! UE 10 – Système Neurosensoriel Dr. Freppel

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UE 10 – Système Neurosensoriel
Dr. Freppel
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Date : 11 Mars 2016
Promo : DCEM1
Plage horaire:10h45-11h45
Enseignant : Dr Freppel
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Ronéiste :
Annaëlle Nourby
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Sémiologie des troubles cognitifs
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I. Troubles phasiques
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1.Catégories
2.Terminologie
3.Localisationnisme
4.Réseau du langage
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a) Fonctions
b) Atteintes
II. La mémoire
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1.Mémoire à court terme
2.Mémoire à long terme
3.Clinique
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III.Quelques syndromes
non abordé.
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1.Syndrome frontal
2.Syndrome confusionnel
3.Syndrome démentiel
IV. Votre cerveau vous ment
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I. Troubles phasiques
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1. Catégories
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Il existe globalement 3 catégories de troubles phasiques :
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Les troubles acquis de la parole
Ils sont la conséquence d’un dysfonctionnement de l’appareil bucco-phonatoire (tout ce qui
permet la motricité de la parole) et s’opposent aux aphasies (auxquelles ils peuvent
néanmoins être associés) par l’absence de rupture du code linguistique.
Votre dictionnaire est la, mais il y a un trouble de la parole du à déficit de la motricité.
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Les dysarthries sont caractérisées par une articulation défectueuse du langage oral (trouble
de la réalisation motrice). Elles peuvent être cérébelleuses(+++) ou extrapyramidales. ≠
aphasie
Elles sont plus souvent cerébelleuses, parfois quand on a un trouble extrapyramidal on a une
dysarthrie associée.
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Les dysprosodies sont les altérations acquises de la prosodie, c’est à dire de l’ensemble des
variations acoustiques qui permettent à un sujet de moduler sa voix. C’est la façon de
« chanter » son langage (=accent). Certaines pathologies cérébelleuses provoquent des
anomalies de la modulation de la voix. ≠ aphasie.
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Les troubles supra-linguistiques du discours
Ils sont la conséquence d’un trouble supra-instrumental (trouble de la pensée, confusion,
syndrome frontal...) sur le fonctionnement du langage (l’outil lui-même n’étant pas altéré).
C’est toutes les fonctions supérieures qui sont atteintes, la pensée. Ce qu’on va dire n’aura
aucun sens.
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Les aphasies
Elles sont des troubles acquis de la communication par le langage, secondaires à des lésions
cérébrales entraînant une rupture du code linguistique. On aura une anomalie de son champ
lexical, soit sur le versant de la compréhension, soit sur le versant de l’expression. On
observe une altération à des degrés divers de l’expression et/ou la compréhension dans les
modalités orale et/ou écrite.
Ici il y a atteinte du dictionnaire, que ce soit pour parler ou pour la compréhension.
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Il faut bien distinguer aphasie de dysarthrie : dans la dysarthrie, on a une atteinte de la
motricité, et non du champ lexical.
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2. Terminologie
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• Paraphasie
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- Paraphasie verbale formelle par analogie phonémique (abeille à la place de soleil). On va
adopter un terme qui n’est pas adapté, les sons se ressemblent.
- Paraphasie sémantique (verre pour tasse) 2 objets qui se ressemblent, même catégorie
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sémantique.
Paraphasie phonémique : cyclimse à la place de cyclisme.
Jargonaphasie : déformation des mots et néologismes rendant impossible la
compréhension. On va créer un jargon qui altère la compréhension.
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• Conduite d’approche
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Le patient essaie de produire le mot cible par essais répétés, « approches » successives,
générant des paraphasies (le plus souvent phonémiques ou sémantiques) spontanément
corrigées pouvant aboutir ou non au résultat correct. (Ex : « pelle », « rapeau », « drapeau »,
« ratre » pour dire « râteau »).
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• Stéréotypie
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Le patient répète les même mots ou expressions.
Exemple : Un patient qui répète : « ça va, ça va »
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• Echolalie
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Le patient répète des mots ou des expressions en guise de réponse verbale. Il répète plusieurs
fois les derniers mots que son interlocuteur utilise dans sa question.
