La mémoire La conception multi-système La conception multi-système de la M s'est construite petit à petit depuis un trentaine d'années. Cette conclusion a été justifié par de nombreuses contributions cliniques, et notamment le cas H.M. de Scolville et Milner en 1957. En 1994, Schacter & Tulving ont publié "Memory Systems" qui est le premier ouvrage faisant apparaître cette notion dans son titre. Processus du changement Au départ, les distinctions de systèmes de M se faisaient sur la base temporelle : M iconique, MCT et MLT, chacun considéré comme monolithique. Puis on a considéré la MLT comme constituée de plusieurs systèmes, en fonction des types d'informations traitées. O'Keefe & Nadel ont publié en 1978 "hipocampus as a cognitive map." (cf. Co & C, p.503) Cet article montre le rôle prioritaire de l'hippocampe dans la M des lieux. Il implique donc qu'il existe différents types de neurones ?????? traitant spécifiquement différents types d'informations. Par lésion de neurones, ils parvenaient Ceci appuie l'hypothèse de systèmes cérébraux de M différents en fonction du contenu des souvenirs qu'ils traitent. On s'appuie aussi sur un grand nombre d'observations de patients présentant des dissociations dans leur MLT. Causes du changement (cf. Schacter et Tulving, MS, 1994, p. 50 et s.) Des études en neurobiologogie, surtout sur l'animal ont amené à considérer la M comme une ensemble de processus de traitements, ce qui implique une conception multi-système. Des études en neurosciences comportementales : id. Il faut souligner l'importance du cadre théorique pour interpréter un système de M. La robotique et la simulation, par ex. amènent à ne considérer qu'un seul système de M, car elles sont fondées sur la métaphore computationnelle de l'ordinateur et s'attachent à décrire des possibilités, non des réalités. L'approche clinique en revanche, confrontée à des individus réels - biologiques - force à admettre l'existence de systèmes multiples. Antécédents historiques En psychologie cognitive, Attkinson et Shiffrin (1968) ont parmi d'autres présenté un modèle de la mémoire, le "modèle modal", le plus connu. Il supposait que l'information devait d'abord passer dans la MCT avant d'être encodé en MLT. Pour eux, c'est la durée de traitement en MCT qui conditionnait l'encodage (qualité, probalité ??) en MLT. Or, 1 ) Craik et Lockart (1972) ont montré que le passage en MLT ne dépendait pas de la durée de passsage en MCT, mais du type d'encodage : qu'il soit superficiel (phonologique) et l'encodage était faible, ou peu probable. Celuici est surtout utilisé pour les informations sans signification intrinsèque (n° de téléphone...), pour lesquels la durée a p-ê une importance - répétition. Pour un traitement profond (sémantique), l'encodage est plus probable, plus durable et plus stable. 2 ) Warrington & Schallice (1969, 70) ont présenté le cas K.F. qui confirmait la double dissociation MLT/MCT, et démontait par là le modèle modal. 3 ) En I.A. s'est posée la question du stockage de la signification, qui est fondamentale. Tulving y a "répondu" en 1972, en introduisant la distinction entre M sémantique et M épisodique, caractérisées chacune par un type de signification différent ; il y aurait deux types de signification... Quelques définitions Systèmes de M Système : en NP fait référence aux mécanismes cérébraux qui vont être définis comme formes de M au sein du système, répondant certaines règles opératoires. Sherry et Schacter définissent système comme "interaction entre mécanismes d'acquisition, de rétention et de récupération caractérisés par certaines règles opératoires [...] 2 systèmes (ou plus) se caractérisant par des règles fondamentalement différentes." Ces définitions se font à l'intérieur du paradigme de modularité de Fodor. Les systèmes de M incluent types et formes de M. Ils servent à décrire des constatations empiriques. Processus de M Processus : se réfèrent à des opérations précises (non connues) dont le but est une performance mnésique (de rappel ou de reconnaissance ???). Parmi les processus, on distingue : l'encodage : il peut être phonologique sémantique, par ex. S'il est déficitaire, tout examen de la M est impossible. Le stockage (ou consolidation) : c'est la trace mnésique, l'engramme. Un déficit de stockage se traduit par l'incapacité sélective d'établir et / ou de maintenir des traces mnésiques nouvelles : amnésie antérograde. Un établissement du stockage est possible sans maintien. C'est par ex. le cas de certains épileptiques avec foyer à G, obtenant 10 / 10 à tous les tests de M en rappel immédiat, mais qui, en rappel différé (variable, de 30 m jusqu'à 8 semaines) présentent une réduction prononcée des traces mnésiques, un taux accéléré d'oubli. La récupération : c'est le processus central puisque c'est lui qui guide. ??? Un déficit de récupération peut résulter d'une incapacité sélective à mettre en place des stratégie frontales. On peut observer différents effets comportementaux, mélangeant amnésie rétrograde et antérograde (le plus fréquent est une forte AA et pas ou peu d'AR). Types de M Types de M en fonction du temps M sensorielle : elle ne rentre pas dans le domaine de la NP, car elle est trop précoce et correspond aux premières réponses du cerveau à une stimulation. MCT, MdT : de 30s à 2 minutes. MLT : système privilégié en NP clinique et de recherche. M procédurale Démonstration (non-consciente) d'apprentissages des habiletés perceptives et motrices. Non testable autrement que par la démonstration. ex. : faire du vélo, écrire en miroir... M épisodique (explicite) Système de M des événements spécifiques qui sont vécus par la personne, qui va les situer dans le temps et dans l'espace. Tulving dit de la ME que "c'est le système qui permet de voyager dans le temps", pas seulement dans le passé, mais aussi dans l'avenir -M prospective. M sémantique Ensemble de connaissances générales sans contexte spatio-temporel (c'est ce qui la différentie de la ME), acquis didactiques, théoriques de toutes sortes et règles grammaticales, symboles, mots, culture G... Ce sont des connaissances pour lesquelles on est incapable de restituer le contexte spatiotemporel de l'encodage. Expression de la M Schacter (1992) a postulé la distinction entre M explicite et M implicite (très proche de ce que Squire distingue en M déclarative et M non déclarative). Dans le système ??????? explicite, on inclut M épisodique et sémantique. Cette distinction, rendue nécessaires par des observations cliniques, n'est pas faite dans la notion de M déclarative, aussi préférerons-nous l'opposition explicite / implicite. M explicite On y trouve les souvenirs directement accessibles à une récupération consciente (volontaire). Les stimuli ont été encodés de manière consciente et la personne est consciente de vouloir récupérer ces souvenirs. L'attention est nécessaire (sinon, on ne peut pas parler de conscience). Caractéristiques : Contenu : des données, expériences, et faits qui ont été appris et / ou vécus. La récupération est intentionnelle. les bases neuro-anatomiques : la M explicite fait appel aux Cx temporaux, à la formation para-hippocampique (hippocampe + gyrus para-hippocampique + Cx périrhinal + Cx entorhinal...) et au diencéphale. M implicite Amorçage et apprentissage des habiletés sensori-motrices. Non-consciente. M antérograde et rétrograde M antérograde Quand le patient cérébro-lésé l'est parce qu'il a été victime d'un accident de la voie publique, le moment T1 du début des troubles est en général aisé à déterminer. Mais il est fréquent que T1 ne soit pas clair et qu'on ne connaisse pas la date de début de survenue des symptômes, d'autant que l'entourage n'y porte pas toujours l'attention qu'ils mériteraient : il est très ardu de dater le début d'une maladie d'Alzheimer ou d'un syndrome de Korsakoff. Tout ce que l'on connaît, c'est la date de première consultation. Dans ce type de situation, on considère en général comme relevant de la M antérograde les performances aux tests passé au cours de la séance. L'avant séance étant considéré apartenir à la M rétrograde. M rétrograde La M rétrograde est assez mal étudiée, et pourtant très importante. Dans la M rétrograde, on distingue : La M R implicite, qui correspond aux opérations automatiques qui ne sont pas stockées en relation avec un temps et avec un lieu. Cette M est préservée de manière remarquable (Kolb & Whishaw, 1990). La M R explicite, qui correspond à l'ensemble des souvenirs conscients et intentionnels des événements passés (Schacter et Tulving, 1994). Cette M est extrêmement fragile en cas de lésion. On la subdivise en : o M sémantique : qui fait référence à des données personnelles qui ont été décontextualisées. o M épisodique : qui fait référence à la personne, aux expériences vécues par la elle. Certains auteurs supposent que cette M nécessite une imagerie mentale pour accéder à un savoir autobiographique. ??????? Une expérience avec des sujets sains a conclu à une absence de corrélation entre M autobiographique et imagerie mentale. Cependant, cette étude est encore non conclusive, car le nombre de sujets est trop faible. L'IM associée à la M épisodique est une IM dépendante du système de M, càd qu'elle diffère selon qu'il s'agit de produire une IM ou bien d'atteindre un souvenir en M épisodique. On aurait affaire dans ce second cas à un IM en quelque sorte canalisée dans les souvenirs. ???? Mémoire et apprentissage La M antérograde comporte des apprentissages. M = apprentissage + stockage + récupération On voit que l'apprentissage correspond à l'encodage Primauté et récence Ce sont les effets qui correspondent respectivement à la MLT et à la MCT. Une absence d'effet de primauté renvoie à un problème de consolidation, càd de passage en MLT. Groupement sémantique Ceci correspond à la mise en relation de catégories. Quand le sujet n'est plus capable d'effectuer des groupements sémantiques (table, meuble, chaise...), il effectue en général des groupements sériels, càd qu'il regroupe simplement les items présentés, par groupes de 2 dans l'ordre de présentation. Ce type de trouble peut être causé par un déficit au niveau du lobe frontal. Un groupement sémantique de capacités tout à fait adéquates, alors qu'un groupement sériel témoigne d'un trouble (important). Interférences pro- et rétroactives L'IPA fait référence à l'interférence d'une information préalable, qui contamine un apprentissage nouveau. IRA, fait référence à l'interférence d'une information nouvelle, qui contamine une ancienne information. Ecphorie interaction entre le processus de récupération et l'information stockée. Le processus de récupération (qui implique de la chimie, des circuits neuronaux, des stratégies de recherche...) va "trouver" (correspondre ?????) la façon dont une représentation été stockée. L'ecphorie est le moment où le processus aboutit, où une représentation est activée. Cela correspond à l'"ouverture d'un dossier", et à la réussite d'une recherche en M. Oubli Perte d'une partie ou de toute l'information. On parle de détérioration de la trace ou d'interférence, qui sont 2 mécanismes plausibles. Il arrive que des patients (pas seulement eux !) se rappellent quelque chose qu'ils avaient oublié lors d'un précédent test, mais il n'est pas pour autant permis d'affirmer que l'on n'oublie rien. Rappel libre Récupération d'une information sans aide. N'existe pas stricto sensu. Rappel indicé La récupération est aidée par certains types d'indices. Reconnaissance Sélection d'un stimulus présenté parmi plusieurs stimuli. Systèmes de M, modèle de Tulving (1972 - 2001) cf. poly La conception multi-système est concrétisée dans le modèle de Tulving. Il a de nombreuses fois enrichi son tableau, et en a remanié l'ensemble en 2001. Il distingue 5 systèmes de M : procédural, de représentation perceptive (PRS), sémantique, primaire (ou de travail), épisodique. Il établit entre eux une hiérarchie, un ordre (qui peut faire référence à la phylogenèse comme au degré de complexité ou de conscience ????).