L VFA et prise de décision dans l’ostéoporose postménopausique GRIO

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GRIO
Coordonné par T. Thomas
(Saint-Étienne)
w w w. gr i o. or g
VFA et prise de décision
dans l’ostéoporose postménopausique
P. Fardellone
(Service de rhumatologie, CHU d’Amiens)
L
a fracture vertébrale est la plus fréquente
de toutes les fractures ostéoporotiques
occasionnant une surmorbidité et une
surmortalité propres. Son diagnostic est crucial,
car la découverte d’une fracture vertébrale
témoigne de la gravité de l’ostéoporose et
modifie le seuil d’intervention thérapeutique
en justifiant un traitement anti-ostéoporotique
spécifique. L’évolution des densitomètres permet
maintenant de réaliser un véritable cliché radiologique (“Vertebral Fracture Assessment”, à
préférer à “Instant Vertebral Assessment”) couplé
à la mesure de la densité minérale osseuse.
Selon les densitomètres, il est nécessaire de faire
pivoter soit le bras de l’appareil, soit le patient,
pour permettre un balayage dorsolombaire
rapide en simple ou en double énergie. L’analyse
de l’image peut se faire automatiquement de T8
à L4, mais elle est beaucoup plus fiable analysée
directement par un praticien entraîné, et les
caractéristiques métrologiques de l’examen sont
alors comparables à celles d’une radiographie
standard. La VFA offre par ailleurs l’avantage
d’être un examen peu irradiant, moins dépendant de l’opérateur, confortable, ne créant pas
de distorsion géométrique (rayonnement de
type “fan bean” versus “cone bean”) et a priori
peu coûteux. Une démarche est entreprise par la
Société française de rhumatologie pour obtenir
son inscription à la nomenclature.
Une étude réalisée sous l’égide du GRIO
(Roux C. et al. Rheumatology 2011;50:2264-9)
grâce à la participation de rhumatologues hospitaliers et libéraux a démontré que la VFA permettait d’augmenter le nombre de fractures
vertébrales diagnostiquées tout en diminuant
le nombre de radiographies prescrites. D’autres
travaux ont évalué les performances de la VFA
dans diverses situations cliniques et soulignent la
grande fréquence de la fracture vertébrale. Son
utilisation systématique a permis le diagnostic
de fractures vertébrales chez près de 25 % des
femmes caucasoïdes de plus de 50 ans. Chez
des femmes pour lesquelles une densitométrie
était indiquée du fait de facteurs de risque de
fractures sans fracture préalablement connue,
au moins 1 fracture vertébrale a été retrouvée
dans 1 cas sur 3. Chez les sujets les plus âgés,
vivant en institution, la prévalence des fractures
vertébrales était de 36 % ; elle était de 39 %
chez des patients de 60 ans rachialgiques.
Le GRIO, ainsi que d’autres instances internationales, recommandent de pratiquer une
VFA à l’occasion d’une densitométrie en présence de rachialgies ou de l’un des critères suivants : âge ≥ 70 ans, perte de taille historique
≥ 4 cm, perte de taille prospective ≥ 2 cm,
antécédent de fracture vertébrale (la VFA
permet aussi de suivre l’évolution des déformations), notion de maladies chroniques avec
risque de fracture vertébrale.
En conclusion, la VFA offre la possibilité d’augmenter le nombre de fractures vertébrales diagnostiquées tout en diminuant le nombre de
radiographies prescrites, permettant à la fois
une économie de moyens et une plus grande
■
efficacité thérapeutique.
L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.
Nouvelles de l’industrie pharmaceutique
Communiqués des conférences de presse, symposiums,
manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique
L’adalimumab (Humira®)
fête ses 10 ans
Après 10 ans de mise à disposition au service des
patients et des médecins, il était temps de faire
un bilan et d’envisager de nouvelles perspectives
de prise en charge des différentes pathologies
concernées par l’adalimumab. Actuellement, l’adalimumab possède 10 autorisations de mise sur le
marché (AMM) dans 3 domaines thérapeutiques,
ces AMM résultant de 71 études cliniques ayant
inclus 23 000 malades. Le premier domaine
concerné est la rhumatologie, et la première
indication de l’adalimumab, il y a 10 ans, était la
polyarthrite rhumatoïde (PR), comme l’a souligné
le Pr Alain Cantagrel (Toulouse). Dans le domaine
de la PR, les anti-TNFα représentent la possibilité
de contrôler les manifestations cliniques de la
maladie (douleur, raideur, gonflement) et d’améliorer la qualité de vie, parfois très rapidement.
C’est également la possibilité de freiner la progres-
sion des lésions structurales articulaires (chondrolyse, érosions, désaxations). Ces possibilités sont
également retrouvées dans la prise en charge du
rhumatisme psoriasique et des spondyloarthrites
(en particulier dans la spondylarthrite ankylosante),
ainsi qu’au cours du rhumatisme psoriasique. Le
Dr Marc Perrussel (Limeil-Brévannes) a rappelé
l’impact important du psoriasis, maladie de
toute la vie, sur la qualité de vie des malades.
Les anti-TNFα ont apporté une nouvelle possibilité thérapeutique, à côté des traitements
conventionnels comme la PUVA-thérapie ou les
rétinoïdes. L’adalimumab obtient une réponse
PASI 90 chez 1 patient sur 2 à 16 semaines et
améliore de façon significative la qualité de vie
mesurée par le score DLQI. Dans le domaine des
maladies inflammatoires chroniques intestinales
(MICI), abordées par le Pr Laurent Peyrin-Biroulet
(Nancy), les anti-TNFα ont permis d’avoir des
objectifs thérapeutiques plus ambitieux. On est
passé, dans la maladie de Crohn, de la réponse
clinique à la rémission profonde soutenue, avec
un critère principal d’évaluation évoluant de la
réponse clinique à la cicatrisation muqueuse. Le
but actuel est d’éviter la destruction de la paroi
intestinale au cours du temps, et donc de modifier
l’histoire naturelle de la maladie. Au cours de la
rectocolite hémorragique, qui a un impact majeur
sur la vie des patients, la cicatrisation muqueuse
est un facteur prédictif d’évolution de la maladie.
Modifier l’histoire naturelle des MICI nécessite
de traiter plus tôt en ciblant les patients ayant
des facteurs de mauvais pronostic. Le handicap
fonctionnel, sous-estimé, doit être pris en compte
afin de permettre aux patients de retrouver une
vie normale. L’adalimumab, avec son rapport
bénéfice/risque favorable, va donc continuer à
jouer un rôle majeur dans toutes ces pathologies.
M.A. Bigard
D’après la conférence de presse
des laboratoires Abbvie, 1er octobre 2013
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