ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 Sujet 1 : Extraits CCP - E3A EXERCICE 1 - d’après E3A - Sujet B - PSI - 2014 Dans tout l’exercice, E désigne l’espace vectoriel normé réels. I3 est la matrice unité. On considère 0 −1 A= 1 0 0 0 M3 (R) des matrices carrées d’ordre 3 à coefficients 0 0 ∈E 0 1. Le théorème de Cayley-Hamilton dit qu’une matrice est annulée par son polynôme caractéristique. Ici (calcul de déterminant par blocs ou développement par rapport à la dernière ligne) χA = det(A − XI3 ) = −X(X 2 + 1) Ainsi, X(X 2 + 1) annule A. χA = X(X − i)(X + i) étant scindé à racines simples sur C et annulant A, A est C-diagonalisable. Le spectre réel de A est composé des racines réelles de χA . 0 est donc la seule valeur propre réelle de A. Or, la seule matrice réelle diagonalisable dont 0 est l’unique valeur propre est la matrice nulle. Comme A 6= 0, A n’est pas diagonalisable dans R. −1 0 0 −1 2 et un calcul par blocs donne alors : , alors R = 3. Si R = 0 −1 1 0 2. (−1)k 0 0 (−1)k 0 = 0 0 0 0 ∀k ∈ N∗ , A2k 0 (−1)k+1 0 0 0 = (−1)k 0 0 0 ∀k ∈ N, A2k+1 (le cas A0 = I3 est particulier) 4. F ⊂ M3 (R) est un sous-espace d’un espace de dimension finie. Il est donc de dimension finie. On montre par récurrence que : ∀k ∈ N, Ak ∈ Vect(I3 , A, A2 ) - Initialisation : c’est évident pour k = 0, 1, 2. - Hérédité : soit n ≥ 2 tel que le résultat soit vrai jusqu’au rang n. On a alors l’existence de a, b, c réels tels que An = aA2 + bA + cI3 et An+1 = aA3 + bA2 + cA = bA2 + (c − a)A ∈ Vect(I3 , A, A2 ). Le résultat est donc vrai au rang n + 1. On aurait aussi pu utiliser la division euclidienne par χA pour éviter la récurrence. On en déduit que : F = Vect(I3 , A, A2 ) Supposons que aA2 + bA + cI3 = 0. P = aX 2 + bX + c annule A et toute valeur propre complexe de A est racine de P . P admet donc au moins trois racines (0, i, −i). Comme il est dans C2 [X] (qui contient R2 [X]) il est nul. La famille B = (I3 , A, A2 ) est donc libre et c’est finalement une base de F . 5. Sn étant combinaison linéaire d’éléments de F est dans F . Pour exprimer Sn dans B, on remarque que ∀k ∈ N∗ , A2k = (−1)k−1 A2 ∀k ∈ N, A2k+1 = (−1)k A PSI 2015-2016 1 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 Dans la somme qui définit Sn , on particularise le terme d’indice 0 et on découpe la somme selon la parité de l’indice pour les autres termes). On obtient : Sn = I3 + X (−1)j 0≤j≤ n−1 2 θ2j+1 (2j + 1)! A + X (−1)j−1 1≤j≤ n 2 θ2j (2j)! A2 ce qui donne l’expression de Sn dans la base B. 6. (a) X (−1)n n>0 (b) n>0 +∞ n X θ n=0 X θ2n+1 θ2n et (−1)n convergent absolument d’après le critère de d’Alembert. (2n + 1)! (2n)! n! θ = e (même pour θ complexe) , ainsi = +∞ X (iθ)n n=0 Alors eiθ + e−iθ = +∞ X (iθ)n + (−1)n (iθ)n Et eiθ − e−iθ = +∞ X n=0 +∞ X +∞ X n! et e−iθ = +∞ X (−iθ)n n=0 n! . +∞ n=0,npair +∞ X (iθ)n − (−1)n (iθ)n = n! (−1)n n=0 = n! n=0 Finalement eiθ n=0,nimpair 2(iθ)n X 2θ2n = (−1)n . n! (2n)! n=0 2(iθ)n = n! +∞ X 2i(−1)n n=0 θ2n+1 . (2n + 1)! +∞ X θ2n θ2n+1 = cos θ et (−1)n = sin θ. (2n)! (2n + 1)! n=0 (c) On en déduit que : lim n→+∞ X (−1)j 0≤j≤ n−1 2 lim n→+∞ X (−1)j−1 1≤j≤ n 2 θ2j+1 (2j + 1)! θ2j (2j)! = sin(θ) = 1 − cos(θ) On a donc convergence de (Sn ) vers I3 + sin(θ)A + (1 − cos(θ))A2 ∈ F . 