$ Procédural C'est le système de base, càd qu'il est indispensable pour qu'existe un PRS, etc. PRS C'est en quelque sorte un préliminaire, au niveau perceptif, basique, de ce qui va "devenir" M sémantique. ..................... Comme le SP, il est anoétique (cf. infra) M sémantique Va permettre de récupérer un apprentissage implicite, mais nécessite que le sujet soit conscient. ......... Ce système est dit noétique. Jusqu'ici, le tableau est relativement accepté par l'ensemble des auteurs. ... Mémoire primaire aussi appelée MCT ou MdT, elle peut être visuelle ou auditive. Le type d'encodage est explicite. Le système attentionnel est nécessaire. Ce système permet le maintien temporaire et la manipulation de l'information. S'il est endommagé, il est impossible au NP de traiter le patient. M épisodique ..... C'est un type de M dit autonoétique. Anoétique, noétique, auto-noétique Ces termes introduits par Tulving se basent sur la racine grecque νους, qui signifie esprit, entendement. noétique Ce terme se réfère à la conscience qu'a un individu du souvenir (qu'il évoque???). Auto-noétique Ce terme se réfère à la conscience qu'a le sujet d'avoir vécu un souvenir, ainsi qu'à la conscience qu'il a de le rappeler (conscience réflexive ????). La M épisodique des paradigmes verbaux est auto-noétique. Comment l'a-t-on mis en évidence ? On a fait des expériences de rappels de mots (listes), puis on a interrogé les sujets sur leurs souvenirs du moment, du type d'encodage. Ils parvenaient à restituer des informations sur cet encodage ; elles peuvent être de 2 types : Know : les sujets ne font qu'avoir un sentiment de familiarité avec le mot. Remember : ils se rappellent de détails accessoires, contextuels, à l'item à rappeler. Ces informations révèle le caractère auto-noétique de cette M. Finally, there are the 'kinds of consciousness'. Anoetic consciousness is the term Tulving applies to the kind of consciousness of procedural memory (1985). It means unknowing knowing' or 'unconscious consciousness', something of a contradiction in terms, yet not surprising in the context of memory theory, given that procedural memory seems so clearly 'other' than other proposed types of memory. If it is as real as it seems to be, then it may indeed be inflexible, inflexible to conforming to any given theoretical scheme, since it doesn't seem to bend. It's almost Taoist - 'doing does', 'knowing without knowing', etc. Simply noetic is the consciousness of semantic memory. It is an awareness of the internal and external worlds (Tulving, 1985). We know what our address is and likely what is the nearest major intersection. We can identify our emotions. We can consider the feeling of joy (despite its affectional tone) without necessarily associating it with an event, at least not consciously. Autonoetic describes the consciousness of episodic memory. It is identity in subjective time (Tulving, 1985). It is 'I', it is the psyche in psychology, the big consciousness of consciousness. Je pense donc je suis (Descartes, 1637, in Trager, 1992). Obviously 'psyche' is more complicated than 'anoetic consciousness' (which may be why the angelic fear to tread there), but congratulations to Tulving for even his obftuscajargontory implication of something of the kind. (Eric Pettifor, Department of Psychology, Simon Fraser University) Modèle Sériel, parallèle et indépendant (SPI) Sériel Les items sont encodés sériellement, réception et encodage se font de manière sérielle. Il est impossible d'encoder en même temps, par ex. un item en M primaire et en M épisodique. Parallèle Le stockage est parallèle : on peut stocker un même élément dans plusieurs systèmes. Indépendant La récupération se fait de manière indépendante, càd directement dans le système concerné. Il existe des cas cliniques qui contredisent ce système. On les verra p-ê plus tard. Examen NP de la MLT C'est probablement le centre de l'activité du NP, car la M est très présente, contamine, envahit tous les autres processus cognitifs ; et de plus elle est très fragile. Objectifs La NP peut avoir 3 objectifs : Spécification des processus mnésiques Il faut établir quels types de M sont préservé, perdus ou troublés. Cela va servir un double propos : établir cliniquement le profil du patient. Et aussi : 1. soit étudier les dissociations des types de M dans la méthode du cas unique. 2. soit obtenir une accumulation de données concernant la M, dans une recherche sur groupes. Ceci concerne par ex. une recherche sur les effets de l'alcool à moyen et long terme : un patient unique serait peu informatif. (à savoir qu'il faut une vingtaine d'années environ avant de voir les premiers effets sur la M.) Développement de programmes de rééducation Le cas échéant, sur la base des résultats de la spécification des déficits (...), on peut chercher à mettre en place des programmes de rééducation. Ceux-ci sont extrêmement longs et difficiles à mettre en œuvre. Il n'existe à vrai dire aucun programme réel de rééducation, mais par ex. des systèmes de rappel conscient au patient (comme les appareils à bips, pour amener le sujet à consulter un bloc, par ex.) Une conclusion claire, en tout cas, au vu des tentatives qui ont été faites (et des échecs), c'est que la M n'est pas un muscle et que les exercices de répétition ne sont pas efficaces pour améliorer la M. Evaluation des changements Par rapport à un type de médication (pour vérifier les effets secondaires par ex.), à un programme de réhabilitation, il peut être intéressant d'évaluer les changements. Le cas le plus fréquent est celui du suivi d'une maladie d'Alzheimer débutante, pour laquelle on observe les effets après les premiers mois de traitement. L'évaluation des pertes et préservations des capacités mnésiques spécifiques n'est pas suffisante, il faut en évaluer les causes et étendues. Quelques tests utilisés en NP Il existe de nombreux tests NP en fonction de ce que l'on veut vérifier. Dans l'utilisation de ces tests, il faut toujours veiller à faire preuve de souplesse, et surtout éviter de trop s'attacher à la rigidité des batteries de tests par ex, se fier un peu à son intuition. Dans les cas d'Alzheimer, par ex., il faut savoir que s'ils oublient quasiment tout, ils gardent en M implicite la coloration affective de ce qu'ils vivent. Il est donc maladroit de les faire passer un test trop nettement au-dessus de leurs capacité, ce qui peut les décourager, et mener à un refus lors des séances suivantes. Encodage et stockage Le test d'empan de M immédiate permet de tester MCT et MT. Le test d'encodage contrôlé de Grober & Buscke existe pour les modalités auditive et visuelle. Il est recommandé de faire passer les 2 modalités pour teste l'empan immédiat. Le test de Corsi permet lui de mesurer l'empan immédiat en modalité visuelle. Récupération Matériel verbal Rappel libre On peut travailler avec des listes de mots sans lien sémantique. C'est le plus difficile, et il faut donc veiller à ce qu'il soit bien adapté au capacités du patient. Des ex. en sont la liste de 15 mots de Ray (test d'apprentissage verbal auditif), ou la Lezak NPal assessment . Rappel de listes de mots ayant des liens sémantiques : le test d'apprentissage verbal de California (CVLT de Delis & al. 1987) On peut aussi travailler sur la M de récits : par ex.un sous-test de la batterie échelle clinique de M de Wechsler (WMS) ; ce sont des courts récits avec un petite charge émotionnelle pour en faciliter la M°. Il faut faire attention avec ce type de test, car la M des récits est plus sensible au stress et à l'anxiété que la M des mots ! Rappel indicé On trouve dans le test de California une partie concernant le RI. Voir aussi le test de Grober & Buscke (1986). Tests de reconnaissance des mots Warrington (1986) : un patient avec RL effondré réussissait encore à des tests de RI ou de reconnaissance. Matériel non-verbal Rappel libre La reproduction visuelle de l'échelle clinique de M (formes géométriques). Le test de la figure complexe de Rey - Osterrieth (qui inclut copie et rappel). "Assessment of selective deficit of M", article de Manning qui présente le cas du femme atteinte de MA. ?? Reconnaissance Recognition M test for faces (1984) Topographical recognition M test de Warrington (1996). Rôle du NP En terme de contribution ; ce qu'il peut éclaircir chez un patient donné. Type de déficit du patient Il doit déterminer si le patient présente surtout un déficit au niveau de l'ecodage-stockage ou plutôt de la récupération. (On trouve beaucoup de bilans mentionnant juste : pb de M !). Une fois cette discrimination effectuée, on peut prévoir un diagnostic correct à 90 %, et notamment différencier une dépression d'une MA débutante. C'est la ligne directrice. Etiologie Le trouble est-il d'origine organique ou "psychologique" ? En fait, tout est considéré comme organique, le "psychologique" ne s'appliquant qu'à ce que nous ne connaissons pas encore suffisamment : émotion, anxiété... par opposition à Tr Cr, Tumeur C... Dans le cas d'une lésion a minima, accompagné de graves problèmes cognitifs, il faut faire la part de NP et d'affectivité, stress. Il faut aussi faire la distinction entre ce qui est psychologique non-conscient, et ce qui est psychologique conscient, càd la simulation. Le "psychologique non-conscient" : on assiste parfois à des cas d'oubli (par ex de M rétrograde) sans lésion (cela représente p-ê 5 % des cas en NP pour pb de M) : ce qu'on appelait amnésie hystérique est aujourd'hui appelé (en NP) A fonctionnelle. C'est sans doute le cas de figure le plus difficile, et il faut rediriger le patient vers un psychiatre. La simulation : pour savoir s'il s'agit d'un simulateur, un moyen simple consiste à tester sa M de reconnaissance avec uniquement des stimuli cibles et distracteurs : Un patient très amnésique n'obtiendra pas de score < à 25 ou 30 / 50, alors qu'un simulateur aura parfois des score de l'ordre de 0 à 5 ! (aux US, on trouve des écoles de simulation !) Séquelles développementales Un déficit mnésique évident avec préservation du QI signale un cas clair d'amnésie. Alors qu'un QI entre limite et déficient et un M correcte serait plutôt le signe d'un déficit de développement. Processus attentionnels Noter l'importance, la nécessité d'une attention préservée pour l'étude de la M (surtout la M explicite). Il faut faire la part des troubles attentionnels et des troubles vraiment mnésiques pour analyser les performances limitées à un test. Si le sujet présente un déficit d'attention, il faut trouver des tests qui ne nécessitent ??? pas trop l'attention. Contexte NPq Quand on examine la M, on ne peut pas conclure sur la base d'un seul déficit ou d'une préservation, il faut tenir compte du contexte, et notamment : QI verbal et non verbal, langage (score de dénomination capacités visuo-perceptuelles et visuo-spatiales, fonctions exécutives du lobe frontal) et attentionnelles, niveau estimé du QI prémorbide (en se basant p. ex. sur les années de scolarisation, les automatismes verbaux : complémentations de phrases...) Ce n'est qu'en prenant en compte ce contexte qu'on peut proposer une conclusion fiable, et sensée. On peut p. ex. penser au diagnostic différentiel de la MA et de la démence de Korsakoff, qui provoquent les mêmes troubles de M. trouble anomie apraxie acalculie déficit visuo-spatial déficit raisonnement examen langage gestes calcul mental capacités V-spatiales et V-perceptives résolution de pb effondrement QI WAIS-R III M. A. oui (qd mal. avancée) oui oui marqués D. K. non non non modérés marqués modérés (pr les pb qui ne saturent pas la M) lent rapide Pathologies de la M Syndromes amnésiques classiques Il y a trois volets différents à propos de la pathologie Noyau sémiologique commun Le terme classique est utilisé pour désigner un syndrome applicable à un grand nombre de patients. Cela correspond parfois à une classification plus ou moins arbitraire, mais néanmoins utile. Caractéristiques communes : Amnésie antérograde, modérée ou dense, A. rétrograde, variable, mais toujours présente. L'attention est toujours préservée. QI normal ; peut à la limite être abaissé, mais jamais effondré ; certains auteurs pensent même que celui-ci ne doit pas du tout varier pour appartenir à ce syndrome. MCT et MdT ??????? 