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L’IMPACT DE LA DÉPRESSION
Pour étudier les liens entre tabagisme, troubles
anxieux et dépressifs, il est indispensable de
définir les caractéristiques des fumeurs. Cette
population est en effet très hétérogène, en par-
ticulier selon la présence ou l’absence d’une
dépendance et l’importance de celle-ci. Pour
le tabacologue, cette dépendance est évaluée
en clinique par le questionnaire de Fagerström
qui est une échelle dimensionnelle de dépen-
dance physique, avec un score de 0 à 10. Dans
les études épidémiologiques, elle est définie
dans le DSM-IV par des critères qui sont, en
règle générale, présents chez les fumeurs ayant
un score supérieur à 5. Woody a proposé à
partir des items du DSM-IV une quantifica-
tion permettant d’évaluer l’intensité de la dé-
pendance. Il trouve ainsi 20 % de pendance
importante et 40 % moyenne (tableau I) [1].
Dans les études l’existence de celle-ci a été
précisée, les chiffres se répartissent de 20 à
50 % suivant les critères utilisés (2). Ainsi, au
moins un fumeur sur deux ne présente pas de
dépendance physique et seuls 20 % en ont une
importante.
Les études épidémiologiques et cliniques ont
pendance tabagique :
troubles anxieux et dépressifs
Tobacco dependence and affective disorders
G. Lagrue*, D. Touzeau**
permis d’établir une relation entre affections
psychiatriques et tabagisme.
Dans la population des malades vus en milieu
psychiatrique, le tabagisme est plus fréquent
que dans les populations générales appa-
riées. Les études publiées sont nombreuses et
concordantes, telle celle de Hughes en consul-
tation psychiatrique le tabagisme est pré-
sent dans 50 à 70 % des cas, des dépressions,
des syndromes anxieux et tout particulière-
ment des troubles bipolaires (3) [tableau I].
Tableau I. Fréquence du tabagisme en pathologie
psychiatrique (3).
Schizophrénie 88 %
Troubles bipolaires I et II 70 %
Dépression majeure 49 %
Troubles anxieux 47 %
Dans les populations de fumeurs, l’attention
s’est d’abord portée sur la pression, à la
suite des travaux de Glassman et Anda (4, 5).
Chez les fumeurs, un épisode dépressif majeur
(EDM) vie entière, est deux fois plus fréquent
(6,6 %) que chez les non-fumeurs (2,9 %) avec
un odds-ratio (OR) de 2,9. Lassociation EDM
vie entière-tabagisme paraît indépendante de
l’âge, du sexe, du niveau socioculturel. Elle est
très liée à l’abus et à la pendance à l’alcool
avec un OR de 5,3. Anda, en utilisant des cri-
tères dimensionnels tel le score de dépression
Chez l’adulte et l’adolescent fumeur, l’évaluation des troubles psychiatriques et psycho-
pathologiques et leurs traitements soulignent l’int d’un repérage plus sysmatique
des troubles de l’humeur au sens large dans une consultation de tabacologie. Celle-ci
constitue un observatoire privilég pour le dépistage de ces troubles souvent ignorés,
qui peuvent alors ficier d’une double prise en charge thérapeutique avec, idéale-
ment, un traitement ingré chaque fois que possible, soit par le tabacologue formé aux
notions de base en psychiatrie, soit par le psychiatre formé à la tabacologie. Cela devrait
permettre de nuancer la part des diagnostics issus du DSM et de prendre en consira-
tion globalement les facteurs de risque, ceux ls à l’environnement (pcari, condi-
tions de travail…) partie prenante de la conduite de dépendance.
In mental disorders, smoking and tobacco dependence are often present. Conversely among de-
pendent smokers asking for smoking cessation, anxious and depressive disorders may be pre-
sent but often unrecognized with subthreshold forms. A systematical investigation is essential in
purpose to treat both the addiction and the affective troubles with an integrated strategy in the
same structure.
Mots-clés :
Tabagisme, Dépendance
tabagique, Dépression, Anxiété, Troubles
extériorisés, Troubles bipolaires, Thymo-
régulateurs.
