ASCO 2007
Tumeurs gynécologiques
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La Lettre du Cancérologue - Vol. XVI - n° 6-7 - juin-juillet 2007
Avant 2004, la chimiothérapie consistait en quatre cycles de
cisplatine (50 mg/ m2) + doxorubicine (50 mg/m2) ou épirubi-
cine (75 mg/ m2). Après cette date, d’autres protocoles ont été
autorisés : paclitaxel (175 mg/m
2
) + carboplatine (AUC 5-6) ou
paclitaxel (175 mg/m2) + épirubicine (60 mg/m2) + carboplatine
(AUC 5).
Avec un suivi médian de 4,3 ans, la survie sans progression
à 5 ans, qui était le critère principal de jugement, s’est révélée
signifi cativement supérieure (83 % versus 74 % ; p = 0,01), ainsi
que la survie globale à 5 ans (88 % versus 78 %).
Les limites de cette étude sont : l’absence d’information systé-
matique sur le statut ganglionnaire (le curage était optionnel),
la mauvaise compliance à la chimiothérapie dans 27 % des cas,
l’absence de standardisation de la chimiothérapie, la décision
de clore l’étude avant d’avoir atteint le nombre de 400 patientes
initialement prévu.
Sans devenir un standard, la chimiothérapie adjuvante des formes
à haut risque s’affi che aujourd’hui comme une thérapeutique
rationnelle (abstract 5504).
Hormonothérapie
Le RU-486 (mifépristone) à la dose orale de 200 mg/jour peut
entraîner des stabilisations dans les cancers de l’endomètre
présentant des récepteurs de progestérone et dans les sarcomes
endométriaux stromaux de bas grade avancés ou en récidive
(abstract 5595).
Tumeurs rares
Dans les tumeurs malignes mixtes mullériennes, l’association
ifosfamide + cisplatine, la combinaison la plus utilisée aux États-
Unis, obtient après chirurgie des résultats décevants. L’équipe du
M.D. Anderson Cancer Center a rapporté les données prélimi-
naires d’une étude de phase II de paclitaxel et carboplatine chez les
17 premières patientes incluses depuis 2001 (37 patientes prévues
au total) présentant une forme avancée (IIIB-IVB) ou une récidive.
Le taux de réponse de 63,6 % sur les patientes évaluables et la bonne
tolérance encouragent à poursuivre l’étude (abstract 5589).
CANCERS DU COL UTÉRIN
Facteurs de risque
Les formes familiales de cancers du sein ou de l’ovaire induiraient
un risque plus élevé de cancer du col utérin (abstract 5588).
Associations radio-chimiothérapies
Plusieurs nouvelles associations de radio-chimiothérapies font
l’objet d’études de phase I/II (abstract 5598). Le groupe gynéco-
logique de la FNCLCC, en particulier, conduit actuellement une
étude sur l’association de carboplatine et de paclitaxel (abstract
5542), et un groupe brésilien une étude avec une combinaison
de cisplatine et d’erlotinib (abstract 5592). Signalons enfi n une
étude de phase I avec du cisplatine hebdomadaire et de la tirapa-
zamine (cytotoxine hypoxique), actuellement en cours au Princess
Margaret Hospital de Toronto et à Melbourne (abstract 5543).
Chimiothérapie de première ligne
La combinaison tous les 21 jours d’oxaliplatine (130 mg/m
2
) et
de paclitaxel (175 mg/m
2
), dans le cadre du New York Cancer
Consortium Trial P5840, a donné, dans la première partie de
cette étude de phase II, un taux de réponse objective (RO) de
29 % (IC95 : 10,3 %-56 %) sur 17 patientes chimio-naïves (ou seule-
ment préalablement traitées par cisplatine avec radiothérapie),
en récidive ou présentant des métastases, avec une médiane de
3 cycles reçus (abstract 5549).
Chimiothérapies de deuxième ligne après une association
de radio-chimiothérapie à base de cisplatine
Dans l’étude multicentrique de phase II britannique SCOT-
CERV, l’association de docétaxel (75 mg/m2 puis 60 mg/m2) et
de gemcitabine (1 000 mg/m2 J1 et J8) toutes les trois semaines
a permis d’obtenir chez les 19 premières patientes un taux
de RO de 26 % (IC95 : 9 %-51 %) (abstract 5548).
Tumeurs neuro-endocrines à petites cellules
L’analyse des données relatives à 188 patientes, données
issues pour 136 d’entre elles d’une revue de la littérature et,
pour les 52 autres, des bases de données de quatre hôpitaux, a
retrouvé un âge moyen au diagnostic de 41,5 ans (20-87 ans),
avec 135 stades I-IIA, 45 stades IIB-IVA et 8 stades IVB. La
chimiothérapie (essentiellement à base de platine et d’étoposide)
semble apporter un bénéfi ce, en particulier chez les patientes
de stade IIB-IVA (17,8 % versus 6 %) [abstract 5539]. ■
POUR EN SAVOIR PLUS...
Tumeurs de l’ovaire
Chimiothérapie d’entretien
Conte PF, Favalli G, Gaducci A et al. Final results of AFTER-6 Protocol 1: A
phase III trial of observation versus 6 courses of paclitaxel in advanced ovarian
cancer patients in complete response after platinum-paclitaxel chemotherapy;
Abstr. 5505.
Chimiothérapie intrapéritonéale de consolidation
Malpass TW, McGonigle K, Robertson M et al. Mature results of a phase II
study of intraperitoneal topotecan as consolidation therapy in ovarian cancer;
Abstr. 5570.
Chimiothérapie de deuxième ligne
Ferrandina G, Lorusso D, Pignata S et al. A randomized phase III study of
gemcitabine versus pegylated liposomal doxorubicin in progressive/recurrent
ovarian cancer; Abstr. 5506.
Chimiothérapie et thérapeutiques ciblées
Makhija S, Glenn D, Ueland F et al. Results from a phase II randomized,
placebo-controlled, double-blind trial suggest improved PFS with the addition of
pertuzumab to gemcitabine in patients with platinum-resistant ovarian, fallo-
pian tube, or primary peritoneal cancer; Abstr. 5507.
Pautier P, Joly F, Kerbrat P et al. Gefi tinib in combination with paclitaxel and
carboplatin as second-line therapy for ovarian, tubal or peritoneal adenocarci-
noma: Final results of a phase II study; Abstr. 5566.
Herzog TJ, Spirtos NM, Hines JF et al. Preliminary safety and effi cacy results of
a phase II study of oxaliplatin, docetaxel, and bevacizumab as fi rst-line therapy
of advanced cancer of the ovary, peritoneum, and fallopian tube; Abstr. 5518.
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