IV – BULLETIN DE L’ASSOCIATION ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 7 décembre 2013 Rédaction du compte rendu : Gérard SCHMITT. Présents : Édouard Aujaleu (B.N. & R. Montpellier), Étienne Akamatsu (R. ParisCréteil-Versailles), Philippe Blanc (B.N. & R. Orléans-Tours), Charles Boyer (Commissaire aux comptes & R. Paris-Créteil-Versailles), Didier Bregeon (R. Caen), Stéphane Clerjaud (B.N. & R. Strasbourg), Didier Carsin (B.N. & R. Rouen), Pascal Clesse (R. Paris-Créteil-Versailles), Charles Coutel (B.N. & R. Lille), Éric Delassus (B.N. & R. Orléans-Tours), Henri Dilberman (B.N. & R. Poitiers), Bernard Fischer (B.N. & R. Nancy-Metz), Nicolas Franck (B.N. & R. Paris-Créteil-Versailles), Pierre Hayat (R. Paris-Créteil-Versailles), Castel Jean (Commissaire aux comptes & R. ParisCréteil-Versailles), Jean-Louis Lanher (R. Lyon), Michèle Lepeuve (R. Paris-CréteilVersailles), Nicole Medjigbodo (R. Paris-Créteil-Versailles), Christiane Menasseyre (R. Paris-Créteil-Versailles), Jamileh Mignot (R. Paris-Créteil-Versailles), Jacques Nadal (R. Paris-Créteil-Versailles), Bertrand Nouailles (B.N. & R. Clermont-Ferrand), André Pérès (R. Cjermont-Ferrand), Marie Perret (B.N. & R. Paris-Créteil-Versailles), Simon Perrier (B.N. & R. Orléans-Tours), Jean Roullier (R. Besançon), Gérard Schmitt (B.N. & R. Nancy-Metz). Excusés : Jean-Pierre Carlet (B.N. & R. Grenoble), Jean Lefranc (B.N. & R. ParisCréteil-Versailles). Président de séance : Édouard Aujaleu. Lieu : Lycée Henri IV, Paris. OUVERTURE DE LA SÉANCE S. Perrier ouvre la séance peu après 10 heures. Il annonce qu’aussitôt après l’Assemblée générale se tiendra une réunion du Bureau national nouvellement élu, afin qu’on puisse procéder sans tarder aux élections aux diverses fonctions. Il propose de confier la présidence des débats à É. Aujaleu, ce qui est accepté. É. Aujaleu donne alors la parole à S. Perrier pour la présentation du rapport moral. L’enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 89 I. RAPPORT MORAL Présentation du rapport moral Étant donné que le rapport moral a été publié dans la revue 1, S. Perrier juge préférable d’en présenter seulement les grandes lignes, en ajoutant au besoin quelques précisions ou commentaires. Sur le numérique Sur la question du numérique dans notre enseignement, S. Perrier évoque, en plus de son rapport moral, la discussion qui a eu lieu lors de la réunion du Bureau national du 21 septembre dont le compte rendu doit être publié dans le numéro de septembre-novembre de la revue 2. L’outil informatique, explique-t-il, a des effets, sinon sur la finalité de notre enseignement, du moins sur la manière de faire cours. Un certain nombre de nos collègues aujourd’hui ne conçoivent plus de travailler en classe sans recourir à des écrans. Il est important que nous en parlions si nous considérons que l’APPEP doit s’intéresser aux conditions d’enseignement de notre discipline. Les épreuves des séries technologiques S. Perrier reste convaincu que nous avons eu raison de demander la création d’un groupe de travail sur les épreuves des séries technologiques au baccalauréat, même si cela n’allait pas sans risques. Il n’était plus possible de laisser les choses en l’état ; les collègues ne l’auraient pas compris. Les dédoublements et heures perdues. La perspective d’une démarche intersyndicale et interassociative S. Perrier rappelle les actions menées par l’Association pour obtenir le rétablissement des dédoublements, ses efforts pour agir en concertation avec les autres associations et syndicats et les difficultés rencontrées dans les relations avec le SNES. Au sujet de ces dernières, il a tenu à ne pas entrer dans les détails, pour ne pas nourrir d’inutiles polémiques, décision dont il se félicite, car elles semblent aujourd’hui en voie d’être surmontées, comme il a pu le constater à l’occasion d’une rencontre récente au cours de laquelle on a cherché à s’accorder sur la priorité à donner aux dédoublements dans les classes technologiques. Bien sûr, cela ne nous empêche aucunement de réclamer l’heure perdue en Terminale scientifique, mais il fallait mettre l’accent sur la situation la plus grave, qui est celle des séries technologiques dans lesquelles les dédoublements sont une condition essentielle de possibilité de notre enseignement. Les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ÉSPÉ) Nous suivons très attentivement le dossier des ÉSPÉ qui constituera l’une des priorités du Bureau national pour le prochain exercice. Il est d’ores et déjà clair que des changements importants vont se faire dans le recrutement des collègues, comme on le voit déjà avec le CAPES interne qui, pour l’essentiel, paraît relever désormais de la « validation des acquis de l’expérience » (VAE). 1. L’Enseignement philosophique, 63e année, n° 4 (juin-août 2013), p. 1-5. 