Keywords :
Smoking, Tobacco dependence,
Affective disorders, Externalizing troubles,
Bipolar disorders, Antidepressive drugs.
en épidémiologie, le CES-D (note de 0 à 60)
et en classant les fumeurs par quintile, trouve
une relation entre l’intensité du syndrome dé-
pressif et le pourcentage de fumeurs réguliers
actuels. Lexistence d’un antécédent d’EDM
modifie les conditions cliniques lors des ten-
tatives de sevrage : le syndrome de sevrage
est plus intense, surtout chez la femme et les
troubles de l’humeur dépressif post-sevrage y
sont plus fréquents (6). Les pourcentages de
succès sont plus faibles. Pour Anda, le quit-ra-
tion (rapport : ex-fumeurs/ex-fumeurs + fu-
meurs) est d’autant plus faible que le CES-D
est plus élevé. À 8ans d’évolution, dans les cas
avec antécédents d’EDM, le pourcentage de
sujets abstinents est de 10 % contre 18 % (5)
[tableau II]. Un état dépressif peut survenir
entre un et trois mois après l’arrêt du tabac et
la présence d’un EDM dans les antécédents
augmentent le risque de leur survenue : dans
le travail de Glassman (7), un EDM survient,
dans 43 % des cas, chez des sujets abstinents
à la 12e semaine (arrêt sans dication). Ce
chiffre est en accord avec ceux de la série de
Covey: le risque d’EDM post-sevrage semble
lié à l’existence d’un antécédent dépressif : 2 %
des cas en l’absence d’antécédents, 17 % chez
les fumeurs ayant eu un seul EDM, 30 % en cas
de dépressions récidivantes (8).
Tableau II. Valeurs pronostiques de la dépression
chez les fumeurs CES-D (5).
Pourcentage d'arrêt À 4 ans À 9 ans
État dépressif présent
à J0 4 % 10 %
Absence d'état
dépressif présent à J0 8 % 18 %
DAVANTAGE DE TENTATIVES
DE SUICIDE
Les liens avec les états dépressifs expliquent au
moins en partie l’association tabagisme-tenta-
tives de suicide avec un OR multiplpar 2, et
plus suivant le nombre de cigarettes fumées (9).
Au cours de ces dernières années, plusieurs
faits se sont gagés simultanément : la né-
cessité de distinguer les fumeurs avec et sans
dépendance (2) ; le rôle des troubles anxieux
qui est apparu très important, parfois prédo-
minants et les premiers en date (10) ; la pos-
sibilité des troubles affectifs subsyndromiques
* Centre d’addictologie (tabac-cannabis), hôpital
Albert-Chenevier, 94000 Créteil.
** Clinique Liberté, 10 avenue de La Liberté, 92220
Bagneux.
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traduisant une vulnérabilité psychologique,
surtout chez les adolescents (11) ; la place des
troubles bipolaires qui semble encore sous-es-
timée en tabacologie (12).
La fréquence des autres conduites addictives
associées, en particulier la consommation éle-
vée d’alcool et l’usage du cannabis de plus en
plus souvent rencontré chez les adolescents et
les adultes jeunes, ce qui modifie évidemment
les indications thérapeutiques et le pronostic.
En utilisant les critères du DSM-IV, Schu-
mann (13) a souligné la nécessité d’individua-
liser les fumeurs avec dépendance. Chez 4 075
sujets âgés en moyenne de 42 ans, 59 % sont
"ever smokers" (fumeurs + ex-fumeurs) avec
une dépendance tabagique vie entière pré-
sente chez 35 % d’entre eux. Les troubles psy-
chiques, caractérisés selon l’axe I du DSM-IV,
sont significativement plus fréquents chez les
fumeurs pendants que chez les non-dépen-
dants. L’OR pour l’ensemble des troubles de
l’humeur est de 1,9 avec une large prédomi-
nance des formes bipolaires types I et II. LOR
pour les troubles anxieux est de 2,1 (tableau
III).
Ces données sont en accord avec plusieurs
études comparant fumeurs dépendants et
non-fumeurs. Pour Breslau, dans une enquête
portant sur des adultes âgés de 21 à 30 ans, on
compte 29 % de fumeurs réguliers, dont 55 %
présentent les critères de dépendance. Il dé-
montre le lien étroit entre dépendance taba-
gique et survenue d’un épisode d’EDM sur un
suivi de 14 mois.
Tableau III. Fréquence des troubles psychologiques
chez 4 075 sujets fumeurs (actuels : 37 % dont 39 %
dépendants) âgés de 42 ans en moyenne (13). Les
critères du diagnostic sont le DSM, dépendants ver-
sus non dépendants.
