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contrôle rapide de leurs symptômes, c’est
pourquoi cette différence est cliniquement
significative. Une autre étude de Vieta et al.
a montré que sous aripiprazole, on obtient
globalement un taux de réponses plus élevé
que sous halopéridol.8On dispose aussi de
données sur les traitements combinés qui
indiquent que les atypiques – y compris
l’aripiprazole – combinés avec du lithium
ou du valproate, agissent nettement plus
rapidement et mieux que les thymorégula-
teurs seuls.9En monothérapie, l’aripiprazole
agit, selon mon expérience, plus rapidement
ou au moins aussi efficacement que les thé-
rapies conventionnelles. La thérapie com-
binée à base de thymorégulateurs présente
une efficacité supérieure par rapport à la
monothérapie. Etant donné que les théra-
pies combinées constituent la règle générale
dans le traitement du trouble bipolaire, il
est important de choisir des médicaments
qui ne se complètent pas et n’accentuent
pas encore davantage les effets indésirables.
Lorsque, par exemple, un atypique est com-
biné avec un thymorégulateur à effet séda-
tif ou provoquant des restrictions cogni-
tives, il faudrait utiliser un médicament qui
ne présente pas les mêmes effets. Dans cette
mesure, l’association d’un antipsychotique
entraînant moins d’effets indésirables, tel
que l’aripiprazole, permet judicieusement
d’optimiser l’efficacité et l’observance thé-
rapeutique et de réduire au minimum le
nombre d’effets secondaires.
L’efficacité et la tolérance d’un antipsycho-
tique sont influencées par le profil de
liaison aux récepteurs. Qu’est-ce que cela
signifie dans la pratique?
La pharmacologie clinique peut nous aider
à mieux prévoir nos solutions thérapeuti -
ques. Lors d’un changement de traitement,
il est particulièrement important de savoir
si les blocages des récepteurs entre l’antipsy-
chotique pré-switch et l’antipsychotique
post-switch se différencient fortement. Si
c’est le cas, cela peut entraîner des fameux
symptômes de rebond ou de sevrage. Ainsi,
si le patient passe trop rapidement d’un
médicament fortement antihistaminergi -
que et anticholinergique à l’aripiprazole,
moins antihistaminergique et anticholi-
nergique (fig. 1), ces récepteurs sont d’abord
fortement régulés. Ainsi, ils deviennent hy-
persensibles à l’histamine ou à l’acétylcho-
line interne. Cela peut paradoxalement con-
duire à une aggravation initiale. Certains
des symptômes possibles sous aripiprazole
ne sont donc pas dus au principe actif aripi-
prazole en soi, mais à ce phénomène de
changement, que l’on peut éviter.
Ceci est également significatif pour l’effica-
cité antipsychotique. Lorsque le patient
passe trop rapidement d’un antagoniste
complet du récepteur de la dopamine à
l’agoniste partiel aripiprazole, les récep-
teurs de la dopamine, qui étaient bloqués
par l’antagoniste et donc fortement régu-
lés, sont soudain occupés par l’aripiprazole
en raison de l’affinité élevée. On n’obtien-
dra pas immédiatement une efficacité com-
plète en raison de l’agonisme partiel de
l’aripiprazole, ce qui peut entraîner une ag-
gravation initiale en raison de l’interaction
pharmacodynamique au niveau du récep-
teur. Dans ce cas, il est important de ne pas
changer brusquement de traitement, il
vaut mieux suivre le schéma «switch-croisé
progressif» (fig. 2). Il est possible d’utiliser
temporairement des benzodiazépines com -
me adjuvants pendant la phase aiguë du
changement.
Dans quels cas indiquer le passage à un
autre médicament selon vous et à
quoi faut-il veiller lors du «switching»?
Un changement est indiqué par ex. en cas
d’apparition d’effets secondaires à long
terme tels que la dyskinésie tardive, une
prise de poids persistante, des effets indési-
rables du métabolisme ou des troubles de la
fonction sexuelle. Ces effets diminuent
souvent la qualité de vie du patient ou
conduisent à une interruption volontaire
du traitement par ex. si ce dernier entraîne
des troubles de la fonction sexuelle. Sur ce
point, l’aripiprazole présente un avantage.
Il n’augmente que très peu voire pas du
tout le taux de prolactine. Chez les patients
présentant déjà un taux élevé de prolactine
induit par des médicaments, il peut norma-
liser les taux même en maintenant l’anti -
psychotique initialement responsable de
l’hyperprolactinémie.12 Outre le switch
d’effets secondaires, il existe le switch de
détresse, par ex. en cas d’agranulocytose, le
switch dû à une non-adhésion thérapeu-
tique menaçante, c’est-à-dire lorsque les
patients ne se sentent pas bien en suivant
le traitement et enfin le switch dû à un
manque d’efficacité de la préparation.
Selon les études actuelles, le changement
de traitement intervient très souvent en cas
de manque d’efficacité ou d’effets secon-
daires trop lourds, en particulier la prise de
poids, les symptômes extrapyramidaux et les
troubles de la fonction sexuelle.13
Comment jugez-vous les faibles composants
sédatifs de l’aripiprazole? Dans quelle
mesure cet aspect intervient dans le choix
du médicament dans le traitement à
court terme ou à long terme?
Nous devons penser long terme à temps.
Cela signifie que lorsqu’un médicament est
employé en phase aiguë, il faut déjà penser
au médicament qui deviendra le traitement
à long terme du patient. Idéalement, on
choisira pour le traitement de la phase
aiguë le même médicament qui sera utilisé
pour le traitement à long terme, car toute
tentative de changement représente tou-
jours un risque de déstabilisation pour le
patient. Beaucoup de cliniciens déclarent:
«Au début, j’ai besoin d’un médicament
quelque peu sédatif» et s’ensuivent des ef-
fets secondaires à long terme tels que la
prise de poids ou les risques cardiométabo-
liques pour obtenir une sédation dès les
premiers jours du traitement. Mais il ne
s’agit pas des trois premières semaines, il
s’agit des trois, voire des dix prochaines an-
nées de traitement. Si c’est nécessaire, on
peut ajouter pour deux ou trois semaines un
médicament sédatif qui n’entraînera aucun
effet secondaire puisqu’il sera possible d’ar-
rêter à nouveau de l’administrer. Il s’agit des
benzodiazépines, du valproate, des antihis-
taminiques ou éventuellement d’antipsy-
chotiques typiques faiblement puissants.
Bon nombre d’antipsychotiques entraînent
une prise de poids et des troubles du
métabolisme. Quels sont les avantages
de l’aripiprazole par rapport aux autres
médicaments?
Aux Etats-Unis, la durée de vie des patients
souffrant de sévères troubles psychiques est
Niveau de la dose (%)
2 semaines
Switch croisé progressif
0
100
antipsychotique précédent
aripiprazole
Fig. 2: Passage d’un traitement par antipsychotiques à un traitement par aripiprazole en suivant le
schéma du switch croisé progressif. Il faut d’abord maintenir le dosage de l’antipsychotique précédent
tout en démarrant le traitement par aripiprazole à faible dose. Progressivement, le dosage efficace de
l’aripiprazole est atteint. Après environ deux semaines de co-administration des deux antipsychotiques,
le premier antipsychotique est peu à peu remplacé (selon 11).
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