3 types d'amnésies En plus des trois A. décrites, on compte une pseudo-amnésie, dite aussi A. frontale parce qu'elle est liée à des troubles frontaux ou de connexion avec les lobes frontaux. 1 ) Traits comportementaux Pseudo-amnésie Au test de Grober & Buschke (rappel libre) le sujet obtient de très faibles résultats (ex. : 5 / 48). Selon le paradigme du rappel indicé, ses résultats sont quasi-normaux (ex. : 37 / 48) ; ce dernier score correspond à l'indiçage des items non rappelés dans la première phase, le patient a donc rappelé au total 37 + 5 = 42 / 48 items, ce qui ne dénote pas à proprement parler d'un trouble massif de M, est à peu près normal. (alors que le score de 5 / 48 est à 3 déviations standard de la norme.) On parle dans ce cas de pseudo-amnésie. En répondant à l'indice, le patient démontre que les mots ont été stockés correctement. Le problème est dans le rappel, dans la récupération. Ce n'est donc pas la M qui est altérée, mais les stratégies de recherche qui sont déficientes. Or les stratégie sont initiées dans les lobes frontaux ; c'est dans les lobes frontaux que commence le processus de recherche en M. On retrouve aussi ce type de syndrome en cas de lésions souscortico-frontales, notamment dans la Mal. de Parkinson. Dans celle-ci, ce sont les boucles striato-frontales (DA) qui sont lésées. Cette pseudo-amnésie apparaît aussi chez certains patients dépressifs. A ) Amnésie hippocampique A antérograde (AA) massive : le sujet est incapable d'apprendre. Il y a oubli à mesure, càd que le patient n'est pas capable de retenir l'info + de 2 ou 3 s après qu'elle est donnée. A rétrograde (AR) peu étendue, avec de grandes variations entre patients : l'AR peut s'étendre de 2 ans à une dizaine d'années avant l'accident. pas de confabulation : ceci aide dans le diagnostic et la prise en charge. M sémantique et procédurale épargnées. La M procédurale est très rarement atteinte (sauf par ex. dans des stades très avancés de démence). B ) A thalamique L'AA est moins sévère (que dans l'A hipp) : ceci est surtout lié à la possibilité de bénéfice de l'indiçage des patients A Th. La MdT est compromise de manière assez radicale : le sujet n'est pas capable de restituer 3 chiffres en sens inverse. confabulation et dyschronologie : les deux semblent logiquement liés ici. AR très dense pour l'autobiographie ; préservation de la M sémantique. Anosognosie dans la plupart des cas. traits frontaux : ils ont de faibles perfs aux tests "frontaux", et ils ont des comportements dits frontaux (désinhibition, manque de respect des règles sociales). C'est le thalamus qui est lesé, or celui-ci intervient dans les liaisons corticosouscorticales, notamment celles des lobes frontaux : il est donc compréhensible que ces patients présentent des troubles frontaux. C ) A frontale Elle fait suite à une lésion du cerveau antérieur de la base ????? Elle correspond à la somme d'un syndrome amnésique, de la confabulation et de syndrome frontal. ?????? Elle est souvent d'origine vasculaire. L'intelligence est bien sûr préservée. M R et A sont perdues. Il y a confabulation et dyschronologie. Syndrome frontal : altération cognitive de toutes les fonctions sous-tendues par les lobes frontaux. Les principales sont : o traitement de l'info "on-line", càd telle qu'elle rentre, de façon directe et sans interruption. Cette fonction est très importante car elle permet le suivi des actions, la cohérence. o la capacité d'abstraction (càd l'utilisation de concepts) : son absence est moins invalidante dans la mesure où elle ne gêne pas les comportements quotidiens, mais elle entrave cependant les comportements intellectuels. o le traitement du feed-back : c'est le fait de tenir compte des info reçue de l'ext pour adapter son comportement. o etc. Un mot clef des fonctions frontales est adaptation, ou flexibilité du comportement. Elle est très altérée en cas de lésion u cerveau antérieur de la base. L'aspect comportemental est une désinhibition, un comportement social inadapté. D ) Récapitulatif Amnésies Amnésie / Symptôme A antérograde Pseudo A. A §q A thalamique A frontale non ↓↓↓ perdue A rétrograde non + (2 à 10 ans) confabulation et dyschronologie M sémantique M procédurale Traits frontaux Σd frontal non non + (bénéfice de l'indiçage) +++ (surtout autobiographique) ↓↓ (pas 3 chiffres à rebours) oui non non légers non non non non non non oui non Zones lésées Cx frontal § Thalamus (intervient dans liaisons sscortico-frontales) MdT perdue ↓↓↓ oui non complet : ttt info "on-line", abstraction, ttt feed-back... Cerveau antérieur de la base définitions : confabulation : propos, discours ne correspondant pas à la réalité, dits sans intention de tromper ; vraisemblablement une conséquence de la confusion chronologique. Dischronologie : incapacité à se situer correctement dans le temps. Anosgnosie : (noso : soi, gnosie : connaissance) : méconnaissance, absence de reconnaissance du fait d'être malade, de son état déficitaire. 2 ) Structures cérébrales Lobes Temporaux Médians : ces structures interconnectées sont fondamentales pour la M. Ce sont autant les structures que les fonctions qui sont nécessaires au bon fonctionnement de la M. Ils sont composés principalement de l'hippocampe, des Cx péri- et entorhinaux, parahippocampique, ainsi que des connexions entre elles et avec d'autres zones cérébrales. Circuit de Papez (J. P., 1937) : Hippocampe -> Fornix --> Corps Mamillaires --> Noyau Ant. du Thalamus --> gyrus cingulaire --> Cx Entorhinal (--> Hipp.) Système limbique : parfois confondu avec le circuit de Papez. Qqes aires en + : gyrus parahippocampique, amygdale, bulbe olfactif, Noyau Thalamique Médian... ( cf. cours DII Galani). Ce système a d'abord été décrit comme sous-tendant l'émotion, ce qui reste valide. A cela s'ajoute son importance dans la consolidation de trace mnésique. Ceci ne doit pas trop étonner dans la mesure où une grande partie de consolidations mnésiques s'accompagne d'une émotion (valence émotionnelles, valeurs du système neuro-végétatif). A noter qu'il y a avantage adaptatif à mémoriser vite les faits à forte valeur émotionnelle. Gyrus parahippocampique ????????? : il se compose de 3 zones, le gyrus denté, l'hippocampe (propper, ou corne d'Amon) et le subiculum. Corps Mamillaires : Ce sont les structures qui occupent la partie postérieure de l'hippothalamus. Ils sont endommagés dans tous les cas d'alcoolisme chronique : la perte de M qui survient à ce moment signe une amnésie diencéphalique. Ontde fortes liaisons avec le Th. A noter que contrairement à ce qu'on croyait auparavant, ce ne sont pas ces corps qui sont importants dans la M, mais leurs connexions avec le reste du cerveau, not. le tractus mamillo-thalamique. Noyau antérieur du thalamus : c'est un relais principal dans le système limbique, il est très important en M. (difficile à trouver sur coupe) Amygdale : Une autre structure majeure du système limbique, avec l'hippocampe. Elle joue un rôle central dans le traitement des émotions. Voisin, et connectée au cerveau ant. de la base. Quand l'§ est endommagé et pas l'amygdale : le patient ne rappelle plus que des souvenirs émotionnels. Quand le cerveau de la base seul est lésé, le sujet ne rappelle plus de souvenir du tout : il semble que ce soit la confabulation qui empêche la mise en place de souvenirs. ????????????????????????? Fornix : Voie de sortie ppale de la formation §. Cx cingulaire : c'est l'ensemble de connexions nerveuses qui encerclent le CC, partie supérieure du système limbique. (il est souvent activé en IRMf quand on étudie la M ???????? ) Cx périrhinal : c'est la partie latérale de ce qu'on appelle chez l'homme le Cx rhinal. Il a des connexions bilatérales avec le Cx entorhinal. Cx entorhinal : c'est la partie médiane du Cx rhinal. C'est la porte d'entrée de l'hippocampe. C'est à travers les connexions du Cx entorhinal que l'§ récupère des données de tous nos sens. Bases n/ anatomiques : Mémoire MCT ou MdT M prospective (= M de l'intention) M explicite (épisodique et sémantique) Bases n/ anatomiques LTM ; connexions Cx préfrontal Préfrontal G Hippocampe, zones corticales adjacentes et diencéphale médian (M prospective : le mot clef est anticipation. Caractérisée par des processus mnésique, elle se réfère à l'encodage et au stockage de l'intention. Elle est déterminée par une projection dans l'avenir, et par son but, qui est la réalisation d'une action, d'un comportement. (purposive goaldirected behaviour). Phineas Gage. Cette lésion peut être très isolée (autres systèmes de M, et autres processus intacts : attention, etc. ; la capacité de réaliser l'action est préservée). Les lésions sont dites "frontales", mais aucun déficit des fonctions exécutives du lobe frontal n'est détectée. C'est un déficit en situation de vie réelle... On peut se demander si elle utilise les mêmes structures que M épisodique (Tulving la définissait comme permettant de voyager dans le temps)). "The role of the rostral frontal cortex (area 10) in prospective memory: a lateral versus medial dissociation" : Paul W. Burgess, Sophie K. Scottand ,Christopher D. Frith Received 4 January 2002; revised 21 November 2002; accepted 9 December 2002. ; Available online 25 February 2003. Abstract Using the H215O PET method, we investigated whether previous findings of regional cerebral blood flow (rCBF) changes in the polar and superior rostral aspects of the frontal lobes (principally Brodmann's area (BA) 10) during prospective memory (PM) paradigms (i.e. those involving carrying out an intended action after a delay) can be attributed merely to the greater difficulty of such tasks over the baseline conditions typically employed. Three different tasks were administered under four conditions: baseline simple RT; attention-demanding ongoing task only; ongoing task plus a delayed intention (unpracticed); ongoing task plus delayed intention (practiced). Under prospective memory conditions, we found significant rCBF decreases in the superior medial aspects of the rostral prefrontal cortex (BA 10) relative to the baseline or ongoing task only conditions. However more lateral aspects of area 10 (plus the medio-dorsal thalamus) showed the opposite pattern, with rCBF increases in the prospective memory conditions relative to the other conditions. These patterns were broadly replicated over all three tasks. Since both the medial and lateral rostral regions showed: (a) instances where rCBF was lower during a more effortful condition (as estimated by increased RTs and error rates) than in a less effortful one; and (b) there was no correlation between rCBF and RT durations or number of errors in these regions, a simple task difficulty explanation of the rCBF changes in the rostral aspects of the frontal lobes during prospective memory tasks is rejected. Instead, the favoured explanation concentrates upon the particular processing demands made by these situations irrespective of the precise stimuli used or the exact nature of the intention. Moreover, the results suggest different roles for medial and lateral rostral prefrontal cortex, with the former involved in suppressing internally-generated thought, and the latter in maintaining it. Author Keywords: Executive function; Frontal lobes; Delayed intention; Frontal pole 3 ) Cas clinique J.S. est marié, 62 ans, droitier, etudes -> BEPC. Double plainte : troubles de M et dépression. Dossier médical : accident voie publique important 2 mois plus tôt, TC et Perte C > 20min. Fatigue chronique et forte irritabilité depuis l'accident. (--> somnifères, analgésiques puisssants). 20 ans plus tôt : alcoolisme. Mère morte de MA. Ecole : échec scolaire suivi, signalant difficultés d'apprentissage. Diminution de la qualité de son travail, licencié pour faute pro. Il poursuit son employeur pour licenciement abusif. Multiplicité de pistes ! Plan de travail : 1. faire passer les tests de base : QI, M selon ≠ts points de vue, autres f° (langage, capacités visuo-perceptives, visuo-frontales...) 