Troubles de l'humeur 1,9
Dépression majeure 1,7
Dysthymie 1,5
Troubles bipolaires I et II 4,7
Troubles anxieux 2,1
Anxiété générale 1,8
Phobies sociales 2
TOC 2,8
Troubles paniques 2,2
Agoraphobie 1,6
LE POIDS DE LA PHOBIE
SOCIALE
Parmi les troubles anxieux, la phobie sociale
joue un rôle important dans la dépendance ta-
bagique comme cela est également le cas dans
l’alcoolisme. Sonntag (14) dans une étude por-
tant sur 3 000 sujets âgés de 14 à 24 ans a confir-
la fréquence de ce trouble en population
étudiante : 7,2 % de phobies sociales. Dans les
groupes "phobie sociale", la dépendance taba-
gique est deux fois plus fréquente, 31 % contre
15 % dans le groupe indemne de ce trouble. Le
nombre moyen de cigarettes fumées par les
sujets atteints de phobie sociale est significati-
vement plus élevé que celui des fumeurs nor-
maux. Avec un recul de trois ans, l’existence
initiale d’une phobie sociale multiplie par deux
le risque de devenir un fumeur dépendant.
La chronologie des faits montre que la phobie
sociale peut être le trouble psychique initial:
ces sujets disent bien avoir utilisé le tabac et
également l’alcool comme une aide dans toutes
les situations rendues difficiles par leur anxiété
et leur manque de confiance en eux. Ainsi, ce
trouble anxieux peut favoriser le tabagisme,
tout comme il favorise la consommation dalco-
ol. La phobie sociale est, en outre, une affection
invalidante, car elle provoque une souffrance
psychologique multi-dimentionnelle avec un
retentissement important dans la vie sociale et
affective. Mais inversement, à long terme, des
troubles anxieux induits par le tabagisme, prin-
cipalement de types attaques de panique, peu-
vent apparaître (15).
À côté de troubles anxieux et dépressifs bien
définis, Breslau insiste sur l’importance d’une
vulnérabilité psychologique dans la survenue
d’une dépendance tabagique chez des adultes
jeunes. Cette vulnérabilité est définie par l’exis-
tence d’un "neuroticisme" avec affects négatifs,
pessimisme et hypermotiviévalués par des
questionnaires scifiques (9). Elle est obser-
vée plus fréquemment chez les fumeurs dé-
pendants. Après une étude multivariée, cette
fragilité psychologique apparaît, liée à la dé-
pendance tabagique, indépendamment de la
présence de syndromes anxieux et dépressifs
actuels. Présente chez l’adolescent, elle peut
donc prédisposer à la fois à la dépendance taba-
gique et aux syndromes anxieux et dépressifs.
LE CAS DES ADOLESCENTS
Chez les adolescents fumeurs, les troubles
psychologiques sont fréquents. Ce sont tout
d’abord des manifestations mineures, pou-
vant débuter dans l’enfance et comportant des
symptômes isolés ou être plus nombreux ou
s’associant de façon différente. Elles sont dé-
crites avec des terminologies diverses qui tra-
duisent le mal-être vécu par ces sujets (16-18):
crises de "cafard", dépressivité avec souvent
des variations de l’humeur ; hyperémotivité
et surtout instabilité de l’humeur avec pleurs
faciles, troubles du sommeil, fatigabilité, timi-
dité excessive, manque de confiance en soi, ré-
signation, tendance aux affects négatifs, chez
la jeune femme, majoration des symptômes en
phase prémenstruelle.
Tous ces troubles témoignent d’une vulnéra-
bilité psychologique qui constitue un facteur
prédictif pour la survenue de syndromes an-
xieux et dépressifs ultérieurs. Ceux-ci peuvent
d’ailleurs apparaître très tôt et être celés à
l’adolescence. Une telle vulnérabilité est un
élément favorisant pour le veloppement de
la dépendance tabagique (11). Cela est bien
démontré dans l’étude de Patton utilisant le
CIS (Clinical Interview Schedule). Le pourcen-
tage de fumeurs réguliers à 15-16 ans est plus
important lorsque le test est positif, surtout
chez la fille, passant de 8 à 25 %. Il est d’autant
plus important que le score est plus élevé, avec
un OR atteignant 2 pour les scores supérieurs
à 12 (19) [tableau IV]. Cela rejoint les don-
nées concernant la phobie sociale.
Tableau IV. Association entre tabagisme et anxié-
té. Dépression chez l'adolescent (19). Scores CIS.