Exemple : - Comment allez-vous Mr. Freppel ?
- Freppel, Freppel, Freppel
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3. Localisationnisme
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Le prof est passé très vite sur cette partie, ce qui a été dit est en gras.
A l’époque, on étudiait la phrénologie qui s’intéresse à l’analyse des bosses du crâne. On
associait alors certaines formes du crâne à des capacités intellectuelles spécifiques et
différentes : plus une région du cerveau est sollicitée plus le crâne se développe en regard.
D’où le terme « avoir la bosse des maths ».
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En réalité, le cerveau n’est pas segmenté en aires bien délimitées. En dehors des zones de la
motricité et sensibilité pour lesquels cela s’avère vrai, le cerveau est doté d’une plasticité en
ce qui concerne le langage, la vision etc… Par exemple, l’aire de Broca est variable selon
chaque individu, elle n’est pas vraiment l’aire du langage comme elle a été décrite
initialement.
Les variations inter individuelles sont très importantes et la seule chose commune entre
chaque individu serait les connexions de substances blanches : on parle de cerveau minimal
commun.
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Globalement, les aires du langage se situent dans l’hémisphère gauche chez les droitiers
(sauf pour 5% des droitiers où elles se trouvent dans l’hémisphère droit) et 70% des
gauchers possèdent leur aire du langage dans l’hémisphère gauche aussi.
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Il existe des variations entre les langues : dans le chinois et le japonais on remarque une
répartition plus bilatérale des aires du langage. Chez les individus bilingues dès la naissance :
les aires sont superposées l’une à l’autre, alors que chez les individus qui apprennent une
autre langue plus tardivement, les aires sont séparées l’une de l’autre.
Ces informations ont conduit à des techniques spécifiques de chirurgie éveillée où les patients
polyglottes ou bilingues peuvent désormais choisir la langue qu’ils souhaitent conserver.
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4. Le réseau du langage
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a) Fonctions
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Le réseau du langage est une particularité de l’Homme qui nécessite :
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• Le système d’intégration perceptive qui permet de décoder et donner un sens au message
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linguistique perçu.
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Il fait intervenir :
Les cortex visuels primaires
(pour la lecture) et auditifs
(pour le langage parlé). "
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Puis ces informations sont
véhiculées au cortex associatifs
pariéto–temporaux gauches ou
aire de Wernicke qui permet le
décodage et l’attribution d’un
sens linguistique à ces
informations visuelles et
auditives.
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• Le système de l’action qui permet la production volontaire du langage efficient.
Il fait intervenir :
Les régions frontales gauches au niveau de
la 3e circonvolution gauche chez la plupart
des gens ou aire de Broca (1e région du
langage décrite).
D’autres régions non spécifiques au
langage sont mises en jeu pour
parler ou écrire mais sont
nécessaires à l’action : cortex
préfrontal, aire motrice
supplémentaire (initiation du
langage), opercule rolandique (zone
de la motricité : muscle du visage,
pharynx, larynx).
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• Le faisceau arqué est un faisceau de substance blanche qui fait communiquer ces 2
systèmes de perception et d’action. L’information passe de l’une à l’autre. (action : Broca,
intégration : Wernicke).
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Il y a d’autres systèmes qui permettent la communication entre différentes régions,
notamment capsule extrême.
b) Atteintes
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• L’atteinte du pôle expressif (aire de Broca) est un trouble de la programmation du
langage :
- Difficultés à formuler ses idées.
- Débit ralenti, haché voire mutisme.
- Vocabulaire réduit avec style télégraphique (= pas de phrase construite)
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Ici le patient est entièrement conscient de son déficit. Le plus souvent, le patient est
énervé et agacé. Il faut alors le rassurer et lui faire savoir qu’on sait qu’il comprend ce
que l’on dit.
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• L’atteinte du pôle perceptif (aire de Wernicke) entraîne un trouble de décodage du
langage avec des symptômes particuliers :
- Syntaxe et grammaire ne sont que peu touchées.
