La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 | 75
Résumé
L’année 2010 en soins de support a été de nouveau marquée par une vague de nouvelles recommanda-
tions (ou mises à jour). Au-delà de ce travail régulier et important pour la meilleure qualité de prise en
charge des soins de support, celui qui a consisté à organiser et à mettre en évidence l’importance de cet
accompagnement a été présenté lors de l’ASCO et publié. Cet article fait ainsi le point de certains temps
fort de l’année.
Mots-clés
Soins de support
Érythropoïétine
G-CSF
Vomissement
Palliatif
Highlights
New recommendations (or
updating) have been presented
during the year 2010. This
regular and scientific work is
important for enhancing the
best quality of care all over the
world. A great job in supportive
oncology organization has
been developed, presented
during the ASCO meeting and
published. The publication
relates highlights of the year.
Keywords
Supportive care
Epoetin
G-CSF
Emesis
Palliative care
cette donnée majeure en cancérologie qu’est la
survie globale. L’amélioration de 3 mois, en lien
avec un simple accompagnement, peut être mise
en parallèle avec les données de nombreux essais
concernant les molécules anticancéreuses actuel-
lement testées.
Rappellons que cet accompagnement palliatif se fait
bien entendu en complément d’une prise en charge
oncologique standard et que ces améliorations ne
sauraient être entendues qu’associées à des traite-
ments antinéoplasiques menés de manière optimale.
Mais un tel résultat doit certainement nous amener à
faire évoluer nos pratiques et à renforcer la complé-
mentarité et le lien entre les différentes équipes de
soins auprès des patients atteints de cancer.
L’implication de cette publication a trouvé un
écho dans la présentation de S. Dalal et al. (MD
Anderson Cancer Center, Houston), lors du même
ASCO 2010 (3).
Le terme “palliatif” est souvent considéré comme
synonyme de “terminal” et s’accompagne
fréquemment d’un retard à l’orientation des malades
vers les unités mobiles ou fixes. Afin de modifier cette
image perçue par les oncologues et de majorer le
recrutement de patients vers leur prise en charge,
l’équipe du MD Anderson Cancer Center a évalué
l’impact sur les pratiques de leur changement de
nom.
Deux périodes de 20 mois ont été analysées :
avant le changement de nom (palliatif) et après
(supportif).
Le recrutement et la prise en charge par l’équipe
dédiée, en consultation comme en hospitalisation,
ont été augmentés globalement de 41 % (p < 0,001).
Cette majoration d’activité a été supérieure à l’aug-
mentation globale du centre en nouveaux patients.
Les patients ont été pris en charge plus précocement
dans l’histoire de leur maladie, depuis le passage
au nom “soins de support”, de manière également
significative (p < 0,001).
Enfin, les patients au stade localisé ont également
bénéficié de cette augmentation de recrutement de
manière significative, que ce soit pour des consulta-
tions (de 5 à 14 % ; p < 0,001) ou lors d’avis auprès
de patients hospitalisés (de 2 à 5 % ; p < 0,001).
Une augmentation de la survie globale semble
également être mise en évidence, sans que de réelles
conclusions en soient tirées. On voit ici le lien évident
avec l’étude menée par J.S. Temel et al.
L’objectif de la mise en place des soins de support
est de proposer aux patients de majorer l’accom-
pagnement tout au long de la maladie depuis le
diagnostic de cancer. L’évolution du terme de
palliatif en supportif pourrait permettre de remplir
cet objectif et d’éviter un défaut de recrutement
lié à une perception erronée de la proposition de
prise en charge.
Au-delà de l’aspect sémantique pur, il faut souligner
l’importance d’une prise en charge la plus précoce
possible dans l’accompagnement du malade atteint
de cancer et son impact significativement positif
sur la qualité de vie mais également sur la survie
des patients.
En France, citons la publication de A. Brédart et al.
(Institut Curie, Paris), portant sur une étude contrôlée
évaluant l’impact auprès de patients hospitalisés et
pris en charge par le département interdisciplinaire
de soins de support pour le patient en oncologie
(DISSPO) [4]. Cette étude a montré un impact positif
en relation avec l’accompagnement paramédical.
Ce travail d’évaluation est poursuivi et ce modèle
d’organisation des soins de support se développe,
notamment, dans les centres de lutte contre le cancer.
Médecine complémentaire
Les médecines complémentaires dans l’univers de
la cancérologie commencent à prendre un essor
certain, probablement lié à la demande des patients
et à leur recours à des prises en charge holistiques.
Les résultats des différentes études présentées lors
du congrès de l’ASCO 2010 sur le thème de la fatigue
ont montré des effets décevants de l’ensemble des
thérapeutiques traditionnelles, mais un bénéfice
intéressant des démarches comportementales telles
que le yoga. Cette technique avait déjà été présentée
à l’ASCO en 2006 avec un intérêt en termes de
qualité de vie pour les patientes en cours de radio-
thérapie dans le cadre d’un cancer du sein.
L’étude randomisée présentée à l’ASCO 2010,
menée sur une cohorte de 410 patients non
métastatiques (tous cancers confondus), en phase
post- thérapeutique (entre 2 et 24 mois de la fin du