+ ++
Filles fumeuses 29 % 25 % 46 %
Garçon fumeurs 59 % 17 % 24 %
Ces diverses manifestations anxieuses et dé-
pressives constituent les troubles intériorisés,
l’accent a été mis récemment sur les troubles
extériorisés qui débutent dès l’enfance et l’ado-
lescence et qui sont des facteurs importants
dans l’installation d’un tabagisme (20) [ta-
bleau V].
Tableau V. Psychopathologie et usage régulier de
substances psychoactives (SPA) [20].
Garçons Filles OR pour SPA
Troubles psychologiques à 10-12 ans (DSM-IV)
Usage de tabac, cannabis, alcool à 14-16 ans
THADA 9 % 4,5 % 2,1
Troubles des
conduites 20 % 5 % 5
Troubles
extériorisés 28 % 14 % 2
Troubles
intériorisés EDM, troubles anxieux 2
Le trouble de l’hyperactivité avec déficit
de l’attention (THADA), qui survient vers
6-7 ans, peut persister à l’adolescence. Il est
associé à un tabagisme précoce intense et pro-
longé avec un RR de 4. Il s’y associe souvent
l’usage d’alcool et de cannabis. Il doit donc
être recherché et traité dès que le diagnostic
est certain (Ritaline
®
), car ce traitement, outre
son action sur les symptômes du THADA,
réduit le risque ultérieur de l’usage des subs-
tances psychoactives (SPA) [21].
Les troubles des conduites, le trouble oppo-
sitionnel, sont également des facteurs prédis-
posants à l’usage des SPA.
Ces troubles extériorisés peuvent persister
sous des aspects atténués ou atypiques, et être
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associés chez l’adulte à des états dépressifs uni-
ou surtout bipolaires, à des personnalités anti-
sociales. Chez des adolescents de 14-16ans, au
stade de tabagisme débutant, irrégulier, la pré-
sence de divers troubles psychopathologiques,
surtout les troubles extériorisés, constitue un
facteur favorisant puissant (OR de 3 à 5) [22]
(tableau VI).
Tableau VI. Vulnérabilité psychopathologique et
importance des différents facteurs (22).
Facteurs favorisants OR
Adolescents entre 14 et 18 ans : troubles débutants,
irrégulier 1 an plus tard (évolution troubles réguliers)
État dépressif 1,5
Personnalité "limite" 1,8
THADA 3,8
Troubles des conduites 16,3
Alcool aigu 2,3
Chronologie : précession du trouble psychologique.
Toutes ces manifestations devraient donc
être recherchées chez les adolescents, dès 14-
16ans, et également chez les jeunes fumeurs,
surtout si un tabagisme régulier s’est installé.
Leur pistage et leur prise en charge dans le
cadre scolaire pourraient constituer des élé-
ments importants dans la prévention du taba-
gisme et de l’aide à l’arrêt du tabac. Des outils
adaptés à cet âge de la vie existent tel le ADRS
(Adolescent Depression Rating Scale), qui com-
porte 10 items en réponse binaire.
LE LE DU TROUBLE BIPOLAIRE
Le rôle du trouble bipolaire (BP) dans la dé-
pendance tabagique avait bien été souligné
dans les travaux de Hughes (tableau I) et de
Schermann (tableau III) : les BP I et II pa-
raissent deux fois plus fréquents que les états
dépressifs unipolaires. Or, dans la plupart des
travaux réalisés jusqu’alors en tabacologie,
seuls les états dépressifs unipolaires (EDM,
dysthymie) ont été recherchés alors que les
addictions paraissent beaucoup plus fré-
quentes au cours des troubles bipolaires (12).
