MINES PONTS 2001
PREMIERE EPREUVE,
Fili`ere PC
(Dur´ee de l’´epreuve: 3 heures)
(L’usage d’ordinateur ou de calculette est interdit).
Si, au cours de l’´epreuve, un candidat rep`ere ce qui lui semble ˆetre une erreur d’´enonc´e, il le signale sur
sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est amen´e `a prendre.
NOTATIONS
Soit Vun espace vectoriel r´eel; l’espace vectoriel des endomorphismes de l’espace vectoriel Vest d´esign´e
par L(V). Soit fun endomorphisme de l’espace vectoriel V; l’endomorphisme not´e fk, o`u kest un entier
naturel esigne l’endomorphisme unit´e IdVsi l’entier kest nul, l’endomorphisme obtenu en composant f
k-fois avec lui-mˆeme si l’entier kest sup´erieur ou ´egal `a 1:
f0=IdV;fk+1 =fkf
Soit El’espace vectoriel des polynˆomes r´eels ; ´etant donn´e un entier naturel n, soit Enl’espace vectoriel
des polynˆomes r´eels de degr´e inf´erieur ou ´egal `a n:
E=R[X] ; En=Rn[X].
Soit Dl’endomorphisme de l’espace vectoriel E=R[X] qui, au polynˆome Q, fait correspondre le
polynˆome d´eriv´e Q0. De mˆeme, soit Dnl’endomorphisme de l’espace vectoriel En=Rn[X] qui, au polynˆome
Q, fait correspondre le polynˆome d´eriv´e Q0.
L’objet et du probl`eme est de rechercher des eels λpour lesquels l’endomorphisme λIdE+Dest ´egal au
compos´e d’un endomorphisme gde l’espace vectoriel Eavec lui-mˆeme ; ainsi que des eels λpour lesquels
l’endomorphisme λIdEn+Dnest ´egal au compos´e d’un endomorphisme gde l’espace vectoriel Enavec
lui-mˆeme.
Les troisi`eme et quatri`eme parties peuvent ´etre abord´ees ind´ependamment des premi`ere et
deuxi`eme parties ainsi que des pr´eliminaires.
PR´
ELIMINAIRES
Noyaux it´er´es :
Soient Vun espace vectoriel r´eel et fun endomorphisme de V.
a. emontrer que la suite des noyaux des endomorphismes fk, k = 0,1,2, ... est une suite de sous-espaces
vectoriels de Vemboˆ
it´ee croissante:
ker f0ker f1ker f2... ker fkker fk+1 ...
b. emontrer que, s’il existe un entier ptel que les noyaux des endomorphismes fpet fp+1 soient ´egaux
( ker fp= ker fp+1 ), pour tout entier qsup´erieur ou ´egal `a p, les noyaux des endomorphismes fqet fq+1
sont ´egaux ( ker fq= ker fq+1 ) ; en d´eduire la propri´et´e suivante :
pour tout entier ksup´erieur ou ´egal `a p, ker fk= ker fp.
En d´eduire que, si l’espace vectoriel Vest de dimension finie n, la suite des dimensions des noyaux des
endomorphismes fkest constante `a partir d’un rang pinf´erieur ou ´egal `a la dimension n(pn). En
particulier les noyaux ker fn, ker fn+1 sont ´egaux.
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c. emontrer que, si l’endomorphisme ud’un espace vectoriel Vde dimension finie n, est tel qu’il existe
un entier qsup´erieur ou ´egal `a 1 ( q1), pour lequel l’endomorphisme uqest nul ( uq= 0), l’endomorphisme
unest nul ( un= 0 ).
L’endomorphisme uest dit nilpotent.
PREMI`
ERE PARTIE
Le but de cette partie est d’´etablir des propri´et´es des endomorphismes grecherces et de donner un
exemple.
I-1. Une caract´erisation des sous-espaces vectoriels stables par g:
Soit λun r´eel donn´e.
a. ´
Etant donn´e un entier naturel n(nN), soit pun entier naturel inf´erieur ou ´egal `a l’entier n
(0 pn). emontrer que, s’il existe un endomorphisme gde l’espace vectoriel En=Rn[X],
tel que
g2=λIdEn+Dn
l’endomorphisme gcommute avec Dn:
gDn=Dng.
