Une étude multicentrique allemande sur 814 patientes opérées
dans 21 centres distincts montre quant à elle que le taux de
succès de cette technique est variable d’un opérateur à l’autre,
avec des taux de faux négatifs variant de 0 % à 20 %
(abstr. 107). Il n’y a pas de différence dans les taux de détec-
tion entre le bleu seul et le technétium seul, mais la différence
est significative entre un des deux marquages versus l’associa-
tion des deux. Enfin, une étude multicentrique anglaise actuel-
lement en cours compare de façon randomisée la biopsie du
ganglion sentinelle au curage axillaire standard (abstr. 101).
Les résultats de la phase d’apprentissage montrent un taux de
faux négatifs de 5,9 %, 65,2 % des patientes ayant un ganglion
sentinelle négatif et 34,8 % étant considérées comme positives.
TTRRAAIITTEEMMEENNTT NNÉÉOOAADDJJUUVVAANNTT
CChhiimmiiootthhéérraappiiee
En situation néoadjuvante, la plupart des études présentées ont
utilisé un schéma comportant du docétaxel, seul ou en associa-
tion avec une anthracycline. Les résultats sont résumés dans le
tableau IV. Les taux de réponses pathologiques sont de l’ordre
de 15 %, atteignant 21 % en monothérapie dans l’étude de
Chollet et al. (abstr. 251).
HHoorrmmoonnootthhéérraappiiee
Le létrozole (Fémara®) a été comparé au tamoxifène en situa-
tion néoadjuvante chez des patientes ménopausées ayant une
tumeur de plus de 2 cm avec des récepteurs aux estrogènes
positifs (abstr. 14). Trois cent trente-sept patientes ont été ran-
domisées et traitées pendant 4 mois en double aveugle soit par
tamoxifène (20 mg/j), soit par létrozole (2,5 mg/j). Sur les
324 patientes évaluables, les taux de réponses cliniques étaient
respectivement de 36 % dans le bras tamoxifène, versus 55 %
dans le bras létrozole (p < 0,001). Ce protocole de traitement
était couplé à une étude biologique évaluant la réponse au trai-
tement en fonction de l’expression des récepteurs hormonaux
et de c-erb B1 et c-erb B2. L’expression des récepteurs aux
estrogènes est plus prédictive de la réponse que l’expression
des récepteurs à la progestérone. Les tumeurs surexprimant c-
erb B2 répondent moins bien que les tumeurs c-erb B2– (RO
17 % versus 40 %, p = 0,045). Il en est de même pour c-erb B1
(0 % versus 37 %, p = 0,051). Par contre, dans le bras létro-
zole, on n’observe pas de différence de réponses objectives
selon le statut c-erb B1 ou c-erb B2. Dans la population
c-erb B1 et c-erb B2+ et RE+, le taux de réponses dans le bras
tamoxifène est de 21 %, contre 88 % dans le bras létrozole
(p = 0,004). Cette étude est donc à nouveau en faveur d’une
résistance au tamoxifène des tumeurs surexprimant c-erb B2,
mais cela ne semblerait pas le cas pour l’inhibiteur de l’aroma-
tase. Cela demanderait à être confirmé, compte tenu des impli-
cations cliniques potentielles.
TTRRAAIITTEEMMEENNTT AADDJJUUVVAANNTT
L’étude ZEBRA a été présentée par Jonat (abstr. 13). Cette
étude, menée de 1990 à 1996, a inclus 1 640 patientes prémé-
nopausées et présentant un cancer du sein sans envahissement
ganglionnaire (N–). Elle compare l’administration de Zoladex®
pendant 2 ans à 6 cycles de CMF. Dans le sous-groupe RH–, le
CMF apparaît meilleur que le bras castration (RR : 1,72 ;
p = 0,0016). Dans la population RH+, représentant 72 % des
patientes, le Zoladex®apparaît équivalent au CMF (RR : 0,99 ;
IC : 95 %, 0,83-1,19). Il faut noter que le CMF apparaît supé-
rieur si les patientes présentent une aménorrhée pendant la chi-
miothérapie. Une analyse de qualité de vie a été effectuée chez
1 000 patientes. Après 6 mois (fin de la chimiothérapie), il
n’existe pas de différence entre les deux bras. La méta-analyse
de Peto souligne bien l’effet bénéfique de la castration dans les
cancers du sein. Cependant, à ce jour, on peut considérer que
le bras CMF ne représente pas une chimiothérapie idéale, et la
question qui reste posée chez les femmes jeunes est de savoir
si l’adjonction d’un analogue LH-RH à une chimiothérapie
adjuvante apporte un bénéfice supplémentaire.
TTRRAAIITTEEMMEENNTT DDEESS CCAANNCCEERRSS DDUU SSEEIINN MMÉÉTTAASSTTAATTIIQQUUEESS
HHoorrmmoonnootthhéérraappiiee
Deux études de phase III, menées de façon parallèle aux États-
Unis et en Europe, ont comparé la tolérance et l’efficacité de
Faslodex®(fulvestran) et d’Arimidex®(anastrozole) en
deuxième ligne d’hormonothérapie chez des patientes ayant un
cancer du sein avancé. Le fulvestrant est un antiestrogène qui a
la particularité d’être dépourvu d’effets agonistes sur
l’endomètre. L’essai européen (abstr. 6) a comparé Faslodex®
(250 mg i.m./mois) à Arimidex®(1 mg/j, per os). Le nombre
de patientes incluses est respectivement de 222 et 229. Les
taux de réponses sont de 20,7 % dans le bras Faslodex®et de
15,7 % dans le bras Arimidex®(différence non significative).
Les temps jusqu’à progression sont équivalents dans les deux
bras : 14,3 versus 14 mois. La tolérance est similaire dans les
deux groupes (bouffées de chaleur 18,6 % versus 17 %,
troubles digestifs 40 % versus 34 %). L’étude américaine
(abstr. 7) s’adresse également à des patientes métastatiques
résistant à une première ligne d’hormonothérapie. Le schéma
ACTUALITÉ
76
La Lettre du Cancérologue - volume X - n° 2 - mars/avril 2001
Auteurs Schéma Nb patientes Réponse pRC
Chollet TXT 100 mg/m2x 6 88 68 % 21,1 %
(abstr. 251)
Limentani TXT 75 mg/m2+ Dox 50 mg/m2x 4-6 28 92 % 8 %
(abstr. 252)
Valero TXT 60 mg/m2+ Dox 60 mg/m2x 4-6 88 90 % 15 %
(abstr. 253)
Baltali TXT 80 mg/m2+ Epi 60 mg/m263 95 % NP
(abstr. 254) +5-FU 500 mg/m2x 4
Tolnai Dox 75 mg/m2/2 sem x 3 26 89 % 12,5 %
(abstr. 256) puis TXT 100 mg/m2/2 sem x 3
Tubiana Dox 50 mg/m2+ TXT 75 mg/m2x 6 48 85 % 15 %
(abstr. 250)
Tableau IV. Chimiothérapie néoadjuvante.
TXT : Taxotere®; Dox : doxorubicine ; pRC : réponse complète histolo-
gique ; NP : non précisé.