Si les formes de type I (états maniacodépres-
sifs) ont toujours été reconnues et traitées en
psychiatrie, il nen est pas de même des types
II (hypomanie), qui restent souvent et long-
temps connus : un tiers des dépressions ap-
paremment unipolaires sont en fait des formes
bipolaires, avec des récurrences possibles et la
persistance de symptômes dans les périodes
inter-critiques (23, 24). Les formes atténuées,
subsyndromiques (cyclothymie) sont égale-
ment fréquentes, l’ensemble atteignant 4 à 6 %
en population générale (25). L’usage des subs-
tances psychoactives (tabac, alcool, cannabis)
est retrouvé dans plus de 40 % des cas. Le taba-
LES OUTILS POUR LES DÉCELER
La recherche de ces troubles psychopathologiques doit être systématique, tout particulière-
ment s’il existe une dépendance tabagique. En plus des données usuelles permettant de ca-
ractériser le tabagisme, telles qu’elles sont retrouvées dans le dossier CDT, ces troubles psy-
chiatriques seront évalués en plusieurs étapes successives : lentretien clinique, pour préciser
le profil psychologique habituel (anxiété-moral) et les antécédents proches ou lointains d’épi-
sodes dépressifs (durée, traitements, hospitalisations éventuelles, circonstances d’apparition)
ou anxieux, cest-à-dire le niveau global de l’anxiété, la phobie sociale (extrême timidité exis-
tant dès l’adolescence, éreutophobie), les phobies diverses (très fréquentes, en particulier l’ago-
raphobie) et les paniques (encore trop souvent étiquetés spasmophilie !).
Les antécédents familiaux (ascendants, collatéraux) doivent également être précisés, car le fac-
teur génétique est important dans certaine de ces affections. Cest particulièrement le cas du
trouble bipolaire pour lequel cette notion constitue un élément important du diagnostic. Non
seulement les divers états anxieux ou dépressifs, mais encore les usages de drogues, les suicides
et tentatives de suicide, les épisodes aigus ; différentes échelles devraient être utilisées systéma-
tiquement. À titre d’exemple, à Créteil, nous utilisons depuis 10 ans des EVA (sur 10) indiquant
le niveau habituel de l’anxiété, du moral, le HAD, qui fait partie du dossier CDT (en précisant
bien quil apporte seulement un élément d’orientation et non de diagnostic), le BDI (Beck De-
pression Inventory, forme abrégée en 13 questions) qui permet une évaluation précise d’un état
dépressif éventuel. Nous y avons ajouté ces dernières années, lorsque les antécédents le suggè-
rent, le dépistage d’un trouble bipolaire qui peut avoir été méconnu, et dont nous avons soulevé
plus haut la fréquence : notion de "hauts et de bas" dans le moral, d’une hyperémotivité, d’une
impulsivité excessive ; influence des saisons et chez la femme du cycle menstruel ; pratique des
autoquestionnaires suivants : échelle dimpulsivité de Barratt (BIS II), dHypomanie de Angst
(un score>10 a une très bonne sensibilité pour le dépistage de ce trouble) [25], de tempérament
cyclothymique dAkiskal (29) [qui précise l’état actuel, avec également un score de 10 comme
seui]. Il faut y ajouter la recherche d’un ancédent de THADA, pour lequel le test de Wender
(en 10 items) peut apporter une orientation précieuse.
Dans toutes ces situations, l’étape ultérieure est la pratique du mini-interview, questionnaire
standardisé, fondé sur les critères du DSM-IV. Lattitude ainsi adoptée correspond à toutes les
données scientifiques que nous avons décrites dans cet article : elle permet de tecter des
troubles qui soit étaient méconnus, soit étaient ressentis par le sujet, mais ne faisaient pas l’ob-
jet d'une demande de soins, remontant souvent à l’adolescence et considérés alors par le sujet
comme faisant partie de son caractère.
En 2002, nous avions pu réaliser sur 200 fu-
meurs dépendants (score de Fagerström su-
périeur à 5) une enquête comportant HAD,
BDI et mini-interview dont les résultats sont
résumés dans le tableau VII.
En accord avec les données de la littérature
(30), l’élément prédominant est, dans 70 % des
cas, la présence dantécédents d’EDM, proches
ou lointains avec, lors de la consultation, un
BDI anormal dans 35 % des cas et des symp-
mes dépressifs patents dans 20 % des cas !
