Rencontre de l’APPEP du 27/6/08 avec M. Sherringham. L’entretien commence sur la question de la réforme du lycée et de la place de la philosophie. M. Sherringham espère que nous avons quelque chose à lui dire dans la mesure où lui-même ne peut rien nous apprendre de nouveau1. Tous les syndicats, sauf un, provisoirement selon lui, ont signé le texte qui leur a été soumis, définissant le cadre et toute négociation à venir. Le processus de cette réforme en est donc à son début. Il précise que 2009 est la date prévue pour la réforme de la seconde, 2010 pour la 1ère, 11 pour la terminale, ce qui laisse le temps nécessaire à la réforme du bac en proportion des changements intervenus en amont (mais, précise-t-il, il y aura aussi à prévoir une répartition des épreuves entre la première et la terminale). Il précisera plus tard qu’en ce qui concerne la philosophie, rien n’est prévu, parce qu’il n’y a donc pas urgence et parce que le processus dans son ensemble suppose consultations et négociations. Il pense que dans moins de six mois la réforme de la seconde sera élaborée. Evoquant l’idée d’un parcours à la carte et ce qu’on peut en craindre, E. Aujaleu fait la remarque qu’il faudrait que la philosophie soit intégrée dans le tronc commun prévu et que nous soyons présents dans toutes les premières générales. M. Sherringham enregistre cette demande. Il précise qu’il ne faut pas envisager de grands bouleversements concernant les enseignements présents dans le tronc commun. Il faut, dit-il, que l’enseignement dispensé en Première soit de philosophie, sans du tout s’engager au-delà sur ce qui devrait s’y faire, tient-il à préciser. À la suggestion, qui lui sera faite plus tard, que l’idée de « progressivité » pose problème et est de nature à rallumer une « guerre des programmes » que personne ne souhaite, il précisera que ce n’est pas un mot qu’il emploie. Nous soulignons que la conjonction, entre une réforme des lycées et des modifications de notre enseignement qui seraient en opposition avec le type de programme que les professeurs ont majoritairement défendu, serait maladroite. À peine est-il énoncé la défense d’une présence d’abord terminale de la philosophie, et cela avant qu’il s’agisse de l’actuel horaire de la L, que M. Sherringham affirme que ce n’est pas une position raisonnable en ce sens qu’on ne peut pas vouloir une augmentation de notre volume horaire, entendons maintenir l’horaire actuel et vouloir enseigner en première, à l’intérieur d’une réforme qui a pour point de départ la diminution du nombre d’heures de cours. Il précise, évoquant l’horaire de huit heures en L, qu’il va nous falloir apprendre à négocier. Il lui est rappelé que nous avions accepté sa proposition, celle du ministère Fillon, d’une présence en première L quand il nous était promis que cela ne modifierait pas l’horaire de terminale. Pour lui, grâce à l’introduction en Première, la philosophie devrait pouvoir maintenir, globalement, à peu près, un volume horaire identique à celui qui est actuellement le sien. Deux remarques lui sont faites, l’une concernant un morcellement des services et un durcissement considérable de nos conditions de travail, l’autre que le dédoublement de toutes les heures des classes technologiques est, s’il fallait choisir, une mesure plus urgente que l’introduction en première générale. M. Sherringham concède une difficulté sur le premier point et pour le second répond, sans plus de précision, que la réforme à venir n’est pas dans une logique de dédoublement. Très rapidement, le temps nous manquant, est évoquée la correction du baccalauréat et les délais intenables, en proportion du nombre de copies, dans certaines académies. M. Sherringham répond d’abord que le gouvernement a pourtant l’intention de continuer ce 1 Il faut dire que, de notre côté n’ayant rien de plus à proposer, ceux qui liront ce résumé n’apprendront rien de vraiment neuf par rapport à ce qu’E. Aujaleu pouvait nous dire en novembre. qu’il appelle « reconquête du troisième trimestre ». Nous insistons pour dire que même dans les académies les moins mal servies les professeurs arrivent à saturation et qu’aucun délai inférieur n’y est envisageable. M. Sherringham reconnaît qu’on a sans doute atteint là une limite et que les difficultés des correcteurs ont été perçues. Compte-rendu de S. Perrier