2. Cf. L’Enseignement philosophique, 64e année, n° 1, p. 87-89. Les membres de notre Association auraient dû pouvoir disposer de ce numéro au moment où s’est tenue l’Assemblée générale. Nous avions tout fait pour qu’il en soit ainsi. Mais les délais d’imprimerie ont été cette fois anormalement longs. En effet, ce numéro a été livré cinq semaines après la délivrance du bon à tirer, alors que, selon nos accords avec l’imprimeur et La Poste, cela aurait dû se faire au bout de deux semaines. L'enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 90 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 Les journées d’étude organisées par l’Association Les journées d’étude de l’Association représentent, depuis quelques années, quelque chose d’important : elles contribuent à son rayonnement ; on peut même dire qu’elles font partie de ce qui la fait exister. Ne pas hésiter à faire des propositions Notre association, estime S. Perrier, ne doit pas hésiter à faire des propositions sur les questions qui relèvent de notre enseignement et auxquelles nos collègues sont sensibles, comme les sujets à donner au baccalauréat dans les diverses séries, la notation des copies ou encore les programmes que beaucoup parmi nous jugent trop lourds. Remarques conclusives Pour finir, S. Perrier tient à reprendre deux points qui figurent en post-scriptum de l’éditorial qu’il a rédigé pour le numéro de septembre-novembre de notre revue 3. D’abord, il entend rendre hommage à Jean Lefranc qui a été, pendant vingt-cinq ans, le président de notre association, et ensuite, un membre du Bureau particulièrement présent et actif. Il a décidé, pour des raisons de santé, de ne pas se porter candidat au Bureau national, mais il continue à suivre très attentivement ce qui s’y fait. Le second post-scriptum évoquait la perspective d’une reprise de la « guerre des programmes », ce que semblent accréditer la journée organisée par l’ACIREPh, le colloque d’Amiens « Enseignement et pratiques de la philosophie en France » où l’on retrouve les mêmes intervenants, mêlés à quelques autres, et la création d’un nouveau Conseil Supérieur des Programmes. Au sujet du colloque d’Amiens, S. Perrier indique que notre association avait été invitée à y participer, mais seulement pour une table ronde, le 5 décembre, de 11 h 30 à 13 heures, avec l’ACIREPh, le GFEN et le groupe philo du SNES, et qu’à la suite d’une discussion du Bureau par échanges de courriers informatiques, l’avis avait prévalu qu’il valait sans doute mieux accepter l’invitation, même s’il était clair qu’elle avait surtout pour fin de donner au colloque une touche de pluralisme. Comme S. Perrier ne tenait pas à y aller lui-même, il a demandé si un autre membre du Bureau était volontaire. J.-P. Carlet s’est proposé, qui était tout à fait qualifié, du fait de ses fonctions et de ses travaux, pour nous représenter ; mais malheureusement, en raison d’un cas de force majeure – qui explique aussi son absence à l’Assemblée générale –, il a dû, au dernier moment, se faire excuser, alors même qu’il avait préparé son intervention. Discussion sur le rapport moral M. Lepeuve considère qu’il faut mettre l’accent sur la gravité de la situation où se trouve notre enseignement du fait de la suppression des dédoublements. Ch. Coutel, évoquant une conception chère à Jacques Muglioni, plaide pour un renforcement de l’idée d’École, qui donne sens à l’enseignement philosophique, et il souhaite que nous donnions priorité aux trois points suivants : 1) la réforme des rythmes scolaires qui engage plus que le scolaire, avec l’introduction des animations périscolaires ; 2) la question des ÉSPÉ, d’autant plus préoccupante qu’on voit le ministre exploiter le désarroi des candidats aux concours ; 3) l’approche laïque de la morale. S. Perrier répond que, dans la situation actuelle, on ne peut guère espérer obtenir le rétablissement des dédoublements, ceux-ci ayant été supprimés par la réforme 3. Cf. L’Enseignement philosophique, 64e année, n° 1, p. 4. L’enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 91 Chatel, que le ministre n’a pas prévu de remettre en cause dans l’immédiat. Les délégations de l’APPEP reçues au Ministère ont donc demandé que des recommandations soient faites à l’intention des recteurs et des chefs d’établissement. Vote du rapport moral Comme il n’y a pas d’autre demande d’intervention, le président de séance met aux voix le rapport moral. Aucune abstention. Aucun vote contre. Il est donc adopté à l’unanimité. II. RAPPORT FINANCIER Présentation du rapport financier Les effectifs de l’Association C’est au tour de B. Fischer de présenter le rapport financier. Il commence par rappeler les chiffres les plus significatifs : 515 adhérents (contre 538 l’année dernière), parmi lesquels on dénombre 302 actifs et 213 honoraires (contre 317 et 221 respectivement l’année dernière). Il y a ainsi un nouveau fléchissement des effectifs de l’Association, mais moindre cependant que celui qui avait été constaté l’an dernier. Et il faut noter qu’il y a eu davantage de nouveaux adhérents, ce qu’on peut considérer comme plutôt encourageant. Recettes et dépenses Les recettes sont moins importantes, évidemment, en raison de la diminution des effectifs, mais aussi du fait que certains adhérents n’ont pas repris leur abonnement à la revue. En ce qui concerne les dépenses, B. Fischer indique que les frais de déplacement ont été moins élevés du fait qu’il y a eu une réunion du Bureau