2. établir son profil : par ex. : QI bas et M préservée ; on pourrait supposer un trouble développemental, alcoolisme?????? (noter qu'avant atteinte des CM, en cas d'alcoolisme, le tableau est assez ouvert.). Comme il poursuit son employeur, il faudrait tester si ce n'est pas de la simulation... 3. Mettre en relation les données avec le profil Selon le tableau de JS, on compte 8 étiologies possibles ! : alcoolisme, MA, TC, dépression, simulation, pb développemental, effets secondaires des médicaments, accident vasculaire. Les troubles mnésiques sont un des pb les plus fréquents en NP. La M participe à pratiquement tous les processus cognitifs. Cela en fait une fonction extrêmement vulnérable. 1 ) Syndrome alcoolique Le syndrome alcoolique ne s'installe en général qu'après une vingtaine d'années d'usage abusif quotidien d'alcool. Il peut dégénérer, si l'intoxication continue, en démence de Korsakoff. Les structures principalement affectées sont : le noyau dorso-médian du thalamus, les CM et, de façon diffuse, le Cx frontal. C'est une amnésie diencéphalique. Il y a encéphalopathie par carence en thiamine (B1) Rappel immédiat : + ou - préservé. Consolidation très altérée, --> AA. AR : + variable. M épisodique : troubles sévères. M sémantique (acquis culturels du passé) : - endommagée. M chronologique (situer les événements dans le temps) : disparue. Langage préservé. M implicite correcte. Que la M déclarative (dans le tableau de Squire = épisodique + sémantique) soit très perturbée et qu'en même temps le langage soit préservé peut expliquer en partie la tendance à la confabulation. L'examen doit avoir lieu 4 à 6 semaines après sevrage, pour que tous les effets de l'alcool aient disparus. On observe une récupération mnésique (même si elle peut être modeste) jusqu'à 5 ans après la désintoxication. 2 ) Démence sous-corticale Les structures affectées sont : le noyau gris, la matière blanche, et/ou des structures du diencéphale. Les cause : M de Parkinson (qui évolue rarement en démence), M Huntington, SIDA, paralysie supranucléaire progressive, sclérose en plaque... Rappel immédiat : + ou - préservé. Consolidation possible tests de reconnaissance possibles et rappel libre quasi impossible (il y a déconnexion souscortico-frontale : c'est donc sans doute un problème d'ordre frontal, de manque de stratégie de récupération). M rétrograde correcte, parfois endommagée. M épisodique : variable selon types de démence. M sémantique préservée dans les stades initiaux. 3 ) Traumatisme crânien On n'observe pas de profil type ; les csq peuvent être multiples. Les structures affectées sont : tronc cérébral, substance blanche, lobes frontaux et temporaux. On remarque aussi, grâce à de l'imagerie récente et très précise, des microlésions dans la matière blanche : ce sont des ruptures d'axones qui perturbent l'ensemble des traitements, et pour csq des états de fatigue et d'irritabilité. Noter que les atteintes aux lobes frontaux et au tronc cérébral correspondent au coup et contre-coup qui ont souvent lieu dans les accidents. Chaque patient présente des déficits propres qui sont le produit de la gravité et du site de la lésion, ainsi que de la durée du coma. En général, un PC < 20 min ne provoque pas de complication ; il y a renormalisation des performances en 3 à 12 mois après la lésion. Cette variabilité s'expliquerait plutôt en fonction de l'entourage et de la personnalité du patient. Une lésion du tronc cérébral et de la matière blanche donne un profil "sous-cortical", càd : bonne reconnaissance et rappel libre effondré. Face à l'anoxie (càd absence d'oxygénation ayant provoqué une mort neuronale), il faut noter la vulnérabilité accrue de la formation hippocampique. Approche cognitive de la mémoire I. Généralités 1) Qu'est-ce que la mémoire ? La mémoire nous semble une donnée immédiate de l'activité de l'esprit. Elle nous permet de retenir comment effectuer nos actes, les relations entre les propriétés des objets (par ex. l'odeur d'une fleur vue), les épisodes de notre vie. Elle est une condition de notre expérience subjective, de notre capacité de communication, de notre identité (persistance). Les souvenirs ne sont pas des objets stockés, à chercher. La mémoire n'est pas un système unitaire, mais (au moins) un ensemble complexe de systèmes de mémoires (ex. : Mémoire iconique, mémoire de travail (MT), mémoire à long terme (MLT), caractérisés notamment par des durées de rétention différentes.). Les systèmes sont séparés mais interactifs. Il ont des fonctions communes : acquisition rétention et utilisation des connaissances. (Comment caractériser ces différents systèmes ?) 2) Rappels historiques L'étude de la mémoire est d'apparition récente à l'université, mais correspond à un problème ancien. on peut faire remonter le début de l'étude scientifique de la mémoire à EBBINGHAUS, en 1885. Il a réalisé les premières études empiriques de la mémoire, par une méthodologie expérimentale encore utilisée de nos jours, la méthode d'économie au réapprentissage. Il travaillait exclusivement sur lui-même, avec des trigrammes dénués de sens, dans des conditions contrôlées. A cette époque fleurissaient de nombreux manuels de mnémotechnique. En 1920 WATSON, considérant la notion de mémoire comme trop mentaliste, a postulé qu'elle se confondait avec celle d'apprentissage. Il y eut peu d'avancée dans les recherches jusque vers les années 60 : avec l'avènement des sciences cognitives, vint un regain d'intérêt pour la mémoire, illustré notamment par les débats sur MCT et MLT. Au milieu des années 70, fut acceptée l'idée de l'existence de différents systèmes de mémoire (épisodique, sémantique, TULVING). Les données expérimentales recueillies chez des sujets sains et cérébro-lésés sont compatibles avec l'idée d'une division en systèmes, aux fonctions mnésiques différentes. Différence entre tests implicites et explicites : identification perceptive des mots (présentés brièvement), complémentation Pas de référence directe à un épisode d'apprentissage. On infère l'existence d'une mémoire à partir des résultats. ex. : rapidité d'identification des mots présentés. Rappel libre, indicé... Reconnaissance. Recherche consciente, intentionnelle d'une information préalablement encodée. Les 15 dernières années le nombre de système de mémoire a beaucoup augmenté, grâce aux données expérimentales de psy cognitive, de NP, de neuro-biologie, au point que l'ernjeu est aujourd'hui surtout celui de la conceptualisation théorique. 3 ) Qu'est-ce qu'un système de mémoire ? a ) ce que ce n'est pas Ce n'est pas une forme (ou type) de mémoire. Les M verbale ou olfactive, procédurale ou sémantique, épisodique ou autobiographique, flash ou prospective, celle des visages ou celle des couleurs, etc., font tous référence à des types de mémoire : la définition est très peu contraignante. Ces distinctions servent à décrire et organiser les données accumulées, mais n'impliquent pas de localisation cérébrale. Ce n'est pas un processus, qui est un ensemble d'opérations sur les informations, effectuées dans le but de réaliser une performance mnésique. Autorépétition, encodage, stockage, récupération, activation (oubli)... Ce n'est pas une tâche, qui se réfère à l'outil, au test, à l'exercice qui permet d'étudier une performance mnésique (une forme de mémoire par exemple). Rappel indicé, reconnaissance, technique d'amorçage, poursuite de cible... Attention, bien qu'il y ait parfois un isomorphisme tâche-système, ce lien n'est pas nécessaire. Et une performance à une tâche reflétera généralement les sorties de plusieurs systèmes. Ce n'est pas une expression de la M, qui concerne l'intentionnalité (ou la conscience) du processus, et qu'on contrôle par le type de tâche. La M explicite implique que la consigne mentionne la mémorisation par le sujet, alors que la M implicite implique une mémorisation dont le sujet n'a pas conscience. Ces deux types d'expressions sont aussi des types de M b ) Système de mémoire TULVING, en 1972 a fait la première référence à un système de mémoire. Il le définit en termes de mécanismes cérébraux, types d'informations, et règles opératoires. SHERRY et SCHACTER, ont eux définis le système de mémoire comme interaction entre mécanismes d'acquisition, de rétention, et de récupération, caractérisés par certaines règles opératoires (fonctionnelles) fondamentalement différentes et spécifiques, et correspondant à des structures cérébrales. La référence à un type particulier d'information n'est pour eux pas nécessaire. Schacter et Tulving (MS, 1994, p. 37 et s.) postulent l'existence de 5 systèmes de M différents : 1) Le système de M procédurale (ou non-déclarative) Système de performance, de savoir-faire, impliqué dans les apprentissages d'un grand nombre d'habiletés, et d'algorithmes comportementaux et cognitifs (par ex. conduire, écrire...), essentiellement moteurs. Opère généralement à un niveau automatique (non contrôlé consciemment), contrairement aux autres systèmes. 2) MT ou MCT. Système différent des autres parce qu'il n'offre qu'un stockage temporaire (pendant un temps court)de l'information. Elle est impliquée dans les phénomènes de mémorisation à long terme, donc dans les autres systèmes. BADDELEY a introduit la notion de MT, qu'il dit composée de 3 sous-systèmes : a. un administrateur central, b. deux systèmes annexes (esclaves) : une boucle phonologique, c. un calepin visuo-spatial. 3) Le système de représentation perceptive. C'est le système le moins connu et le moins étudié. Il joue un rôle important dans l'identification des mots et des objets, en opérant à un niveau pré-sémantique. On classe souvent les opérations de ce système dans les expressions implicites de la mémoire. (sous-systèmes de traitement de la forme auditive des mots, de la forme visuelle des mots, de description structurale, et probablement d'identification des visages...) 4) La M sémantique va rendre possible l'acquisition et la rétention d'informations factuelles sur le monde (connaissances et croyances, qu'elles soient concrètes ou abstraites, générales ou spécifiques). A peu près opposable à la M procédurale (savoirfaire / savoir). Toutes les connaissances et croyances (générales ou spécifiques, abstraites ou concrètes...) dépendent de ce système de M. 5) La M épisodique nous permet de nous souvenir de notre passé personnel, en temps subjectif. Ce qu'on stocke en ME recouvre des informations multidimensionnelles., associant informations temporelles, contextuelles, spatiales... 2, 3, 4, 5 ont à voir avec la cognition, et leur produits finau peuvent être examinés en conscience et ne sont pas nécessairement convertis en comportement observable (contrairement à 1. 3, 4, 5 sont de plus longue durée. Souvent, pour M épisodique et sémantique, on parle de M déclarative (ce qui est un type et non un système de M !) II ) La mémoire sensorielle Pour appréhender la M, décrire la façon dont vont être stockés les stimulations, on étudie souvent la mémoire en fonction des modalités sensorielles des entrées. 1 ) La mémoire visuelle a ) La mémoire iconique Les premières études ont porté sur la quantité d'informations pour une seule fixation du regard, à l'aide d'un tachistoscope. En 1960, SPERLING a présenté à ses sujets des matrices (ou patterns) de 3 lignes de 4 lettres. Le premier groupe avait pour consigne d'effectuer un report complet, le second un report partiel, de l'une des lignes seulement ; une hauteur de signal était affectée à chaque ligne et sonnait de suite après la présentation. Les sujets du groupe 1 reportaient 4 à 5 lettres (soit 33 à 40%). Les sujets du groupe 2 reportaient en moyenne 3 lettres (soit 75 %). On explique ces résultats par l'existence d'une trace visuelle fugace, d'une durée inférieure à celle que nécessite le rappel. Il serait possible de focaliser son attention à un "endroit" de cette trace. NEISSER a dénommé M iconique cette M visuelle transitoire, qui est la toute première étape de la mémoire sensorielle. Pour connaître la durée de la M iconique, on a utilisé comme VI la durée de l'intervalle précédant le signal, et on l'a estimée à 250 ms. b ) La M visuelle à CT Elle est d'une durée de quelques secondes, à quelques minutes. POSNER, en 1969, a présenté à ses sujets des couples de 2 lettres, en faisant varier la lettre (A ou B), la typographie (majuscule ou minuscule), et l'intervalle qui séparait la présentation des 2 lettres (0, 1, ou 2 secondes). Ils avaient pour consigne de décider le plus rapidement possible si les deux lettres étaient ou non les mêmes. Pour une présentation simultanée, la réponse est plus rapide si les 2 lettres sont identiques et de même typo Avec l'augmentation de l'intervalle, les temps de réponse se rapprochent. Cela signifie que l'avantage induit par la similitude physique diminue avec le temps. On explique cela par le fait que la première lettre est, rapidement, interprétée et encodée verbalement. c ) La M visuelle à LT NICKERSON, en 1965 a présenté à ses sujets 600 images (représentant scènes, événements...), et en a mesuré la rétention après des délais de 1 jour à 1 an, par une tâche de reconnaissance. Le lendemain, il mesura 92 % de réponse correctes, et 62 % un an après. Cela démontre l'existence d'un stockage à LT d'informations visuelles. 