7. On a ainsi cos(θ) − sin(θ) 0 M = sin(θ) cos(θ) 0 0 0 1 qui est la matrice de la rotation d’axe dirigé et orienté par e3 et d’angle θ. 8. Par théorèmes d’opérations, on a : cos(2θ) − sin(2θ) 0 lim S 2 = M 2 = sin(2θ) cos(2θ) 0 n→+∞ n 0 0 1 M est une symétrie vectorielle si, et seulement si, M 2 = I3 . La condition cherchée est donc 2θ = 0[π] ou encore θ = 0[π/2] PSI 2015-2016 2 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 PROBLÈME 1 - RESTE DE SÉRIES CONVERGENTES (D’après CCP 2001 - PSI ) Partie A - DES EXEMPLES Exemple 1 1. On suppose que uk (x) = (−1)k xk où x ∈ R. (a) On reconnait la série géométrique de raison −x et donc : n P I =] − 1, 1[ et pour x ∈ I, uk = k=0 1 − (−x)n+1 et donc 1+x +∞ P uk = k=0 1 . 1+x (b) Soit x ∈ I, dans ce cas, Rn (x) est bien défini en tant que reste d’une série convergente et : +∞ +∞ P P (−x)n+1 (−x)n+1 = (−x)n+1 uk = Rn (x) = . 1+x k=n+1 k=0 P 1 P La série Rn (x) est en fait la série un (x) qui converge si, et seulement si, x ∈ I. 1 + x n>1 n>0 1 1 −x Sa somme est donc S(x) = − u0 (x) = . 1+x 1+x (1 + x)2 Exemple 2 X (−1)k est la série harmonique alternée qui converge par le critère spéciale des séries alternées 2. k k>1 car n1 n décroit vers 0 (ou par le critère les séries de Riemann alternées). 3. Une expression intégrale de Rn . (a) Majorons |In |. Z 1 n Z 1 n x x 1 |In | = dx 6 ( car ∀x ∈ [0, 1], 1 + x > 1) soit |In | 6 n+1 0 1+x 0 1 D’après le théorème des gendarmes, on en déduit que lim In = 0. . n→+∞ 1 − (−x)n (question 1.). 1+x k=0 En intégrant cette égalité entre 0 et 1, on obtient : (b) On rappelle que n−1 P (−1)k xk = Z 1 n−1 X (−1)k xk dx = 0 k=0 Z 1 0 1 dx − 1+x Z 0 1 (−x)n dx 1+x Z 1 1 (−x)n dx = [ln(1 + x)]10 = ln 2 et dx = In . 0 1+x 0 1+x Z n−1 P 1 On en déduit que : (−1)k xk dx = ln 2 − In Z 1 Or k=0 1 Z 0 (−1)k xk dx = On remarque que 0 n−1 XZ 1 k=0 k k (−1) x dx = 0 Ainsi : In = ln 2 + n−1 X k=0 n X (−1)k k=1 PSI 2015-2016 (−1)k et donc : k+1 k n n X X (−1)k (−1)p−1 (−1)p = =− k+1 p p p=1 (p = k + 1) p=1 . 3 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 (c) On passe à la limite quand n → +∞ dans l’égalité précédente et l’on obtient : +∞ +∞ X X (−1)k (−1)k 0 = ln 2 + c’est à dire = − ln 2. k k k=1 k=1 Or ∀n ∈ N∗ : +∞ +∞ n X X (−1)k (−1)k X (−1)k Rn = = − = − ln 2 − (In − ln 2) = −In k k k k=n+1 k=1 k=1 4. Conclusion 1 (a) Intégration par partie : on pose u(x) = et v 0 (x) = xn : 1 + x 1 Z xn+1 (−1)n 1 xn+1 dx In = (−1)n + (1 + x)(n + 1) 0 n + 1 0 (1 + x)2 Z (−1)n (−1)n 1 xn+1 In = + dx 2(n + 1) n + 1 0 (1 + x)2 Z Z 1 (−1)n 1 xn+1 1 6 1 Puis xn+1 dx car sur [0, 1], dx 6 1. 2 n + 1 0 (1 + x) 1 + n 0 (1 + x)2 Z (−1)n 1 xn+1 1 1 Donc ∀n > 1, dx 6 6 2. 2 n + 1 0 (1 + x) (n + 1)(n +2) n Z (−1)n 1 xn+1 1 1 dx 6 =o et alors : D’où n + 1 0 (1 + x)2 (n + 1)(n + 2) n2 (−1)n 1 In = +o . 