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344 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXIV - n° 7 - juillet 2015
ÉDITORIAL
Congrès américain en oncologie
clinique 2015 : un leitmotiv,
l’immunothérapie
Jean-François
Morère
Service d'oncologie médicale,
hôpital Paul-Brousse, Villejuif.
Plus de 5 000 études ont été sélectionnées pour présentation au congrès américain
en oncologie clinique 2015.
Dans les travaux qui ont retenu l’attention, l’immunothérapie se taille la part du lion.
Pour les cancers bronchiques non à petites cellules, les anticorps anti-PD-1
s’affirment comme un nouveau standard de prise en charge. Ces anticorps sont,
endeuxième ligne de traitement, supérieurs à la chimiothérapie classique
parleurimpact sur la survie globale et leur tolérance satisfaisante.
L’éventail clinique de ces mêmes anticorps s’élargit régulièrement. S’inscrivent à leur
tableau de chasse, cette année : l’hépatocarcinome ainsi que les cancers de l’œsophage,
de l’estomac, de la tête et du cou et les cancers urothéliaux.
L’arsenal thérapeutique s’enrichit de nouveaux anticorps.
MPDL3280A, qui cible le PD-L1, obtient des résultats prometteurs dans les cancers
bronchiques (étude POPLAR).
L’élotuzumab s’attaque à SLAMF7 et permet d’obtenir des résultats remarqués
dansles myélomes réfractaires.
Les anticorps semblent utiles lorsqu’ils sont prescrits seuls. Leur combinaison
améliore encore leur efficacité. C’est le cas de la combinaison ipilimumab-nivolumab
dans le mélanome. Cette amélioration des résultats n’est toutefois obtenue qu’au prix
d’importants effets indésirables.
Se pose inévitablement la question du financement de ces traitements par
des médicaments coûteux, alors que la durée optimale du traitement est pour l’instant
inconnue. Afin de convaincre l’auditoire, un des “reviewers” n’a-t-il pas comparé
cestraitements à l’achat de luxueuses voitures de sport étrangères ?
Face à cette vague d’immunité, les thérapies ciblées tentent de résister.
Leur combinaison se pose ainsi comme une pierre angulaire de la stratégie
danslesmélanomes.
Les inhibiteurs de Cyclin-Dependent Kinase en association avec l’hormonothérapie
deviennent incontournables dans le cancer du sein.
Les “anciennes” armes, telles que la chirurgie ou la chimiothérapie, produisent
encore quelques étincelles.
La chirurgie a de nouvelles procédures dans les cancers du sein et de la cavité
buccale.
L'instauration précoce de la chimiothérapie présente un intérêt dans les cancers
dela prostate, tandis que celle de l’éribuline semble intéressante dans les sarcomes.
La prévention n’a cependant pas été oubliée, avec la démonstration de l’efficacité
dela vitamine B3 pour éviter la récidive des cancers cutanés.
On le voit, une nouvelle réunion riche de progrès et de promesses !
J.F. Morère déclare avoir
desliens d’intérêts avec Roche
(investigateur).
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