national de moins que les autres années. Il faut également noter une dépense de 2 003 euros pour la réfection du site Internet de l’Association, qui viennent s’ajouter aux 2 003 euros de l’exercice précédent ; mais tout est maintenant payé. Les avoirs des Régionales B. Fischer explique que, s’il a choisi de prendre en compte les avoirs des Régionales dans le rapport financier, c’est qu’il s’agit bien d’argent de l’Association : ils forment une somme totale de 8 600 euros environ. Il indique que plusieurs Régionales lui ont demandé un soutien financier qui a été aussitôt accordé ; mais il a parfois constaté que le chèque envoyé n’avait pas été encaissé ou qu’il avait tardé à l’être. Il rappelle avec insistance qu’il faut que les trésoriers des Régionales ouvrent un compte propre à leur Régionale, et, de préférence, un compte qui rapporte des intérêts. Bilan et perspectives Le bilan est, cette année encore, déficitaire. En ce qui concerne l’exercice actuel, les choses se présentent ainsi : il y a pour le moment 358 adhérents (200 actifs et 158 retraités) ; il y a eu 38 démissions, mais ce nombre n’est peut-être pas définitif, car il arrive que certains collègues jugés démissionnaires réadhèrent ; et on compte 26 nouveaux adhérents depuis juillet, ce qui est assez encourageant, si on fait la comparaison avec les années précédentes. Son rapport étant terminé, il indique que l’Association internationale des professeurs de philosophie (AIPPh) lui a demandé de donner connaissance du L'enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 92 colloque qu’elle organise à Bonn du 1er au 3 mai sur le thème « Philosopher contre la violence ». 4 Rapport des commissaires aux comptes Les deux commissaires aux comptes, Ch. Boyer et C. Jean, rendent compte de la réunion qu’ils ont eue avec le trésorier, au cours de laquelle ils ont pu disposer de toutes les pièces voulues. C. Jean donne lecture du rapport qui a été rédigé à l’issue de la rencontre. Nous le reproduisons ci-dessous : Les deux commissaires aux comptes de l’APPEP ont procédé à la vérification annuelle et statutaire de la trésorerie de l’Association pour l’exercice 2012-2013. Le trésorier, Bernard Fischer, a apporté tous les documents nécessaires à cette vérification (factures, reçus, relevés de comptes bancaires, attestations, et autres pièces comptables). Les commissaires ont étudié les comptes bancaires, les recettes et les dépenses de l’APPEP. Ils ont constaté la rigueur avec laquelle est accomplie, de manière suivie, la tâche du trésorier ainsi que la clarté de l’ordre dans lequel sont classés les documents. De l’observation des comptes et de la tenue de la trésorerie, il est apparu que la trésorerie de l’Association a été saine et bien tenue pour la période examinée. En foi de quoi, les commissaires aux comptes donnent quitus au trésorier pour l’état de la trésorerie de l’APPEP et le félicitent chaleureusement pour la qualité de son travail. Fait à Paris, le 21 septembre 2013 Les commissaires aux comptes : Charles BOYER et Castel JEAN Discussion sur le rapport financier S. Perrier remercie vivement B. Fischer pour son travail, et, à propos du site Internet, fait remarquer que la possibilité de régler sa cotisation et son abonnement à la revue en ligne semble faciliter les adhésions nouvelles. Une trentaine de collègues ont usé de ce dispositif, la plupart d’entre eux étant de nouveaux adhérents. J. Roullier demande quelles ont été les conséquences sur la trésorerie du passage de la revue de six à quatre numéros. B. Fischer lui répond que chaque numéro revient en gros à 3 500 euros. Les économies réalisées sont donc appréciables. Vote du rapport financier et élection des commissaires aux comptes Le rapport financier est mis aux voix. Il est voté à l’unanimité des membres présents. Le président de séance demande s’il y a des candidatures à la fonction de commissaires aux comptes et si, à défaut, ceux qui l’exercent actuellement sont d’accord pour continuer. Ch. Boyer et C. Jean acceptent de se présenter de nouveau. Ils sont réélus, à l’unanimité. III. DOSSIERS ET ACTIONS PRIORITAIRES POUR L’ANNÉE : PREMIÈRE PARTIE Organisation de la discussion Les deux rapports exigés par les statuts ayant été présentés et votés, le président de séance, dans l’attente des résultats des élections au Bureau national, décide de passer au point suivant de l’ordre du jour : les dossiers et actions prioritaires pour l’exercice à venir. Pour pouvoir organiser au mieux les discussions en fonction du temps disponible, il a besoin de savoir quelles sont les questions que l’on se propose d’aborder au cours de cette Assemblée générale. 