Figure 2. Délai de survenue de la première complication osseuse (SRE) [10].
100
50
75
Patients sans complication osseuse (%)
25
0
1 020
1 026
Le temps médian jusqu’à un SRE avec l’acide zolédronique était de 26,4 mois
alors qu’il n’était pas atteint dans le groupe denosumab
Acide zolédronique i.v. 4 mg toutes les 4 semaines
Denosumab s.c. 120 mg toutes les 4 semaines
RR = 0,82 ; IC95 : 0,71-0,95
p < 0,001 (non-infériorité)
p = 0,01 (supériorité)
* Ajusté pour la multiplicité
Acide zolédronique
Denosumab
Patientes à risque (n)
12
498
514
Mois de l’étude
6
676
697
18
296
306
24
94
99
3
829
839
15
427
437
9
584
602
21
291
189
27
29
26
0
La Lettre du Cancérologue • Vol. XXI - n° 2 - février 2012 | 141
Résumé
Les métastases osseuses de cancer du sein sont extrêmement fréquentes et peuvent s’accompagner de
complications qui altèrent la qualité de vie des patientes. Leur développement implique des phénomènes
de migration et de tropisme vers le tissu osseux, faisant intervenir les chémokines et RANK-L, l’apparition
de niches prémétastatiques et d’un ostéomimétisme. Le denosumab est un anticorps monoclonal IgG2
humain qui possède une haute affinité pour RANK-L et agit par blocage de l’interaction RANK/RANK-L.
Dans une étude de phaseIII randomisée qui l’a comparé à l’acide zolédronique chez plus de 2 000patientes
atteintes de cancer du sein avec métastases osseuses, le denosumab a montré une réduction significative
de 23 % des événements osseux et un allongement significatif du délai d’apparition du premier événement
osseux (réduction du risque de 18 %). La tolérance est acceptable et le traitement est facile d’utilisation
(1injection sous-cutanée toutes les 4semaines).
Mots-clés
Métastases osseuses
Cancer du sein
Bisphosphonates
Inhibiteurs de RANK-L
Summary
Bone metastases are extremely
frequent in breast cancer and
they can result in complica-
tions that impair the patients’
quality of life. Their develop-
ment involves migration and
tropism phenomena with
chemokines and RANK-L
participation, pre-metastatic
niches and osteomimetism.
Denosumab is a human IgG2
antibody with a high affi nity
for RANK-L, which blocks the
interaction RANK/RANK-L,
therefore inhibiting osteoclast
formation and action. A phase
III study randomized more
than 2,000 patients with bone
metastases of breast cancer
into 2 groups: denosumab and
zoledronic acid. Those treated
with denosumab exhibited a
statistically signifi cant decrease
in skeletal related events (SKE)
(minus 23%) and a statistically
signifi cant increase in time to
SRE (risk reduction 18%). Toler-
ance of denosumab proved
acceptable and the treatment
is easy-to-use (1 subcutaneous
injection every 4 weeks).
La survie médiane des patientes atteintes d’un cancer
du sein métastatique est d’environ 33 mois (9),
période pendant laquelle peuvent survenir des compli-
cations liées aux métastases osseuses et altérant la
qualité de vie : douleurs, fractures et compression
médullaire. La prise en charge des complications
est pluridisciplinaire : différentes options thérapeu-
tiques peuvent être discutées, comme la chirurgie,
la radiothérapie et/ou le traitement médicamenteux.
Plusieurs critères doivent être pris en compte dans
le choix des traitements : l’effi cacité, la tolérance,
la facilité d’utilisation et les coûts.
Parmi les traitements médicamenteux qui réduisent
l’incidence des événements osseux et allongent leur
délai de survenue, on dispose des bisphosphonates
(par voie orale ou intraveineuse) et, plus récemment,
du denosumab, qui a obtenu une autorisation de
mise sur le marché européenne en 2011. Ce dernier
est un anticorps monoclonal IgG2 humain qui
possède une haute affi nité avec RANK-L et qui agit
par blocage de l’interaction RANK/RANK-L, inhibant
ainsi la formation et la différen tiation des précur-
seurs ostéoclastiques. L’effi cacité et la tolérance du
denosumab dans la prévention des complications
osseuses ont été largement étudiées dans différents
types de cancers et notamment dans le cancer du
sein métastatique au cours d’une étude internatio-
nale de phase III randomisée, en double aveugle,
double placebo qui a inclus plus de 2 000 patientes
présentant des métastases osseuses et qui a comparé
le denosumab à l’acide zolédronique (10) [fi gure 1].
Le denosumab a démontré sa supériorité par rapport
à l’acide zolédronique avec une réduction de 23 %
des événements osseux (HR = 0,77 ; IC95 : 0,66-0,89 ;
p = 0,001) et un allongement du délai d’apparition
du premier événement osseux (réduction du risque
de 18 % ; RR = 0,82 ; IC
95
: 0,71-0,95 ; p = 0,01)
[fi gure 2].