- Débit rapide avec logorrhée.
- Le vocabulaire ne perd pas en richesse.
- Pas de problème d’articulation
- Le discours peut devenir difficilement compréhensible car des mots ou des
expressions s’enchainent de façon illogique.
- Jargonaphasie, paraphasie et néologisme. (Le néologisme fait partie des
jargonaphasies) Ils inventent des mots.
- Anosognosie : les patients n’ont pas conscience de leur pathologie et n’en souffrent
pas particulièrement. Ils peuvent faire semblant de comprendre.
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• L’atteinte de la conduction (faisceau arqué) pôle perceptif normal, pôle d’action normal:
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Langage fluent : ils parlent correctement.
Pas de trouble de la compréhension
Troubles de la répétition. Ils ont du mal à répéter ce qu’on leur dit.
Troubles de la lecture à voix haute ou de la prise de note. Le patient comprend ce
qui se dit mais n’arrivera pas à le traduire à l’écrit
En résumé, les principales aphasies :
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Autres aphasies :
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- Aphasie transcorticale motrice (ou aphasie dynamique de Luria) : atteinte du cortex
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préfrontal et aire motrice supérieure (AMS) à gauche. Réduction du langage spontané mais
répétition conservée et écholalie. Adynamisme. Mutisme akinétique possible à la phase
initiale. (ils ne vont pas parler mais plus dû a un défaut moteur ??? ) Association variable à
un déficit moteur (donc associée à une hémiplégie transitoire droite). C’est une aphasie non
fluente.
- Aphasie transcorticale sensorielle : atteinte en arrière de l’aire de Wernicke. Paraphasie
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sémantique. Compréhension altérée, répétition préservée. Alexie – agraphie en général
sévère car on a souvent une agnosie visuelle associée. Lésion en arrière de l’aire de
Wernicke et inféro-temporo-occipitale ou thalamus antérolatéral. C’est une aphasie fluente,
souvent associée a une agnosie visuelle.
- Aphasie croisée : secondaire à une lésion siégeant dans l’hémisphère ipsilatéral à la main
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dominante chez un patient droitier (4 à 5%). Elles sont parfois atypiques, par exemple par
une atteinte dissociée du langage oral et écrit au détriment de ce dernier (les patients
parlent très bien mais ont du mal à écrire souvent). Les symptômes ne sont pas identiques,
c’est une atteinte très atypique.
Remarque :
Concernant la réversibilité des aphasies, cela dépend de l’étiologie. En effet, si l’aphasie est
due à un œdème, elle peut être réversible. En revanche, si l’aphasie est liée à un AVC
ischémique ou hémorragique, elle est irréversible. La récupération d’une aphasie est liée au
potentiel de plasticité du cerveau et est donc liée à l’âge : un enfant a plus de chances de
récupérer de son aphasie qu’un adulte.
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Des exemples audio sont alors présentés par le prof en cours avec :
- Une aphasie de Broca où le patient possède un langage non fluent, il hésite, possède
un style télégraphique dans son vocabulaire et finit par être agacé. Dans ce cas, il faut
éviter de se moquer du patient car cela peut entraîner une anxiété qui pourrait
exacerber son déficit du langage.
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Une aphasie de Wernicke où le discours est fluent, le discours manque de logique,
l’utilisation de néologisme, jargonaphasie. Le patient ne se rend pas compte de sa
pathologie et essaye même de le cacher.
Un exemple de vidéo montre aussi que l’on peut déclencher des aphasies grâce à la
stimulation magnétique trans crânienne : on stimule avec un aimant très fort certaines zones
du cerveau et on bloque le langage périodiquement grâce à un champ magnétique.
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II. La mémoire
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La mémoire est un système extrêmement complexe subdivisée en système et sous
systèmes indépendants mais en interaction étroite. Son fonctionnement n’est possible qu’en
interaction avec un ensemble plus vaste incluant le fonctionnement attentionnel (avec un rôle
de la substance réticulée pour cette fonction d'éveil et d'attention), perceptif, langagier.
