PCSI1LES POLYNÔMES - résumé de cours 2016-2017
Dans tout ce chapitre, sauf précision contraire, 𝕂désigne le corps ℝou le corps ℂ.
But : définir les polynômes comme des objets «formels», ce qui permettra, en particulier, de manipuler
des quantités 𝑃(𝑥)avec un 𝑥qui peut être autre chose qu’un nombre.
Par exemple, avec le polynôme 𝑃=𝑃(𝑋) = 2𝑋2−5𝑋+ 3 = 2𝑋2−5𝑋1+ 3𝑋0et la matrice
𝑀=1 2
3 4 , on aura
𝑃(𝑀) = 2𝑀2−5𝑀+ 3I2= 2 1 2
3 4 2
−51 2
3 4 + 3 1 0
0 1 =12 10
15 27 .
Autre exemple, si 𝑓est un endomorphisme d’un espace vectoriel 𝐸:
𝑃(𝑓)=2𝑓2−5𝑓+ 3Id𝐸= 2𝑓∘𝑓−5𝑓+ 3Id𝐸.
I : «l’algèbre» 𝕂[𝑋]
1) Définition
Définition : on appelle polynôme à coefficients dans 𝕂toute quantité 𝑃de la forme
𝑃=𝑎0𝑋0+𝑎1𝑋1+𝑎2𝑋2+⋅⋅⋅ +𝑎𝑛−1𝑋𝑛−1+𝑎𝑛𝑋𝑛
ou tout simplement : 𝑃=𝑎0+𝑎1𝑋+𝑎2𝑋2+⋅⋅⋅ +𝑎𝑛−1𝑋𝑛−1+𝑎𝑛𝑋𝑛.
où 𝑛∈ℕet 𝑎0, 𝑎1, . . . , 𝑎𝑛, appelés coefficients du polynôme, sont des éléments du corps 𝕂. La
quantité 𝑋s’appelle l’indéterminée. On peut noter 𝑃=𝑃(𝑋).
L’ensemble de tous les polynômes à coefficients dans 𝕂est noté 𝕂[𝑋]. Si tous les coefficients 𝑎𝑘sont
nuls, on dit que le polynôme est le polynôme nul, noté 0𝕂[𝑋]ou ˜
0ou tout simplement 0.
Notation : Si 𝑃=𝑎0+𝑎1𝑋+𝑎2𝑋2+⋅⋅⋅ +𝑎𝑛𝑋𝑛, on note 𝑃=
𝑛
𝑘=0
𝑎𝑘𝑋𝑘=
0⩽𝑘⩽𝑛
𝑎𝑘𝑋𝑘.
Par souci de simplification, on notera également 𝑃=
+∞
𝑘=0
𝑎𝑘𝑋𝑘voire 𝑃=
𝑘∈ℕ
𝑎𝑘𝑋𝑘ou encore
𝑃=
𝑘
𝑎𝑘𝑋𝑘=𝑎𝑘𝑋𝑘, en supposant que les termes 𝑎𝑘sont nuls à partir d’un certain
rang (i.e il existe 𝑛∈ℕtel que 𝑘 > 𝑛 ⇒𝑎𝑘= 0).
Remarque : ainsi tout polynôme à coefficients dans 𝕂peut être identifié à une suite nulle à partir
d’un certain rang (à valeurs dans 𝕂). En effet, on peut écrire 𝑃= (𝑎0, 𝑎1, 𝑎2, . . .)en supposant 𝑎𝑘= 0
dès que 𝑘dépasse un certain entier (par exemple 𝑛), d’où 𝑃= (𝑎0, 𝑎1, 𝑎2, . . . , 𝑎𝑛−1, 𝑎𝑛,0,0,0, . . . ).
Avec ces notations, 𝑃=𝑎0(1,0,0, . . .) + 𝑎1(0,1,0, . . .) + 𝑎2(0,0,1,0, . . .) + ⋅⋅⋅ +𝑎𝑛(0,...,0,1,0, . . .)
et ˜
1 = 𝑋0= (1,0,0, . . .),𝑋=𝑋1= (0,1,0, . . .),𝑋2= (0,0,1,0, . . .),𝑋3= (0,0,0,1,0, . . .)etc...
Exemple : −3+5𝑋−12𝑋3+ 2𝑋6= (−3,5,0,−12,0,0,2,0,0,0, . . .).
Propriété : deux polynômes sont égaux si et seulement si tous leurs coefficients respectifs sont égaux .
Il est facile de prouver (voir le cours correspondant) que l’ensemble des suites nulles à partir d’un
certain rang est un sous-espace vectoriel de 𝕂ℕ(𝕂-espace vectoriel des suites à valeurs dans 𝕂).
Donc en définissant les opérations :
pour tous 𝑃=𝑎𝑖𝑋𝑖et 𝑄=𝑏𝑖𝑋𝑖de 𝕂[𝑋], et pour tout scalaire 𝜆∈𝕂,
𝑃+𝑄:= (𝑎𝑖+𝑏𝑖)𝑋𝑖et 𝜆.𝑃 := (𝜆.𝑎𝑖)𝑋𝑖,
–1/14– Lycée Faidherbe, Lille