4. Le programme de ce colloque est publié dans le présent numéro de L’Enseignement philosophique. L’enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 93 S. Perrier propose que l’on se mette d’accord sur une lettre à adresser aux directeurs des départements de philosophie des diverses universités et sur la journée d’étude de l’APPEP qui aura lieu en juin. D. Carsin considère qu’il est urgent d’évoquer les menaces qui pèsent sur notre enseignement du fait des projets que le Ministre a annoncés concernant les classes préparatoires. M. Perret suggère que l’on discute du dernier rapport PISA sur l’éducation. Enfin Ch. Coutel, se souvenant du succès qu’avait obtenu en son temps la coordination des directeurs de premier cycle et constatant la marginalisation inquiétante qui affecte l’Université, souhaite que l’on réfléchisse sur les moyens à mettre en œuvre pour resserrer les liens avec nos collègues universitaires. Par quel point allons-nous commencer ? demande É. Aujaleu. L’avis de S. Perrier est que, compte tenu du temps qui reste pour la matinée et du temps de discussion prévisible pour chacun des points retenus, il vaut mieux que ce soit la question des ÉSPÉ. Les ÉSPÉ S. Perrier rappelle que, sur la question des ÉSPÉ, le Bureau a envisagé de prendre contact avec les directeurs des départements de philosophie des diverses universités. À cette fin, un texte argumenté a été rédigé par H. Dilberman, qui fait valoir l’intérêt que peuvent présenter les masters d’enseignement, sans exclure pour autant, bien évidemment, les mémoires de recherche. S. Perrier donne lecture du texte qu’il a élaboré à partir de celui que lui a remis H. Dilberman. Ch. Coutel soutient ce texte, mais il lui paraît important que nous précisions que nous ne manquerons pas de demander audience au groupe de suivi des ÉSPÉ. D’un autre côté, il ne trouve pas très habile de mettre en cause le choix en faveur des masters de recherche qui a été fait dans certains départements. En relation avec ce dernier point, G. Schmitt précise que, si, dans certaines universités, du fait de la faiblesse des effectifs, on a privilégié les masters de recherche, on s’est soucié toutefois de la formation professionnelle des étudiants qui se préparent aux concours en organisant notamment des stages en lycée en collaboration avec les IPR. S. Perrier rapporte ce que J.-P. Carlet a exposé à propos de la situation à Grenoble, où du fait d’un certain désintérêt des universitaires à l’égard des masters d’enseignement, la philosophie ne figure plus dans le programme d’ensemble 5. H. Dilberman insiste sur ce point qu’il faut éviter d’opposer les enseignants des ÉSPÉ et ceux des universités ; il indique qu’à Poitiers, l’IPR assure efficacement l’interface entre les uns et les autres, et il conclut en disant qu’il ne faut pas donner l’impression que les enseignants des ÉSPÉ cherchent à s’imposer, ce qui n’est pas du tout leur intention. Pour Ch. Coutel, nous devons faire en sorte de rendre désirable un objet qui a du sens, à savoir la philosophie française de l’éducation, et travailler à ce que soient créées des structures de formation dont les professeurs de philosophie seraient les acteurs. La philosophie de l’éducation est bien, insiste-t-il, un objet philosophique propre, qui, en outre, pourrait se décliner en heures et en postes, comme cela a été le cas dans les années 1985-1988. Il évoque à ce sujet ce qui a été fait de 1985 à 1988. Ch. Menasseyre rappelle le programme très consistant qui a été élaboré en 1985 et 1986, dont on ne peut pas dire cependant que c’était un programme de philosophie de l’éducation, car c’était, en réalité, un programme de philosophie valable pour tout 5. Voir le compte rendu de la réunion du Bureau national du 21 septembre 2013 dans le numéro de septembre-novembre 2013 de L’Enseignement philosophique, p. 82-83. L'enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 94 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 le monde. Ce qui relevait de la philosophie de l’éducation se trouvait seulement dans les annexes, où il était stipulé que 26 heures lui étaient accordées. Elle reconnaît qu’on en est loin aujourd’hui, qu’en rappelant ces anciennes dispositions, elle évoque un âge d’or, et que ce qui reste désormais en notre pouvoir, c’est de rappeler que la réflexion philosophique est nécessaire à quiconque et pas seulement aux professeurs de philosophie. Il faut le rappeler inlassablement, tout en sachant que, dans les conditions actuellement faites à l’École, on n’obtiendra pas grand-chose. Selon H. Dilberman, il est stratégique que la formation des professeurs de philosophie soit assurée dans le cadre des ÉSPÉ, même si, bien évidemment, des enseignants universitaires de philosophie auront à intervenir. Concluant la discussion, S. Perrier fait savoir qu’il ajoute à son texte une adresse au groupe de suivi des ÉSPÉ. Le président de séance soumet le texte au vote de l’assemblée. Il est accepté à l’unanimité. Le colloque sur l’enseignement moral et civique Présentation du colloque Comme il ne reste qu’une demi-heure avant la suspension de séance pour le repas de midi, É. Aujaleu demande à N. Franck de rendre compte du colloque organisé par l’Association sur l’enseignement moral et civique, qui a eu lieu le 16 novembre aprèsmidi. Pour N. Franck, ce colloque au cours duquel sont intervenus Laurence Loeffel (inspectrice générale de philosophie, rapporteur de la mission sur l’enseignement moral à l’école et membre de l’Observatoire national de la laïcité), Claude BissonVaivre (inspecteur général, doyen du groupe établissements et vie scolaire), Catherine Kintzler, Jean Baubérot