LE CYTOMEGALOVIRUS

publicité
Sommaire :
1.
Ce qu’il faut savoir …
1.1. Transmission de l’infection
► Voies de transmission
► La réactivation de l’infection
1.2. Risques de l’infection à CMV
2.
Risques professionnels
3.
Prévention de l’infection congénitale
4.
Ecartement du risque de contamination mère-enfant pendant la
grossesse par le « Fonds des Maladies Professionnelles
4.1. Services hospitaliers
4.2. Services d’encadrement d’enfants de moins de 6 ans
5.
Références
1. CE QU’IL FAUT SAVOIR …
Le cytomégalovirus (CMV) appartient à la même famille de virus que ceux de l’herpès, de la mononucléose et de la varicelle.
Une des caractéristiques de ces virus est leur persistance sous forme dormante après un premier contact appelé primo-infection.
Un épisode de réactivation (réapparition transitoire du virus) est possible et peut survenir pendant toute la vie, avec
principalement un risque chez les personnes immunodéprimées et pendant la grossesse.
En Europe, environ 50% des femmes en âge de procréer sont immunisées ; ce pourcentage varie en fonction de l’âge, du nombre
d’enfants et du niveau socio-économique (35% pour les classes les plus favorisées contre 76% pour les plus démunies).
Les femmes non immunisées sont susceptibles de faire une infection à CMV, mais seulement 1% la contractent pendant leur
grossesse (primo-infection).
Le risque de transmission de la mère au fœtus est d'environ 40% à la suite d'une primo-infection et inférieur à 2% s'il s'agit d'une
réactivation.
1.1.
Transmission de l’infection
La transmission de l’infection à CMV est exclusivement interhumaine et nécessite un contact étroit et prolongé avec la personne
contagieuse.
Les personnes infectées excrètent le virus dans la salive, les sécrétions nasales et respiratoires, les urines, les sécrétions vaginales, le
sperme, le lait maternel.
La transmission s’effectue le plus souvent par l’intermédiaire des gouttelettes de sécrétion
oro-pharyngées ou par contact des muqueuses avec des mains souillées par des liquides biologiquement infectés.
►
Voies de transmission
ƒ
Mère - Enfant
ƒ
Entre les enfants et entre enfants et adultes
ƒ
A l’adolescence et à l’âge adulte
- De la mère au fœtus durant la grossesse.
- Au nouveau né lors de l’accouchement par la filière génitale.
- Au cours de l’allaitement maternel et pendant la première année de l’enfant (contacts étroits mère enfant). L’excrétion dans le
lait maternel est la source la plus fréquente d’infection post-natale dans le monde.
- Dans la petite enfance, les crèches sont les principaux centres de transmission du CMV, par la présence de nombreux enfants
récemment infectés, qui excrètent le virus dans l’urine, la salive et les sécrétions nasales.
- La famille est également un lieu de transmission important, quand un enfant ou un adulte récemment infecté y séjourne.
- Essentiellement par contact avec une personne infectée au sein de la famille ou par voie sexuelle.
►
La réactivation de l’infection
Celle-ci est fréquente et asymptomatique chez une personne en bonne santé, mais peut être
grave chez le sujet immunodéprimé.
FSS – N° 4 - 2008
LE CYTOMEGALOVIRUS
1.2.
Risques de l’infection à CMV
ƒ Chez le sujet sain
Il n’y a aucun symptôme ou parfois un état grippal durant deux à trois semaines.
ƒ Chez le sujet immunodéprimé
L’atteinte est grave et peut concerner plusieurs organes dont le plus fréquent est le poumon (pneumonie sévère).
ƒ Chez la femme enceinte
Une première infection peut passer inaperçue ou parfois donner un syndrome grippal chez la mère.
Pour le fœtus, le risque est le plus important au cours de la première moitié de la grossesse où peut survenir :
- la mort fœtale ;
- une atteinte de divers organes (système nerveux, œil, foie, poumons, système hématologique, surdité).
Heureusement, dans la grande majorité des cas (plus de 90%), il n’y a aucune atteinte !
ƒ Lors de l’allaitement
Le CMV est excrété dans le lait maternel si la mère non immunisée contracte le virus pendant l’allaitement. Il est également présent
dans le lait des femmes antérieurement immunisées à l’occasion de réactivations virales.
