ÉDITORIAL ASCO® 2013 : retour vers le futur ASCO® 2013: back to the future “ A vec quelques semaines de recul, d’échanges avec les collègues, de réunions de synthèse, il est plus facile d’établir un bilan de cette nouvelle réunion de l’American Society of Clinical Oncology. C’est ce bilan que vous retrouverez sous la plume des rédacteurs de La Lettre du Cancérologue, tous experts confirmés dans leur champ d’exercice. Sa lecture vous permettra d’apprécier les avancées récentes de l’oncologie dans les différentes thématiques. Les auteurs se sont de plus attachés à mettre ces nouveautés en perspective avec les données déjà connues. Dans presque tous les domaines, un certain nombre d’avancées pourront modifier notre pratique de l’oncologie au quotidien. Pr Jean-François Morère Rédacteur en chef de La Lettre du Cancérologue ; service d’oncologie médicale, hôpital Avicenne, Bobigny ; hôpital Paul-Brousse, Villejuif Comme depuis quelques années, les résultats les plus attendus ont trait à la “médecine personnalisée”, aux thérapies ciblées, à la médecine de précision ; la dénomination variant au gré des saisons. C’est ainsi que vous seront détaillées plusieurs nouvelles options grâce aux “nibs” : ganétespib, premier de la classe des anti-Hsp90, ou nintédanib dans les cancers bronchiques non à petites cellules déjà traités ; sélumétinib dans le traitement des mélanomes de l’œil ; pazopanib en traitement d’entretien dans les cancers ovariens ; sorafénib dans les cancers thyroïdiens différenciés échappant à l’iode radioactif. Vous trouverez aussi un nouvel épisode, brillant, de la saga du bévacizumab : impact sur la survie globale dans les cancers du col de l’utérus avancés. Cependant, si l’on doit choisir les 2 événements qui ont le plus mobilisé l’attention des participants de l’ASCO®, il s’agit de travaux revisitant 2 concepts anciens : le dépistage du cancer du col de l’utérus et l’immunothérapie des cancers. Surendra Srinivas Shastri a sûrement gagné la palme de l’émotion en présentant les résultats de l’étude de dépistage du cancer du col grâce à une inspection visuelle facilitée par l’acide acétique. Les résultats de l’étude sont sans appel avec une baisse de la mortalité liée au cancer du col de 30 %. L’utilisation du vinaigre était déjà connue ; la réelle nouveauté vient de l’exécution du test par des auxiliaires de santé formés. Cette technique permet ainsi ce dépistage sur un grand nombre de femmes défavorisées et apparaît comme une référence pour les pays à fort risque de cancer du col et trop faible démographie médicale. La palme scientifique est, elle, revenue à Roy Erbst pour sa présentation de l’étude de phase I d’un nouvel anti-PD-L1. L’utilisation de cette molécule permet de démasquer les cellules cancéreuses rendues ainsi sensibles à l’action des cellules immunitaires. C’est enfin la concrétisation d’un rêve que les cancérologues s’efforçaient de réaliser depuis 30 ans. Le bénéfice de cette molécule ne semble pas en effet cantonné au mélanome, mais s’étend au cancer du poumon et du rein, et sa tolérance apparaît meilleure que celle des anti-CTLA-4. J.F. Morère n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts. Retour vers le futur réussi ! AVIS AUX LECTEURS Les revues Edimark sont publiées en toute indépendance et sous l’unique et entière responsabilité du directeur de la publication et du rédacteur en chef. Le comité de rédaction est composé d’une dizaine de praticiens (chercheurs, hospitaliers, universitaires et libéraux), installés partout en France, qui représentent, dans leur diversité (lieu et mode d’exercice, domaine de prédilection, âge, etc.), la pluralité de la discipline. L’équipe se réunit 2 ou 3 fois par an pour débattre des sujets et des auteurs à publier. La qualité des textes est garantie par la sollicitation systématique d’une relecture scientifique en double aveugle, l’implication d’un service de ” rédaction/révision in situ et la validation des épreuves par les auteurs et les rédacteurs en chef. Notre publication répond aux critères d’exigence de la presse : · accréditation par la CPPAP (Commission paritaire des publications et agences de presse) réservée aux revues sur abonnement, · adhésion au SPEPS (Syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé), · indexation dans la base de données INIST-CNRS, · déclaration publique de liens d’intérêts demandée à nos auteurs, · identification claire et transparente des espaces publicitaires et des publirédactionnels en marge des articles scientifiques. La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 7 - juillet 2013 | 261