98
Collaborative Group, Therlimann B, Keshaviah
A, Coates AS, Mouridsen H, Mauriac L, Forbes
JF, Paridaens R, Castiglione-Gertsch M, Gelber
RD, Rabaglio M, Smith I, Wardley A, Price KN,
Goldhirsch A. A comparison of letrozole and
tamoxifen in postmenopausal women with early
breast cancer. N Engl J Med 2005 Dec
29;353(26): 2747-57. Erratum in: N Engl J Med
2006 May 18;354(20):2200. Wardly, Andrew
[corrected to Wardley, Andrew].
[6] Coombes RC, Kilburn LS, Snowdon CF,
Paridaens R, Coleman RE, Jones SE, Jassem J,
Van de Velde CJ, Delozier T, Alvarez I, Del
Mastro L, Ortmann O, Diedrich K, Coates AS,
Bajetta E, Holmberg SB, Dodwell D, Mickiewicz
E, Andersen J, Lunning PE, Cocconi G, Forbes J,
Castiglione M, Stuart N, Stewart A, Fallowfield
LJ, Bertelli G, Hall E, Bogle RG, Carpentieri M,
Colajori E, Subar M, Ireland E, Bliss JM;
Intergroup Exemestane Study. Survival and safety
of exemestane versus tamoxifen after 2-3 years’
tamoxifen treatment (Intergroup Exemestane
Study): a randomised controlled trial. Lancet 2007
Feb 17;369(9561): 559-70. Erratum in: Lancet
2007 Mar 17;369 (9565):906.
[7] Lamerato L, Havstad S, Ganhdi S et al.
Breast cancer recurrence and related mortality in
US pts with early breast cancer. J Clin Oncol
2005; 23(16):62s (Abstract 738).
[8] Kennecke HF, Olivotto IA, Speers C,
Norris B, Chia SK, Bryce C, Gelmon KA. Late
risk of relapse and mortality among postmenopausal women with estrogen responsive
early breast cancer after 5 years of tamoxifen.
Ann Oncol 2007 Jan;18(1):45-51.
[9] Saphner T, Tormey DC, Gray R. Annual
hazard rates of recurrence for breast cancer after
primary therapy. J Clin Oncol 1996 Oct;14(10):
2738-46.
[10] Hortobagyi GN, Kau S-W, Buzdar AU et
al. What is the prognosis of patients with operable
breast cancer (BC) five years after diagnosis? Proc
Am Soc Clin Oncol 2004; 22(14):585 (Abstract
585).
[11] Delozier T, Spielmann M, Janvier M et al.
Optimal duration of adjuvant tamoxifen (TAM) in
early breast cancer (EBC): ten-year results of a
randomized trial (TAM-01) of the FNCLCC
Breast Group. Breast Cancer Res Treat 2005;
94(1):S10 (Abstract 14).
[12] McDonald CC, Alexander FE, Whyte
BW, Forrest AP, Stewart HJ. Cardiac and
vascular morbidity in women receiving adjuvant
tamoxifen for breast cancer in a randomised trial.
The Scottish Cancer Trials Breast Group. BMJ
1995 Oct 14;311(7011):977-80. PubMed PMID:
7580638; PubMed Central PMCID: PMC
2550987.
[13] Fisher B, Dignam J, Bryant J, DeCillis A,
Wickerham DL, Wolmark N, Costantino J,
Redmond C, Fisher ER, Bowman DM,
Deschênes L, Dimitrov NV, Margolese RG,
Robidoux A, Shibata H, Terz J, Paterson AH,
Feldman MI, Farrar W, Evans J, Lickley HL. Five
versus more than five years of tamoxifen therapy
172
QUELLES SONT LES PATIENTES POUVANT BÉNÉFICIER D’UN TRAITEMENT ANTI-HORMONAL AU-DELÀ DE 5 ANS ?
for breast cancer patients with negative lymph
nodes and estrogen receptor-positive tumors. J
Natl Cancer Inst 1996 Nov 6;88(21): 1529-42.
[14] Stewart HJ, Prescott RJ, Forrest AP.
Scottish adjuvant tamoxifen trial: a randomized
study updated to 15 years. J Natl Cancer Inst 2001
Mar 21;93(6):456-62.