et Pierre Hayat, et qui a réuni à peu près 90 personnes peut être considéré comme un succès. Il lui a paru intéressant de faire connaître la pensée de certaines personnes qui ne sont pas membres de l’APPEP et de donner l’occasion à nos collègues de faire la connaissance de la nouvelle inspectrice générale… Les Actes de ce colloque devraient être publiés assez prochainement, ne serait-ce qu’en partie. N. Franck dispose déjà du texte des interventions de C. Bisson-Vaivre et de P. Hayat. L’enseignement moral et civique et les CPE M. Lepeuve a trouvé le colloque intéressant à plus d’un titre. Elle ne pensait pas que cet enseignement laïque de la morale, qui avait été annoncé, pouvait être une entreprise d’une telle ampleur et avec un tel impact : il s’agit en effet de demander à tous les enseignants et, en particulier, les professeurs de philosophie de se charger d’une mission moralisatrice ou socialisatrice. Elle a l’impression qu’on nous demande désormais d’assurer une partie des missions dévolues aux CPE. Elle indique, en outre, qu’elle a particulièrement apprécié la contribution de C. Kintzler et qu’elle a demandé à l’inspectrice générale s’il était envisagé de recruter massivement des CPE. Celle-ci lui a répondu que l’on prévoit de faire passer le nombre de postes au concours de 250 à 300. Ch. Coutel se félicite de la tenue de ce colloque, expliquant qu’on ne saurait faire la politique de la chaise vide sur une telle question, que, lorsqu’il se produit des avancées significatives comme l’introduction de l’enseignement laïque de la morale, nous devons évidemment manifester notre intérêt par une initiative nationale médiatique. Il ajoute néanmoins qu’attendre le salut de la République des CPE lui L’enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 95 paraît plutôt relever d’Offenbach, ce qui amène H. Dilberman à lui rappeler que les CPE ont de la philosophie aux épreuves de leur concours. Communauté et universalité J. Nadal se dit perplexe au sujet de la communication de la nouvelle inspectrice générale, qui, à plusieurs reprises a employé l’expression « faire communauté ». Est-ce bien républicain que de s’exprimer ainsi ? L’idée de République n’implique-t-elle pas qu’on oppose « être universel » et « être communauté » ? Peut-être l’oratrice, qui s’est exprimée sans notes, a-t-elle davantage laissé parler son cœur. Ses propos seraient alors surtout imputables à la spontanéité; mais s’ils procèdent d’un problème philosophiquement posé et s’ils doivent être mis en pratique, on est en droit de s’inquiéter. Qu’advient-il de l’ECJS ? Ph. Blanc voudrait savoir si, au cours du colloque, il a été question de l’ECJS et si l’on a dit ce que cet enseignement allait devenir. Va-t-il être « moralisé » ? N. Franck lui répond que rien n’a été indiqué sur ce point et que les choses se préciseront sans doute quand la réforme des lycées sera décidée. On n’est pas près d’y arriver, remarque S. Perrier, puisque la réforme des collèges doit aller jusqu’en 2017. À propos des observations de J. Nadal, dont il comprend les inquiétudes, il pense néanmoins qu’on peut dire communauté sans entendre par là communautarisme. Remarques conclusives Pour M. Perret, la principale vertu de ce colloque aura été de déniaiser les collègues et de les confronter au principe de réalité. Il reste, pour D. Carsin, qu’on ne peut pas aborder cette question de la morale laïque de manière purement abstraite, en laissant de côté les réalités institutionnelles. Nous sommes, explique-t-il, dans une sorte de flou, dans une indétermination où la référence aux disciplines et aux savoirs se dilue, et il est à craindre, dans la perspective d’une annualisation de nos services, que beaucoup de collègues, se retrouvant en sous-service, soient amenés à intervenir dans ce type d’enseignement. IV. ÉLECTIONS AU BUREAU NATIONAL Ph. Blanc et É. Delassus et N. Franck, qui se sont chargés du dépouillement des bulletins de vote, viennent annoncer les résultats de l’élection au Bureau national. Il y a eu 96 votants, mais 11 bulletins nuls, ce qui fait qu’il n’y a eu que 85 suffrages exprimés. Les résultats sont les suivants : AUJALEU Édouard BLANC Philippe CARLET Jean-Pierre CARSIN Didier CHIFFLOT Martine CLERJAUD Stéphane COUTEL Charles DESBIENS Guy DELASSUS Éric DILBERMAN Henri DUPIN Frédéric FISCHER Bernard FRANCK Nicolas 80 voix 82 voix 80 voix 81 voix 59 voix 82 voix 69 voix 79 voix 83 voix 76 voix 74 voix 85 voix 82 voix élu élu élu élu non élue élu élu élu élu élu élu élu élu L'enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 96 LANHER Jean-Louis LEBRETON David NOUAILLES Bertrand PÉRÈS André PERRET Marie PERRIER Simon SCHMITT Gérard SIMHA André VERDEAU Patricia 69 voix 70 voix 79 voix 50 voix 81 voix 83 voix 79 voix 72 voix 79 voix élu élu élu non élu élue élu élu élu élue La séance est suspendue à 12 heures, pour le repas. On décide de se retrouver à 14 heures. V. DOSSIERS ET ACTIONS PRIORITAIRES POUR L’ANNÉE : DEUXIÈME PARTIE Les journées d’étude de l’APPEP Une journée consacrée à Marcel Conche La séance reprend un peu après 14 heures. É. Aujaleu propose que l’on aborde tout de suite la question