La mémoire
La conception multi-système
La conception multi-système de la M s'est construite petit à petit depuis un trentaine
d'années. Cette conclusion a été justifié par de nombreuses contributions cliniques, et
notamment le cas H.M. de Scolville et Milner en 1957. En 1994, Schacter & Tulving ont
publié "Memory Systems" qui est le premier ouvrage faisant apparaître cette notion dans son
titre.
Processus du changement
Au départ, les distinctions de systèmes de M se faisaient sur la base temporelle : M iconique,
MCT et MLT, chacun considéré comme monolithique. Puis on a considéré la MLT comme
constituée de plusieurs systèmes, en fonction des types d'informations traitées.
O'Keefe & Nadel ont publié en 1978 "hipocampus as a cognitive map." (cf. Co & C, p.503)
Cet article montre le rôle prioritaire de l'hippocampe dans la M des lieux.
Il implique donc qu'il existe différents types de neurones ?????? traitant spécifiquement
différents types d'informations. Par lésion de neurones, ils parvenaient Ceci appuie
l'hypothèse de systèmes cérébraux de M différents en fonction du contenu des souvenirs qu'ils
traitent. On s'appuie aussi sur un grand nombre d'observations de patients présentant des
dissociations dans leur MLT.
Causes du changement
(cf. Schacter et Tulving, MS, 1994, p. 50 et s.)
Des études en neurobiologogie, surtout sur l'animal ont amené à considérer la M comme une
ensemble de processus de traitements, ce qui implique une conception multi-système.
Des études en neurosciences comportementales : id.
Il faut souligner l'importance du cadre théorique pour interpréter un système de M. La
robotique et la simulation, par ex. amènent à ne considérer qu'un seul système de M, car elles
sont fondées sur la métaphore computationnelle de l'ordinateur et s'attachent à décrire des
possibilités, non des réalités.
L'approche clinique en revanche, confrontée à des individus réels - biologiques - force à
admettre l'existence de systèmes multiples.
Antécédents historiques
En psychologie cognitive, Attkinson et Shiffrin (1968) ont parmi d'autres présenté un modèle
de la mémoire, le "modèle modal", le plus connu. Il supposait que l'information devait d'abord
passer dans la MCT avant d'être encodé en MLT. Pour eux, c'est la durée de traitement en
MCT qui conditionnait l'encodage (qualité, probalité ??) en MLT.
Or,
1 ) Craik et Lockart (1972) ont montré que le passage en MLT ne dépendait pas de la durée de
passsage en MCT, mais du type d'encodage :
qu'il soit superficiel (phonologique) et l'encodage était faible, ou peu probable. Celui-
ci est surtout utilisé pour les informations sans signification intrinsèque (n° de
téléphone...), pour lesquels la durée a p-ê une importance - répétition.
Pour un traitement profond (sémantique), l'encodage est plus probable, plus durable et
plus stable.
2 ) Warrington & Schallice (1969, 70) ont présenté le cas K.F. qui confirmait la double
dissociation MLT/MCT, et démontait par là le modèle modal.
3 ) En I.A. s'est posée la question du stockage de la signification, qui est fondamentale.
Tulving y a "répondu" en 1972, en introduisant la distinction entre M sémantique et M
épisodique, caractérisées chacune par un type de signification différent ; il y aurait deux types
de signification...
Quelques définitions
Systèmes de M
Système : en NP fait référence aux mécanismes cérébraux qui vont être définis comme
formes de M au sein du système, répondant certaines règles opératoires.
Sherry et Schacter définissent système comme "interaction entre mécanismes d'acquisition, de
rétention et de récupération caractérisés par certaines règles opératoires [...] 2 systèmes (ou
plus) se caractérisant par des règles fondamentalement différentes."
Ces définitions se font à l'intérieur du paradigme de modularité de Fodor.
Les systèmes de M incluent types et formes de M. Ils servent à décrire des constatations
empiriques.
Processus de M
Processus : se réfèrent à des opérations précises (non connues) dont le but est une
performance mnésique (de rappel ou de reconnaissance ???).
Parmi les processus, on distingue :
l'encodage : il peut être phonologique sémantique, par ex. S'il est déficitaire, tout
examen de la M est impossible.
Le stockage (ou consolidation) : c'est la trace mnésique, l'engramme.
Un déficit de stockage se traduit par l'incapacité sélective d'établir et / ou de maintenir
des traces mnésiques nouvelles : amnésie antérograde.
Un établissement du stockage est possible sans maintien. C'est par ex. le cas de
certains épileptiques avec foyer à G, obtenant 10 / 10 à tous les tests de M en rappel
immédiat, mais qui, en rappel différé (variable, de 30 m jusqu'à 8 semaines) présentent
une réduction prononcée des traces mnésiques, un taux accéléré d'oubli.
La récupération : c'est le processus central puisque c'est lui qui guide. ???
Un déficit de récupération peut résulter d'une incapacité sélective à mettre en place des
stratégie frontales. On peut observer différents effets comportementaux, mélangeant
amnésie rétrograde et antérograde (le plus fréquent est une forte AA et pas ou peu
d'AR).
