Tableau II. Principales raisons invoquées par les cancérologues pour la non-inclusion des personnes
âgées dans les essais cliniques comparativement aux patients jeunes.
Sujets jeunes Sujets âgés
Motifs % Motifs %
Ignore que l’essai est ouvert 30 Pense que le traitement est trop toxique 33
Pense que le patient est inéligible 15 Pense que le meilleur traitement
n’est pas proposé 27
Pense que le meilleur traitement
n’est pas proposé 15 Ignore que l’essai est ouvert 21
Pense qu’un bras de l’essai randomisé
est moins actif 15 Pense que le patient n’est pas éligible 18
Pense que les comorbidités
vont influencer les résultats 18
Tableau III. Principales raisons invoquées par les malades pour leur participation ou non
à un essai clinique.
Sujets jeunes (56 % acceptent) Sujets âgés (50 % acceptent)
En faveur de l'acceptation (%)
Espère en bénéficier 85 C’est le meilleur traitement 67
Aider à trouver le traitement du cancer 75 Espère qu’il va lui être bénéfique 67
Bénéficier du traitement le plus récent 55 Aider à trouver le traitement du cancer 50
En faveur du refus (%)
Souhaite choisir lui-même son traitement 69 Souhaite choisir lui-même son traitement 75
Attendait un traitement différent 25 Attendait un traitement différent 33
94 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011
Les cancers bronchopulmonaires chez la personne âgée :
où en est-on en 2011 ?
ONCO-PNEUMOLOGIE
La figure 3 (p. 93) décrit le schéma de l’étude. Les
résultats en termes d’efficacité étaient en faveur du
doublet, avec une amélioration du temps jusqu’à
progression, mais également de la survie globale. La
figure 4 présente l’analyse en sous-groupes. Celle-ci
montre que, quelle que soit la variable analysée, l'effica-
cité du doublet demeure significative. Il le reste même
chez les patients dont l’évaluation par le Mini Mental
State (MMS) Examination ou test de Folstein, est infé-
rieure à 24. Il est impossible, dans cet essai, de définir
des critères de sélection péjoratifs chez ces malades.
Les toxicités majeures en termes d’effets adverses sont
restées acceptables (4,4 % chez les patients traités par
le doublet versus 1,3 % en monothérapie).
La conclusion après les résultats de cet essai est la
suivante : il faut multiplier les essais chez les personnes
âgées. La bithérapie est maintenant acceptée comme
un traitement efficace dans cette population de
patients, pour laquelle l’association carboplatine-
paclitaxel devrait être largement utilisée.
Les conséquences
et les particularités
de la recherche clinique
chez les sujets âgés porteurs
de CBP
L’âge médian des patients inclus dans les essais de
phase III est souvent inférieur à 65 ans et, dans les
essais spécifiques aux personnes âgées, il se situe
aux alentours de 75 ans. Pendant longtemps, les
personnes âgées ont été moins souvent incluses
que les sujets plus jeunes dans les essais cliniques,
comme cela a été montré plus haut. Les raisons en
sont multiples : présence de comorbidités, peur de
la toxicité éventuelle des traitements, prudence de
la part du médecin, difficultés d’accès aux services
spécialisés, rôle de l’entourage. Un travail réalisé en
2003 (24) a montré que les principales raisons pour
la non-inclusion des personnes âgées étaient liées à
des anomalies hématologiques, hépatiques, rénales,
pulmonaires ou cardiaques, ou à une altération de
l’état général.
Les cancérologues en charge des patients avaient
également un impact sur leur non-participation à ces
essais, comme le montre le tableau II (25). Quant
au tableau III, il montre les raisons invoquées par les
malades pour accepter ou refuser une participation
à un essai clinique (25).
Il existe quelques particularités de mise en place de
ces essais spécifiques aux personnes âgées :
Total
PS 0/1
PS 2
Âge ≤ 80 ans
Âge > 80 ans
Adénocarcinome
Autre histologie
Fumeur
Non-fumeur
Perte de poids < 5 %
Perte de poids ≥ 5 %
ADL = 6
ADL < 6
Mini Mental State ≥ 24
Mini Mental State < 24
Figure 4. Analyse en sous-groupes de l’essai IFCT 0501.
0,1
Hazard-ratio
1 10
En faveur du doublet En faveur de la monothérapie