CAS CLINIQUE
Figure 2. Régression des lésions érythémato-angiomateuses du sarcome
de Kaposi sur le pied.
La Lettre du Rhumatologue • No 367 - décembre 2010 | 39
lupus érythémateux systémique, une maladie de Horton
ou une pseudo-polyarthrite rhizomélique, une leucémie
ou un lymphome, et, plus rarement, un asthme ou une
colite ulcéreuse. L’incidence est 2 à 4 fois plus faible qu’en
cas de greffe d’organe. Le délai d’apparition de la maladie
est beaucoup plus long dans ces formes (60 mois versus
20 mois chez les transplantés d’organe) [1]. La pathogénie
du sarcome de Kaposi chez ces patients n’est pas univoque,
car elle associe une prédisposition génétique à une immu-
nosuppression iatrogène. Le facteur inducteur est souvent
une infection virale à herpèsvirus humain 8 (HHV8) [2].
Ce virus est considéré comme l’agent étiologique prin-
cipal des 4 formes clinico-épidémiologiques de sarcome de
Kaposi (2, 3). Il est endémique dans les zones où l’on observe
des sarcomes de Kaposi classiques, en particulier dans la
zone méditerranéenne (3). Des études ont montré que cette
infection est endémique dans la population marocaine. Ainsi,
les tests sérologiques détectent des anticorps anti-HHV8
dans la plupart des cas de sarcome de Kaposi observés au
Maroc (2, 4). Une immunosuppression peut aggraver le
risque viral, en particulier les corticoïdes, qui ont la capacité
d’induire la réplication et l’activation du cycle lytique de
HHV8 in vitro. Ces observations confirment que les corti-
coïdes jouent un rôle dans le développement du sarcome
de Kaposi induit par le HHV8 (1, 5). Ainsi le HHV8 est un
cofacteur important dans le développement de la maladie, en
association avec une immunosuppression iatrogène (2). Dans
la PR, plusieurs observations ont montré qu’un sarcome de
Kaposi pouvait être lié à l’association d’un terrain génétique
et d’une thérapeutique immunosuppressive, y compris les
anti-TNFα comme l’illustre ce cas clinique (2, 6). ■
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Références bibliographiques
➤
le deuxième groupe est traité par un immunosuppresseur dans
de nombreuses affections, comme une PR, une maladie de Behçet
ou une vascularite, une polymyosite ou une dermatomyosite, un