Chapitre 1 Arithmétique Partie 5 : PGCD Propriété/Définition : (PGCD) On se donne deux entiers relatifs a et b non nuls. L’ensemble des diviseurs positifs communs à a et b admet un plus grand élément que l’on notera PGCD ( a ; b ) . Démonstration : Soit A l’ensemble des diviseurs positifs de a et B celui des diviseurs positifs de b. On sait que A et B admettent un nombre fini d’éléments (c.f. propriété 1 de la partie divisibilité) (P1) L’ensemble des diviseurs positifs communs à a et b est l’ensemble C = A ∩ B . C est non vide et contient l’entier 1, il contient de plus un nombre fini d’éléments par (P1), par suite C contient un plus grand élément ce qui démontre notre propriété. Exemple : En prenant a = 27 et b = -30. L’ensemble des diviseurs positifs de a est A = {1; 3 ; 9 ; 27} , celui des diviseurs positifs de b est B = {1; 2 ; 3 ; 5 ; 6 ;10 ;15 ; 30} . L’ensemble des diviseurs positifs communs à a et b est C = A ∩ B = {1; 3} , son plus grand élément est 3, donc PGCD ( 27 ; − 30 ) = 3 . Propriétés 1 : On se donne deux entiers relatifs a et b non nuls. Alors PGCD ( a ; b ) = PGCD ( a ; b ) . Démonstration : Comme a et a ainsi que b et b ont même ensemble de diviseurs positifs, ils ont le même PGCD. Remarque : La propriété précédente nous permet de restreindre l’étude du PGCD de deux entiers relatifs à celle de leurs valeurs absolues. En vertu de ceci, toutes les propriétés suivantes seront données pour a et b entiers naturels. Propriétés 2 : On se donne deux entiers naturels a et b non nuls. Alors : • 1 ≤ PGCD ( a ; b ) • • PGCD ( a ; b ) = PGCD ( b ; a ) • • PGCD ( a ; a ) = a • Si b divise a alors PGCD ( a ; b ) = b PGCD (1; a ) = 1 PGCD ( a ; b ) ≤ a et PGCD ( a ; b ) ≤ b TS Spé Lycée Beaussier Mathématiques 1 Démonstration : Le premier point découle du fait que 1 est un diviseur positif commun à a et b, donc par définition PGCD ( a ; b ) est plus grand que celui-ci. • • • • • Le deuxième point est évident. Comme l’ensemble des diviseurs positifs de 1 est B = {1} et puisque 1 est diviseur de a alors le seul diviseur commun à 1 et a est {1} ce qui démontre le troisième point. Puisque tout diviseur positif de a est inférieur à a et puisque clairement a divise a, alors le plus grand diviseur commun à a et a est a ce qui montre le quatrième point. L’ensemble A des diviseurs positifs de a admet a comme plus grand élément et comme celui des diviseurs commun à a et b est contenu dans A alors PGCD ( a ; b ) ≤ a . On montre de même que PGCD ( a ; b ) ≤ b. Si b divise a et comme clairement b divise b, b est diviseur commun à a et b. Ainsi b ≤ PGCD ( a ; b ) par définition même du PGCD. Maintenant d’après la propriété précédente PGCD ( a ; b ) ≤ b . On conclut donc que b = PGCD ( a ; b ) . Exemple : 7 est un diviseur de 21 donc PGCD (7 ; 21) = 7 Avant de continuer nous aurons besoin du résultat suivant : Théorème de Bachet / Bezout : (Admis) Soient a et b deux entiers naturels non nuls. Si d = PGCD ( a ; b ) alors il existe alors u et v entiers relatifs tels que d = au + bv ou autrement dit PGCD ( a ; b ) est combinaison entière de a et b. Démonstration : • Remarquons que PGCD ( a ; b ) divise a et PGCD ( a ; b ) divise b donc PGCD ( a ; b ) divise toute combinaison entière de a et b (voir la partie divisibilité, propriété 2) • Posons H = {au ′ + bv′ ; a ∈ ℤ ; b ∈ ℤ avec au ′ + bv′ ≥ 0} l’ensemble des combinaisons entières de a et b dont le