Correspondances en Onco-Théranostic - Vol. VI - n° 1 - janvier-février-mars 2017
20
dossier thématique
Prolifération
et cycle cellulaire
Ki67 suivant diff érentes méthodes : par exemple, par
observation simple ou par comptage dans des zones
auto-sélectionnées versus présélectionnées. La repro-
ductibilité était satisfaisante pour les Ki67 faibles et
élevés. Cependant, pour les niveaux intermédiaires,
il existait une forte variabilité inter- et intra-observa-
teur (8) . Par ailleurs, la mise en œuvre d’un scoring
automatisé à l’aide d’outils numériques s’est révélée
effi cace pour standardiser l’évaluation du Ki67 sur des
échantillons de cancer du sein dans l’essai GeparTrio.
Le score était bien corrélé aux critères cliniques (9) .
Les conclusions de plusieurs experts aboutissent au
constat suivant : pour les niveaux intermédiaires de
Ki67, des tests ou des signatures multi géniques validés
pourraient être la meilleure option pour une prise en
charge optimisée des patientes (10, 11) .
Utilité clinique, pronostique ou prédictive ?
Index Ki67 seul
Plusieurs méta-analyses (4, 12-15) ont montré que le
Ki67 constitue un facteur pronostique indépendant
dans les cancers du sein RE+ sans envahissement
ganglionnaire (et, par extension, dans les cancers avec
métastases ganglionnaires). Une étude de l’Institut
européen d’oncologie, ayant porté sur 1 241 patientes
atteintes d’un cancer du sein de type luminal et pré-
sentant 1 à 3 ganglions axillaires métastatiques, a
révélé que des valeurs élevées de Ki67 (≥ 32 %) consti-
tuent un facteur prédictif de réponse à une chimio-
thérapie adjuvante (16) . Néanmoins, d’autres études
ont modéré (essai PACS 01, évaluant le docétaxel [17] )
voire réfuté (essai BCIRG 001 [18] ) cette observation
chez les patientes atteintes de cancers avec métastases
ganglionnaires axillaires. En situation néo-adjuvante,
l’index Ki67 constitue un facteur prédictif de réponse
complète pathologique (pCR) selon de nombreuses
études (12, 14, 19) . De plus, l’évaluation de Ki67 a montré
une utilité clinique importante comme critère phar-
macodynamique ou critère de jugement en cas d’hor-
monothérapie néo-adjuvante (20) . La plus large étude
ayant évalué la valeur pronostique du Ki67 après une
chimiothérapie néo-adjuvante dans le cancer du sein,
GeparTrio, a distingué 3 groupes de patientes, selon
le niveau de l’index Ki67 (0-15 % versus 15,1- 35 % ver-
sus > 35,1 % ) [21] . Le groupe avec un Ki67 faible avait
un résultat comparable à celui du groupe présentant
une pCR, tandis que le groupe avec un Ki67 élevé pré-
sentait un risque de récidive et de mortalité signifi cati-
vement plus élevé que les groupes avec un Ki67 faible
ou intermédiaire. Dans l’ensemble, le niveau du Ki67
en post- néo-adjuvant pourrait fournir des informations
pronostiques supplémentaires dans le cancer du sein
RE+, où la pCR présente une valeur pronostique limi-
tée, tandis que, dans le cancer du sein RE−, la valeur
pronostique du Ki67 en post- néo-adjuvant n’est pas
supérieure à celle de la pCR (21) . La décroissance de
l’index Ki67 est à présent explorée comme critère de
jugement principal dans des essais thérapeutiques en
situation néo-adjuvante avec des inhibiteurs de CDK4/6 ,
comme dans l’essai MONALEESA-1 (NCT01919229) [22] .
Biomarqueurs combinant l’index Ki67
avec d’autres paramètres
L’index Ki67 a été intégré dans plusieurs formules
mathématiques qui ont été testées comme facteurs
prédictifs de diff érents paramètres dans le cancer du
sein. Les plus importantes sont détaillées ci-dessous.
Indice pronostique endocrinien préopératoire
Le Preoperative Endocrine Prognostic Index (PEPI) [23]
a été élaboré à partir de données issues de l’essai
thérapeutique P024, évaluant l’hormonothérapie néo-
adjuvante, dans lequel 5 paramètres tumoraux ont été
évalués indépendamment en tant que facteurs pronos-
tiques de la survie sans récidive et de la survie globale : la
taille tumorale, le statut ganglionnaire, le statut pour le
récepteur aux estrogènes (RE), le grade histologique et
l’index Ki67. Les niveaux de l’index Ki67 ont été exprimés
sous la forme d’une échelle logarithmique. Le PEPI a
été établi comme un score représentant la somme des
valeurs de risque attribuées à chaque caractéristique,
selon leur risque relatif estimé (23) .
Ce score distinguait 3 catégories, présentant chacune
un risque signifi cativement diff érent de mortalité. Il a
été validé de manière indépendante sur 203 patientes
incluses dans l’essai néo-adjuvant IMPACT (23) et est
actuellement testé de manière prospective dans l’essai
ALTERNATE, dirigé par The Alliance for Clinical Trials in
Oncology et dont l’objectif est d’identifi er les patientes
encourant un faible risque de récidive à la suite d’une
hormonothérapie néo-adjuvante (24) .
Residual proliferative cancer burden
Le score Residual proliferative cancer burden (RPCB) [25]
a été obtenu en appliquant une formule qui intègre les
niveaux de l’index Ki67 en post- néo-adjuvant au score
RCB qui, développé par W.F. Symmans et al., évalue la
charge tumorale résiduelle (26) . Sa valeur pronostique
pour le risque de récidive tumorale a été évaluée dans
une cohorte de 220 patientes atteintes d’un cancer du
sein et traitées par chimiothérapie néo -adjuvante. Le
score RPCB permet de classer les patientes en 3 groupes,
0020_COO 20 13/04/2017 09:30:24