2 ) La M auditive La mémoire échoïque est la trace auditive, de durée très courte, qui correspond à la mémoire iconique. Le phénomène dit de la "répétition inutile" met en évidence l'existence d'une M auditive à CT (qqs secondes). Il existe aussi un stockage à LT d'informations auditives. Au début, le processus fait partie intégrante de la perception, c'est une prolongation du stimulus, stocké à CT avant de pouvoir intégrer le répertoire à LT. III ) M visuelle et imagerie mentale Il faut distinguer M visuelle et imagerie mentale, qui correspondent à des processus probablement différents. Il existe même sans doute des différences à l'intérieur de chacun de ces deux processus, et il faut peut-être distinguer différents types de M visuelle et différents types d'imagerie mentale. 1 ) Genèse des images mentales Les théories explicatives de la génération des images mentales implique des processus complexes ; on ne peut pas parler d'une simple réactivation de représentation formatée que l'on possèderait en MLT. Il est au contraire suggéré que : 1) il y a d'abord sélection d'un pattern global (stocké en MLT), pour déterminer le cadre général de l'image. 2) Sont ensuite intégrées de façon séquentielle des unités perceptives de plus petit niveau, elles aussi stockées en MLT. Au fur et à mesure augmente le nombre de détails et s'accroissent la netteté et la précision. Un squelette global, en général bien ancré puisque utilisable pour diverses images mentales s'enrichit progressivement de détails le rapprochant d'une expérience visuelle. 2 ) Trace visuelle et image mentale Il faut noter le rôle critique des propriétés de la MLT dans l'imagerie mentale, alors que pour la MCT, il s'agit de traces visuo-spatiales issues de la MCT. Ceci n'exclut pas qu'il puisse y avoir stockage de propriétés sensorielles en MLT (ex de la madeleine de Proust). Ainsi la simple ré-exposition d'un stimulus visuel peut éveiller une sensation. On connaît aussi l'importance du contexte dans les performances récupération. Dans la plupart des cas, la M visuelle s'éteint progressivement ; il y a perte des informations sensorielles spécifiques. Ne perdurent que les informations génériques de base, le canevas. Il faut bien distinguer M visuelle, qui provient d'une information visuelle récente (traces), et image mentale, qui est générée sur la base d'informations comprises en MLT. L'image mentale est généralement plus abstraite que la trace visuelle (qui est directement dépendantes des attributs visuels qui viennent d'être présentés. Certains auteurs ont de plus démontré que les traces visuelles pouvaient être sujettes à des perceptions illusoires et à des renversements (ex. de la rotation mentales), contrairement aux images mentales. IV ) M et attention Se basant sur le fait mémoriser semblait nécessiter de l'attention, des auteurs ont voulu rapprocher M et attention, comme ayant les mêmes fonctions. Pourtant, dès 1890, James évoque la situation d'une personne concentrée sur un travail, au moment d'une sonnerie d'horloge. En ayant prêté attention qu'aux derniers coups, il est pourtant capable de les recompter tous a posteriori. Ceci lui servit à illustrer que l'attention consciente n'est pas nécessaire pour encoder un événement en M. Cependant, qu'il n'y ait pas d'attention consciente ne signifie pas qu'il n'y ait pas d'attention du tout ! Il reste à déterminer les relations qu'entretiennent ces deux fonctions. 1 ) Emergence des concepts d'attention et de M dans la psychologie moderne Le behaviourisme fut un frein à toute recherche sur les activités mentales ; M et attention étant considérés comme des concepts trop mentalistes, uniquement étudiables par introspection. La Gestalt ne fournit pas de travail spécifique sur l'attention, mais au moins n'en a-t-elle pas nié l'existence. KOFKA, en 1947 a défini l'attention comme une attitude globale non spécifique, non dirigée vers un objet en particulier ; et il considérait que d'autres attitudes plus spécifiques étaient cependant nécessaire pour la détection d'objets particuliers (par ex. l'expectation). Il a insisté sur la forte détermination qu'exerce notre mémoire sur noter champ comportemental (ex. de la dactylo, qui ne peut exercer que grâce à ses habiletés, stockées en M procédurale, et ex. d'un sujet qui parle à P parce qu'il l'a rencontré hier, et non à J, qu'il n'a jamais rencontré --> réf à la M épisodique). On voit qu'il y eut donc aussi assez peu d'avancée sous le paradigme gestaltiste. Il fallut attendre les théories de traitement de l'info, et l'essor de la psy cognitive pour voir apparaître les premières études des fonctions mentales supérieures. 2 ) Les théories attentionnelles a ) Donald BRAODBENT En 1958, il propose l'existence d'un filtre à l'entrée du système cognitif, qui ne permettrait de sélectionner les informations que sur la base de leurs propriétés physiques. Celui-ci permettrait d'autoriser à certaines informations (cibles), et d'interdire à d'autres (distracteurs) d'accéder au système central de traitement, dont la capacité est limitée. Ecoute dichotique : On demande aux sujets de ne faire attention qu'à un des 2 messages qui leurs sont présentés dans un casque audio, et par ex. de le répéter. Cette tâche est facile quand les deux messages sont discriminables facilement sur la base de leurs caractéristiques physiques (ex.voix d'homme / voix de femme) ; et la difficulté augmente (i.e. les performances baissent) quand les différences physiques diminuent. Pour Broadbent, le sens du message n'est pas pris en compte : c'est donc un processus très précoce dans le traitement de l'information. Le schéma de Broadbent est très linéaire (séquentiel). b ) Anne TREISMAN Treisman va tempérer la position de Broadbent , car celle-ci ne rend pas compte de certains phénomènes, comme celui de la redirection de l'attention quand on prononce votre nom, alors même que vous êtes concentré à la lecture d'un livre. L'attention a bien été mobilisée, mais sur la base de caractéristiques sémantiques, et non physiques. Dans une expérience, elle a proposé une tâche de filatured'un message se déplaçant entre la gauche et la droite d'un casque. Elle a remarqué que les caractéristiques physiques aident systématiquement à distinguer les 2 messages. Cependant, quand les caractéristiques des 2 messages sont similaires, le sujet va s'appuyer sur les sens de ces messages : plus leur sens est proche, plus il aura de difficulté à les discriminer. Treisman va donc proposer que l'information provenant du registre sensoriel passe par un filtre qui ne va pas rejeter l'info, mais l'atténuer. Une information atténuée est donc encore capable d'activer en MLT un certain nombre d'items. En fonction des attentes du sujet, le seuil de détection d'une information peut être plus ou moins bas : en fonction de ce seuil, l'attention sera plus ou moins susceptible de se porter sur lui. Ainsi, si par ex. une consigne stipule de détecter les points rouges sur un écran, le seuil de détection devrait être plus bas pour les points rouges que pour les autres (devraient donc éveiller plus facilement l'attention, et par là accéder au système central de traitement). Le modèle de Treisman diffère de celui de Broadbent par la fonction du filtre, qui chez B sélectionne/élimine les infos alors que chez T., il atténue les infos "non-pertinentes". c ) DEUTSCH & DEUTSCH En 1968, ils ont supposé que toute l'information entrante était traitée, et que l'attention n'intervenait que très tardivement, au niveau de la sélection de la réponse (modèle dit de "sélection tardive") ! Ce modèle va être vite abandonné. Les modèles linéaires ne permettent pas d'expliquer de façon acceptable l'ensemble des résultats. (????? de plus, en fonction de la façon de tester ces modèles, les durées de stockage (en M sensorielle et MCT) diffèrent. Ainsi, pour un même matériel verbal, selon que la forme du processus mnésique soit phonétique ou sémantique, l'information accédera au registre sensoriel ou au registre à court terme. Face à la profusion de modèles (et de boîtes), le travail de modélisation est peu à peu délaissé pour l'étude des processus. d ) Modèle "croix de Malte" de Broadbent C'est un modèle non-linéaire qui organise 4 registres autour d'une unité centrale, sans ordre particulier : le registre sensoriel, le registre à CT, le registre à LT, la sortie motrice. Si ce modèle permet de mieux prendre en compte la complexité et le parrallélisme des traitements, il a cependant l'inconvénient de perdre de la clarté au sujet de l'attention, et du filtrage. Certains modèles envisagent la MCT comme faisant partie de la MLT. 3 ) Le modèle de Cowan cadre historique : Cowan suggère que l'attention focalisée ne comprend qu'une partie des éléments activés en M. Cela signifie que le nombre total d'items pouvant être retenus en MCT est supérieur au nombre d'items faisant l'objet de l'attention focalisée, et il correspond à la somme des items activés hors conscience et de ceux activés dans le champ de la conscience. Cette vision s'oppose à l'ancien paradigme selon lequel seuls étaient activés les items faisant l'objet d'une attention focalisée ou avec un seuil d'activation très bas. Dans le modèle de Cowan, chaque item va activer sa représentation en M à un certain degré, et il n'entrera dans le champ de la conscience que s'il dépasse une limite, un seuil de conscience. Cowan, en 1988 La mémoire sensorielle dure quelques dixièmes de seconde. La dure entre quelques s. et 20 à 30 s. La M auditive est séparée en 2 phases : 1) une première phase très brève (la M échoïque) 2) une phase plus longue (jusqu'à 30 s.). Ces 2 phases correspondent à 2 systèmes distincts. De même, pour chaque modalité sensorielle, on distingue 1) une première phase, de persistance, 2) et une seconde phase de quelques secondes, dans laquelle il peut y avoir reconstitution - active - du stimulus. Cowan remet en question la distinction entre cette 2e phase et la MCT. Selon lui, la première phase d'encodage perceptif est pré-attentionnelle, et sert à encoder les caractéristiques physiques élémentaires. Dans la phase 2 est impliquée l'attention. Tout stimulus "nouveau" ( à déf. ???????), ainsi que tout stimulus pertinent provoque une réaction d'orientation. Pour lui, l'attention peut prendre 2 formes : volontaire : en fonction d'un objectif propre, involontaire : en fonction du caractère de nouveauté et de la pertinence du stimulus. Modèle de Cowan : L'information pénètre dans registre sensoriel. Puis elle est traitée par la , que C considère comme un sous-registre de la MLT. A l'intérieur de la MCT, certains items sont sélectionnés et font l'objet d'un focus attentionnel. C'est l'exécutif central (système indépendant ??) qui explique la réorientation de l'attention. V ) M et conscience 1 ) Introduction à la notion de conscience La conscience est en psychologie l'objet d'une problématique récente, qui date d'une dizaine d'année. Auparavant, elle n'était pas considéré comme un objet étudiable scientifiquement, et son étude était