Les différents troubles anxieux ont été égale-
ment décelés, tout particulièrement les pho-
bies (agoraphobie avec panique) et la phobie
sociale. Celle-ci est constatée dès ladolescence, ces sujets se déclarent très timides avec parfois
éreutophobie. Pour eux, la cigarette (et l’alcool associé éventuellement), leur a permis d’affronter
des situations difficiles, ce qui bien entendu a conduit à poursuivre et augmenter cet usage. Le mini
a également permis de mettre en évidence lexistence d’antécédents de "stress post-traumatique"
et dans 9 % des cas de trouble bipolaire de type II (hypomanie), c'est-dire avec une fréquence 2 à
3fois celle observée en population générale (23). Les manifestations sont souvent anciennes (plus
de 10 ans), parfois jamais diagnostiquées comme telles. Il est important de noter quaucune plainte
psychique patente nétait déclarée spontament par ces consultants. En revanche, un mal-être
psychologique chronique et ancien apparaissait lors de l’entretien. Au total, un trouble anxieux ou
pressif actuel a été découvert dans plus de la moitié des cas. Ces deux dernières années nous
avons ajouté la tection des troubles bipolaires (type II-hypomanie) ou atténués (cyclothy-
mie), avec l’évaluation de l’impulsivité. Cela a permis de mettre en évidence en plus des formes
de type II déjà signalées, des formes atténuées de troubles bipolaires (cyclothymie), avec hy-
perémotivité et impulsivité.
Tableau VII. Étude à l'hôpital Albert-Chenevier en
2002 de 200 fumeurs dépendants (Fagerström > 5)
avec une absence de troubles psychologiques l'an-
née précédente. Diagnostic sur le mini-vie entière.
Antécédent EDM 73 %
EDM actuel 23 %
Dysthymie 9 %
Phobies sociales 26 %
Agoraphobie 18 %
Stress post-traumatique 13 %
Troubles anxio-dépressifs > 50 %
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gisme y est important, avec forte dépendance
et la tentative d’arrêt peut être à l’origine d’un
épisode dépressif.
Lors de la consultation de tabacologie, ces su-
jets sont habituellement en dehors d’une phase
aiguë. Cependant, ils ont souvent des symp-
tômes qui peuvent orienter le diagnostic. Ils
présentent "des hauts et des bas" marqués, une
labilité émotionnelle, une impulsivité et disent
très bien ressentir un mal-être psychologique:
ce sont toutes les manifestations retrouvées lors
des périodes "inter-critiques" (26).
L’impulsivité est un trait qui peut accompa-
gner divers troubles psychopathologiques, bi-
polaires, THADA et trouble des conduites, les
états de personnalité antisociale et limite. Ce
symptôme joue un rôle important dans toutes
les addictions, en particulier pour le tabac, l’al-
cool, le cannabis. Il intervient comme facteur
favorisant l’initiation, le plus souvent en asso-
ciation avec un état de recherche de sensation,
également et surtout comme facteur aggravant
au cours de l’évolution du tabagisme. Chez les
fumeurs "très impulsifs", la dépendance est
importante et le pourcentage de succès lors
des tentatives d’arrêt est réduit par rapport
aux fumeurs sans impulsivité excessive (27).
L’impulsivité est donc un élément important
du pronostic qui peut être évalué en utilisant
le questionnaire de Barratt, traduit en français
et validé.
Ainsi la co-occurrence de troubles psycholo-
giques anciens ou actuels constitue-t-elle un
élément très important pour la prise en charge
des fumeurs demandeurs d’une aide pour
arrêter de fumer. En effet, l’existence de tels
troubles de nature très diverse est un facteur
de gravité et de difficultés lors du sevrage ta-
bagique.
L’interprétation la plus souvent proposée est
celle de l’automédication : chez certains ado-
lescents, la cigarette peut apporter un soulage-
ment aux troubles psychologiques dont souf-
frent ces sujets, en particulier lorsqu’il existe
une anxiété sociale, un manque de confiance
en soi. La dépendance s’installe toujours très
vite, dès que la consommation devient régu-
lière (3 ou 4 cigarettes par semaines). Ultérieu-
rement, lors des tentatives d’arrêt, les troubles
réapparaissent le plus souvent sous la forme
d’un état dépressif, qui cède rapidement après
reprise des cigarettes (7). Mais l’usage impor-
tant et prolongé du tabac peut, comme toute
autre drogue, induire des modifications neu-
robiologiques secondaires par le processus
de la neuro-adaptation. Certaines études ont
démontré la survenue de syndromes anxieux,
en particulier des troubles paniques, après des
années de tabagisme (15).
Enfin, dépendance tabagique et troubles anxio-
dépressifs pourraient avoir des facteurs patho-
géniques communs d’ordre génétique et envi-
ronnemental. Cela a été démontré dans l’étude
de Fergusson (28) chez des adolescents suivis
jusqu’à l’âge de 16 ans. Lexistence d’un trouble
dépressif augmente la probabilité d’une dépen-
dance tabagique et inversement, avec un OR
de 4,6. Ces diverses éventualités ne sont évi-
demment pas exclusives les unes des autres.