résultat est positif. H est non vide, en effet quitte à prendre u ′ = 1 et v′ = 0 , on a au ′ + bv′ = a > 0 car a est entier naturel non nul. Ainsi H est une partie de ℕ non vide et contient des éléments strictement positifs, elle admet donc un plus petit élément strictement positif noté m qui est donc une combinaison entière de a et b, en ce sens posons m = au + bv > 0 (*) avec u et v entiers relatifs. On en déduit par le premier point de notre démonstration que PGCD ( a ; b ) divise m et donc PGCD ( a ; b ) ≤ m (P1) (voir propriété 1 de la partie divisibilité). • Maintenant effectuons la division euclidienne de a par m, on obtient alors l’existence de deux entiers naturels q et r tels que a = mq + r avec 0 ≤ r < m et donc par (*) : a = ( au + bv ) q + r avec 0 ≤ r < m ⇔ r = (1 − qu ) a + ( −vq ) b avec 0 ≤ r < m . ∈ℤ ∈ℤ r est donc une combinaison entière de a et b dont le résultat est positif et est strictement TS Spé Lycée Beaussier Mathématiques 2 plus petite que m donc r ∈ H ⇒ r = 0 par définition même de m. Par suite m divise a. On montre de même que m divise b. Finalement m est un diviseur commun à a et b et donc PGCD ( a ; b ) ≥ m ce qui combiné avec (P1) et (*) donne PGCD ( a ; b ) = m = au + bv avec u et v entiers relatifs ce qu’on voulait montrer. Remarque : • Le théorème de Bachet / Bezout est un théorème d’existence, il ne donne aucune méthode pratique permettant de déterminer les coefficients u et v. Celle-ci sera exposée dans la partie suivante (nombres premiers entre eux). • La réciproque de ce théorème est fausse en général : ce n’est pas par ce qu’un entier naturel d peut s’écrire sous la forme d = au + bv avec u et v entiers relatifs que l’on peut en déduire que d = PGCD ( a ; b ) . Par exemple : 12 = 5 × ( 8 ) + 7 × ( −4 ) mais 12 ≠ PGCD ( 5;7 ) . d a u b v Nous aboutissons désormais au très important : Théorème fondamental : Ensemble des diviseurs communs de deux entiers (Admis) Soient a et b deux entiers naturels non nuls. L’ensemble des diviseurs commun à a et b est l’ensemble des diviseurs de PGCD ( a ; b ) Démonstration : On considère un diviseur d commun à a et b. d divise toute combinaison entière de a et b (voir la partie divisibilité, propriété 2). Par le théorème de Bachet/Bezout, PGCD ( a ; b ) est combinaison entière de a et b donc d divise PGCD ( a ; b ) . Maintenant si d est un diviseur de PGCD ( a ; b ) et comme PGCD ( a ; b ) divise a ainsi que b alors d est un diviseur commun à a et b (voir le quatrième point de la propriété 3/ du cours sur la divisibilité). CQFD. Propriété 3 : Théorème d’Euclide (Démonstration exigible) Soient a et b deux entiers naturels non nuls. Soient q et r le quotient et le reste de la division euclidienne de a par b • Si r = 0 alors PGCD (a ; b) = b • Si r ≠ 0 alors PGCD (a ; b) = PGCD (b ; r) Démonstration : • Si r = 0, alors b divise a et le résultat découle du dernier point de la propriété 2. • Si r ≠ 0, on a par division euclidienne a = b × q + r avec q et r entiers naturels. Comme PGCD (a ; b) divise a et b, il divise la combinaison entière r = a − b × q . Il s’en suit que PGCD (a ; b) divise b et r et est donc un diviseur commun à b et r. Par définition du PGCD, on déduit que PGCD (a ; b) ≤ PGCD (b ; r) (1). TS Spé Lycée Beaussier Mathématiques 3 De manière analogue, PGCD (b ; r) divise b et r et divise donc la combinaison entière b × q + r et donc divise a, il s’en suit