Transmission
La maladie
Populations à risque particulier
Synonyme(s) :
Infection à CMV
Mode de transmission :
Transmission inter humaine stricte :
- transmission par l'intermédiaire des gouttelettes de sécrétions oro-pharyngées le plus souvent,
- par contact des muqueuses avec des mains souillées par des liquides biologiques infectés (urines, salive...) ou, plus rarement, par un support inerte fraîchement
souillé,
- par transfusion de sang non-déleucocyté (rare), greffes d'organes ou de moelle,
- transmission sexuelle (sperme, glaire),
- transmission materno-fœtale,
- transmission post-natale par allaitement.
Période de contagiosité :
De plusieurs jours à plusieurs semaines, voire des mois chez les jeunes enfants et les immunodéprimés.
L'excrétion du virus peut durer plusieurs années après une infection néo-natale et être fluctuante.
Incubation :
De 20 à 60 jours, 30 jours en moyenne.
Clinique :
- Le plus souvent, formes inapparentes chez le nourrisson, l'enfant et l'adulte jeune immunocompétent (90 %).
- Fièvre isolée de l'adulte jeune : fièvre isolée en plateau entre 38°C et 40°C avec ou sans frisson, prolongée (entre 15 jours et 3 mois), accompagnée d'une asthénie,
d'arthralgies, de céphalées, d'une pharyngite et d'un amaigrissement. Biologiquement : syndrome mononucléosique associé à une thrombopénie et cytolyse
hépatique.
- Autres manifestations isolées possibles : pneumopathie interstitielle (6 % des formes symptomatiques), polyradiculonévrite de Guillain-Barré...
Diagnostic :
1 | Recherche directe du virus
PCR CMV : amplification d'ADN du virus à partir de prélèvement de sang mais peut aussi être réalisée sur urines, salive, LCR, liquide amniotique.
Technique standardisée, rapide, de plus en plus utilisée (surtout pour la recherche de CMV dans le liquide amniotique).
Antigénémie pp65 : Examen permettant la surveillance de la charge virale très intéressant chez les transplantés ou les patients atteints du SIDA, dans l'indication
du traitement pré-emptif (état d'infection biologique sans signe clinique). L'antigénémie est presque totalement remplacée dans cette indication par la PCR
Quantitative en temps réel, standardisée, qui mesure la charge virale en copies de génome par millilitre ou en unités internationales.
Isolement viral dans le sang (méthode de référence) ou les urines par cultures sur des fibroblastes humaines, technique lente réservée aux laboratoires
spécialisés, permet l'isolement des souches pour étude épidémiologique ou antivirogramme.
2 | Recherche indirecte
Sérologie : la recherche d'IgG anti-CMV permet de connaître le statut sérologique d'un sujet vis-à-vis de l'infection et de dépister une éventuelle séroconversion. La
découverte d'IgM fait suspecter une infection récente mais les IgM peuvent être présentes dans des infections anciennes ou lors des réactivations.
Mesure de l'avidité de l'IgG pour l'antigène viral : permet de préciser le caractère récent ou ancien de la primo-infection au virus. Test utile chez la femme
enceinte : la détection d'une faible avidité des IgG anti-CMV (index < 30 %) indique que l'infection date de moins de 3 mois, alors que la détection d'une forte
avidité (index > 60-70 %) indique une infection datant de plus de 3 mois. Entre les deux, difficile de conclure.
Traitement :
Traitement symptomatique chez le sujet immunocompétent : antipyrétiques.
Les traitements antiviraux ne sont utilisés que dans des cas particuliers (immunodéprimés, transplantés) à visée curative ou préventive.
Terrain à risque accru d'acquisition :
Une réactivation est beaucoup plus fréquente chez l'immunodéprimé.
Terrain à risque accru de forme grave :
Immunodéprimés (infection VIH, greffes d'organes ou de moelle) : développent une maladie à CMV : atteintes hépatiques, gastro-intestinales, rétinites, encéphalites.
Cas particulier de la grossesse :
La contamination d'une femme enceinte par le CMV au cours de sa grossesse ne provoque pas de conséquence grave habituellement chez la mère. En revanche, elle
risque de transmettre le virus à l'enfant. En cas de primo-infection maternelle, le taux de transmission au fœtus est de 30 à 40 %. En cas de récurrence ou de ré-
infection, le risque de transmission est faible, de l'ordre de 1 à 3 %. La co-infection par le VIH augmente le risque de transmission.