[15] Stewart HJ, Forrest AP, Everington D,
McDonald CC, Dewar JA, Hawkins RA, Prescott
RJ, George WD. Randomised comparison of 5
years of adjuvant tamoxifen with continuous
therapy for operable breast cancer. The Scottish
Cancer Trials Breast Group. Br J Cancer 1996
Jul;74(2):297-9.
[16] Tormey DC, Gray R, Falkson HC.
Postchemotherapy adjuvant tamoxifen therapy
beyond five years in patients with lymph nodepositive breast cancer. Eastern Cooperative
Oncology Group. J Natl Cancer Inst 1996 Dec
18;88(24):1828-33.
[17] Bryant J, Fisher B, Dignam J. Duration of
adjuvant tamoxifen therapy. J Natl Cancer Inst
Monogr 2001;(30):56-61.
[18] Peto R, Davies C, on behalf of the ATLAS
Collaboration. ATLAS (Adjuvant Tamoxifen,
Longer Against Shorter): international
randomized trial of 10 versus 5 years of adjuvant
tamoxifen among 11,500 women – preliminary
results. Breast Cancer Res Treat 2007;106(1):
(Abstract 48).
[19] Goss PE, Ingle JN, Martino S, Robert NJ,
Muss HB, Piccart MJ, Castiglione M, Tu D,
Shepherd LE, Pritchard KI, Livingston RB,
Davidson NE, Norton L, Perez EA, Abrams JS,
Therasse P, Palmer MJ, Pater JL. A randomized
trial of letrozole in postmenopausal women after
five years of tamoxifen therapy for early-stage
breast cancer. N Engl J Med 2003 Nov 6;349(19):
1793-802.
[20] Goss PE, Ingle JN, Martino S, Robert NJ,
Muss HB, Piccart MJ, Castiglione M, Tu D,
Shepherd LE, Pritchard KI, Livingston RB,
Davidson NE, Norton L, Perez EA, Abrams JS,
Cameron DA, Palmer MJ, Pater JL. Randomized
trial of letrozole following tamoxifen as extended
adjuvant therapy in receptor-positive breast
cancer: updated findings from NCIC CTG
MA.17. J Natl Cancer Inst 2005 Sep 7;97(17):126271.
[21] Jin H, Tu D, Zhao N, Shepherd LE, Goss
PE. Longer-term outcomes of letrozole versus
placebo after 5 years of tamoxifen in the NCIC
CTG MA.17 trial: analyses adjusting for treatment
crossover. J Clin Oncol 2012 Mar 1;30(7):718-21.
[22] Goss PE, Ingle JN, Pater JL, Martino S,
Robert NJ, Muss HB, Piccart MJ, Castiglione M,
Shepherd LE, Pritchard KI, Livingston RB,
Davidson NE, Norton L, Perez EA, Abrams JS,
Cameron DA, Palmer MJ, Tu D. Late extended
adjuvant treatment with letrozole improves
outcome in women with early-stage breast cancer
who complete 5 years of tamoxifen. J Clin Oncol
2008 Apr 20;26(12):1948-55.
[23] Ingle JN, Tu D, Pater JL, Martino S,
Robert NJ, Muss HB, Piccart MJ, Castiglione M,
Shepherd LE, Pritchard KI, Livingston RB,
Davidson NE, Norton L, Perez EA, Abrams JS,
Cameron DA, Palmer MJ, Goss PE. Duration of
letrozole treatment and outcomes in the placebocontrolled NCIC CTG MA.17 extended adjuvant
therapy trial. Breast Cancer Res Treat 2006
Oct;99(3):295-300.
[24] Goss PE, Ingle JN, Martino S, Robert NJ,
Muss HB, Piccart MJ, Castiglione M, Tu D,
Shepherd LE, Pritchard KI, Livingston RB,
Davidson NE, Norton L, Perez EA, Abrams JS,
Cameron DA, Palmer MJ, Pater JL; National
Cancer Institute of Canada Clinical Trials Group
MA.17. Efficacy of letrozole extended adjuvant
therapy according to estrogen receptor and
progesterone receptor status of the primary
tumor: National Cancer Institute of Canada
Clinical Trials Group MA.17. J Clin Oncol 2007
May 20;25(15):2006-11.