Types de M
Types de M en fonction du temps
M sensorielle : elle ne rentre pas dans le domaine de la NP, car elle est trop précoce et
correspond aux premières réponses du cerveau à une stimulation.
MCT, MdT : de 30s à 2 minutes.
MLT : système privilégié en NP clinique et de recherche.
M procédurale
Démonstration (non-consciente) d'apprentissages des habiletés perceptives et motrices. Non
testable autrement que par la démonstration.
ex. : faire du vélo, écrire en miroir...
M épisodique
(explicite) Système de M des événements spécifiques qui sont vécus par la personne, qui va
les situer dans le temps et dans l'espace.
Tulving dit de la ME que "c'est le système qui permet de voyager dans le temps", pas
seulement dans le passé, mais aussi dans l'avenir -M prospective.
M sémantique
Ensemble de connaissances générales sans contexte spatio-temporel (c'est ce qui la différentie
de la ME), acquis didactiques, théoriques de toutes sortes et règles grammaticales, symboles,
mots, culture G...
Ce sont des connaissances pour lesquelles on est incapable de restituer le contexte spatio-
temporel de l'encodage.
Expression de la M
Schacter (1992) a postulé la distinction entre M explicite et M implicite (très proche de ce
que Squire distingue en M déclarative et M non déclarative).
Dans le système ??????? explicite, on inclut M épisodique et sémantique.
Cette distinction, rendue nécessaires par des observations cliniques, n'est pas faite dans la
notion de M déclarative, aussi préférerons-nous l'opposition explicite / implicite.
M explicite
On y trouve les souvenirs directement accessibles à une récupération consciente (volontaire).
Les stimuli ont été encodés de manière consciente et la personne est consciente de vouloir
récupérer ces souvenirs. L'attention est nécessaire (sinon, on ne peut pas parler de
conscience).
Caractéristiques :
Contenu : des données, expériences, et faits qui ont été appris et / ou vécus.
La récupération est intentionnelle.
les bases neuro-anatomiques : la M explicite fait appel aux Cx temporaux, à la
formation para-hippocampique (hippocampe + gyrus para-hippocampique + Cx
périrhinal + Cx entorhinal...) et au diencéphale.
M implicite
Amorçage et apprentissage des habiletés sensori-motrices.
Non-consciente.
M antérograde et rétrograde
M antérograde
Quand le patient cérébro-lésé l'est parce qu'il a été victime d'un accident de la voie publique,
le moment T1 du début des troubles est en général aisé à déterminer.
Mais il est fréquent que T1 ne soit pas clair et qu'on ne connaisse pas la date de début de
survenue des symptômes, d'autant que l'entourage n'y porte pas toujours l'attention qu'ils
mériteraient : il est très ardu de dater le début d'une maladie d'Alzheimer ou d'un syndrome
de Korsakoff. Tout ce que l'on connaît, c'est la date de première consultation.
Dans ce type de situation, on considère en général comme relevant de la M antérograde les
performances aux tests passé au cours de la séance. L'avant séance étant considéré apartenir à
la M rétrograde.
M rétrograde
La M rétrograde est assez mal étudiée, et pourtant très importante.
Dans la M rétrograde, on distingue :
La M R implicite, qui correspond aux opérations automatiques qui ne sont pas
stockées en relation avec un temps et avec un lieu. Cette M est préservée de manière
remarquable (Kolb & Whishaw, 1990).
La M R explicite, qui correspond à l'ensemble des souvenirs conscients et
intentionnels des événements passés (Schacter et Tulving, 1994). Cette M est
extrêmement fragile en cas de lésion. On la subdivise en :
o M sémantique : qui fait référence à des données personnelles qui ont été
décontextualisées.
o M épisodique : qui fait référence à la personne, aux expériences vécues par la
elle. Certains auteurs supposent que cette M nécessite une imagerie mentale
pour accéder à un savoir autobiographique. ???????
Une expérience avec des sujets sains a conclu à une absence de corrélation entre M
autobiographique et imagerie mentale. Cependant, cette étude est encore non conclusive, car
le nombre de sujets est trop faible.
L'IM associée à la M épisodique est une IM dépendante du système de M, càd qu'elle diffère
selon qu'il s'agit de produire une IM ou bien d'atteindre un souvenir en M épisodique.
On aurait affaire dans ce second cas à un IM en quelque sorte canalisée dans les souvenirs.
????
Mémoire et apprentissage
La M antérograde comporte des apprentissages.
M = apprentissage + stockage + récupération
On voit que l'apprentissage correspond à l'encodage
Primauté et récence
Ce sont les effets qui correspondent respectivement à la MLT et à la MCT. Une absence
d'effet de primauté renvoie à un problème de consolidation, càd de passage en MLT.
Groupement sémantique
Ceci correspond à la mise en relation de catégories. Quand le sujet n'est plus capable
d'effectuer des groupements sémantiques (table, meuble, chaise...), il effectue en général des
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