2(n + 1) n2 X (b) La série Rn est donc convergente en tant que somme de deux séries convergente : n>1 - une série alternée convergente (vérifiant le critère spécial des séries alternées), Une série absolument convergente par comparaison avec une série de Riemann(car o 1 ). n2 Partie B - UNE ÉGALITÉ SUR LES RESTES - UNE APPLICATION 1. Égalité P sur les restes. Soit uk une série convergente, on a uk = Rk − Rk−1 qui donne ; k>1 n P k uk = k=1 n P k Rk−1 − k=1 Donc n−1 P n P k=1 Rk − k=0 n P k Rk = n−1 P (k + 1) Rk − k=0 n P k=1 k R k = R0 + n−1 P Rk − nRn k=1 k uk = (n + 1)Rn . k=1 2. Application à une suite. (−1)k+1 Choisissons uk = . k n n n X X (−1)k+1 X (−1)k+1 (n − k) =n − kuk k k k=1 k=1 ! k=1 n +∞ n X X X (−1)k+1 (−1)k+1 (n − k) =n − Rn − kuk k k k=1 n X k=1 (n − k) k=1 PSI 2015-2016 (−1)k+1 k k=1 n X = nR0 − nRn − kuk k=1 4 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 La formule précédente donne n−1 P Rk − n P k k=1 k=0 (−1)k+1 = (n + 1)Rn , donc : k n n X X (−1)k+1 (n − k) = nR0 − nRn + (n + 1)Rn − Rk k k=1 k=0 soit : n−1 n X X 1 (−1)k+1 = nR0 − Rk = n ln 2 − + o(1) (n − k) k 2 k=0 k=1 1 (α = ln 2 et β = ) 2 3. Application à une série à termes positifs. On suppose de plus que uk > 0 pour tout k ∈ N∗ . X (a) Si l’on suppose la convergence de la série Rk : k>0 n X kuk = k=1 n X Rk − (n + 1)Rn 6 k=0 n X Rk 6 k=0 +∞ X Rk k=0 Ainsi la suite des sommes partielles de la série à termes positifs X kuk est majorée. k>1 Cette série est donc convergente. (b) Réciproquement, supposons la convergence de la série 0 6 (n + 1)Rn = (n + 1) +∞ X +∞ X uk = k=n+1 (n + 1)uk 6 k=n+1 X kuk . On a : k>1 +∞ X kuk −→ 0 k=n+1 n→+∞ en tant que reste d’une série convergente. Donc (n + 1)Rn −→ 0. n→+∞ P P kuk converge. Rk converge alors (c) D’après B.3.1), si k>1 k>0 P Réciproquement, si kuk converge alors (n + 1)Rn −→ 0 donc : n→+∞ k>1 n X k=0 Rk = n X kuk + (n + 1)Rn −→ n→+∞ k=1 Conclusion : P +∞ X kuk + 0. k=1 P Rk converge si et seulement si Dans ce cas elles ont même somme +∞ P Rk = k=0 4. Application à la série kuk converge. k>1 k>0 +∞ P kuk . k=1 X1 . kx k>1 X Rn (x) converge si, et seulement si, n>0 X 1 k x converge ce qui équivaut à la condition x − 1 > 1. k k>1 Donc D1 =]2, +∞[. De plus si x ∈ D1 , alors +∞ +∞ X X 1 Rn (x) = k x = ξ(x − 1). k n>0 PSI 2015-2016 k>1 5 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 PROBLÈME 2 - Racines carrées de matrices (D’après EMLyon 2009 - ECS ) Partie A - Trois exemples 1. On élève au carré : cos θ sin θ cos θ sin θ cos2 θ + sin2 θ cos θ, sin θ − sin θ, cos θ 2 (Rθ ) = = sin θ − cos θ sin θ − cos θ sin θ, cos θ − cos θ, sin θ sin2 θ + cos2 θ Soit 2 (Rθ ) = 1 0 0 1 = I2 . La fonction cos prend une infinité de valeurs donc {Rθ | θ ∈ R} est un ensemble infini et tous ses éléments sont des racines carrées de I2 . Ainsi I2 admet une infinité de racines carrées. a b 0 1 2 2. Supposons qu’il existe une matrice R = de M2 (R) telle que R = . c d 0 0 2 0 1 a b a b a + bc ab + bd Alors = R2 = = . 0 0 c d c d ca + dc cb + d2 Donc a2 + bc = c(a + d) = d2 + bc = 0 et b(a + d) = 1. Nécessairement a + d n’est pas nul. Ainsi c = 0. Alors a2 = d2 = 0. Donc a = d = 0, ce qui contredit a + d 6= 0. 0 1 n’admet pas de racine carrée. 