L’infection par le biais de l’allaitement maternel est le plus souvent sans risque pour l’enfant en bonne santé, né à terme. En
revanche, l’infection peut être sévère chez l’enfant prématuré.
2. RISQUES PROFESSIONNELS
Le rôle de la profession comme facteur de risque d’infection congénitale à CMV n’a pas été clairement mis en
évidence !
Depuis la mise en application des mesures de précautions d’hygiène universelle, les infirmières de pédiatrie, de néonatalogie et des
services de transplantation ne semblent pas présenter de risque accru d’infection à CMV pendant la grossesse par rapport à un groupe
témoin.
Par contre, il semble que le personnel de crèches et de garderies d’enfants de moins de 3 ans présente un risque d’infection plus
important.
Ce risque peut être prévenu par des mesures d’hygiène simples (voir ci-après).
Une information systématique dispensée dans ces milieux de travail est indispensable.
Actuellement, l’écartement de la femme enceinte des professions concernant la petite enfance reste l’attitude recommandée.
3. PREVENTION DE L’INFECTION CONGENITALE
Il n’y a pas encore de vaccin disponible.
Les mesures d’hygiène simples décrites ci-dessous permettent de prévenir efficacement le risque de contamination de la femme
enceinte.
En cas de contact avec des enfants de moins de trois ans, surtout s’ils sont en crèche ou en
garderie, la femme enceinte doit prendre les précautions suivantes :
- se laver les mains après avoir changé les couches et mouché les enfants ;
- ne pas partager leurs couverts et leurs verres, terminer leurs repas, goûter les biberons,
sucer les tétines ;
- ne pas utiliser leurs affaires de toilette (gants, serviettes, brosse à dents).
Ces recommandations sont à respecter jusqu’à l’accouchement et s’appliquent aussi en cas de
contact professionnel avec de jeunes enfants.
En milieu hospitalier, dans les services de pédiatrie ainsi que dans les services où sont présents
des patients immunodéprimés atteints d’une infection à CMV, les mesures d’isolement et le
respect des consignes d’hygiène hospitalière sont suffisants pour prévenir le risque de
contamination.
4. ECARTEMENT DU RISQUE DE CONTAMINATION MERE-ENFANT PENDANT LA GROSSESSE
PAR LE « FONDS DES MALADIES PROFESSIONNELLES » (FMP)
L’écartement n’est pas accepté dans le cas où une mutation de poste est possible.
L’attitude actuelle du FMP est une mesure de protection maximaliste.
4.1. Services hospitaliers.
L’écartement dès le début de la grossesse par le FMP est accepté pour les fonctions suivantes : médecin, infirmière, aide soignante,
puéricultrice, assistante logistique, kinésithérapeute, logopède, animatrice. Présomption de risque accru et bilan immunologique non
exigé.
4.2. Services d’encadrement d’enfants de moins de 6 ans.
L’écartement dès le début de la grossesse par le FMP est accepté dans les conditions suivantes :
Type d’activité
Fonction concernée
Crèche
Infirmière, puéricultrice, personnel de nettoyage
Garde à domicile
Accueillante d’enfants, puéricultrice, aide familiale en
possession du brevet d’aptitude
Enseignement maternel et garderies post-scolaires
maternelles
Institutrice, puéricultrice, personnel de nettoyage,
personnel de garderie
Autres institutions hébergeant majoritairement des
enfants de moins de 6 ans
Infirmière, éducatrice, personnel de nettoyage
5. REFERENCES
ƒ
ƒ
ƒ
GABRIEL, R., Infections virales en obstétrique. Editions Masson, 2001, p. 68-119.
ABITEBOUL D, Risques infectieux pour le personnel de santé, EMC, toxicologie et pathologie professionnelle, 152, 2006, 1-13.
GUIDE EFICATT- Exposition fortuite à un agent infectieux et conduite à tenir en milieu de travail- Site éditeur INRS Institut
National de Recherche et de Sécurité. Mise à jour de janvier 2006.
Dr Cécile SURLERAUX,
Conseiller en prévention – Médecin du travail
Cellule scientifique
Commission scientifique
Dernière mise à jour le 21 novembre 2008
Référence : FSS - N°4 - 2008
- Le SPMT veille à la fiabilité des informations publiées, lesquelles ne peuvent toutefois engager sa responsabilité Siège social : Quai Orban, 32-34 à 4020 Liège
T 04/ 344 62 64
F 04/ 344 62 61
[email protected]
www.spmt.be
Téléchargement