patients hospitalisés consécutivement en court séjour gériatrique au CHU de Grenoble entre janvier et avril 2007 a démontré une diminution du score des Activités de la Vie Quotidienne (AVQ) entre l’état de base et la sortie d’hospitalisation (4). Le passage aux urgences reste un marqueur particulièrement visible des failles de notre système. Plusieurs pistes d’amélioration peuvent être tracées, gage de progrès rapides et mesurables : • mieux articuler les activités d’urgence et la permanence des soins ambulatoires ; • réduire les hospitalisations injustifiées par une meilleure coordination autour du patient en lien avec le médico-social ; • améliorer la gestion des lits à destination des établissements de santé MCO pour optimiser la gestion des flux programmés et non programmés (en lien avec le programme national de l’ANAP – Agence Nationale d’Appui à la Performance) ; • créer des lits de post-urgence gériatriques. IV. La médecine de parcours peut-elle améliorer l’efficience de notre système de santé ? L’accompagnement des personnes âgées mobilise d’ores et déjà des financements importants et variés par le recours aux professionnels de santé, aux établissements médico-sociaux et aux prestations et services sociaux. L’équilibre financier des projets pilotes est une condition déterminante de leur réussite et donc de leur pérennité. Si certaines organisations ou prestations innovantes nécessitent des ressources nouvelles, le modèle économique des organisations mises en place doit être soutenable : l’ensemble des dépenses doit être gagé par les économies générées sur la consommation de soins. La nature des crédits utilisés est également essentielle. Les fonds mobilisés doivent pouvoir être utilisés pour le soutien de la personne quelle que soit le professionnel ou la structure impliqués. Le Fonds d’Intervention Régional (FIR), souple et fongible localement, apparaît pour l’heure comme l’instrument financier le plus adéquat pour accompagner le financement des projets pilotes. La réflexion sur les parcours de santé des personnes âgées doit permettre d’expérimenter sur les territoires ces décloisonnements et de bénéficier ainsi d’un retour d’expériences intéressant en vue de déployer ensuite plus largement cette démarche et de tester sa réplication. Les actions mises en œuvre doivent permettre d’infléchir durablement les comportements de l’ensemble des acteurs du système de santé, qu’ils soient professionnels de santé en ville ou à l’hôpital, assurés, établissements et services de soins. C’est peut-être une des seules voies qui nous permettront de concilier qualité de l’offre et dépenses de santé. En ce sens, la réponse à la question posée est sans ambigüité : le parcours doit améliorer l’efficience de notre système de santé d’autant plus, qu’expérimenté aujourd’hui au profit de nos aînés les plus vulnérables, il devra être généralisé à toute la population. Plus qu’une évolution des pratiques, une révolution des comportements ! (4) S. Mazière, I. Lanièce, C. Millet, C. Bioteau, P. Couturier, G. Gavazzi, « Facteurs prédictifs du déclin fonctionnel de la personne âgée après une hospitalisation en court séjour gériatrique : importance de l’évolution fonctionnelle récente », Clinique Universitaire de Médecine Gériatrique, CHU de Grenoble, France. 82 N°44 • Novembre 2013