[25] Muss HB, Tu D, Ingle JN, Martino S,
Robert NJ, Pater JL, Whelan TJ, Palmer MJ,
Piccart MJ, Shepherd LE, Pritchard KI, He Z,
Goss PE. Efficacy, toxicity, and quality of life in
older women with early-stage breast cancer
treated with letrozole or placebo after 5 years of
tamoxifen: NCIC CTG intergroup trial MA.17. J
Clin Oncol 2008 Apr 20;26(12):1956-64.
[26] Ingle JN, Tu D, Pater JL, Muss HB,
Martino S, Robert NJ, Piccart MJ, Castiglione M,
Shepherd LE, Pritchard KI, Livingston RB,
Davidson NE, Norton L, Perez EA, Abrams JS,
Cameron DA, Palmer MJ, Goss PE. Intent-totreat analysis of the placebo-controlled trial of
letrozole for extended adjuvant therapy in early
breast cancer: NCIC CTG MA.17. Ann Oncol
2008 May;19(5):877-82.
[27] Whelan TJ, Goss PE, Ingle JN, Pater JL,
Tu D, Pritchard K, Liu S, Shepherd LE, Palmer
M, Robert NJ, Martino S, Muss HB. Assessment
173
CHÉREAU
of quality of life in MA.17: a randomized, placebocontrolled trial of letrozole after 5 years of
tamoxifen in postmenopausal women. J Clin
Oncol 2005 Oct 1;23(28):6931-40.
[28] Karnon J, Delea T, Johnston SR, Smith R,
Brandman J, Sung J, Goss PE. Cost effectiveness
of extended adjuvant letrozole in postmenopausal
women after adjuvant tamoxifen therapy: the UK
perspective. Pharmacoeconomics 2006;24(3):23750.
[29] Mamounas EP, Jeong JH, Wickerham
DL, Smith RE, Ganz PA, Land SR, Eisen A,
Fehrenbacher L, Farrar WB, Atkins JN, Pajon ER,
Vogel VG, Kroener JF, Hutchins LF, Robidoux
A, Hoehn JL, Ingle JN, Geyer CE Jr, Costantino
JP, Wolmark N. Benefit from exemestane as
extended adjuvant therapy after 5 years of
adjuvant tamoxifen: intention-to-treat analysis of
the National Surgical Adjuvant Breast And Bowel
Project B-33 trial. J Clin Oncol 2008 Apr
20;26(12):1965-71.
[30] Jakesz R, Greil R, Gnant M, Schmid M,
Kwasny W, Kubista E, Mlineritsch B, Tausch C,
Stierer M, Hofbauer F, Renner K, Dadak C,
Rücklinger E, Samonigg H; Austrian Breast and
&
COLL.
Colorectal Cancer Study Group. Extended
adjuvant therapy with anastrozole among
postmenopausal breast cancer patients: results
from the randomized Austrian Breast and
Colorectal Cancer Study Group Trial 6a. J Natl
Cancer Inst 2007 Dec 19;99(24):1845-53.
[31] Goss PE, Muss HB, Ingle JN, Whelan TJ,
Wu M. Extended adjuvant endocrine therapy in
breast cancer: current status and future directions.
Clin Breast Cancer 2008 Oct;8(5):411-7.
[32] Pritchard KI, Goss PE, Shepherd L. The
extended adjuvant NCIC CTG MA.17 trials:
initial and rerandomization studies. Breast 2006
Feb;15(1):S14-20.
[33] Mamounas EP, Lembersky B, Jeong JH,
Cronin W, Harkins B, Geyer C, Wickerham DL,
Paik S, Costantino J, Wolmark N. NSABP B-42: a
clinical trial to determine the efficacy of five years
of letrozole compared with placebo in patients
completing five years of hormonal therapy
consisting of an aromatase inhibitor (AI) or
tamoxifen followed by an AI in prolonging
disease-free survival in postmenopausal women
with hormone receptor-positive breast cancer.
Clin Breast Cancer 2006 Dec;7(5):416-21.
174
Téléchargement