IV. La médecine de parcours peut-elle améliorer l`efficience

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N°44 • Novembre 2013
patients hospitalisés consécutivement en court séjour gériatrique au CHU de Grenoble
entre janvier et avril 2007 a démontré une diminution du score des Activités de la
Vie Quotidienne (AVQ) entre l’état de base et la sortie d’hospitalisation (4). Le passage
aux urgences reste un marqueur particulièrement visible des failles de notre système.
Plusieurs pistes d’amélioration peuvent être tracées, gage de progrès rapides et
mesurables :
mieux articuler les activités d’urgence et la permanence des soins ambulatoires ;
réduire les hospitalisations injustifi ées par une meilleure coordination autour du
patient en lien avec le médico-social ;
améliorer la gestion des lits à destination des établissements de santé MCO pour
optimiser la gestion des fl ux programmés et non programmés (en lien avec le
programme national de l’ANAP – Agence Nationale d’Appui à la Performance) ;
créer des lits de post-urgence gériatriques.
IV. La médecine de parcours peut-elle améliorer l’effi cience
de notre système de santé ?
L’accompagnement des personnes âgées mobilise d’ores et déjà des fi nancements
importants et variés par le recours aux professionnels de santé, aux établissements
médico-sociaux et aux prestations et services sociaux. L’équilibre fi nancier des projets
pilotes est une condition déterminante de leur réussite et donc de leur pérennité. Si
certaines organisations ou prestations innovantes nécessitent des ressources nouvelles,
le modèle économique des organisations mises en place doit être soutenable : l’ensemble
des dépenses doit être gagé par les économies générées sur la consommation de soins.
La nature des crédits utilisés est également essentielle. Les fonds mobilisés doivent
pouvoir être utilisés pour le soutien de la personne quelle que soit le professionnel
ou la structure impliqués. Le Fonds d’Intervention Régional (FIR), souple et fongible
localement, apparaît pour l’heure comme l’instrument fi nancier le plus adéquat pour
accompagner le fi nancement des projets pilotes.
La réfl exion sur les parcours de santé des personnes âgées doit permettre d’expérimenter
sur les territoires ces décloisonnements et de bénéfi cier ainsi d’un retour d’expériences
intéressant en vue de déployer ensuite plus largement cette démarche et de tester sa
réplication. Les actions mises en œuvre doivent permettre d’infl échir durablement les
comportements de l’ensemble des acteurs du système de santé, qu’ils soient profession-
nels de santé en ville ou à l’hôpital, assurés, établissements et services de soins.
C’est peut-être une des seules voies qui nous permettront de concilier qualité de l’offre
et dépenses de santé. En ce sens, la réponse à la question posée est sans ambigüité :
le parcours
doit
améliorer l’effi cience de notre système de santé d’autant plus,
qu’expérimenté aujourd’hui au profi t de nos aînés les plus vulnérables, il devra être
généralisé à toute la population.
Plus qu’une évolution des pratiques, une révolution des comportements !
(4) S. Mazière, I. Lanièce, C. Millet, C. Bioteau, P. Couturier, G. Gavazzi, « Facteurs prédictifs du déclin fonctionnel
de la personne âgée après une hospitalisation en court séjour gériatrique : importance de l’évolution fonctionnelle
récente », Clinique Universitaire de Médecine Gériatrique, CHU de Grenoble, France.
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