Images en Dermatologie • Vol. II • n° 4 • octobre-novembre-décembre 2009
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Cas clinique
avant la greffe, mais la transmission du HHV-8 par le greffon a également été
rapportée. Nous n’avons pas retrouvé, à l’interrogatoire, de facteurs de risque d’in-
fection par HHV-8 chez notre patient, et n’avons pas pu accéder à son statut HHV-8
au moment de la greffe. Au cours de la greffe, le mot d’ordre en cas de Kaposi est
la réduction de l’immunosuppression, qui fait cependant courir le risque d’un rejet.
Parmi les immunosuppresseurs, il semble que les inhibiteurs de la voie mTOR, dont
font partie l’évérolimus et le sirolimus, ont un intérêt dans la prise en charge du
Kaposi du transplanté. Plusieurs essais non contrôlés ont effectivement rapporté des
rémissions complètes ou partielles après “switch” de la ciclosporine ou d’un autre
immunosuppresseur pour un inhibiteur de mTOR
(1, 2)
. Ces derniers appartiennent à
la famille des phosphatidylinositol 3-kinase (PI3-K) et sont des kinases essentielles
dans des voies de signalisation de la prolifération cellulaire et de l’angiogenèse.
Le changement d’immunosuppresseur pour un inhibiteur de la voie de mTOR n’est
cependant pas sans risque pour la survie du greffon, et le rejet chronique ayant abouti
à une deuxième greffe pourrait être secondaire au switch
II
Références bibliographiques
1.
Stallone G, Schena A, Infante B et al. Sirolimus for Kaposi’s sarcoma in renal-transplant recipients. N
Engl J Med 2005;352:1317-23.
2.
Lebbé C, Euvrard S, Barrou B, et al. Sirolimus conversion for patients with posttransplant Kaposi’s
sarcoma. Am J Transplant 2006;6:2164-8.
Remicade®, pionnier
des anti-TNF
α
fête
ses 10 ans
La prise en charge des maladies inflamma-
toires chroniques connaît un bouleversement
considérable depuis la mise à disposition des
biothérapies, au premier rang desquelles
figurent les anti-TNFα.
Les anti-TNFα, en bloquant le
Tumor
Necrosis Factor
, ont ouvert de nombreuses
perspectives dans le traitement de patho-
logies inflammatoires chroniques. Ils ont
démontré leur efficacité sur les plans
clinique, biologique et radiologique.
Dix ans après le lancement du pionnier de
cette classe en France dans la maladie de
Crohn, l’infliximab (Remicade®), les données
d’efficacité et de tolérance s’accumulent.
Le recul de l’utilisation de cette molécule
conforte la confiance acquise au fil du temps
et on assiste progressivement à une exten-
sion de ses indications dans de nombreux
domaines thérapeutiques.
Aujourd’hui, Remicade
®
possède 9 indications
dans 3 grands domaines thérapeutiques :
▶ en gastro-entérologie dans le traitement
de la maladie de Crohn ;
▶ en rhumatologie pour le traitement de la
polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite
ankylosante et le rhumatisme psoriasique ;
▶ en dermatologie dans le traitement du
psoriasis en plaques, modéré à sévère, des
patients adultes en cas d’échec, de contre-
indication ou d’intolérance aux autres
traitements systémiques y compris la ciclos-
porine, le méthotrexate ou la puvathérapie.
Pour cette dernière indication, Remicade
®
est administré en perfusion intraveineuse
de 5 mg/kg pendant une durée de 2 heures,
répétée aux semaines 2 et 6 puis toutes les
8 semaines. Si un patient ne répond pas
après la semaine 14 (c’est-à-dire après
4 doses), aucun traitement supplémentaire
par infliximab ne doit être administré.
Remicade® a modifié la prise en charge de
ces maladies inflammatoires chroniques en
repoussant les limites des objectifs médi-
caux, en améliorant la qualité de vie et en
redonnant espoir à certains malades.
CP
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