ASCO® 2013: retour vers le futur
ASCO® 2013: back to the future
Pr Jean-François
Morère
Rédacteur en chef
de La Lettre du Cancérologue ;
service d’oncologie médicale,
hôpital Avicenne, Bobigny ;
hôpital Paul-Brousse, Villejuif
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La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 7 - juillet 2013 | 261
ÉDITORIAL
AVIS AUX LECTEURS
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cheurs, hospitaliers, universitaires et libéraux), installés partout en
France, qui représentent, dans leur diversité (lieu et mode d’exercice,
domaine de prédilection, âge, etc.), la pluralité de la discipline. L’équipe
se réunit 2 ou 3 fois par an pour débattre des sujets et des auteurs
à publier.
La qualité des textes est garantie par la sollicitation systématique d’une
relecture scientifi que en double aveugle, l’implication d’un service de
rédaction/révision in situ et la validation des épreuves par les auteurs
et les rédacteurs en chef.
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· déclaration publique de liens d’intérêts demandée à nos auteurs,
· identifi cation claire et transparente des espaces publicitaires et des
publi rédactionnels en marge des articles scientifi ques.
Avec quelques semaines de recul, d’échanges avec les collègues, de réunions
de synthèse, il est plus facile d’établir un bilan de cette nouvelle réunion
de l’American Society of Clinical Oncology. C’est ce bilan que vous retrouverez
sous la plume des rédacteurs de La Lettre du Cancérologue, tous experts confi rmés
dans leur champ d’exercice. Sa lecture vous permettra d’apprécier les avancées récentes
de l’oncologie dans les diff érentes thématiques. Les auteurs se sont de plus attachés
à mettre ces nouveautés en perspective avec les données déjà connues. Dans presque
tous les domaines, un certain nombre d’avancées pourront modifi er notre pratique
de l’oncologie au quotidien.
Comme depuis quelques années, les résultats les plus attendus ont trait à la “médecine
personnalisée”, aux thérapies ciblées, à la médecine de précision; la dénomination variant
au gré des saisons. C’est ainsi que vous seront détaillées plusieurs nouvelles options
grâce aux “nibs”: ganétespib, premier de la classe des anti-Hsp90, ou nintédanib dans les
cancers bronchiques non à petites cellules déjà traités; sélumétinib dans le traitement
des mélanomes de l’œil; pazopanib en traitement d’entretien dans les cancers ovariens;
sorafénib dans les cancers thyroïdiens diff érenciés échappant à l’iode radioactif.
Vous trouverez aussi un nouvel épisode, brillant, de la saga du bévacizumab :
impact sur la survie globale dans les cancers du col de l’utérus avancés.
Cependant, si l’on doit choisir les 2 événements qui ont le plus mobilisé l’attention
des participants de l’ASCO®, il s’agit de travaux revisitant 2concepts anciens: le dépistage
du cancer du col de l’utérus et l’immunothérapie des cancers. Surendra Srinivas Shastri
a sûrement gagné la palme de l’émotion en présentant les résultats de l’étude de dépistage
du cancer du col grâce à une inspection visuelle facilitée par l’acide acétique. Les résultats
de l’étude sont sans appel avec une baisse de la mortalité liée au cancer du col de 30%.
L’utilisation du vinaigre était déjà connue ; la réelle nouveauté vient de l’exécution du test
par des auxiliaires de santé formés. Cette technique permet ainsi ce dépistage sur un grand
nombre de femmes défavorisées et apparaît comme une référence pour les pays à fort risque
de cancer du col et trop faible démographie médicale.
La palme scientifi que est, elle, revenue à Roy Erbst pour sa présentation de l’étude
de phase I d’un nouvel anti-PD-L1. L’utilisation de cette molécule permet de démasquer
les cellules cancéreuses rendues ainsi sensibles à l’action des cellules immunitaires. C’estenfi n
la concrétisation d’un rêve que les cancérologues s’eff orçaient de réaliser depuis 30ans.
Lebénéfi ce de cette molécule ne semble pas en eff et cantonné au mélanome, mais s’étend
au cancer du poumon et du rein, et sa tolérance apparaît meilleure que celle des anti-CTLA-4.
Retour vers le futur réussi!
J.F. Morère n’a pas précisé ses
éventuels liens d’intérêts.