En remarquant que le sous-espace vectoriel Ep=Rp[X] est ´egal `a ker (Dn)p+1, d´emontrer que
Epest stable par l’endomorphisme gde En; soit gpla restriction de l’endomorphisme g`a Ep.
emontrer la relation:
(gp)2=λIdEp+Dp.
b. emontrer que, s’il existe un endomorphisme gde l’espace vectoriel E=R[X] , tel que
g2=λIdE+D,
l’endomorphisme gcommute avec D:
gD=Dg.
En d´eduire que, pour tout entier naturel n, le sous-espace vectoriel En=Rn[X] est stable par
l’endomorphisme get que, si gnest la restriction de l’endomorphisme g`a En, il vient:
(gn)2=λIdEn+Dn.
c. Soit gun endomorphisme de l’espace des polynˆomes r´eels E=R[X] tel que:
g2=λIdE+D .
i/ Soit Fun sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel Ede dimension n+ 1 stable par
l’endomorphisme D. emontrer que l’endomorphisme DF, restriction de D`a F, est nilpotent.
En d´eduire que le sous-espace vectoriel Fest ´egal `a En=Rn[X]. eterminer ensuite tous
les sous-espaces vectoriels Gde E(de dimension finie ou non) stables par D.
ii/ emontrer que, pour qu’un sous-espace vectoriel Gde Esoit stable par l’endomorphisme g,
il faut et il suffit qu’il soit stable par D.
I-2. Une application imm´ediate: le cas λ < 0 :
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a. `
A quelle condition n´ecessaire sur le r´eel λexiste-t-il un endomorphisme gde l’espace vectoriel
E0=R0[X] tel que
g2=λIdE0+D0?
b. Soit λun r´eel strictement n´egatif (λ < 0 ), d´eduire des esultats pr´ec´edents les deux propri´et´es :
·Il n’existe pas d’endomorphisme gde Etel que:
g2=λIdE+D .
·Il n’existe pas d’endomorphisme gde Entel que :
g2=λIdEn+Dn.
I-3. Une repr´esentation matricielle simple de Dn:
Soient nun entier naturel sup´erieur ou ´egal `a 1, λun r´eel.
Matrice Aλ: soit Aλla matrice carr´ee d’ordre n+1 efinie par les relations suivantes : ses coefficients
aij, i = 0,1, ...n, j = 0,1, ....n, sont d´efinis par les relations:
aii =λ, ai i+1 = 1, aij = 0 si j6=iou si j6=i+ 1.
C’est-`a-dire :
Aλ=
λ1 0 ··· 0
0λ1··· 0
0 0 λ··· 0
··· ··· ··· ··· ···
000··· λ
a. Soit fun endomorphisme d’un espace vectoriel Vde dimension finie n+1 tel que l’endomorphisme
fn+1 soit nul sans que l’endomorphisme fnle soit:
fn+1 = 0, fn6= 0 .
emontrer qu’il existe un vecteur yde l’espace vectoriel Vtel que la famille
B=fn(y), fn1(y), ..., ysoit libre. Quelle est la matrice associ´ee `a l’endomorphisme fdans
la base B?
b. En eduire qu’il existe une base Bnde l’espace vectoriel En=Rn[X] pour laquelle la matrice
associ´ee `a l’endomorphisme Dnest la matrice A0. Que vaut la matrice associ´ee `a l’application
λIdEn+Dndans cette base Bn?
I-4. Un exemple :
Dans cette question l’entier nest ´egal `a 2.
a. emontrer que les seuls endomorphismes hde E2qui commutent avec l’endomorphisme D2sont
les polynˆomes de degr´e inf´erieur ou ´egal `a 2 en D2:
h=aIdE2+bD2+c(D2)2.
a, b, c sont trois r´eels.
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b. En eduire qu’il existe des endomorphismes gde E2qui v´erifient la relation suivante :
g2=λIdE2+D2.
eterminer les matrices carr´ees Gd’ordre 3 qui v´erifient la relation suivante :
G2=A1.
DEUXI`
EME PARTIE
L’objet de cette partie est d’´etudier le cas o`u le r´eel λest nul. Dans cette partie l’entier nest suppos´e
donn´e sup´erieur ou ´egal `a 1.
II-1. Existence d’un endomorphisme gtel que g2=Dn:
a. Montrer que, s’il existe un endomorphisme gde l’espace vectoriel En=Rn[X] tel que g2=Dn,
alors l’endomorphisme gest nilpotent et le noyau de l’endomorphisme g2a une dimension au
moins ´egale `a 2 (dim ker g22 ).
b. En d´eduire qu’il n’existe pas d’endomorphisme gde l’espace vectoriel En=Rn[X] tel que g2=Dn
.
c. En eduire qu’il n’existe pas d’endomorphisme gde l’espace vectoriel E=R[X] tel que g2=D.
