Idéaux premiers de K[X,Y] si K infini. Jérôme Von Buhren vonbuhren.free.fr – Un idéal principal (P ) de K[X,Y] n’est pas maximal. En effet, on commence par remarquer que P ∈ / K[X], sinon K[X, Y ]/(P ) ' (K[X]/(P ))[Y ] n’est pas un corps. De même P ∈ / K[Y ]. Comme K est infini, on peut trouver x ∈ K qui n’annule pas le coefficient dominant de P ∈ (K[X])[Y ]. Alors, l’idéal I = (P, X − x) contient (P ), et est distinct de K[X, Y ]. En effet, on a K[X, Y ]/I ' K[x, Y ]/(P (x, Y )) ' K[Y ]/(P (x, Y )) 6= 0, car P (x, Y ) n’est pas constant par choix de x. – Pour tout F, P ∈ K[X, Y ] avec P 6= 0, il existe a ∈ K[X], Q, R ∈ K[X, Y ] tel que aF = P Q + R et degY (R) < degY (P ). Il existe Q1 , R1 ∈ K(X)[Y ] tel que F = P Q1 + R1 avec degY (R) < degY (P ). En multipliant par le ppcm a ∈ K[X] des dénominateurs des coefficients de Q1 et R1 , on obtient le résultat en posant Q = aQ1 et R = aR1 . – Soit M idéal premier non principal de K[X,Y]. Il existe P ∈ K[X] ∩ M irréductible. Considérons P ∈ K[X, Y ] minimale pour le degré en Y parmi les polynômes non nuls de M . Quitte à décomposer P en facteur irréductible et à utiliser l’hypothèse que M est premier, on peut supposer que P est irréductible. Comme M n’est pas principal, il existe F ∈ M tel que P ne divise pas F . En utilisant les notations du second point, on peut écrire aF = P Q + R avec degY (R) < degY (P ). On obtient que R ∈ M , donc par hypothèse sur P , que R = 0. Comme P est irréductible et ne divise pas F , on a que P divise a ∈ K[X], donc P ∈ K[X]. – En déduire que M est maximal. Comme (P ) ⊂ M , on a un morphisme d’anneau surjectif ϕ : K[X, Y ]/(P ) → K[X, Y ]/M . Or, on a un isomorphisme K[X, Y ]/(P ) ' (K[X]/(P ))[Y ], et comme P est irréductible dans K[X, Y ], il l’est aussi dans K[X], donc K[X]/(P ) est un corps. On en déduit que K[X, Y ]/(P ) est principal. Ainsi, ker(ϕ) = (R) et R est nécessairement irréductible, car K[X, Y ]/M est intègre. Ainsi, on a un isomorphisme ((K[X]/(P ))[Y ])/(R) ' K[X, Y ]/M , donc K[X, Y ]/M est un corps, donc M est maximal. – Donner les idéaux premiers de K[X, Y ] Les idéaux premiers sont (0), (P ) avec P irréductible et les idéaux maximaux de K[X,Y]. – Donner les idéaux maximaux de K[X, Y ] avec K algébriquement clos. Il est clair que l’idéal (X − a, Y − b) est maximal. Réciproquement, par le point 3, on peut toujours trouver dans un idéal maximal deux éléments comme ceux-ci, donc par maximalité, on a égalité. – Donner les idéaux maximaux de R[X, Y ]. En reprenant les notations ci-dessus, on a que ((R[X]/(P ))[Y ])/(R) ' R[X, Y ]/M . Ainsi, L = R[X, Y ]/M est R ou C. Si L = R, P et R sont de degré 1, donc M = (P, Q) = (X − a, Y − b) où la classe de Q modulo P est R. Si L = C, on remarque de même que M = (P, Q) où P irréductible de degré 2 et Q(X, Y ) = aX + bY + c (quitte à échanger X et Y ). 1