donc dévolue à la philosophie. La première difficulté vient de sa définition. On peut se référer à la capacité qu'a l'individu qui vit un phénomène conscient de le restituer verbalement, de l'expliciter. Mais on se heurte ici au problème de la conscience animale. BAARS, (1997) a étudié les rapports entre conscience et attention. Il remarque qu'on opère traditionnellement les distinctions : 1 / 2 regarder / voir, écouter / entendre, toucher / sentir, les premiers termes évoquant l'accès à une expérience perceptive consciente, les seconds renvoyant à l'expérience elle-même, à ce qui en "résulte". "On utilise les premiers pour devenir conscient des seconds." Baars établit donc une distinction entre 1) le fait de sélectionner une expérience perceptive, 2) être conscient de l'événement sélectionné. La sélection (1) implique l'attention, qui renvoie à une activité, qui est contrôlable. Alors que la conscience est plus considérée comme un réceptacle, passive. Intuitivement, on pourrait employer une métaphore et dire que l'attention correspond à la sélection d'un programme TV et la conscience à ce qui apparaît à l'écran. Biologiquement, la conscience est un processus actif, qui fait intervenir un grand nombre de structures cérébrales. Le distinguo entre attention et conscience implique des mécanismes qui vont contrôler l'accès à ce qui va, ou non devenir conscient. Ex. du mouvement des yeux. Un système dans le cerveau humain est nécessaire pour assurer la fixation d'une scène, car celle-ci se construit par séries de fixations petites et locales (fovéations). Chacune de ces fixations doit être dirigée très précisément sur sa cible. Pour qu'une scène devienne consciente, le cortex doit intégrer toutes ces parties en un tout uni et stable. C'est le résultat, cet ensemble uni et stable, qui constitue l'expérience visuelle consciente, non l'ensemble des mécanisme qui le précèdent. Pour Baars, l'attention est l'ensemble des opérations qui sélectionnent et maintiennent un événement conscient. Elle intervient dans toutes les opérations sensorielles, dans la M, dans les pensées, etc.. On peut donc faire une distinction opérationnelle entre attention et mémoire. L'attention inclut des instructions d'engagement et de désengagement d'une cible, un effort de contrôle entre différentes informations qui peuvent être compétitives. La meilleure mesure (VD) que l'on ait actuellement de la conscience, c'est la description verbale des expériences vécues : le "rapport expérientiel". On peut imaginer l'objectif de fabriquer un organisme capable de survivre dans un monde ordonné mais peu prévisible, et se demander les capacités dont il faudrait le doter. Il lui faudrait des capacités (canaux) sensorielles pour lui permettre de s'informer, de percevoir le monde qui l'environne. Comme beaucoup d'objets nécessitent la participation de plusieurs canaux, il faudrait le doter d'un système capable de relier ces informations (qui sont qualitativement différentes d'une simple représentation morcelée). Ce processus réalisant le lien entre différentes modalités sensorielles est appelé binding (reliure, fixation, unification...). Il est aussi censé pouvoir interpréter le caractère potentiellement dangereux ou assuré d'une situation, pour prendre p.ex. sa décision de rester ou de fuir. Pour cela la représentation (et donc le lien) doit persister suffisamment longtemps pour mobiliser les ressources de traitement de ces informations, mettre en place une action (autres fonctions cognitives ou comportement) pour réagir de façon adéquate. Pour BADDELEY, c'est la MdT qui permettre de faire durer la représentation suffisamment longtemps pour mettre en place d'autres processus cognitifs. Mais l'organisme doit (????) pouvoir accéder au contenu (?????) expérientiel de ce que l'on est en train de vivre. 2 ) L'anesthésie comme outil d'investigation de la conscience Il existe des drogues qui ont pour effet d'abolir partiellement ou totalement la conscience, même à très faibles doses (not. processus attentionnels et décisionnels). On s'en sert pour étudier le fonctionnement cognitif en 'absence' de conscience (not. lors d'opérations chirurgicales). On a postulé l'existence d'une M implicite sous anesthésie générale. JELICIC & co. (1992) a fait une étude avec des patients sous anesthésie. Il leur a présenté un enregistrement comprenant : a) des noms propres inventés, b) des réponses à des questions du Trivial Pursuit. Après dissipation des effets de l'anesthésie, on leur a fait passer des tests. On a remarqué que les informations étaient assez bien encodées, et que notamment : a) ils "reconnaissaient" de manière erronée des noms qu'on leur présentait, comme étant ceux de personnes qu'ils connaissaient. b) ils répondaient plus facilement. Ces résultats n'ont cependant jamais été reproduit et sont donc à manier avec prudence. Les résultats sont en général très hétérogènes, pour différentes raisons, et notamment parce qu'il est difficile de doser la profondeur de l'anesthésie : chez un même sujet, les effets d'une drogue fluctuent dans le temps ; il y a des différences inter-individuelles dans la réaction à une même drogue. En 1994, ABDRADE & coll. ont administré à des volontaires sains différentes doses d'un anesthésique. On leur présentait ensuite des listes de mots, avec pour consigne de lever la main dès qu'un mot était présenté pour la 2e fois. Les mots étaient séparés par 16 mots au maximum. Cette tâche implique qu'une grande quantité d'information soit mémorisée (supérieure à l'empan de la MCT). Résultats : plus la dose était importante, plus moins les performance étaient bonnes. Quand les effets de l'anesthésie s'estompaient, les performances s'amélioraient. Pour Baddeley, notre MdT est dépendante de notre degré de conscience. Si on leur proposait le test de reconnaissance au réveil, les performances étaient proches du hasard. On en déduit qu'un certain degré de conscience (sous anesthésie) est insuffisant pour former des traces mnésiques explicites. VI ) La M imaginaire Imagination, suggestion, etc. influencent notre rappel de souvenirs. Charcot avait suggéré sous hypnose à une patiente qu'elle avait été attaquée blessée à la hanche, en lui décrivant cela de façon très détaillée. On a ici affaire à un cas d'hétérosuggestion. Au réveil, elle racontait cette histoire avec beaucoup de détails et déclarait souffrir de la hanche. Elle était totalement inconsciente de la source du souvenir. Un autre patient présentait une paralysie "hystéro-traumatique", et déclarait avoir été écrasé par un chariot et ressentir des douleurs à la jambe, avec un luxe de détails. Or l'accident ne s'était jamais produit ; il s'agissait d'auto-suggestion. On voit qu'il est possible de se constituer des souvenirs imaginaires. Hétéro- et autosuggestion peuvent intervenir dans la construction de souvenirs imaginaires. 1 ) Le pouvoir de l'imagination humaine LOFFTUS (1996) a fait une expérience pour étudier les conséquences de l'imagination de pseudo-événements. Il a d'abord demandé à ses sujets si des faits, en rapport avec la vie quotidienne, s'étaient ou non produits dans leur enfance. Il leur demandait de répondre sur une échelle allant de 1 (sûr que non) à 8 (sûr que oui). P. ex. : "avez-vous un jour brisé une vitre en passant la main à travers ?" Deux semaines plus tard, il a suggéré aux sujets des scènes précises en rapport avec ces pseudo-événements ; il leur a demandé d'imaginer ces scènes, en les faisant participer. "Imaginez-vous, après l'école, jouant ; vous entendez des bruits bizarres, vous courrez, vous tombez..." Il leur demandait, au cours de cette description, par exemple : "sur quoi avez-vous trébuché ?", continue la suggestion : Votre main traverse la fenêtre, vous vous mettez à saigner. Puis : "qu'avez vous ressenti ?" Qu'avez-vous fait après ?"... Après cette séance de suggestion, il leur refait passer le même questionnaire qu'au départ. Il observe, comme il le prévoyait une modification positive du degré de certitude associé à l'occurrence de ces événements. Une description pseudo-événementielle suffit donc à augmenter la conviction de réalité de ce psedo-événement. L'explication qui suppose que détailler les faits aiderait les sujets à se rappeler de la réalité effective de cet événement, est peu probable : en effet, la note devrait au deuxième test atteindre 8 ; or on reste en général en deçà de 6. Loftus a don fait appel à la notion d'"inflation imaginative" : L'acte d'imaginer une scène la rend plus familière. Lors de la deuxième évaluation, cette familiarité induite est (implicitement) reliée à l'enfance plutôt qu'à l'acte d'imagination. a ) Qui est sujet à l'inflation imaginative ? Il existe un test pour mesurer la propension d'un individu aux expériences dissociatives. Cette échelle se compose de 28 items correspondant à une série d'événements ; le sujet doit évaluer le nombre de fois que l'événement lui est arrivé. Ex d'items : amnésies, dissociations : avoir été accusé de mensonge sans avoir le sentiment d'avoir menti... Déconcentration, absorption : rater un passage en écoutant parler des gens... Dépersonnalisation, déréalisation : avoir ressenti que d'autres personnes ou objets n'étaient pas réels... HYMAN & Co ont remarqué que les personnes qui produisaient le plus de faux souvenirs d'événements liés à leur enfance étaient ceux qui avaient les plus grands scores à cette échelle. Un item était particulièrement pertinent : ne pas savoir si les choses avient été réellement faites ou seulement rêvées. Habituellement, les scores à cette échelle varient de 4 à 8 (l'échelle va de 1 à 100) chez les sujets normaux, et augmente dans certaines pathologies (11 à 21 chez les schizophrènes, 41 à 57 en cas de dédoublement de personnalité...). b ) Imaginer soi-même ou quelqu'un d'autre Le fait d'imaginer une scène dans laquelle on est personnellement impliqué permet un meilleur souvenir que si la scène implique quelqu'un d'autre. A partir de cette constatation, on peut supposer que la confusion réalité-imagination est plus importante quand la scène concerne le sujet ; aussi parce que notre autobiographie est plus riche qu'une autre biographie (donc plus sujette aux erreurs ????) Loftus a effectivement observé une plus importante inflation imaginative quand l'imagination mettait le sujet propre en scène. Durée du phénomène d'inflation : Loftus a repris son expérience en faisant varier l'intervalle de temps séparant la séance d'exercice imaginatif et la deuxième évaluation. L'intervalle qui favorise le plus le déplacement de certitude est une semaine. c ) Impact de l'hétéro-suggestion On a eu recours à l'entourage de sujets : des proches étaient chargés de raconter au sujet des événements non-réels censés avoir eu lieu durant leur enfance, par ex. qu'ils se sont un jour perdu dans un supermarché... L'objectif était d'observer la réélaboration qu'ils en feraient ensuite. 1/4 des sujets créent eux-même des scènes d'une grande précision à propos de ces pseudoévénements. On note donc un grand poids de l'hétéro-suggestion ! Il existe une importante littérature à ce sujet, en rapport avec les témoignages. d ) M imaginaire d'actions récentes L'imagination peut amener des sujets à croire qu'ils ont fait quelque chose dans un passé récent alors que c'est faux. GOFF & co (1996) Dans une première phase, ils ont demandé à leurs sujets d'écouter l'énonciation d'une liste d'action simples. Pour chaque action, ils devaient soit la réaliser, soit l'imaginer, soit ne rien faire. Dans une deuxième session, quelques heures plus tard, ils devaient imaginer une série d'actions simples. Quelques heures plus tard, dans la session test, on leur demandait s'il avaient ou non réalisé les actions (de la première liste). Pour un nombre significatif d'actions imaginées, les sujets mémorisent qu'ils les ont réalisées. De plus, il y a une corrélation entre le nombre de fois que l'action a été réalisée et la proportion de faux-souvenirs. Dans une autre expérience, on a demandé aux sujets de tenir un journal très détaillé pendant 5 mois. On leur a ensuite suggéré des vrais événements et des distracteurs, soit entièrement faux, soit partiellement. 