This P et al. Les phytoestrogènes dans les contre-indications
du THS. Le problème du cancer du sein. Gynecol Obstet
Fertil 2000 ; 28 : 401.
Les données actuelles concernant la consommation de soja en
Asie sont rappelées ainsi que l’épidémiologie du cancer du
sein. Les études expérimentales in vitro et in vivo sont résu-
mées. Les indications et contre-indications des phytoestro-
gènes en découlent : si l’on considère qu’il s’agit d’estrogènes
faibles, ils sont contre-indiqués après cancer du sein. Dans les
autres cas, ils ne seraient actifs que pour traiter les bouffées de
chaleur, n’ayant pas d’efficacité démontrée sur la prévention
de l’ostéoporose ou des maladies cardio-vasculaires.
Ginsburg J et al. Lack of significant hormonal effects and
controlled trials of phytoestrogens. Lancet 2000 ; 355 : 163.
Les phytoestrogènes sont proposés comme traitement “natu-
rel” par opposition au traitement substitutif estrogénique.
Considérés comme des suppléments diététiques et non comme
des médicaments, ils ne sont pas soumis à la réglementation en
vigueur pour les estrogènes ou les SERM, et les produits pro-
posés dans le commerce sont extrêmement variables en
concentration et en prix d’une marque à l’autre. De plus, les
essais contrôlés d’efficacité sont peu nombreux et contradic-
toires. Le bénéfice à long terme de cette thérapeutique doit
donc être évalué avec prudence.
CHIRURGIE
Chirurgie des cancers infracliniques, complications infec-
tieuses postchirurgicales et risques de sous-traitement après
chirurgie partielle du cancer du sein sont les sujets évoqués
dans ce paragraphe.
Miras Th et al. Les lésions mammaires infracliniques.
J Gynecol Obstet Biol Reprod 2000 ; 29 : 469.
Un service de chirurgie gynécologique a évalué le taux de can-
cers décelés sur une série de lésions mammographiques impal-
pables : le pourcentage de cancers canalaires in situ et de can-
cers invasifs représente 38,7 % des patientes opérées.
Lefebvre D et al. Incidence et facteurs de risque d’infections
du site opératoire en chirurgie carcinologique mammaire.
Presse Med 2000 ; 29 : 1927.
Il s’agit de l’analyse des conditions favorisant la surinfection
après chirurgie du cancer du sein. L’incidence globale des
infections est de 3,51 %. La présence d’un cancer ou de radio-
thérapie n’augmente pas le risque. En revanche, la chimiothé-
rapie et/ou la réalisation d’une reconstruction mammaire sont
des facteurs favorisants. Ceci a, bien entendu, des applications
pratiques permettant d’adapter l’antibiothérapie prophylac-
tique en fonction de ces données.
Nattinger AB et al. Relation between appropriateness of pri-
mary therapy for early-stage breast carcinoma and increased
use of breast-conserving surgery. Lancet 2000 ; 356 : 1148.
Les auteurs attirent l’attention sur le risque de sous-traiter les
patientes après traitement conservateur. Une conférence de
consensus avait admis en juin 1990 que, pour la plupart des stades
I ou II, l’alternative à la mastectomie est la chirurgie conservatrice
à condition qu’elle s’accompagne de curage axillaire et de radio-
thérapie. Or, on observe aux États-Unis une proportion croissante
de femmes n’ayant pas un traitement complet, et ceci dans tous
les sous-groupes, quels que soient l’âge ou le stade de la maladie.
Les auteurs rappellent que le taux de récidive locale à 5 ans est de
35 % s’il n’y a pas de radiothérapie. Même si cela n’affecte pas la
survie, c’est désastreux sur le plan psychologique. De même, une
étude a montré que les tumeurs de 10 mm ou moins s’accompa-
gnent d’un envahissement ganglionnaire dans 12,9 % des cas. Ce
taux est de 28,6 % pour les lésions de 11 à 20 mm. Ces données
restent inconnues si l’on ne pratique pas de curage et, à moins de
réaliser une chimiothérapie systématique, on risque de sous-trai-
ter. Même dit “conservateur”, un traitement doit rester complet.
NOUVELLES THÉRAPEUTIQUES : L’HERCEPTINE
Les auteurs ont évalué la place d’une nouvelle thérapeutique ciblée
par la présence d’un gène, HER 2, en situation métastatique.
JC Eymard résume dans Oncologie 2000 ; 2 : 98 les données
obtenues au Congrès de l’ASCO 2000 concernant l’importance
de l’herceptine.
La surexpression de HER 2 analysée sur la tumeur a une
valeur pronostique défavorable. De même, l’élévation du taux
sérique de HER 2 serait un facteur prédictif péjoratif.
L’herceptine, trastuzumab, est un anticorps monoclonal huma-
nisé qui se fixe sur le récepteur HER 2. Il a fait la preuve de
son efficacité dans les formes métastatiques, soit en monothé-
rapie, soit associé à du paclitaxel ou à une chimiothérapie.
Administré par voie intraveineuse pendant 1/2 heure à 1 heure,
une fois par semaine, il n’a pas les mêmes effets secondaires
que la chimiothérapie conventionnelle (perte de cheveux, nau-
sées ou fatigue). Les taux de réponse à l’herceptine sont les
plus importants pour les patientes HER +++.
Barne DM, Miles DW. Response of metastatic breast cancer
to trastuzumab ? Lancet 2000 ; 355 : 160.
Du fait de son coût élevé, l’utilisation en routine de l’hercep-
tine est restreinte aux patientes dont les tumeurs expriment for-
tement HER 2. En monochimiothérapie, les principaux effets
secondaires sont la fièvre, les frissons et les douleurs à
l’endroit de la tumeur ; ils sont liés à la dose de charge initiale
et régressent ensuite lorsqu’on passe à 2 mg/kg. Il persiste un
risque cardiotoxique quand l’herceptine est associé à la doxo-
rubicine, ce qui restreint cette utilisation. La FDA a autorisé
l’utilisation de trois kits de détection, l’un par immunohisto-
chimie, les deux autres utilisant la technique de fluorescence in
situ hybridisation (FISH).
Cornel N, Piccart MJ. Cancer du sein et herceptine. Bull
Cancer 2000 ; 87 : 847.
Il s’agit d’une mise au point très documentée sur le gène et sa
protéine HER 2, l’anticorps monoclonal ciblant spécifique-
ment HER 2 ou l’herceptine, les techniques permettant la
détection de la surexpression de HER 2 (IHC ou FISH), les
indications thérapeutiques de l’herceptine et les applications
cliniques en situation métastatique.
REVUE DE PRESSE
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La Lettre du Sénologue - n° 12 - avril/mai/juin 2001