CONSÉQUENCES PRATIQUES
La mise en évidence des troubles affectifs
(syndromes anxieux et états dépressifs, formes
subsyndromiques et des troubles extériorisés)
a des conséquences importantes aux diffé-
rentes étapes de la dépendance tabagique.
Chez les adolescents, à la phase d’installation
de la dépendance, les troubles psychologiques
constituent indiscutablement un facteur fa-
vorisant l’augmentation rapide du nombre de
cigarettes fumées, avec en quelques semaines
ou mois, une perte du contrôle de la consom-
mation. Il est donc important de dépister pré-
cocement cette vulnérabilité psychologique
qui se présente souvent sous la forme d’affects
négatifs, avec diverses manifestations de neu-
roticisme : pessimisme, hyperémotivité, fragi-
lité psychologique. Il faut rechercher ces états
chez ceux qui se disent stressés, timides, avec
des difficultés d’affirmation de soi et égale-
ment chez l’adolescente lorsque des troubles
du comportement alimentaire sont présents.
Ces éléments sont souvent à l’origine du dé-
veloppement du tabagisme et également de
l’utilisation du cannabis et pour celle de l’al-
cool, de façon aiguë. Des difficultés scolaires
et des troubles des conduites sont souvent as-
sociés. De nouvelles stratégies de prévention
sont donc indispensables chez les adolescents,
fondées sur le dépistage et le traitement spé-
cifiques de ces perturbations, en particulier
par l’utilisation large des stratégies compor-
tementales et cognitives, dont l’efficacité a été
démontrée.
Chez les adultes, pour établir les stratégies de
sevrage les plus efficaces, il est cessaire de
tenir compte des propriétés psychotropes de la
nicotine et des effets indiscutablement positifs
à court terme qui en résultent. Son action "an-
tidépressive" et "réductrice des affects négatifs"
constitue un des facteurs les plus importants
pour rendre compte des difficultés qu’éprou-
vent les fumeurs à arrêter de fumer. Les états
dépressifs survenus après sevrage régressent
en quelques heures après la reprise des ciga-
rettes, suggérant que la nicotine possède des
propriétés antidépressives. Un effet antidé-
presseur de la nicotine a été démontré chez
l’homme : 6 sujets déprimés non fumeurs ont
reçu de la nicotine pour une étude des troubles
du sommeil. Un traitement transdermique de
17,5 mg par jour de nicotine a corrigé les ano-
malies polygraphiques du sommeil, avec une
augmentation de la durée du sommeil para-
doxal. Parallèlement, le score du test Hamil-
ton-Depression initialement perturbé dans les
6 cas, s’est amélioré de plus de 40 %. De même
chez les fumeurs ayant un trouble dépressif
important après arrêt du tabac, nous avons pu
observer une amélioration très rapide de l’état
psychologique après la prise de gommes ou de
tablettes à la nicotine.
Ladministration d’un antidépresseur est un
élément important pour la réussite de l’arrêt
du tabac, mais seulement dans les cas un
trouble psychique patent ou latent est présent.
Le dépistage des états anxiodépressifs doit
donc être systématique, en se rappelant qu’ils
peuvent être atténués, connus. En cas de
forte pendance à la nicotine et de troubles
anxiodépressifs associés, en plus des médica-
tions nicotiniques (MN), la prescription d’un
antidépresseur est indispensable, en associa-
tion avec les MN, soit deux ou trois semaines
avant la date d’arrêt, soit simultanément (31).
En raison de la coexistence des troubles an-
xieux, les antidépresseurs les plus utilisés sont
les inhibiteurs de recapture de la sérotonine
(IRS), éventuellement associés à la buspirone
dont l’efficacité a été démontrée chez ces fu-
meurs avec syndrome anxieux.
Dans les cas de dysthymie, d’état dépressif
chronique avec syndrome anxieux, des résul-
tats positifs sont obtenus par l’association de
MN et d’IRS. Larrêt du tabac est plus facile
que lors des tentatives antérieures, sans que
survienne un état dépressif.
Léquilibre psychologique s’améliore nette-
ment : le moral remonte parallèlement à l’amé-
lioration des échelles HAD et BDI, dont le
suivi constitue un guide précieux. Le mal-être
général souvent présent depuis des années ré-
gresse. Il est toujours très gratifiant d’écouter
ces sujets décrire ce changement. Leur "confort
psychologique", noté de 0 à 10, qui était bas,
s’élève rapidement. Mais cela nest obtenu
qu’avec un accompagnement régulier et pro-
longé, un soutien psychologique continu, avec
les adaptations posologiques nécessaires tant
pour les MN que les IRS (31).