que PGCD (b ; r) divise b et a et ainsi PGCD (b ; r) divise PGCD (a ; b) . On conclut que PGCD (a ; b) ≥ PGCD (b ; r) (2) d’où notre résultat en combinant (1) et (2) Exemple : Pour trouver le PGCD de 1533 et 306, on peut écrire la division euclidienne de 1533 par 306 : 1533 = 306 × 5 + 3. On en déduit alors PGCD (1533 ; 306) = PGCD (306 ; 3) Il est immédiat que PGCD (306 ; 3) = 3 car 3 divise 306. Donc PGCD (1533 ; 306) = 3 Propriété 4 : Détermination pratique du PGCD, Algorithme d’Euclide. (Admis) Soient a et b deux entiers naturels non nuls. On définit la suite ( rn ) d'entiers naturels de la façon suivante : • r0 = b et r1 est le reste de la division euclidienne de a par b • Pour n ≥ 1 : si rn ≠ 0 , on définit rn +1 comme le reste de la division euclidienne de rn −1 par rn Alors il existe un entier n0 tel que rn ≠ 0 et rn +1 = 0 . 0 0 On a alors PGCD(a ; b) = rn 0 Démonstration : • Si r1 = 0 alors b divise a et PGCD ( a ; b ) = b = r0 d’après le dernier point de la propriété 2. • Existence du rang n0 : si rn ≠ 0 , comme rn +1 est le reste de la division euclidienne de rn −1 par rn , alors 0 ≤ rn +1 < rn . On génère donc une suite r0 ; r1 ; ... ; rn ; ... strictement décroissante d’entiers naturels et par conséquent il existe un entier n0 tel que rn ≠ 0 et rn +1 = 0 . • Par le théorème d’Euclide, tant que rn ≠ 0 , 0 PGCD ( a ; b ) = PGCD ( a ; r0 ) Car r0 = b ( = ... = PGCD rn0 − 2 ; rn0 −1 = PGCD ( r0 ; r1 ) Car a = b× q0 + r1 ⇔ a = r0 × q0 + r1 par construction et en utilisant le théorème d ' Euclide ) = Car rn0 −2 = rn0 −1 × q n −1 + rn0 0 par construction et en utilisant le théorème d ' Euclide 0 = PGCD ( r1 ; r2 ) Car r0 = r1 × q1 + r2 par construction et en utilisant le théorème d ' Euclide ( ) PGCD rn0 −1 ; rn0 . Maintenant : rn +1 = 0 donc par construction, rn divise rn −1 et par suite PGCD ( rn −1 ; rn ) = rn 0 0 0 0 0 0 d’après le dernier point de la propriété 2. On conclut que PGCD(a ; b) = rn . CQFD. 0 Remarque : En effectuant ainsi des divisions euclidiennes successives : de a par b, puis du diviseur par le reste, ... le dernier reste non nul est le PGCD de a et de b. C'est l'algorithme d'Euclide. Suivant les nombres a et b, le nombre d'itérations à effectuer peut être plus ou moins grand. Sachant que PGCD(a ; b) = PGCD(b ; a) on aura toujours intérêt à prendre b ≤ a. TS Spé Lycée Beaussier Mathématiques 4 Exemple : Pour déterminer le PGCD de 410258 et de 126 écrivons les divisions euclidiennes successives : 410258 = 126 x 3256 + 2 126 = 2 x 63 + 0 Donc PGCD(410258 ; 126) = 2 Pour déterminer le PGCD de 15648 et de 657 écrivons les divisions euclidiennes successives : 15648 = 657 x 23 + 537 657 = 537 x 1 + 120 537 = 120 x 4 + 57 120 = 57 x 2 + 6 57 = 6 x 9 + 3 6=3x2+0 Donc PGCD(15648 ; 657) = 3 PGCD ( 15648 ; 657) Reste nul : arrêt de l’algorithme Programmation de l’algorithme d’Euclide avec une calculatrice Casio Texas Pour obtenir " ↵ Taper ► puis sélectionner " Taper Exe Aller dans le menu Programme Sélectionner New PRGM ? ou IF Then Else IfEnd while… Int Taper Shift ► PRGM Taper Shift com ►► Taper OPTN ► num INT PRGM ≤ et = Taper Shift Lbl goto Taper Shift JUMP puis sélectionner Lbl ou goto ►► REL ► PRGM "A" :? → A ↵ "B" :? → B ↵ 1→R While R > 0 ↵ Int (A ÷ B) → Q ↵ A - B× Q → R ↵ "Q" : Q "R" : R B→A R→B WhileEnd ↵ "PGCD=" : A : Input "A ? ", A : Input "B ? ", B : 1→ R : While R > 0 : int (A/B) → Q : A-B × Q→ R : Disp "Q", Q : Pause : Disp "R", R : Pause :B→A :R→B : End : Disp "PGCD =", A PRGM : Taper Shift ►► TS Spé Lycée Beaussier Mathématiques 5 Propriété 5 : Soient a et b deux entiers naturels non nuls et k un entier relatif non nul On a alors : PGCD ( ka ; kb ) = k × PGCD ( a ; b ) Démonstration : Si k est un entier naturel non nul : Par le théorème de Bachet/Bezout il existe deux entiers relatifs u et v tels que : PGCD ( a ; b ) = au + bv et en multipliant par k : k × PGCD ( a ; b ) = ( ka ) u + ( kb ) v . Comme maintenant PGCD ( ka ; kb ) divise la combinaison entière ( ka ) u + ( kb ) v , alors PGCD ( ka ; kb ) divise k × PGCD ( a ; b ) qui est entier naturel. On en déduit que PGCD ( ka ; kb ) ≤ k × PGCD ( a ; b ) (1). Ensuite, PGCD ( a ; b ) divise a et b donc k × PGCD ( a ; b ) est un diviseur commun à ka et kb (voir le cinquième point de la propriété 3 de la partie divisibilité) Par définition du PGCD on obtient k × PGCD ( a ; b ) ≤ PGCD ( ka ; kb ) ce qui combiné avec (1) démontre le résultat annoncé. Si k est un entier relatif non nul : Comme PGCD ( ka ; kb ) = PGCD ( ka ; kb ) = PGCD ( k a ; k b ) , on obtient le résultat en utilisant ce Propriété 1 qui vient d’être précédemment démontré puisque k est entier naturel non nul. EXERCICES SUR LE PGCD Exercice 1 Déterminer a/ PGCD(23452; 3) b/ PGCD(8415 ; 5) c/ PGCD(3216 ; 6) Exercice 2 Démontrer que le PGCD de deux entiers naturels non nuls et consécutifs est égal à 1. Exercice 3 En utilisant l'algorithme d'Euclide déterminer : a/ PGCD (567 ; 1040) b/ PGCD (2376 ; 13475) Exercice 4 Trouver le PGCD de 492480 et 165888. 492480 sous la forme d'une fraction irréductible. En déduire l'écriture de la fraction 165888 Exercice 5 Soit n un entier naturel. Déterminer suivant les valeurs de n PGCD ( 3n + 4 ; n + 1) Exercice 6 Soit n un entier naturel, on note : a = 2n + 8 et b = 3n + 15 . On pose δ = PGCD ( a; b ) . 1/ Démontrer que pour tout entier naturel n, δ divise 6. TS Spé Lycée Beaussier Mathématiques 6 2/ Déterminer l’ensemble des entiers naturels pour lesquels δ = 6 . Exercice 7 Soit n un entier naturel. Déterminer suivant les valeurs de n : PGCD ( n 2 + 5n + 7 ; n + 1) . Exercice 8 Déterminer l'ensemble des diviseurs communs à 656 et 312 Exercice 9 Soient a et b deux entiers naturels non nuls tels que b < a Démontrer que PGCD (a ; b) = PGCD (a - b ; b) En utilisant cette propriété, déterminer PGCD (3587 ; 2743). Exercice 10 Soit p un entier naturel. On sait que 17085 ≡ 12 (p) et 5399 ≡ 2 (p). Déterminer p. Exercice 11 On dispose d'une plaque rectangulaire dont les dimensions sont 735 mm sur 504 mm On veut découper dans cette plaque des carrés de coté x mm ( x ∈ ℕ ), sans qu'il y ait de perte de matière. Déterminer les valeurs de x pour lesquelles on peut réaliser un tel découpage. Quelle est la valeur de x maximale et quel est dans ce cas le nombre de carrés découpés. Exercice 12 1/ Déterminer le PGCD d des nombres a = 4420 et b = 2772. 2/ Déterminer les restes de la division par 5 des entiers : 12d, 12a, 12b. Exercice 13 Déterminer tous les couples (a ; b) d'entiers naturels non nuls tels que PGCD (a ; b) = 14 et a × b = 2940 Exercice 14 Déterminer tous les couples (a ; b) d'entiers naturels non nuls tels que PGCD(a ; b) = 56 et a + b = 224. Exercice 15 2 2 x − y = 5 Déterminer tous les couples d’entiers naturels non nuls (x ; y) tels que PGCD ( x ; y ) = 8 TS Spé Lycée Beaussier Mathématiques 7