des journées de l’APPEP. G. Schmitt explique que lors de la réunion du Bureau national du 21 septembre, il a été envisagé de consacrer la journée d’étude de juin 2014 à Marcel Conche qui est aujourd’hui le plus ancien membre de notre association, à laquelle il a témoigné une remarquable fidélité, notamment en publiant une partie importante de son œuvre dans L’Enseignement philosophique. Il se propose de prendre la responsabilité de cette journée, mais avec l’aide de S. Perrier qui a acquis en ce domaine une indéniable expérience. Il indique enfin qu’il en a informé M. Conche et qu’il s’est entretenu avec lui au sujet des personnes auxquelles on pourra demander d’intervenir. Un colloque consacré à la Troisième République et l’enseignement philosophique Ch. Coutel présente également la proposition qu’il avait faite lors de la dernière réunion du Bureau d’un colloque consacré à Charles Péguy, mais il préfère l’intituler « La Troisième République et l’enseignement philosophique », plutôt que « Péguy philosophe », de façon à mieux mettre en lumière l’essentiel. Cette journée qui doit prendre place dans l’année Péguy, devrait avoir lieu en novembre 2014. Une journée sur les « émotions démocratiques » J.-L. Lanher rappelle qu’il avait proposé de prendre en charge une journée consacrée à une réflexion sur ce qui fonde anthropologiquement l’acte d’éduquer, qui interrogerait plus précisément le concept d’« émotions démocratiques », forgé par Martha Nussbaum 6. Il n’avait pu donner suite à ce projet dans l’immédiat. Mais il n’y a pas renoncé et il s’engage à proposer ultérieurement quelque chose de construit. Le projet ministériel d’une redéfinition des missions et activités des enseignants Une attaque en règle contre les statuts nationaux Ce sont, explique D. Carsin, les professeurs de CPGE qui sont montés les premiers au créneau parce qu’ils ont été les premiers agressés. Mais il est clair qu’on ne peut pas séparer leur cas de celui des autres professeurs, car il s’agit en réalité d’une 6. L’Enseignement philosophique, 63e année, numéro 4, juin-août 2013, p. 79-80. L’enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 97 attaque en règle contre les statuts nationaux, régis par les décrets de 1950 qui définissent nationalement les maxima de service des enseignants en heures de cours à assurer. Le ministre entend redéfinir les charges des enseignants sur la base de trois missions principales – les activités d’enseignement (ou plutôt d’« interventions pédagogiques »), les activités liées à l’enseignement et les activités complémentaires tenant à la responsabilité des enseignants dans et hors leur enseignement –, en faisant référence au statut général de la fonction publique qui prévoit 1 607 heures annuelles de travail. Il est regrettable, ajoute D. Carsin, que le rapport que l’Inspection générale de l’Éducation nationale a remis au ministre en avril 2013 s’inscrive dans cette logique 7. D. Carsin insiste aussi sur le fait que le ministre a aussi décidé de supprimer l’heure de première chaire – ce qui fait que nous sommes concernés au premier chef –, ainsi que les décharges pour effectif pléthorique, ce qui autorisera évidemment à augmenter le nombre des élèves par classe. Cette mise en cause de notre statut, conclut-il, menace gravement notre discipline : elle entraîne une dénaturation de notre métier dont on refuse de prendre en compte la spécificité ; elle s’ajoute à toutes ces mesures qui portent atteinte aux disciplines d’enseignement et à l’instruction qu’elles permettent. Aussi se félicite-t-il de la décision prise par le Bureau d’apporter son soutien à la coordination des classes préparatoires et de s’associer à la demande de retrait du projet Peillon 8. S. Perrier est réticent au sujet de certaines choses qui viennent d’être dites, surtout si elles doivent figurer dans un texte de motion appelé à une large diffusion. Il importe, en effet, de distinguer ce qui figure effectivement dans le projet annoncé et ce qui relève des soupçons qu’on peut nourrir, même à bon droit, faute de quoi nous risquons d’être décrédibilisés auprès des collègues. Par exemple, dire que le projet ministériel annonce l’annualisation des services, c’est se livrer à une interprétation, voire à un procès d’intention. S. Perrier ne voit rien dans ce qui a été rendu public qui nous autorise à affirmer cela. Émettre des craintes et protester contre des mises en cause inacceptables Tout en comprenant la prudence que recommande S. Perrier, G. Schmitt pense que si les procès d’intention n’ont pas lieu d’être dans les discussions scientifiques ou philosophiques, ils se justifient quand on a affaire à des pouvoirs qui procèdent par dissimulation et ruse et qu’en ce qui concerne l’annualisation des services qui s’est imposée dans les universités, on est évidemment en droit d’émettre des craintes. Au sujet des classes préparatoires, il attire l’attention sur le fait que, depuis une dizaine d’années, l’administration cherche à avoir la haute main sur les colles et que les chefs d’établissement voudraient pouvoir en disposer pleinement et les attribuer euxmêmes à des collègues se trouvant en sous-service, par exemple. Enfin, il entend réagir aux propos du ministre et à certains articles de presse, qualifiant de privilégiés les élèves des classes préparatoires : il évoque les prépas technologiques, qu’il a bien connues, lesquelles permettent à des élèves d’origine sociale généralement modeste, destinés à des études supérieures courtes et très souvent en échec à l’université, de parvenir dans une très forte proportion au niveau du master. 