1/5e des événements faux sont "reconnus" comme vrais 1/2 des événements modifiés sont "reconnus" comme vrais. En conclusion, on peut remarquer qu'il existe une "cloison" très fine entre mémoire et imagination. On ne peut pas parler de conscience sans parler de ces deux notions de conscience et imagination. 2 ) Rôle des processus associatifs dans la formation des faux souvenirs Associationnisme : les phénomènes, processus mentaux peuvent s'expliquer par des liens hypothétiques (associations) entre représentations mentales. Ces liens sont des outils puissants au bénéfice de la M (pour l'apprentissage, la rétention et la récupération). La psychologie expérimentale s'est assez peu attéchée à l'etude des erreurs de M (contrairement à celle des erreurs de perception). La problématique des illusions mnésiques est assez récente. En 1996, ROEDIGER a défini l'illusion mnésique comme le cas où personne rapportant un événement passé va procéder à des déviances sérieuses entre les faits réels et leur récit. Il peut y avoir distorsion du rappel des détails, ou rappel d'un événement qui n'a simplement pas eu lieu. UNDERWOOD a utilisé la notion de réponse associative implicite. La perception d'un mot n'active pas seulement la représentation de ce mot mais aussi (et non-intentionnellement) un ou des mots fortement associés. Par ex. "donner" pourrait activer "prendre". L'émergence de cet associé implicite constituerait une interférence, et les erreurs aux tests de reconnaissance y seraient liées. Cette activation d'associé implicite provoquerait notamment les fausses alarmes ("reconnaissance" d'un mot non présenté). Il a fait une expérience avec un test de reconnaissance sur une liste de 200 mots. Dans la liste de reconnaissance, il a placé 4 types de mots : A. les mots stimuli, qui ont déjà été vus, et qui sont censés provoquer une réponse associative implicite (ex. : donner) B. les mots critiques, non présentés, mais censés être induits implicitement (ex. : prendre) C. les mots contrôles, non présentés, censés produire moins facilement une association implicite (ex. : arracher). D. les mots de remplissage, qui vont apparaître plusieurs fois dans la liste pour renforcer le sentiment de répétition. On s'attend à ce que les mots critiques soient "rappelés" plus fréquemment (fausses alarmes). On va aussi regarder si la nature des mots-stimuli a un effet sur la probabilité de produire une réponse associative implicite. Les mots-stimuli étaient de 4 types : a) antonymes (des mots critiques) b) associés en chaîne, qui vont converger vers le mot critique (ex. : "animal", "chat" et "aboyer", avec comme mot critique : "chien") c) mots sous-ordonnés, (ex. : chêne, saule, boulot, et le mot critique dénomme la catégorie super-ordonnée "arbre"). d) mots induisant une perception sensorielle (ex. : boule, tonneau et globe pour cercle, glace et neige pour froid...) Il a observé que la réponse associative implicite (RAI) est très dépendante de la nature du stimulus (grâce à la variation du taux de fausses alarmes). Il n'y a pas d'effet des super-ordonnés. L'impression sensorielle fait rarement l'objet d'une RAI. Les antonymes ont un effet important si le mot stimulus a été présenté plusieurs fois. Le cas qui induit le plus de RAI est celui des associés en chaîne ; plus le nombre d'items dans cette chaîne est important, plus le taux de fausses alarmes augmente. La fréquence de suggestion est un facteur déterminant dans le phénomène de fausse reconnaissance. 3 ) Distorsion et précision dans le rappel oral BARTLETT a travaillé sur la M des histoires, avec des méthodes longitudinale puis transversale. Il a demandé à des sujets de lire un texte d'une page, pus de la retranscrire de M. Dans la méthode longitudinale, le sujet va devoir rappeler plusieurs fois cette histoire, à divers intervalles de temps (allant jusqu'à plusieurs années). Il a observé des distorsions importantes entre l'histoire de départ et les rappels successifs. Ces distorsions touchaient autant le sens de l'histoire (sa substance), que sa structure. Cela pourrait s'expliquer à l'aide de la notion de schéma : les sujets arrivent avec des représentations préexistantes de ce qu'est une histoire. D'autres auteurs ont travaillé sur la structure et ont montré que la rappel présentait moins de distorsions quand l'histoire respectait une schéma classique. Par une méthode transversale. Il a fait lire à un sujet (A) une histoire. A devait ensuite la raconter à un deuxième sujet (B), qui lui même la racontait ensuite à un troisième... On observe ici aussi d'importantes distorsions, tant au niveau du sens qu'à celuide la structure. On peut rapprocher ceci de l'effet de rumeur. Ces transformations ne sont cependant pas inévitables, et certains types de matériels semblent moins sensibles (voire pas du tout) à la distorsion (par ex. les comptines pour enfants, les poésies épiques...). Ceci peut s'expliquer par le fait que ce type de matériel est soumis à grand nombre de contraintes, tant structurales (happy end, combat du héros...) que formelles (rimes, allitérations, métrique...), qui font qu'il est difficile d'y produire des intrusions. Peu de changements sont possibles, il y a donc peu d'erreurs. DUBE a présenté à des enfants botswanais des cassettes présentant 2 histoires européennes et 2 histoires africaines. Les enfants étaient séparés en 2 groupes : scolarisés venant de la ville / non-scolarisés venant de la brousse. Il a aussi présenté les mêmes histoires (mais en anglais) à des enfants nord-américains du même âge. Ils devaient rappeler l'histoire immédiatement après, une semaine, puis un mois plus tard. Les enfants botswanais ne montraient aucune difficulté à restituer fidèlement les histoires, et leurs performances étaient très au-dessus des enfants américains (le meilleur américain était moins bon que le plus mauvais botswanais). Cela s'explique par la forte tradition de transmission orale du Botswana, dont le peuple est connu pour ses capacités mnésiques des histoires. En général, ce type d'erreur n'a pas d'incidence grave. Il y a un intérêt à dépasser le cadre expérimental pour appliquer ce type de résultats à des problèmes concrets, comme celui des témoignages visuels (????) dans un cadre juridique. Il n'y a évidemment pas de moyen de contrôler la façon de percevoir la scène. Cependant, sur la base de nos connaissances des processus mnésiques, il est possible de mettre en place des procédures adéquates de rappel ou de reconnaissance pour favoriser le rappel le plus juste et limiter la survenue de faux souvenirs. 4 ) Témoignages visuels et fausses reconnaissances a ) Principe d'encodage spécifique La plupart des théoriciens de la M considèrent que l'on va, pour un événement, stocker une grande variété d'attributs (caractéristiques sensorielles, signification, émotions liées...). Les traces sont généralement silencieuses ; la probabilité de restitution d'un événement va dépendre de des indices utilisés pour sa recherche en M. Ainsi, un témoin a plus de chances de rappeler un événement si les indices donnés correspondent à la trace en M. Ce principe va avoir une implication directe dans l'amélioration des témoignages visuels. Dans une expérience, on a montré des films à des sujets. Après 5 minutes, on leur demande de restituer le maximum d'informations dont ils se souviennent. Les sujets auxquels on demande d'abord de restituer le contexte, de "se replonger dans l'ambiance", rappellent plus de détails que les autres. Dans une autre expérience, les sujets ont, au cours d'une première phase, rencontré rapidement une femme (une secrétaire qui passait dans la salle sous prétexte de chercher une calculette). Une semaine plus tard, on leur demande d'en faire un portrait -robot. Les sujets sont scindés en 4 groupes expérimentaux : une moitié effectue cette tâche dans la salle même où ils ont croisé cette femme, une autre ailleurs. A une moitié de chacun de ces groupes, on demande de restituer leur état émotionnel et le contexte au moment de leur rencontre, alors qu'on ne demande rien à l'autre. Les portaits-robots sont réalisés par les sujets qui sont dans la même pièce et à qui on demande de restituer le contexte. Viennent ensuite les sujets "autre pièce" et "restitution"... Ceci marque bien l'importance du contexte réel comme de la représentation du contexte physique et émotionnel. On a retrouvé les mêmes résultats avec les odeurs. Les visages étaient présentés accompagnés d'une odeurs. La reconnaissance était bien meilleure si les odeurs étaient concordantes, et un peu meilleure en absence d'odeur qu'en cas d'odeurs non-concordantes. (???) b ) Indices et pertinence des indices Parfois, un indice peut suffire à induire une remémoration. Certains indices sont plus pertinents que d'autres. La multiplication des indices augmente les chances de récupération d'une information mémorisée. Une expérience a été faite où on faisait entendre à des sujets une histoire à propos d'enfants jouant dans une maison. Cette histoire contenait des informations susceptibles d'intéresser un voleur ou un acheteur potentiels. Les sujets sont invité à se mettre à la place d'un voleur ou d'un acheteur. Un 1/4 h après, on leur demande de restituer un maximum d'informations. 5 minutes plus tard, on les incite à se remettre dans la position qu'ils avaient prise : cela donne bien lieu à de nouveaux souvenirs. Il existe aussi des différences inter-individuelles ; les indices n'ont pas forcément le même impact sur deux individus. On a demandé à des sujets états-uniens de donner (dessiner) la taille d'un billet de 1 $. A d'autres, on a présenté des morceaux de papier de différentes tailles, et on leur a demandé lequel ils pensaient avoir la taille d'un billet d'un dollar. Les performances du second groupe sont meilleures que celles du premier groupe. On explique cela par le fait de l'encodage tactile du billet que chacun a effectué ; le fait de présenter les papiers (modalité tactile) augmente le nombre d'indices ; de plus on passe d'une tâche de rappel à tâche de quasi-reconnaissance. VII. Différences interindividuelles 1 ) dans la M de travail Trois aspects font apparaître des différences a ) L'empan En 1885, Ebinghaus remarque qu'il peut facilement répéter dans l'ordre une liste de 7 syllabes (après une seule lecture), et qu'une liste plus longue nécessite plusieurs répétitions pour être rappelée sans erreur. La "tâche d'empan mnésique, dans sa version standard, consiste en des listes d'items de plus en plus longues, pour lesquelles on demande un rappel immédiat et ordonné. Il existe ensuite diverses variantes, sur le même principe de départ : avec restitution en ordre inverse, avec tâche interférente... Les performances de rappel sont elles liées à d'autres aptitudes cognitives (pour expliquer les différences interindividuelles) ? JACOBS, en 1897 a montré que les élèves premiers de leur classe montraient les meilleures performances dans une tâche d'empan. La même année, GALTON montrait que l'empan des sujets "normaux" était plus élevé que celui de retardés mentaux. Dans la plupart des tests d'intelligence, on retrouve une tâche d'empan. BINET voyait les performances à ce test comme un indice simple mais incontournable des capacités générales du sujet, qui pouvaient refléter facilement les différences interindividuelles dans les aptitudes à l'apprentissage. ??? Dans les années 1940, il y eut plusieurs recherches sur la corrélation sexe-empan. 