II-2. Existence d’un endomorphisme gtel que gk=Dm:
Soit mun entier sup´erieur ou ´egal `a 1 (m1) et kun entier sup´erieur ou ´egal `a 2 (k2). Soit gun
endomorphisme de l’espace vectoriel E=R[X] tel que la relation ci-dessous soit v´erifi´ee:
gk=Dm.
a. emontrer que les deux endomorphismes Det gsont surjectifs.
b. emontrer que les sous-espaces vectoriels de E, ker gpont des dimensions finies lorsque l’entier q
est inf´erieur ou ´egal `a l’entier k(0 qk).
c. Soit pun entier sup´erieur au ´egal `a 2 et inf´erieur ou ´egal `a k(2 pk). Soit Φ l’application
efinie dans l’espace vectoriel ker gppar la relation:
Φ : Pg(P).
emontrer que cette application Φ est une application lin´eaire de ker gpdans l’espace vectoriel
ker gp1.Quel est le noyau de l’application Φ ? D´emontrer que l’application Φ est surjective
( Im Φ = ker gp1).
En eduire une relation entre les dimensions des sous-espaces vectoriels ker gpet ker gp1.
Quelle est la dimension de l’espace vectoriel ker gpen fonction de la dimension de l’espace vectoriel
ker g?
d. eterminer une condition n´ecessaire et suffisante sur les entiers ket mpour qu’il existe au moins
un endomorphisme gde l’espace vectoriel Etel que gk=Dm. Retrouver le esultat de la question
II-1.c.
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TROISI`
EME PARTIE
L’entier strictement positif nest suppos´e fix´e. Dans cette partie, l’espace vectoriel En=Rn[X] est muni
de la base Bnefinie `a la question I-3.b. La matrice associ´ee `a l’application IEnest la matrice In+1; la
matrice associ´ee `a l’endomorphisme Dn, est d´esign´ee par le mˆeme symbole Dn.
´
Etant donn´e un r´eel λsuppos´e strictement positif ( λ > 0 ), soit Lnl’application de Rdans l’espace des
matrices carr´ees eelles d’ordre n+ 1, Mn+1(R) qui, au eel tassocie la matrice Lnefinie par la relation
suivante :
Ln(t) =
n
X
k=1
(1)k1tk
k(Dn)k.
La matrice (Dn)kest le produit k-fois avec elle-mˆeme de la matrice Dn.
III-1. eriv´ee de l’application t(Ln(t))k:
a. emontrer que, pour tout teel, la matrice In+1 +tDnest inversible et que son inverse, not´e
(In+1 +tDn)1s’´ecrit sous la forme suivante :
(In+1 +tDn)1=
n
X
k=0
ak(t) (Dn)k.
eterminer les fonctions ak:tak(t) ( bien sˆur:(Dn)0=In+1).
b. emontrer que l’application de Rdans l’ensemble des matrices, eelles, carr´ees, d’ordre n+ 1 :
t(In+1 +tDn)1est erivable ; exprimer sa d´eriv´ee `a l’aide des matrices (In+1 +tDn)1et
Dn.
c. emontrer que, pour tout r´eel t, la matrice Ln(t), ´elev´ee `a la puissance n+ 1 est nulle :
(Ln(t))n+1 = 0.
d. Calculer la fonction eriv´ee td
dtLn(t) de la fonction tLn(t) au moyen des matrices Dn
et (In+1 +tDn)1.
´
Etant donn´e un entier naturel kdonn´e, eduire des r´esultats pr´ec´edents l’expression de la fonction
eriv´ee td
dt (Ln(t))kde la fonction t(Ln(t))k`a l’aide de l’entier ket des matrices Ln(t), Dn
et (In+1 +tDn)1.
III-2. Matrice ϕu(t) :
´
Etant donn´e un r´eel u, soit ϕu(t) la matrice efinie par la relation suivante :
ϕu(t) =
n
X
k=0
uk
k!(Ln(t))k.
La matrice (Ln(t))kest la matrice Ln(t) ´elev´ee `a la puissance k.
a. emontrer qu’´etant donn´es deux r´eels uet vle produit des matrices ϕu(t) et ϕv(t) est ´egal `a la
matrice ϕu+v(t) :
ϕu(t)·ϕv(t) = ϕu+v(t)
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