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Infection à cytomégalovirus
Mise à jour de la fiche : Décembre 2015
Titre : CYTOMEGALOVIRUS (CMV) - Agent de l'infection à Cytomégalovirus
Agent pathogène et pathologie
Descriptif de l'agent pathogène
Nom de l'agent : Cytomégalovirus
Synonyme(s) : CMV
Type d'agent : Virus
Descriptif : Virus à ADN du groupe herpès, pourvu d'une enveloppe dérivée de la membrane
nucléaire des cellules infectées.
Groupe de classement : 2
Pathologie
Nom de la maladie : Infection à cytomégalovirus
Données épidémiologiques
Population générale :
Maladie répartie dans le monde entier. L'infection évolue sur le mode endémique.
En France, une étude de séroprévalence menée en 2010, a montré que 41,9 % des 15-49 ans étaient
séropositifs pour le CMV. Plusieurs études ont estimé la prévalence de l'immunité anti-CMV entre 43
et 51 % chez la femme enceinte en début de grossesse. Parmi les femmes séronégatives, 0,6 à 1,4 %
font une primo-infection à CMV pendant la grossesse. L'infection materno-fœtale à CMV est la plus
fréquente et touche 0,5 à 2 % des nouveau-nés.
Milieu professionnel :
Les études menées ne retrouvent pas de risque accru parmi les professionnels de santé. En revanche,
plusieurs études montrent une séropositivité plus fréquente chez les personnels de crèche, comparés
à des témoins.
Vecteur et Réservoir
Type de réservoir : Strictement humain.
Principales sources : Sang; Urines ; Sécrétions des voies aériennes supérieures ; Sécrétions génitales ;
Salive ; Lait ; Liquide lacrymal.
Vecteur : Pas de vecteur.
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Viabilité, Infectiosité, Incubation
Viabilité, résistance physico-chimique :
Survie : perd rapidement son pouvoir infectant mais survit quelques temps (quelques heures à 7
jours) sur les supports inertes secs.
Inactivation : virus fragile, il est détruit par l'ébullition, l'eau de Javel diluée, les agents chimiques de
désinfection usuelle et également le savon.
Moyens physiques : inactivité par la chaleur (56°C pendant 30 minutes) ; serait résistant à la
congélation à - 80°C mais inactivé par des cycles de congélation-décongélation.
Infectiosité :
Dose infectieuse : inconnue. Contagiosité importante.
Transmission
Mode de transmission :
Transmission inter humaine stricte :
- transmission par l'intermédiaire des gouttelettes de sécrétions oro-pharyngées le plus
souvent ;
- par contact des muqueuses avec des mains souillées par des liquides biologiques infectés
(urines, salive...) ou, plus rarement, par un support inerte fraîchement souillé ;
- par transfusion de sang non-déleucocyté (rare), greffes d'organes ou de moelle ;
- transmission sexuelle (sperme, glaire) ;
- transmission materno-tale (cf. Grossesse) ;
- transmission post-natale par allaitement.
Période de contagiosité : De plusieurs jours à plusieurs semaines, voire des mois chez les jeunes
enfants et les immunodéprimés. L'excrétion du virus peut durer plusieurs années après une infection
néo-natale et être fluctuante.
La maladie
Incubation : De 20 à 60 jours, 30 jours en moyenne.
Clinique : Le plus souvent, formes inapparentes chez le nourrisson, l'enfant et l'adulte jeune
immunocompétent (90 %).
Fièvre isolée de l'adulte jeune : fièvre isolée en plateau entre 38°C et 40°C avec ou sans frisson,
prolongée (entre 15 jours et 3 mois), accompagnée d'une asthénie, d'arthralgies, de céphalées, d'une
pharyngite et d'amaigrissement. Biologiquement : syndrome mononucléosique associé à une
thrombopénie et cytolyse hépatique.
Autres manifestations isolées possibles : pneumopathie interstitielle (6 % des formes
symptomatiques), polyradiculonévrite de Guillain-Barré...