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Il y a 5 systèmes selon Tulving (1997):
- la mémoire à court terme ou mémoire de travail : fugace très courte qui permet la
construction de la mémoire à long terme.
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la mémoire à long terme se divise en mémoire explicite consciente et implicite
inconsciente.
→ la mémoire explicite se divise en :
· mémoire sémantique qui correspond au savoir et connaissances
· mémoire épisodique : souvenirs de la vie (enfance)
→ la mémoire implicite inconsciente regroupe :
· la mémoire procédurale : habilités motrices (faire du vélo, jouer du piano) et
perceptives d’une remémoration
· les amorçages perceptifs : initiation inconsciente = impression avant la
reconnaissance. Exemple : quand on croise un ami avant même de se rappeler son
prénom on se rappelle son visage qui nous est sympathique : on sait que c’est un
ami.
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1. Mémoire à court terme
La mémoire de travail est une mémoire primaire permettant d’utiliser pendant quelques
secondes ou minutes une information.
Elle permet le maintien temporaire et la manipulation de l’information visuelle et/ou auditive
pendant la réalisation de tâches cognitives diverses de compréhension, de raisonnement ou de
résolution de problèmes.
C’est un système de capacité limitée, c’est- à- dire que si le sujet est interrompu dans le
déroulement de l’action, il risque d’oublier l’information.
Se caractérise par sa fugacité : on oublie cette information très rapidement.
Par exemple un calcul, on le retient quelques minutes, le temps de travailler.
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2. Mémoire à long terme
a) Implicite inconsciente « savoir comment »
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Elle permet de savoir comment faire quelque chose (vélo, piano ou même marcher). Elle se
divise en mémoire procédurale et amorçage perceptif.
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Mémoire procédurale
C’est la mémoire des habiletés, des actes, des gestes automatisés et des comportements appris.
Les habiletés sont motrices, perceptivo-motrices et cognitives (faire du piano ou du vélo). Ces
opérations s’expriment essentiellement sous la forme d’actions (permet de faire des choses
déjà apprises). Cette forme de mémoire ne nécessite pas le recours direct ou explicite à la
phase d’apprentissage, elle n’impose pas d’effort conscient pour la récupération de
l’information. C’est une forme de mémoire automatique.
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Amorçage perceptif
Il permet l’acquisition et le maintien de la connaissance relative à la forme (visage de
quelqu’un) et à la structure des mots, des objets mais non des propriétés sémantiques
(fonctionnelles et associatives).
Il permet d’identifier les mots, les visages et les objets immédiatement à un niveau présémantique. Correspond à la simple reconnaissance d’un visage amical, sympathique même si
on a oublié son nom. La recherche du nom est un effort conscient qui fait intervenir un type
différent de mémoire.
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b) Explicite consciente « savoir que »
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Mémoire épisodique
Evénements spécifiques vécus situés dans le temps et dans l’espace et récupérés avec des
détails phénoménologiques (pensées, perceptions, sensations, …)
Réponse « se souvenir » : elle permet de se souvenir des épisodes de l’enfance et la vie
passée.
Oubli au cours du temps
Fragile (On a tendance à perdre cette mémoire épisodique au cours du temps. Notre cerveau
fait le tri comme un disque dur qui se formate au fur et à mesure pour pouvoir stocker de
nouvelles informations. )
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Mémoire sémantique
Savoir accumulé au cours de la vie. Informations générales sur sa propre vie et événements
généraux indépendants d’un contexte spatio-temporel particulier d’acquisition (vous savez
votre date de naissance, le lieu où vous avez grandi... )
Réponse « savoir » ou encore l’expérience , « Je sais que »
Stable dans le temps
Résistante
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Ces différents types de mémoire sont gérés par différents types de zones cérébrales :
- la mémoire explicite est permise par le système limbique (circuit de Papez).
Le système limbique se compose du circuit de Papez, de la région septale en rapport avec les
structures de l’hippocampe, de l’amygdale, de la substance réticulée du tegmentum
mésencéphalique, du thalamus et de zones des lobes frontaux et temporaux.