0 0 3. Soit A = diag(1, 4, 9), et ε1 , ε2 , ε3 ∈ {−1, +1} alors on remarque que R = diag(ε1 , 2ε2 , 3ε3 ) est une racine carrée de A, ce qui en fait au moins 23 = 8. Partie B - Racines carrées d’une matrice de la forme I + N . 4. √ 1 1 1 + t = (1 + t) = 1 + t + 2 2 1 2 1 −1 2 √ On note √ 1 2 1 t + 2! 2 1 −1 2 1 −2 2 1 3 t + o(t3 ) au voisinage de 0 soit : 3! 1 1 1 1 + t = t − t2 + t3 + o(t3 ) 2 8 16 1 + t = a0 + a1 t + a2 t2 + a3 t3 + o(t3 ) ce développement limité. 5. On calcule ! 1 1 2 1 3 2 X− X + X . Posons P = 1 + X − 2 8 16 1 2 1 4 1 1 2 1 3 1 3 1 4 1 5 6 P =1+X − 1+ X + X + X +X − X + X − X + X − X 4 64 256 4 8 8 16 64 1 4 1 1 4 1 5 5 4 1 5 1 1 1 1 6 6 4 2 P =− X − X − X + X =− X + X − X =X − + X− X 64 256 16 64 64 64 256 64 64 256 1 1 2 1 3 2 5 1 1 4 2 +X − + X − X . Donc 1 + X = 1 + X − X + X 2 8 16 64 64 256 5 1 1 1 1 2 1 3 2 2 Q = − + X− X est un élément de R[X] tel que : 1+X = X− X + X +X 4 Q(X) 64 64 256 2 8 16 ou tel que 1 + X = (a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 )2 + X 4 Q(X). 6. In + N = (a0 In + a1 N + a2 N 2 + a3 N 3 )2 + N 4 Q(N ) et N 4 = 0n . Donc (a0 In + a1 N + a2 N 2 + a3 N 3 )2 = In + N . 1 1 1 Par conséquent a0 In + a1 N + a2 N 2 + a3 N 3 ou In + N − N 2 + N 3 est une racine carrée de In + N . 2 8 16 PSI 2015-2016 6 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 Partie C - Racines carrées d’une matrice de Mn (R) admettant n valeurs propres strictement positives et deux à deux distinctes. 7. Soient f et g deux endomorphismes de Rn vérifiant f ◦ g = g ◦ f . On suppose de plus que f admet n valeurs propres réelles deux à deux distinctes. (a) Soit Eλ (f ) un sous-espace propre de f et x un élément de ce sous-espace propre : f (x) = λx. (f ◦ g)(x) = (g ◦ f )(x) donc f (g(x)) = g(f (x)) = g(λx) = λg(x). Donc g(x) appartient à Eλ (f ). Pour tout élément x de Eλ (f ), g(x) appartient à Eλ (f ), Eλ (f ) est stable par g. Remarque :De même chaque sous-espace propre de g est stable par f . (b) Notons que f est un endomorphisme de Rn admettant n valeurs propres deux à deux distinctes et que n est la dimension de Rn . Alors non seulement f est diagonalisable mais ses sous espaces propres sont des droites vectorielles. Soit x un vecteur propre de f et λ la valeur propre associée. x est un vecteur non nul de Eλ (f ) et Eλ (f ) est une droite vectorielle. Ainsi Eλ (f ) = Vect(x). D’après ce qui précède g(x) appartient à Eλ (f ) donc à Vect(x). Alors il existe un réel α tel que : g(x) = αx. Comme x n’est pas nul, x est un vecteur propre de g. Tout vecteur propre de f est vecteur propre de g. (pas forcément pour la même valeur propre) (c) f est un endomorphisme de Rn admettant n valeurs propres deux à deux distinctes et n est la dimension de Rn . Ainsi f est diagonalisable. Soit B une base de Rn constituée de vecteurs propres de f (possible car f est diagonalisable).La même base B est encore une base de Rn constituée de vecteurs propres de g ! Ainsi la matrice de g dans la base B est diagonale et g est diagonalisable. 