Diagnostic :
1- Recherche directe du virus :
- PCR CMV : amplification d'ADN du virus à partir de prélèvement de sang mais peut aussi être
réalisée sur urines, salive, LCR, liquide amniotique. Technique standardisée, rapide, de plus
en plus utilisée (surtout pour la recherche de CMV dans le liquide amniotique) ;
- Antigénémie pp65 : Examen permettant la surveillance de la charge virale très intéressant
chez les transplantés ou les patients atteints du SIDA, dans l'indication du traitement
préemptif (état d'infection biologique sans signe clinique). L'antigénémie est presque
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totalement remplacée dans cette indication par la PCR Quantitative en temps réel,
standardisée, qui mesure la charge virale en copies de génome par millilitre ou en unités
internationales ;
- Isolement viral dans le sang (méthode de référence) ou les urines par cultures sur des
fibroblastes humaines, technique lente réservée aux laboratoires spécialisés, permet
l'isolement des souches pour étude épidémiologique ou antivirogramme.
2- Recherche indirecte :
- Sérologies : la recherche d'IgG anti-CMV permet de connaître le statut sérologique d'un sujet
vis-à-vis de l'infection et de dépister une éventuelle roconversion. La découverte d'IgM fait
suspecter une infection récente mais les IgM peuvent être présentes dans des infections
anciennes ou lors des réactivations ;
- Mesure de l'avidité de l'IgG pour l'antigène viral : permet de préciser le caractère récent ou
ancien de la primo-infection au virus. Test utile chez la femme enceinte : la détection d'une
faible avidité des IgG anti-CMV (index < 30 %) indique que l'infection date de moins de 3
mois, alors que la détection d'une forte avidité (index > 60-70 %) indique une infection
datant de plus de 3 mois. Entre les deux, difficile de conclure.
Traitement : Traitements symptomatiques chez le sujet immunocompétent : antipyrétiques.
Les traitements antiviraux ne sont utilisés que dans des cas particuliers (immunodéprimés,
transplantés) à visée curative ou préventive.
Prévention vaccinale
Vaccin disponible ? :
Il n'existe actuellement aucun vaccin disponible sur le marché contre le CMV. Des recherches sont en
cours actuellement.
Caractéristiques de l'immunité
Immunité naturelle : Immunité durable, mais des réactivations asymptomatiques peuvent survenir.
En effet, après une primo-infection, le virus reste latent dans les monocytes, les cellules
endothéliales vasculaires et peut être à l'origine de récurrences le plus souvent sans gravité pour le
fœtus mais pouvant être très graves chez l'immunodéprimé. Par ailleurs, une primo-infection
n'empêche pas une ré-infection avec une souche différente.
Immunité vaccinale : Sans objet.
Populations à risque
Activités exposantes : Soins de « maternage » au contact d'enfants de moins de 3 ans, contact étroit
avec des personnes excrétrices de CMV (kinésithérapie respiratoire, soins chez des transplantés ou
immunodéprimés).
Terrain à risque accru d’acquisition : Une réactivation est beaucoup plus fréquente chez
l'immunodéprimé.
Terrain à risque accru de forme grave : Immunodéprimés (infection VIH, greffes d'organes ou de
moelle) : développent une maladie à CMV : atteintes hépatiques, gastro-intestinales, rétinites,
encéphalites.
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Grossesse : La contamination d'une femme enceinte par le CMV au cours de sa grossesse ne
provoque pas de conséquence grave habituellement chez la mère. En revanche, elle risque de
transmettre le virus à l'enfant. En cas de primo-infection maternelle, le taux de transmission au
fœtus est de 30 à 40 %. En cas de récurrence ou de -infection, le risque de transmission est faible,
de l'ordre de 1 à 3 %. La co-infection par le VIH augmente le risque de transmission.