Dans le cas des troubles bipolaires atténués
(cyclothymie), l’élément important constaté a
été la réponse au traitement thymorégulateur
par le divalproate : celui-ci a toujours écom-
mencé à 250 mg par jour et augmenté ensuite
progressivement. Avec des doses relativement
faibles de 500 à 750 mg par jour, la transforma-
tion de l’état psychologique a toujours été très
nette et très rapide s les deuxième et troi-
sième semaines. Les sujets se sont sentis plus
calmes, moins sensibles aux situations "stres-
santes", moins émotifs et avec des oscillations
de l’humeur moins marquées. Cette évolution
sous traitement peut être considérée comme
un argument supplémentaire pour rattacher
ces troubles au spectre de la maladie bipolaire.
Il n’y a pas et il ne peut pas y avoir de moda-
lités uniformes pour arrêter de fumer : les si-
tuations observées sont extrêmement diverses
d’un sujet à l’autre. Certains fumeurs très mo-
Le Courrier des addictions (12) n ° 1 janvier-février-mars 2010
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tivés, moyennement ou peu dépendants, réus-
sissent seuls ou avec l’aide de leur entourage et
de "méthodes" à effet placebo. Pour les autres,
une intervention médicalisée est nécessaire :
elle permet de proposer à chaque candidat
au sevrage une aide adaptée à ses propres
troubles, en tenant compte de l’intensité des
diverses dépendances, des comorbidités psy-
chiatriques et de l’usage fréquent des autres
substances psychoactives.
Pour la prévention des rechutes, les thérapies
cognitivo-comportementales sont indispen-
sables pour apprendre à ces sujets la gestion
du stress, l’affirmation de soi et pour les aider à
la restructuration cognitive. Les bénéfices sont
essentiels : confirmation de l’arrêt du tabac et
parallèlement amélioration de la qualité de vie
psychologique. Cest seulement de cette façon
que seront données à chacun les meilleures
chances d’un succès durable.
v
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marches pour Lutter contre La Bpco
v95 % des Français (1) ne connaissent pas la signification
des 4 lettres de cette maladie pulmonaire chronique grave :
broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Une maladie chronique, inflammatoire et lentement progressive des
poumons et des voies aériennes, qui se caractérise par une diminution
irréversible de la capacité respiratoire. Elle touche pourtant plus de
3,5 millions de personnes et est responsable d’environ 16 000 cès
par an en France (2). Cent mille malades atteints de BPCO vivent sous
oxygène à domicile (2).
Chaque année, la mortali par BPCO augmente et, dans 10 ans, celle-ci
représentera la troisme cause de décès dans notre pays! Et pourtant, 2
personnes sur 3 atteintes de BPCO ignorent souffrir de cette pathologie
(2). Voipourquoi le Comité national contre les maladies respiratoires
(CNMR) et la Fédération française des associations et amicales de ma-
lades insuffisants et handicapés respiratoires (FFAAIR), lancent la pre-
mière campagne annuelle nationale : "Les marches pour lutter contre La
BPCO", tout au long de l’année 2010, "ane du poumon", avec le concours
de la Fédération française d’athlétisme. Ces marches, programme dinitia-
tion à la marche nordique, nouveau sport-san venu de Finlande, seront
organisées dans toute la France. À travers l’organisation de manifestations
ludiques, sportives et informatives avec la mesure de l’âge pulmonaire,
"les marches" visent à sensibiliser le plus grand nombre aux conséquences
irréversibles d’une pathologie dont on peut réduire les répercussions
grâce à un diagnostic et une prise en charge précoces.
1. Sondage Ipsos Santé réalisé pour le CNMR et la FFAAIR (16 décembre 2009)
auprès d’un échantillon de 1 020 personnes, représentatif de la population natio-
nale (méthode des quotas de sexe, âge, CSP, après stratification par régions et taille
dagglomérations).
2. http://www.sante-sports.gouv.fr/qu-est-ce-que-la-bpco.html.dération française
des associations et amicales de malades insuffisants et handicapés respiratoires
(FFAAIR) www.ffaair.org. La Fédération française dathlétisme (FFA) www.athle.com
P. de P.
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