9 7. Rapport n° 2013-035, avril 2013 : « L’évaluation des enseignants ». 8. Le 2 décembre, S. Perrier avait pris contact par courrier électronique avec les membres du Bureau national pour leur proposer de faire figurer l’APPEP parmi les associations soutenant l’action de la coordination nationale des professeurs de CPGE. 9. Dans certaines classes préparatoires économiques et commerciales, option technologique, on compte plus de 60 % d’étudiants boursiers. L'enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 98 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 La liquidation du statut dérogatoire, libéral des professeurs Répondant à S. Perrier, M. Lepeuve admet qu’on puisse avoir des interprétations différentes au sujet du projet Peillon, que des collègues qui n’ont pas eu en main tous les textes puissent hésiter devant ce qui pourrait leur apparaître comme un procès d’intention, et qu’on puisse considérer la définition de nos charges de travail en trois missions comme n’étant que la énième mouture d’une littérature issue des cabinets ministériels. Ce qui est différent, toutefois, c’est que le ministre a tenu à faire figurer très précisément dans son projet une référence à la « réglementation applicable à l’ensemble de la fonction publique », c’est-à-dire aux 1 607 heures annuelles de travail. Cela signifie, ajoute-t-elle, que nous cessons de bénéficier d’un statut libéral, dérogatoire, dans la fonction publique, fondé sur le caractère intellectuel des tâches que nous avons à assurer. Certes, le ministre déclare maintenir pour l’essentiel les décrets de 1950, mais, en fait, avec les autres missions fixant tout ce qu’on pourra imposer aux enseignants, il pourra aisément contourner ce qu’il en restera. Il faut donc lancer un cri d’alerte aux collègues, il faut qu’ils sachent qu’il y a péril en la demeure. M. Lepeuve évoque la manifestation des professeurs des classes préparatoires, qui doit avoir lieu le lundi 9 décembre sur la base d’une grève qui s’annonce massive. Les professeurs du secondaire sont invités à s’interroger sur les conséquences des mesures envisagées par le ministre, lesquelles, quoi qu’il prétende, ne bénéficieront guère aux ZEP, puisque 481 d’entre elles vont perdre leur étiquette et qu’il ne restera guère que 300 collèges pour y avoir droit. M. Lepeuve termine en faisant état du communiqué très vigoureux de l’Association des professeurs d’histoire et géographie (APHG). Les points sur lesquels il convient d’insister dans la motion P. Clesse, tout à fait d’accord avec ce qu’a dit M. Lepeuve, considère qu’il y a toute une série de menaces qui pèsent sur notre statut et notre enseignement ; il s’arrête plus particulièrement sur le fait que le choix des coordinateurs de discipline et l’attribution de missions aux professeurs relèveront des Conseils d’établissement. Ch. Coutel rebondissant sur les propos de G. Schmitt, se dit partisan d’un usage prudent de l’heuristique de la peur. Ayant vu à l’Université les effets d’une autonomie débridée, qui sert à introduire l’idéologie managériale et s’accompagne d’une dérégulation des disciplines, il estime qu’il nous faut alerter sans effrayer. J. Roullier revient sur la question des heures de colles et précise qu’elles servent aussi à l’administration pour payer des compléments de service, étant donné que le volant d’heures allouées n’est pas totalement utilisé. Il ajoute que les propos du ministre qualifiant de nantis les élèves et enseignants des classes préparatoires est tout à fait inacceptable et que la suppression des heures de décharge pour effectifs pléthoriques doit bien être entendue comme la suppression de la notion même d’effectifs pléthoriques – deux points, qu’il est selon lui légitime de souligner dans le texte de la motion qui sera mise au vote. À ce sujet, É. Aujaleu demande s’il est prévu de verser une indemnité compensatrice à tous les professeurs qui auraient des classes à effectif pléthorique, étant donné que le ministre a proposé un forfait de 3 000 euros aux enseignants des classes préparatoires pour compenser la perte de leurs heures supplémentaires. En ce qui concerne le rôle de promotion sociale qu’assurent bien des classes préparatoires, D. Carsin rejoint G. Schmitt. Dans sa classe d’hypokhâgne, il a 43 % d’élèves boursiers ; aussi juge-t-il infect le discours accusant les classes prépas d’être le lieu de reproduction des élites. Il met aussi en cause le poids sans cesse plus L’enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 99 important de l’autorité locale et la caporalisation qui en résulte, avec, inévitablement le découragement et le désinvestissement des enseignants, car on s’implique d’autant mieux