L'infection fœtale est symptomatique dans 10 à 15 % de ces cas. Parmi ces fœtus, 30-40 %
présenteront des séquelles graves. Il est difficile de préciser avec certitude le risque au sein de cette
population de fœtus symptomatiques en prénatal en dehors de certaines anomalies cérébrales
majeures. En cas d'infection asymptomatique à l'échographie, le risque de séquelles mineures à type
de surdité est de l'ordre de 5 à 15 %, associée ou non à des anomalies du développement
psychomoteur. Le risque de retard mental isolé ou de troubles visuels paraît exceptionnel.
Les formes congénitales peuvent être de gravités différentes :
- Mort fœtale in utero par infection massive (exceptionnelle) ;
- Maladie congénitale des inclusions cytomégaliques : avec prématurité ou dysmaturité, ictère,
purpura ecchymotique, convulsion, paralysies, microcéphalie, choriorétinite, pneumopathie
interstitielle ; le pronostic est sévère : mortalité, séquelles neuropsychiques lourdes ;
- Formes congénitales inapparentes avec excrétion urinaire prolongée de CMV et possibilité de
séquelles neurosensorielles : retard psychomoteur, surdité.
Que faire en cas d'exposition ?
Définition d'un sujet exposé
Personne ayant eu un contact étroit avec une personne excrétrice de CMV.
Conduite à tenir immédiate
Rechercher une éventuelle grossesse et les autres femmes enceintes éventuellement exposées.
Evaluation du risque
1. Source :
20 à 60 % des enfants gardés en crèche au cours de la 1ère année de vie sont excréteurs
asymptomatiques. La fréquence d'excrétion diminue fortement au-delà de 18 mois, cependant,
jusqu'à 20 % des enfants de moins de 3 ans en population générale peuvent excréter du CMV.
Produit biologique : sécrétions oro-pharyngées, urines, salive, larmes sont potentiellement
infectants.
Type d'exposition : contact rapproché avec les liquides biologiques des enfants ou de patients
excréteurs de CMV.
2. Sujet exposé : Risque particulier en cas de grossesse.
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Mesures prophylactiques
Pas d'indication à une prophylaxie antivirale en raison des effets secondaires multiples du traitement
et de l'embryofœtotoxicité ; Pas d'indication à la perfusion d'Ig anti-CMV, inconstamment efficaces.
Suivi médical
En dehors des femmes enceintes, pas de suivi mais rappeler l'importance des mesures de prévention
notamment pour les personnels féminins en âge de procréer en contact avec de jeunes enfants et/ou
mères de jeunes enfants : éviter les contacts avec les liquides biologiques (urine, salive...) se laver
fréquemment les mains ou friction avec une solution hydro-alcoolique, notamment lors des changes
ou de la toilette ; éviter le partage d'objets tels cuillères, jouets.
Pour les femmes enceintes, dans le contexte actuel des connaissances, le dépistage sérologique
systématique de l'infection à CMV n'est pas justifié (y compris pour les professionnels exposés)
[ANAES 2004]. Rappeler l'importance des mesures d'hygiène.
Pour les femmes enceintes dont la sérologie serait connue comme séronégative :
- Il n'y a pas d'indication à un suivi sérologique ni indication d'éviction mais il est conseillé de
limiter au maximum les contacts avec les liquides biologiques durant toute la grossesse et de
respecter les mesures d'hygiène ;
- Si une surveillance est vivement souhaitée par la femme : il n'y a pas de consensus actuel sur
ses modalités : à voir, au cas par cas avec le gynécologue-obstétricien.
Conseils
Pour l'entourage du sujet : Pas de recommandation particulière.
En cas de grossesse : Limiter autant que possible le contact avec les urines, la salive, les larmes des
enfants de moins de 3 ans ou des patients excréteurs : lavage soigneux des mains à l'eau et au savon
ou utilisation de solution hydro-alcoolique pour une désinfection des mains après tout contact avec
un liquide biologique.
Démarche médico-légale
Déclaration obligatoire : Non.
Réparation :
- au titre d'un Tableau de maladies professionnelles :
Tableau régime Général : Non
Tableau régime Agricole : Non
- Maladies hors tableau et fonction publique : selon expertise
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