A2017 – MATH I PSI
ÉCOLE DES PONTS PARISTECH,
ISAE-SUPAERO, ENSTA PARISTECH,
TELECOM PARISTECH, MINES PARISTECH,
MINES SAINT-ÉTIENNE, MINES NANCY,
IMT Atlantique (ex Télécom Bretagne),
ENSAE PARISTECH.
Concours Centrale-Supelec (Cycle International),
Concours Mines-Télécom, Concours Commun TPE/EIVP.
CONCOURS 2017
PREMIÈRE ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES
Durée de l’épreuve : 3 heures
L’usage de la calculatrice et de tout dispositif électronique est interdit.
Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente
sur la première page de la copie :
MATHÉMATIQUES I - PSI
L’énoncé de cette épreuve comporte 5 pages de texte.
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur
d’énoncé, il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les
raisons des initiatives qu’il est amené à prendre.
Marche aléatoire dans un labyrinthe
Un labyrinthe est constitué de cinq salles, numérotées de 1 à 5, qui commu-
niquent par des tubes selon le schéma ci-dessous :
1 53
2
4
Un rat se déplace dans ce labyrinthe, et on relève sa position en des instants
numérotés 0,1,2,··· ,k,··· (kœN). On admet que, si le rat se trouve à l’instant k
(kœN) dans la salle numéro i(1ÆiÆ5), alors il empruntera aléatoirement l’un
des tubes de la salle iet se trouvera donc, à l’instant k+1, avec équiprobabilité,
dans l’une quelconque des salles communiquant avec la salle i. On admet que l’on
peut introduire, pour tout kentier naturel, une variable aléatoire Skdonnant le
numéro de la salle où se trouve le rat à l’instant k. À titre d’exemple, on aura donc
kœN,
P(Sk+1 =1|Sk=2)=P(Sk+1 =3|Sk=2)=P(Sk+1 =5|Sk=2)=1
3·
Pour tout kœN, on introduit la matrice-colonne
Xk=
Q
c
c
c
c
c
c
a
P(Sk=1)
P(Sk=2)
P(Sk=3)
P(Sk=4)
P(Sk=5)
R
d
d
d
d
d
d
b
œM5,1(R).
Pour une matrice B,t
Breprésente sa matrice transposée.
1
I Premiers pas
1. En utilisant la formule des probabilités totales, montrer que P(Sk+1 =1)
s’écrit comme une combinaison linéaire des (P(Sk=i),i=1,··· ,5).
2. Expliciter la matrice carrée BœM5(R)telle que Xk+1 =BXkpour tout k
entier naturel.
3. En observant les colonnes de la matrice B, montrer que le réel 1est valeur
propre de t
Bet expliciter un vecteur propre associé.
On suppose que la loi de la variable S0est donnée par
X0=
Q
c
c
c
c
c
c
a
1/4
3/16
3/16
3/16
3/16
R
d
d
d
d
d
d
b
.(1)
4. Montrer qu’alors les variables aléatoires Skont toutes la même loi.
5. Est-ce que S0et S1sont indépendantes ?
II Convergence dans Mn(R)
Soit uun endomorphisme d’un R-espace vectoriel Ede dimension finie. On
suppose qu’il existe une norme ηÎsur Etelle que l’inégalité suivante soit satisfaite
pour tout xœE,
Îu(x)ÎÆÎxÎ.
Pour tout entier naturel knon nul, on considère l’endomorphisme
rk=1
k
k1
ÿ
l=0
ul=1
k(IE+u+u2+···+uk1),
IEreprésente l’endomorphisme identité de E.
6. Soit xœker(uIE). Déterminer limkæŒ rk(x).
7. Soit xœIm(uIE). Montrer que limkæŒ rk(x)=0
E.
8. En déduire que E=ker(uIE)üIm(uIE).
2
9. Soit xœE, un vecteur quelconque. Montrer que la suite 1rk(x)2kœNúconverge
vers un vecteur de E, que l’on notera p(x). Interpréter géométriquement
l’application p:E≠æ Eainsi définie.
Soit AœMn(R)une matrice carrée d’ordre nàcoecients réels. On suppose
qu’il existe une norme, aussi notée ηÎ, sur l’espace vectoriel Mn,1(R)identifié à
Rn, telle que, pour tout XœMn,1(R), on ait ÎAXÎÆÎXÎ. Pour tout kentier
naturel non nul, on considère la matrice
Rk=1
k
k1
ÿ
l=0
Al=1
k(In+A+A2+···+Ak1),(2)
Inest la matrice identité dans Mn(R).
10. Montrer que la suite de matrices (Rk)kœNúconverge dans Mn(R)vers une
matrice P, telle que P2=P.
III Matrices stochastiques
On fixe dans cette partie, un entier nØ2.
Définition 1 On notera UœMn,1(R),la matrice-colonne dont tous les coe-
cients sont égaux à 1.
Définition 2 Une matrice carrée A=(ai,j )œMn(R)est dite stochastique si
elle vérifie les conditions suivantes :
(i, j)œJ1,nK2,a
i,j Ø0; (3)
iœJ1,nK,
n
ÿ
j=1
ai,j =1.(4)
Nous dirons aussi qu’une matrice-ligne L=(1,··· ,n)œM1,n(R)est stochas-
tique lorsque ses coecients isont tous positifs ou nuls, et de somme égale à
1.
11. Vérifier que la condition (4) équivaut à la condition AU =U.
12. En déduire que l’ensemble Edes matrices stochastiques (carrées d’ordre n)
est stable par le produit matriciel.
13. Montrer que cet ensemble Eest une partie fermée et convexe de l’espace
vectoriel Mn(R).
3
On munit l’espace Mn,1(R)de la norme ηΌdéfinie par ÎXÎŒ= max1ÆiÆn|xi|
si X=Q
c
c
a
x1
.
.
.
xn
R
d
d
b.
14. Montrer que, si AœMn(R)est stochastique, alors on a ÎAXÎŒÆÎXÎŒ
pour tout XœMn,1(R).
Dans les questions 15 à 22, on note AœMn(R)une matrice stochastique, et
on suppose qu’il existe un entier naturel non nul ptel que la matrice Apait tous
ses coecients strictement positifs. Pour tout kentier naturel non nul, on posera
Rk=1
k
k1
ÿ
l=0
Al.
15. Montrer que ker(ApIn)est de dimension 1.
Indication : soit X=Q
c
c
a
x1
.
.
.
xn
R
d
d
bœker(ApIn), soit sœJ1,nKun indice tel que
xs= max1ÆjÆnxj, on montrera que xj=xspour tout jœJ1,nK.
16. En déduire que ker(AIn)=Vect(U).
17. Montrer que, pour tout kœNú, la matrice Rkest stochastique.
18. Montrer que la suite (Rk)kœNúconverge dans Mn(R)vers une matrice P,
stochastique, de rang 1.
19. En déduire que l’on peut écrire P=UL, où L=(1,··· ,n)œM1,n(R)
est une matrice-ligne stochastique.
20. Montrer que PA =P. En déduire que Lest la seule matrice-ligne stochas-
tique vérifiant LA =L.
21. Montrer que les coecients de la matrice-ligne Lsont tous strictement posi-
tifs.
22. Montrer que le réel 1est valeur propre simple de la matrice A.
On pourra utiliser le résultat de la question 8.
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