8. Soit A une matrice de Mn (R) admettant n valeurs propres réelles strictement positives et deux à deux distinctes. (a) A est une matrice de Mn (R) ayant n valeurs propres deux à deux distinctes donc A est diagonalisable. Ainsi il existe une matrice inversible P de Mn (R) telle que D = P −1 AP soit diagonale. Remarque : Si nous ne le redisons pas, dans la suite P est une matrice inversible de Mn (R) telle que la matrice D = P −1 AP soit diagonale et D = diag(d1 , d2 , . . . , dn ). (b) Soit P une matrice inversible de Mn (R) telle que D = P −1 AP soit une matrice diagonale. D = diag(d1 , d2 , . . . , dn ). Sp(A) = Sp(D) = {d1 , d2 , . . . , dn }. Comme les valeurs propres de A sont des réels (strictement) positifs : ∀i ∈ [[1, n]], di > 0. √ √ √ Posons ∆0 = diag( d1 , d2 , . . . , dn ) et R0 = P ∆0 P −1 . Notons que A = P DP −1 . De plus : p p 2 p p p p ∆20 = diag( d1 , d2 , . . . , dn ) = Diag ( d1 )2 , ( d2 )2 , . . . , ( dn )2 = diag(d1 , d2 , . . . , dn ) = D Alors : R02 = (P ∆0 P −1 )2 = P ∆20 P −1 = P DP −1 = A R0 est une racine carrée de A. (c) AR = R2 R = R3 = RR2 = RA. Si R est une racine carrée de A : AR = RA. Soit B0 la base canonique de Rn . Notons f et g les endomorphismes de Rn de matrices A et R dans la base B0 . f a n valeurs propres deux à deux distinctes car c’est le cas pour A par hypothèse. De plus f ◦ g = g ◦ f car AR = RA. P est une matrice inversible de Mn (R) il existe une base B de Rn et une seule telle que P soit la matrice de passage de B0 à B. D = P −1 AP est alors la matrice de f dans la base B. Comme D est diagonale, B est une base de Rn constituée de vecteurs propres de f . 1.c permet alors de dire que la matrice de g dans la base B est diagonale. Or la matrice de g dans la base B est P −1 RP . Ainsi P −1 RP est diagonale. PSI 2015-2016 7 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 (d) P est toujours une matrice inversible de Mn (R) telle que D = P −1 AP soit une matrice diagonale. D = diag(di )i∈[[1,n]] . Notons que Sp A = Sp D = {d1 , d2 , . . . , dn }. Par hypothèse les valeurs propres de A sont strictement positives. Par conséquent les réels d1 , d2 , ..., dn sont strictement positifs. Ce qui précède montre que si R est une racine carrée de A alors il existe une matrice diagonale ∆ de Mn (R) telle que P −1 RP = ∆ ou R = P ∆P −1 . Ainsi les racines carrées de A sont du type P ∆P −1 où ∆ est une matrice diagonale de Mn (R). Il est donc légitime de rechercher les racines carrées de A sous la forme P ∆P −1 où ∆ est une matrice diagonale. Soit alors une matrice diagonale ∆ = diag(ci )i∈[[1,n]] (avec ci ∈ R) de Mn (R). Posons R = P ∆P −1 . R2 = A ⇔ (P ∆P −1 )2 = P DP −1 ⇔ P ∆2 P −1 = P DP −1 ⇔ ∆2 = D. Notons que la dernière équivalence est justifiée par le fait que P est inversible. 2 2 R = A ⇔ diag(ci )i∈[[1,n]] = diag(di )i∈[[1,n]] ⇔ diag(c21 , c22 , . . . , c2n ) = diag(d1 , d2 , . . . , dn ). √ R2 = A ⇔ ∀i ∈ [[1, n]]c2i = di ⇔ ∀i ∈ [[1, n]], ∃εi ∈ {−1, 1}, ci = εi di . Ainsi l’ensemble des racines carrées de A est l’ensemble o n p p p R = diag ε1 , d1 , ε2 d2 , . . . , εn dn P −1 | (εi )i∈[[1,n]] ∈ {−1, 1}n . Comme {−1, 1}n a 2n éléments il semble assez clair que R a également 2n éléments. PSI 2015-2016 8 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 Sujet 2 : Sujet Mines-Ponts - Maths II - 2015 PROBLÈME - MATRICES SYMPLECTIQUES Partie I - Le groupe symplectique Soit n ∈ N∗ et soit Jn ou simplement J la matrice de M2n définie par J = 0n −In In 0n . 