qu’on se sent responsable. De plus en plus, c’est le chef qui décide, seul. Ch. Coutel renchérit, parlant d’une logique de courtisanerie et d’une « culture de la lèche ». S. Perrier fait observer, en réponse à P. Clesse et en s’appuyant sur les textes, que sur un certain nombre de points, il n’y a pas eu vraiment de changements, notamment en ce qui concerne le choix des coordinateurs de disciplines. M. Lepeuve voit cependant une nouveauté dans le fait que le Conseil d’établissement peut désormais obtenir des décharges de service. Mais c’est le recteur qui décide, précise É. Aujaleu. Et, selon S. Perrier, il n’y a là rien de vraiment nouveau, car cela s’est déjà fait. P. Hayat pense que la rhétorique proposée par Ch. Coutel, qui est d’alerter sans effrayer convient pour le texte que nous avons à mettre au point. Nous devons dire clairement ce que nous craignons, en évitant toutefois certaines formules par trop affirmatives, qui ne sont pas justifiées. P. Clesse demande que nous précisions notre attachement à la définition de notre obligation de service en heures hebdomadaires. Lecture et vote de la motion M. Lepeuve lit le texte qu’elle a rédigé en tenant compte des observations qui ont été faites. La discussion se poursuit sur quelques points de détail, qui sont rapidement réglés. Après relecture, le texte est mis au vote. Il est adopté à l’unanimité. À propos du dernier rapport PISA sur l’éducation M. Perret dit avoir discuté avec J.-P. Carlet au sujet du récent rapport PISA sur l’éducation. Elle se demandait s’il ne serait pas opportun d’écrire quelque chose sur l’instrumentalisation qui en est faite, puisqu’il sert d’alibi à toutes les réformes. On règle ainsi l’École sur ce qui lui est extérieur à travers une demande sociale. Une discussion rapide s’engage à laquelle prennent part, outre M. Perret, É. Aujaleu, S. Perrier, G. Schmitt. Ils proposent que l’on demande à J.-P. Carlet d’écrire un article sur cette question qui serait publié dans la revue. É. Aujaleu demande si l’on peut estimer que l’ordre du jour est épuisé. Personne n’étant manifestement d’un avis contraire, la séance est levée à 16 heures. L'enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 DÉCEMBRE 2013 100 MOTION Sur le projet ministériel d’une redéfinition des « missions » et « activités » des enseignants L’APPEP alerte tous les professeurs de philosophie sur les dispositions que le ministère s’apprête à prendre concernant les missions de l’ensemble des professeurs (fiches ministérielles 1 et 2, consultables sur plusieurs sites syndicaux et associatifs). Ce que le ministère a décidé signifierait une redéfinition des missions inscrites actuellement dans les décrets de 1950 et des textes qui les ont améliorées. En effet la mission d’enseignement ne serait plus qu’une des trois missions exigées des professeurs. S’ajouteraient aux « missions d’enseignement » : – « les activités liées à l’enseignement » ; – « les activités complémentaires, liées à leurs responsabilités dans et hors de l’enseignement ». Cette redéfinition des missions est assortie de l’introduction d’une référence à l’horaire annuel inscrit dans la « réglementation applicable à l’ensemble de la Fonction publique » (qui prévoit 1 607 heures annuelles de travail). Cette référence risque d’entrer en contradiction avec le statut dérogatoire accordé aux professeurs par le statut général de fonctionnaire de 1946 (annexe sur le statut libéral au sein de la fonction publique). Le Ministère a aussi décidé de supprimer toute une série de décharges de service statutaires, inscrites dans les décrets de 1950, et les textes qui les ont améliorés, notamment : – l’heure de première chaire et donc le statut de « professeur de première chaire » attribué actuellement aux professeurs de philosophie. Y est substitué un quotient de 1,1 affecté à chaque heure d’enseignement effectuée en Première et Terminale, « dans la limite d’une heure » (précision apportée par la fiche ministérielle car les professeurs de philosophie exerçant à temps complet auraient pu bénéficier de plus d’une heure de décharge) ; – l’heure de décharge pour effectif pléthorique (supérieur à 35 élèves). Se substituerait à cette décharge statutaire une « indemnité spécifique », dont les critères d’attribution ne sont pas clairement définis. L’ensemble de ces dispositions, que le Ministère veut mettre en œuvre très rapidement, risque de dégrader les conditions d’enseignement de toutes les disciplines. L’enseignement de la philosophie, déjà atteint par la suppression des dédoublements réglementaires dans les classes technologiques et de la quatrième heure en terminale scientifique, serait gravement affecté par ces mesures. L’APPEP dénonce les discours opposant les professeurs les uns aux autres. Elle renouvelle son soutien à la coordination des professeurs de CPGE et s’associe à la demande de retrait de tous ces projets. Elle réaffirme sa demande de rétablissement du dédoublement réglementaire des classes technologiques et de la quatrième heure d’enseignement en terminale scientifique. Motion adoptée à l’unanimité. L’enseignement philosophique – 64 année – Numéro 2