Acceptabilité au long cours des antipsychotiques S85
clozapine (n = 28), et autres atypiques (n = 52). Les outils
cliniques étaient les échelles CGI, GAF, DAI, EAS, et PANSS ;
l’échelle de qualité de vie était la LQOLP.
Les résultats de cette étude indiquent que les patients
suivis en hôpital de jour et traités par clozapine, par com-
paraison avec ceux traités par neuroleptiques convention-
nels d’une part et par d’autres atypiques d’autre part, ont
des paramètres de gravité de la maladie plus marqués : ils
vivent plus souvent seul, sont plus fréquemment hospitali-
sés en psychiatrie, présentent plus souvent un surpoids
(évalué par l’indice de masse corporelle (IMC)), sont globa-
lement plus symptomatiques, et perçoivent plus souvent
une allocation d’État.
Pourtant, malgré ces facteurs peu favorables, les
patients traités par clozapine ont un point de vue subjectif
sur leur qualité de vie plus favorable : ils sont notamment
plus satisfaits pour les loisirs, le bien-être général, et expri-
ment un meilleur équilibre affectif.
Cette étude illustre bien la question de l’équilibre entre
effi cacité et effets secondaires, qui doit prendre en compte
le point de vue des patients.
Mesures psycho-éducatives
La question des mesures psycho-éducatives est un autre
aspect important de l’acceptabilité à long terme des anti-
psychotiques. Il est important d’insister sur cet aspect, car
en dépit du nombre d’études qui prouvent une effi cacité de
ces mesures psycho-éducatives, celles-ci restent peu appli-
quées en pratique clinique.
J. Bauml [3] a défi ni la psycho-éducation comme une
méthode qui chercherait à « trouver un dénominateur com-
mun entre connaissances sur la pathologie et point de vue
subjectif du sujet malade ». Cette recherche peut relever
de la quadrature du cercle…
Dans une autre étude réalisée sur 100 patients schi-
zophrènes (DSM IV) suivis en hôpital de jour, nous avons
comparé en parallèle deux groupes de patients, appariés
sur plusieurs variables (nombre d’épisodes, âge, sexe,
durée de la maladie, CGI, PANSS-positive, PANSS-négative),
selon qu’ils recevaient ou non le programme PACT®. Ce pro-
gramme PACT® est un programme psycho éducatif centré
sur la dimension pédagogique, composé de cassettes vidéo
et de livrets destinés aux soignants et aux patients [11].
Les 2 groupes de patients étaient comparables sur les
variables sociodémographiques, cliniques et de qualité de
vie à T0 [10].
La qualité de vie subjective des patients a été compa-
rée à T0 et T12, soit un an plus tard (n = 38). Les résultats
montrent à T0 que les patients schizophrènes qui ont béné-
fi cié d’une démarche psycho éducative centrée sur l’infor-
mation (patients PACT®) présentent une meilleure qualité
de vie subjective sur certains domaines (santé, travail,
fi nances, bien-être, loisirs) que les patients qui n’ont pas
bénéfi cié de cette approche (patients non-PACT®). Cette
amélioration de la qualité de vie se maintient à 12 mois, et
les patients qui ont bénéfi cié de cette approche ont une
qualité de vie subjective presque identique à celle qu’ils
avaient à T0.
Cette étude montre donc qu’une démarche psycho édu-
cative centrée sur l’information et la maladie peut amélio-
rer la qualité de vie subjective des patients schizophrènes
suivis en hôpital de jour, et que l’amélioration de la qualité
de vie subjective favorisée par cette approche peut se
maintenir dans le temps.
Une étude allemande, dans le cadre du Psychosis
Information Project [3], a comparé des patients pris en
charge dans le cadre d’un programme psycho-éducatif
associant les patients et les familles (n = 125) et des
patients contrôles (n = 111). Les résultats montrent que le
taux de réhospitalisation est signifi cativement plus faible,
à un an comme à deux ans, dans le groupe psycho-éduca-
tion, de même que le nombre de jours d’hospitalisation
(Fig. 2 et 3).
Acceptabilité et effets secondaires
L’étude CATIE [7] est un protocole prospectif, randomisé,
en cinq groupes parallèles, qui se situe dans une démarche
d’évaluation de l’effi cience, dans des conditions proches
de la pratique réelle. Réalisé à l’initiative du NIMH, ce pro-
Figure 2 Psychosis Information Project [3].
0
10
20
30
40
50
60
Year 1* Year 2*
Intervention group
(n = 125)
Control group
(n = 111)
Rehospitalization rates in percent after
1 year and 2 years.
* P < 0.05
Figure 3 Psychosis Information Project [3].
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Year 1 Year 2*
Days in hospital after
1 year and 2 years.
* Mean 39 vs mean 78 P < 0.05
Intervention
group
Control group
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