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Act. Méd. Int. - Neurologie (1) n° 1, avril 2000
repères repères
Structure et fonction
Neuroanatomie
◆dysfonctionnement de la
boucle sous-cortico-orbito-
frontale avec levée de l’inhi-
bition pallidale sur le thala-
mus ➔ stimulation excessive
de la voie thalamo-corticale
excitatrice (figure) ;
◆ perte du rôle inhibiteur
majeur du cortex orbito-frontal sur l’en-
semble du système limbique ; ◆ en tomographie à émissions de posi-
tons : hyperactivité du cortex orbito-fron-
tal et du thalamus.
Neurochimie
◆ hyperactivité dopaminergique ? ;
◆ hypoactivité sérotoninergique ;
◆ augmentation des taux de somatostatine
dans le LCR.
Symptomatologie
◆ i
ntrusion récurrente et forcée de pen-
sées, de pulsions ou d’images inadap-
tées à l’environnement
(ego-dystonic)=obses-
sions ;
◆ a
ctivités compulsives :
– mentales (calculs,
répétition de mots…) ;
– conduites ritualisées
(lavage des mains,
contrôle de la
serrure…) ;
– comportements com-
plexes dirigés vers
autrui (attouchements, écholalies…) ;
◆
le patient est conscient de l’aspect
irrationnel et excessif de ses pensées et
comportements (diagnostic différentiel
++ avec la schizophrénie) ;
◆ notion de “lutte anxieuse” : le patient
lutte en vain contre ses obsessions et
compulsions ;
◆ ces manifestations sont retenues comme
pathologiques par le DSM-IV lorsqu’elles
occupent une partie importante de la jour-
née (plus d’une heure par jour), et/ou
lorsqu’elles entraînent souffrance et han-
dicap ;
Figure. Le circuit fronto-sous-cortical.
Cortex fronto-orbital
Noyau caudé
(ventro-médian)
Globus pallidus
(dorso-médian)
Thalamus (ventral antérieur
et médio-dorsal)
Les troubles obsessionnels compulsifs
C. Meyrignac*, C. Castel **
Localisation du dysfonctionnement Étiologies
Cortex orbito-frontal TOC idiopathique
Noyau caudé Atrophies frontales (maladie de Pick,
démences fronto-temporales)
Chorée de Huntington
Neuroacanthocytose
Maladie de Parkinson
Syndrome de Gilles de la Tourette
Chorée de Syndenham
Anoxie
Pallidum Parkinson post-encéphalitique
Intoxication au manganèse au CO
Ophtalmoplégie supra-nucléaire progressive
Indéterminé Amphétamines, psychostimulants…
Lorsqu’il n’en souffre pas lui-même, le neurologue peut
se trouver confronté aux TOC de ses patients,
car leur fréquence n’est pas négligeable (2,7 % de
la population générale). Or, cette maladie psychiatrique
peut revendiquer une riche interface neurologique sinon
par ses modalités de prise en charge, du moins par
le substratum organique qu’on lui prête.
* Service de neurologie, Créteil.
** Service de pédopsychiatrie, Créteil.
Tableau. Principales causes de TOC symptomatiques.
Neuro-Psychiatrie
L’essentiel pour
survivre
en neuro-
psychiatrie