Les techniques chirurgicales utilisées
dansles pathologies discales lombaires dégénératives
MISE AU POINT
22 | La Lettre du Rhumatologue • No 399 - février 2014
plateaux vertébraux, une cage intersomatique qui
joue le rôle de cale entre les plateaux des corps ver-
tébraux (fi gure 5). Deux cages sont placées : l’une
à gauche, l’autre à droite, en réclinant à chaque
fois le sac dural pour passer la cage. Ces cages sont
vides en leur centre et ont seulement 2 de leurs
parois pleines. Il est donc possible de les combler,
avant leur introduction, d’os autologue (prélevé lors
de la laminectomie) ou d’un substitut osseux, ce
qui permettra de favoriser la fusion (l’arthrodèse
attendue) des corps vertébraux l’un avec l’autre.
De l’os autologue ou un substitut a également été
placé dans la partie antérieure et latérale de l’espace
discal avant l’introduction des cages, l’objectif étant
de favoriser ainsi la fusion des corps vertébraux. La
mise en place des cages dans la PLIF permet enfi n
de restituer une bonne hauteur discale et d’ouvrir
les foramens du niveau opéré.
Cette technique de PLIF nécessite un abord postérieur
pur. Elle a pour avantage de permettre une libération
réelle des éléments neurologiques du fait même de son
abord. Par cette technique, il est possible de traiter
un canal lombaire rétréci, de réséquer de manière
satisfaisante un ligament jaune hyper trophique et de
réséquer partiellement une articulaire, etc. De plus,
la discectomie est de bonne qualité, car l’abord est
bilatéral avec un jour complet sur l’espace intersoma-
tique. Les articulaires postérieures (articulations zyga-
pophysaires) sont préservées dans la PLIF, ce qui ne
déstabilise pas l’étage opéré.
➤
TLIF (Transforaminal Lumbar Interbody Fusion) :
arthrodèse intersomatique lombaire par voie trans-
foraminale
Deux gestes sont réalisés au cours de cette inter-
vention :
•
une instrumentation postérieure par vis pédiculaires
et tiges associée à un avivement postéro latéral ± suivi
de la mise en place d’une greffe postérolatérale ;
•
une arthrodèse intersomatique (entre les corps
vertébraux) instrumentée passant par voie trans-
foraminale.
C’est ce deuxième geste qui défi nit la TLIF : le prin-
cipe de la TLIF est là aussi de réaliser une discectomie
la plus complète possible, mais en passant par la voie
latérale, en réséquant complètement l’articulaire
postérieure correspondante (articulation zygapo-
physaire). Lors de ce geste, on élargit le foramen
homolatéral et on libère la racine éventuellement
comprimée. Le foramen controlatéral est quant à
lui également élargi, non par l’abord mais par la
restitution de la hauteur discale lors de la mise en
place des cages.
L’étage à opérer est abordé par une incision latérale
(décalée de quelques centimètres par rapport à la
ligne médiane), ce qui nécessite donc 2 incisions
pour un même niveau. Il est également possible
de ne faire qu’une incision cutanée sur la ligne
médiane et de se porter ensuite latéralement sur
les masses musculaires d’un côté puis de l’autre.
On se porte alors sur le côté sélectionné pour faire
l’instrumentation intersomatique. Le chirurgien
choisit logiquement de passer du côté où il existe
une sténose foraminale ou un confl it discoradicu-
laire pour lever cette sténose ou ce confl it lors du
geste. Les fi bres musculaires sont dissociées dans
leur grand axe à 4 centimètres environ de la ligne
médiane (la distance idéale varie selon le niveau
lombaire opéré). Ainsi, après avoir récliné les masses
musculaires, on aborde immédiatement l’articulaire
postérieur, l’isthme, la partie toute latérale de la
lame et l’apophyse transverse. Le chirurgien tra-
vaille en inclinaison depuis cet abord latéral vers le
disque intersomatique. Pour aborder le disque, le
seul obstacle est l’articulaire postérieure. Cette der-
nière est totalement réséquée, ce qui ouvre l’accès
au foramen intervertébral (dans lequel passe la
racine correspondante). La racine est repérée dans
le foramen et protégée. On accède alors à la partie
toute latérale et postérieure du disque en passant
habituellement dans l’aisselle de la racine. On dis-
tingue également la partie latérale du sac dural qui
n’est pas abordée ni, normalement, réclinée. L’un
des intérêts de cette voie d’abord est en effet de ne
pas aborder le canal vertébral (ce qui limite les acco-
lements, la fi brose, etc.). Le disque est alors réséqué
par cette voie. On procède à la discectomie la plus
complète possible vers l’avant, jusqu’au ligament
vertébral commun antérieur, et latéralement, vers
le côté opposé. Les plateaux vertébraux en regard
du disque réséqué sont également avivés pour pré-
parer l’arthrodèse. La particularité de la TLIF est que
l’abord est unilatéral.
La discectomie nécessite d’utiliser des instruments
adaptés coudés. La discectomie et l’avivement de
la partie opposée à l’abord peuvent être diffi ciles.
Ainsi on peut parler de discectomie subtotale, car
il est réellement diffi cile de réséquer tout le disque
par un abord TLIF unilatéral. Une fois la discectomie
réalisée et les plateaux avivés, on place une cage
entre les corps vertébraux. Ces cages sont de forme
variable (“banane” ou droite). Elles sont vides et ont
seulement 2 parois pleines. La cage est comblée
avec de l’os autologue (prélevé après la résection
de l’articulaire postérieure) ou avec un substitut
osseux pour favoriser la fusion des corps vertébraux