1. Un calcul par bloc donne immédiatement J 2 = −I2n ce qui prouve que J est inversible avec J −1 = −J Par ailleurs, J est antisymétrique, c’est à dire t J = −J Finalement, on a aussi J −1 = t J 2. On a alors t JJJ = J −1 JJ = J ce qui montre que J ∈ Sp2n . Un calcul par blocs donne t K(α)JK(α) = In −αIn 0n In αIn −In In 0 = 0n −In In 0n =J ce qui justifie que K(α) ∈ Sp2n . 3. Un calcul par blocs donne (les opérations de transposition et de passage à l’inverse commutent) t LU JLU = tU 0n 0n U −1 0n −(t U )−1 U 0n = 0n −In In 0 =J ce qui montre que LU ∈ Sp2n . 4. On suppose t M JM = J. En passant au déterminant, on obtient (le déterminant est invariant par transposition) : det(M )2 det(J) = det(J) Comme J est inversible, det(J) est non nul et donc det(M ) ∈ {1, −1} 5. Soient M, N ∈ Sp2n . On a t (M N )J(M N ) = t N t M JM J = t N JN = J ce qui prouve que Sp2n est stable par produit. 6. Soit M ∈ Sp2n . On a M −1 ∈ Sp2n et donc t (M −1 )JM −1 = J. En transposant, et comme t J = J −1 , cela donne (t M )−1 J −1 M −1 = J −1 et en passant à l’inverse M J tM = J ce qui signifie que t M ∈ Sp2n . PSI 2015-2016 9 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 7. Un élément de Sp2n a un déterminant non nul (de valeur ±1) et est donc inversible. Si M ∈ Sp2n , on a t M JM = J. Multiplions par M −1 à gauche et par (t M )−1 à droite, on a alors J = (t M )−1 JM −1 = t (M −1 )JM −1 et donc M −1 ∈ Sp2n . 8. Un produit par blocs donne t M JM = −t AC + t CA −t AD + t CB −t BC + t DA −t BD + t DB et M ∈ Sp2n si et seulement si −t AC + t CA = −t BD + t DB = 0n et t AD − t CB = −t BC + t DA = In Partie II - Centre de Sp2n 9. I2n et −I2n sont des éléments de Sp2n (calcul immédiat) et elles commutent avec toute matrice donc, en particulier, avec toutes celles de Sp2n . Ainsi {I2n , −I2n } ⊂ Z 10. Comme M ∈ Z, M commute avec L = t K(−1) ∈ Sp2n (questions 2 et 7). Un calcul par blocs donne : A A+B A+C B+D = C C +D C D et ainsi C = 0 et A = D. Compte-tenu de ces relations, t LM = M t L (qui a lieu puisque t L = K(−1) ∈ Sp2n ), donne A B A+B B = A A+B A A et ainsi B = 0. Enfin, comme M ∈ Sp2n , les relations de la question 8 donnent At A = In c’est à dire A ∈ Gn . On a montré que B = C = 0n , D = A, A ∈ Gn 11. Soit U ∈ Gn . On utilise maintenant le fait que LU commute avec M , ce qui donne (compte tenu des relations de la question précédente) AU 0n UA 0n = 0n At (U −1 ) 0n t (U −1 )A et en particulier AU = U A. 12. Les matrices In + Ei,j sont toutes inversibles (déterminant 1 si i 6= j et 2 si i = j) et commutent donc avec A. Ainsi AEi,j = Ei,j A. Remarquons que 0 si v 6= j 0 si u 6= i (AEi,j )u,v = et (Ei,j A)u,v = au,i si v = j aj,v si u = i Supposons que i 6= j ; en égalant les coefficients d’indices (i, j) de AEi,j et Ei,j A, on obtient que ai,i = aj,j . Pour tout i, en égalant les coefficients d’indices (i, j) de AEi,i et Ei,i A, on obtient, pour j 6= i, ai,j = 0. La matrice A est donc du type αIn . Comme det(A)2 = det(M ) = ±1, on a α2n = ±1 et donc α = ±1. On a donc A = ±In et M = ±I2n . Ceci montre l’inclusion réciproque de la question 9. et donc que Z = {−I2n , I2n } Partie III - Déterminant d’une matrice symplectique A B Soit M dans Sp2n décomposé sous forme de matrice blocs :M = C D Dans toute cette partie, A, B, C, D sont les matrices de cette décomposition. PSI 2015-2016 10 avec A, B, C, D ∈ Mn . Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 13. Un calcul par blocs montre que les matrices Q, U, V, W conviennent si et seulement si : U + QV = A, QW = B, V = C, W = D Il suffit donc de poser : V = C, W = D, Q = BD−1 , U = A − BD−1 C 14. D’après la question 8., t DB = t BD et donc BD−1 = t (D−1 )t B = t (BD−1 ), c’est à dire que BD−1 est symétrique. Avec la question 13. (et comme le déterminant est un morphisme multiplicatif) on a (avec la formule rappelée du déterminant bloc-triangulaire) : det(M ) = det(U W ) = det(U ) det(W ) = det(A − BD−1 C) det(D) Le déterminant étant invariant par similitude, det(A − BD−1 C) = det(t A − t C t (BD−1 )) et comme BD−1 est symétrique, det(A − BD−1 C) = det(t A − t CBD−1 ) Il reste à multiplier par det(D) et à utiliser encore les propriétés de morphisme du déterminant pour conclure que : det(M ) = det(t AD − t CB) Les formules de la question 8. donnent t AD − t CB = In et ainsi : det(M ) = 1 15. On remarque que QV1 = s1 P V1 et QV2 = s2 P V2 . On a alors : (QV1 |QV2 ) = t (QV1 )QV2 = s1 t V1 t P QV2 mais aussi (QV1 |QV2 ) = t (QV1 )QV 2 = s2 t V1 t QP V2 Comme t P Q est symétrique elle est égale à sa transposée t QP et on a donc s2 (QV1 |QV2 ) = s1 (QV1 |QV2 ) L’hypothèse s1 6= s2 permet de conclure que (QV1 |QV2 ) = 0 . 16. Soit X ∈ ker(B) ∩ ker(D). On a alors M 0 X = 0 0 Comme M est inversible, on en déduit que X = 0 et ainsi ker(B) ∩ ker(D) = {0} 17. Si (par l’absurde) on avait DVi = 0 alors on aurait aussi BVi = 0 (puisque si 6= 0) et donc Vi = 0 (question précédente) ce qui est exclus. D’après la question 8, t DB = t BD et donc t BD est symétrique. Avec la question 15. (on est dans le cas où l’on suppose D non inversible et on peut utiliser la question), on a (DVi |DVj ) = 0 quand i 6= j. La famille (DV1 , . . . , DVm ) est donc orthogonale dans En . . Étant composée de vecteurs non nuls, elle est libre. PSI 2015-2016 11 Lycée de L’essouriau - Les Ulis ÉLÉMENTS DE CORRECTION DS N˚2 18. Si, par l’absurde, D − αB n’était jamais inversible, on pourrait utiliser n + 1 valeurs distinctes non nulles de α (par exemple 1, 2, . . . , n + 1) pour obtenir des vecteurs V1 , . . . , Vn+1 comme ci-dessus. On aurait alors n + 1 vecteurs indépendants en dimension n, ce qui est impossible. Il existe donc α réel tel que D − αB inversible (et on peut même choisir α dans {1, . . . , n + 1}). 19. M et K(α) étant dans Sp2n , la matrice : N = K(α)M = A B −αA + C −αB + D l’est aussi. Comme D − αB est inversible, on peut utiliser 14 pour conclure que det(N ) = 1 . Toujours en utilisant le fait que det un morphisme multiplicatif, on a alors det(M ) = 1 . PSI 2015-2016 12 Lycée de L’essouriau - Les Ulis