9 d'entre elles concluaient à une supériorité des filles, 5 à une supériorité des garçons, et 6 à une différence non-significative. On peut vraissemblablement conclure que ce facteur ne joue pas. A la même époque, BRENER fit une importante observation : les sujets qui avaient les plus grands empans mnésique pour un matériel verbal avaient aussi les plus longs pour un matériel auditif. Ceci vaut pour des chiffres, lettres, mots, formes géométriques, et a été confirmé de nombreuses fois. On peut en conclure qu'il existe probablement un processus unique qui domine les performances dans toutes les modalités sensorielles. Y a-t-il un relation entre l'empan et l'intelligence ? On trouve des résultats contradictoires sur la base de la WAIS-R. Certaines études soutiennent l'existence de cette relation, notamment avec certains sub-tests. D'autres études n'ont pas trouvé de différence d'empan entre 2 groupes d'enfant différant pourtant de 18 points à un test de QI. Certains auteurs considèrent le test d'empan comme un bon indicateur pour un certain nombre de déficits, mais que sa prédictibilité de l'intelligence est pauvre. Son utilisation comme subtest dans la WAIS se justifie notamment par sa capacité à révéler des différences entre des sujets à QI très bas et proches. Il ne permet cependant pas de mesurer l'intelligence. Si on s'intéresse à cette corrélation, on peut se demander quelles hypothèses on pourrait formuler. Hypothèse de l'utilisation stratégique Les sujets les plus intelligents seraient ceux qui utiliseraient le plus des stratégies efficaces pour grouper les chiffres en paquets, afin de retenir le plus grand nombre d'items. Deux études de LYON vont clairement démontrer que ce n'est pas l'utilisation de stratégie qui rend compte des différences entre sujets à fort et faibles QI. Il a soumis ses sujets à une tâche d'empan de chiffres sous deux conditions de passation : Pression faible : 1 chiffre / seconde, pression forte : 3 chiffres /s. Cette condition empêche la mise en place de stratégies Il a observé que les différences interindividuelles se maintenaient dans les deux conditions. Dans une seconde étude, il a présenté les chiffres par groupes de 3, ce qui équivalait à fournir la stratégie à tout le monde. Là encore, les différences interindividuelles persistent. Il existe donc vraisemblablement d'autres facteurs qui interviennent dans l'expression d ces différences ; le seul recours au stratégies n'explique pas ces différences. Une autre explication possible, qui reste hypothétique, est que ces différences soient basées sur l'aptitude et la rapidité des sujets à identifier des items. Une identification plus rapide permettrait un plus grand empan. b ) Performances des traitements de l'info Un des paradigmes les plus utilisés dans les années 60 pour étudier les différences interindividuelles est la tâche de balayage visuel. Celle-ci met en jeu la MCT. Ex. : on présente une liste de n items (de 1 à 7). Après disparition de cette liste, on demande au sujet de dire le plus vite possible si un item donné était présent ou non. Le temps de balayage mental (qu'on estime par le temps de réponse) est fonction du nombre d'items dans la liste. Ce temps représente en quelque sorte l'accès aux informations en MCT. Un hypothèse stipule que ce temps dépendrait de l'intelligence des sujets ou de leurs aptitudes spécifiques (mathématiques, verbales...). Jusqu'à présent, aucune corrélation n'a pu être mise en évidence entre des aptitudes spécifiques et les TR à cette tâche. La tâche de BROWN & PETERSON correspond à la présentation de trigrammes de consonnes, puis, entre la présentation et le rappel, une tâche d'interférence consistant à compter à rebours pendant un temps déterminé. Il s'avère que les sujets avec les plus hauts QI ont aussi les meilleures performances à ce test, quelque soit l'intervalle. (attention, encore un fois : ce n'est qu'une corrélation). Un hypothèse stipule que c'est la sensibilité à l'interférence qui serait fonction du QI (p-ê par une automatisation plus étendue). c ) Capacité de la MdT On peut mesurer la MdT en présentant au sujet une série de phrases lues à voix hautes, et en lui demandant de se souvenir des derniers mots de chaque phrase. Dans un deuxième temps, on lui demande de restituer tous les derniers mots. On cosidère que ce nombre reflète la capacité de la MdT. Là aussi, on observe des différences interindividuelles. De plus on observe une corrélation avec différentes aptitudes (verbales, mathématiques...). Elle permet par exemple de prédire les performances des sujets dans des tâches de résolution de problèmes, ou dans des tâches de raisonnement abstrait, ainsi qu'avec des tests d'intelligence générale. ????? Il existe une bonne corrélation de cette capacité de la MdT avec des tests d'intelligence verbale. Une explication avancée est qu'il existerait des différences interindividuelles dans l'efficacité à traiter l'information (!!!!!). Ceux qui auraient les meilleures capacités verbales auraient de meilleures aptitudes dans le traitement du matériel verbal et donc solliciteraient moins, chargeraient moins leur MdT. Pour ces auteurs, dit grossièrement, les sujets avec les meilleures capacité de MdT passent moins de temps à écouter les phrases et se concentrent plus, dès le début sur le dernier mot de la phrase. Ce sont des questions qui restent ouvertes, qui sont aujourd'hui un thème de travail. Ce n'est p-ê pas la capacité de la MdT en tant que telle, mais plutôt l'efficacité des traitements d'information, l'utilisation de stratégies qui vont permettre une meilleure utilisation de la MdT. 2 ) M à long terme (MLT) Considérant la MCT comme un "goulot" vers la MLT, il peut sembler curieux d'étudier les différences en MLT ; l'étude de la MCT devrait suffire, notamment à inférer sur ce qui "passe" en MLT. S'il existe des différences en MdT, la MLT aussi peut se distinguer par son contenu, son organisation ou par les opérations qu'elle effectue. a ) Différences au niveau de l'encodage Nombre de psychologues se sont interrogés sur la façon dont les individus apprennent, et si les différences de style étaient liées à des différences d'aptitudes, de motivations, de capacités, de connaissances... Par ex. certains sujets privilégient la compréhension générale, sont plus orientés vers la conclusion, et effectuent par conséquent un traitement plus profond ; alors que d'autres se concentrent plus sur les détails, les aspects plus descriptifs, et effectuent donc un traitement plus superficiel. Y a-t-il une relation entre connaissances générales et capacité à l'apprentissage de faits ? (in M déclarative) L'adage dit que plus on sait plus on peut apprendre de nouvelles choses. Il semble que cela soit démontré dans la littérature. En effet, on retrouve bien une corrélation entre quantité de connaissances et aptitude à apprendre de nouvelles choses. Il est possible que ce soit une (ou des) variables intermédiaires qui explique ce résultat ; par ex. ce pourrait être une plus grande possibilité d'utiliser des moyens mnémotechniques. Une expérience infirme cette hypothèse. On a fait apprendre des procédés mnémotechniques à 2 groupes, distincts par leur somme de connaissances dans une matière étudiée. Malgré tout, une différence persistait, le meilleur groupe avait toujours les meilleures performances. Une autre étude montrait que les sujets à plus faible QI étaient plus sensibles à la qualité de l'enseignement qui leur est donné : les sujets à plus fort QI opéreraient une réélaboration personnelle des données présentées. CHIESI a étudié l'effet des connaissances spécifiques, en l'occurrence grâce à des sujets présentant des connaissances approfondies en base-ball. On leur faisait entendre un texte décrivant une partie fictive de base-ball, qu'on leur demande ensuite de résumer. Les membres du groupe "connaisseur" rappellent plus d'information sur cette partie, et vont également rajouter un certain nombre d'éléments. Ils vont de plus rapporter l'information de manière bien plus ordonnée, chronologique, structurée que ne le font les membres de l'autre groupe. Ils sont globalement beaucoup plus compétents dans l'acquisition de nouvelles informations et sont plus capables de restituer les événements présentés. Dans une tâche de rappel libre (un peu plus tard), ils obtiennent toujours de meilleurs résultats. Un explication propose que les sujets qui ont le plus de connaissances dans un domaine spécifique sont le plus à même de relier les informations par sous-buts (sur un plan fonctionnel) de manière à les rendre plus faciles à mémoriser. b ) Stockage et organisation des informations en MLT Il semble y avoir une tendance à parcelliser l'information, à la regrouper par sous-buts. De nombreuses expériences se sont intéressées à l'organisation des informations en MLT. Certains auteurs ont soutenus qu'elles étaient organisées sur la bases de la similarité. Dans une expérience, on a fait apprendre aux sujets une liste de mots qui soit étaient soit regroupés par catégories (fleurs, outils...) soit répartis aléatoirement. Les sujets qui avaient les meilleures performances étaient ceux qui restituaient les informations par catégories. Ils avaient procédé à une catégorisation, même en présentation aléatoire. D'autres auteurs ont contesté que ce facteur soit prépondérant dans l'organisation en MLT. Certains sujets peuvent avoir de très bonnes performances sans pour autant effectuer cette catégorisation. Il existe donc vraisemblablement d'autres facteurs, mais la question reste ouverte. Certains postulent que c'est la rapidité d'accès en M sémantique qui constitue le facteur critique de ces différences interindividuelles. Enfin, il est aussi possible que l'information soit organisée selon un logique propre au sujet, et différente d'un individu à l'autre. c ) Récupération HUNT a utilisé une tâche de POSMER, qui consiste à présenter successivement deux lettres physiquement identique ou de même nom (cf. supra). Le temps de réaction (TR) est supérieur quand les deux lettres sont de forme différente. Il a cependant remarqué que les sujets avec les meilleures aptitudes verbales présentaient peu de différence entre ces deux conditions (lettres de même forme vs de forme différente). Son hypothèse est que les sujets plus "verbaux" mettaient en œuvre des processus plus rapides et plus automatiques pour décoder l'information en provenance de la MLT. En résumé, les trois principaux types de différences qui caractérisent la MLT sont : a) la somme des connaissances acquises (qui vont déterminer + ou - les capacité du sujet à acquérir de nouvelles informations, et qu'elles soient générales ou spécifiques). b) La manière d'organiser les informations c) la vitesse de récupération des informations stockées en MLT 3 ) Les cas exceptionnels de M Il s'agit presque toujours d'aptitudes restreintes à un domaine très précis, très circonscrit. Les études ont beaucoup porté sur des joueurs d'échec experts. On a exposé un échiquier présentant une partie réelle en cours pendant 5 s. à des joueurs experts et à des novices. Alors que les experts parvenaient à restituer les positions de 24 pièces en moyenne, les novices en restituaient 4. Avec un échiquier représentant une partie impossible, les performances des experts et des novices étaient similaires. Les experts parviendraient à créer des liens d'association grâce à de plus grandes connaissances préalables du jeu. Hyp. Une façon d'acquérir une M exceptionnelle proviendrait de la somme de connaissances dans le domaine et de l'organisation de ces connaissances. Il existe des individus présentant des capacité mnésiques dans plusieurs domaines : les "mnémonistes". Ce sont des sujets qui ont mis en place des techniques permettant des performances mnésiques hors norme. Trois techniques principales sont connues, qui sont utilisée combinées par ex. par Cherevesky : 1) Une imagerie mentale riche et variée (c'est plus une aptitude qu'une technique) 2) Technique des localisations, qui consiste à "placer" mentalement les mots à mémoriser dans un pièce familière. 3) Technique de la chaîne narrative, qui consiste à inérer les nouveaux mots dans une histoire qu'on élabore. Ces techniques permettent d'acquérir en un temps records une grande quantité d'informations, et de les stocker durablement. Un autre mnémoniste s'était spécialisé dans la M des chiffres.... grâce une technique d'organisation en blocs qui lui permettait de mémoriser très vite, mais aussi de rappeler une portion particulière. Généralités : Une fois l'information encodée, il faut qu'elle soit travaillée, traitée, à l'aide des informations existantes. De plus, toutes ces techniques sont des techniques surentraînées.