Démonstration — La première assertion, c’est à dire le fait que tout P∈O(n)est inversible,
avec t
Pcomme inverse, est une conséquence immédiate de la définition de O(n). La deuxième
propriété pourrait être démontrée directement en prouvant que, si t
P P = 1net t
P′P′= 1n, alors
t
(P P ′)(P P ′) = 1n(Exercice : le faire !) ; mais nous allons l’établir par une autre méthode qui
repose sur la caractérisation donnée par la proposition 1.
Soit (ǫ1,··· , ǫn)une base orthonormée d’un espace euclidien Eet soit (u1,··· , un)et (v1,··· , vn)
les deux autres bases de Etelles que :
(u1,··· , un) = (ǫ1,··· , ǫn)Pet (v1,··· , vn) = (u1,··· , un)P′,
(c’est à dire Pest la matrice de passage de (ǫ1,··· , ǫn)à(u1,··· , un)et P′est la matrice de
passage de (u1,··· , un)à(v1,··· , vn)). Alors on a, à cause de la proposition 1 :
–P∈O(n)et (ǫ1,··· , ǫn)orthonormée =⇒(u1,··· , un)est orthonormée
–P′∈O(n)et (u1,··· , un)orthonormée =⇒(v1,··· , vn)est orthonormée
Mais
(v1,··· , vn) = (ǫ1,··· , ǫn)P P ′,
et donc, puisque (v1,··· , vn)est orthonormée, on doit avoir P P ′∈O(n)toujours à cause de la
proposition 1.
Définition 1 L’ensemble O(n) := {P∈GL(n, R)|t
P P = 1n}, muni du produit matricel est le
groupe orthogonal de dimension n.
1.2 Isométries
Définition 2 Soit Eun espace vectoriel euclidien. On appelle isométrie de Etout endomor-
phisme de Etel que :
∀x, y ∈E, hf(x), f(y)i=hx, yi
(on dira alors que fpréserve le produit scalaire). On note O(E)l’ensemble des isométries de E.
Proposition 2 O(E)est un groupe pour la loi de composition ◦.
Démonstation — Nous devons montrer que :
–toute isométrie f∈O(E)est inversible. Pour cela, comme fest un endomorphisme, il
suffit de montrer que fest injectif (ce qui entraîne automatiquement que fest surjectif), c’est
à dire que Kerf={0}. Or ∀x∈E,f(x) = 0 entraîne que ||x||2=||f(x)||2=||0||2= 0, donc
que x= 0
–la composée de deux isométries est une isométrie. C’est une conséquence très simple
de la définition de O(E)et nous la laissons au lecteur à titre d’exercice.
Caractérisation matricielle dans une base orthonormée
Soit f∈End(E)et (e1,··· , en)une base orthonormée de E. Alors, si fest une isométrie, il est
clair que l’on a nécessairement
hf(ei), f(ej)i=hei, eji,∀i, j. (1)
2