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la mémoire implicite fait appel aux ganglions de la base et au cervelet
(coordination).
Le lobe frontal joue un rôle majeur dans les processus de mise en mémoire (choix de mise en
mémoire) et de rappel, ainsi que dans l’organisation temporo spatiale des données.
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3. Clinique
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Plusieurs types d’atteinte de la mémoire :
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- Amnésie antérograde : incapacité de fixer durablement des nouveaux souvenirs : c’est
une amnésie de fixation.
Le patient peut toujours accéder à sa mémoire mais ne peut plus stocker, fixer les nouveaux
éléments. Exemple : une heure après la visite du neurologue le patient aura complètement
oublié qui il est et pourquoi il vient. Il va se souvenir de tous les événements antérieurs à la
lésion responsable de l'amnésie.
Le Dr Freppel nous recommande le film Memento. (romancé dans le sens où ce n’est pas le
sommeil qui fait perdre la mémoire, en général c’est «automatique» toutes les 10minutes»).
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- Amnésie rétrograde : perte des souvenirs qui ont précédé la pathologie. C’est une
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amnésie d’évocation.
Les patients ont une amnésie d'évocation : ils ne vont pas pouvoir se souvenir de la date de
leur mariage, de la naissance ou du nom de leurs enfants…. Par contre ce qui touche à leur
identité est préservé.
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- Ictus amnésique : Première cause d’amnésie transitoire. Amnésie antérograde massive
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(toutes les 5 minutes le patient va demander où je suis ? pourquoi je suis là ?). Parfois il est
accompagné d’amnésie rétrograde. Il est résolutif en 24 heures.
Se déclenche très brutalement, il n’y a pas de cause évidente de type vasculaire ou de
traumatisme crânien (mini crise d'épilepsie ? Baisse de perfusion d'une zone du circuit de
Papez? AVC lacunaire ?)
- Amnésie dissociative : souvent après un traumatisme crânien. Elle se caractérise par une
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incapacité à se souvenir d’informations personnelles importantes, perte d’identité
personnelle.
Forme d’amnésie rétrograde mais vraiment ciblée sur les éléments personnels (oubli de la
destination du voyage de noces, du prénom, du lieu de naissance). Retrouvée dans des
pathologies de type schizophrénie touchant le plus souvent les jeunes adultes.
Différences entre un sujet atteint d’Alzheimer et un sujet normal qui avec l’âge a des troubles
mnésiques :
Sujet normal
Type
plainte
Entourage
Maladie d’Alzheimer
de Perte de mémoire sur : des Perte d’affaires, répétitions de
détails,
noms
propres, questions, perte de fragments
rappel spontané, recherche entiers du passé récent
d’objets
Peu impliqué. Le patient Famille à l’origine de la
consulte seul car c’est lui consultation. Minimisation
qui est gêné.
par le patient
Répercussion Subjectif (difficulté à faire Rapide (gestion financière,
sur la vie des mots croisés…)
transports
publics,
se
quotidienne
perdent…)
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III- Quelques syndrome (PARTIE NON TRAITEE )
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1.Syndrome frontal
a) Les « troubles » du comportement et de la régulation de l’activité motrice
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Le comportement du malade donne l’impression d’une modification de sa personnalité. Il y a
souvent ralentissement psychomoteur:
· perte des initiatives et des actions nécessaires à la vie quotidienne (apathie)
· restriction des champs d’intérêt (aboulie)
· absence de réaction affective normale face à des événements personnels ou à la
maladie parfois au contraire excitation psychomotrice (syndrome frontal « positif ») :
jovialité, moria (jovialité extrême), désinhibition (comportement d'urination,
exhibitionnisme).
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Les perturbations de l’activité motrice consistent en :
· un défaut d’initiative et de spontanéité gestuelle qui peut réaliser un comportement de
négligence motrice d’un hémicorps
· impossibilité de reproduire des séries de gestes, de rythmes, ou mieux de dessins très
simples
· persévérations et stéréotypies gestuelles (ex :Un patient qui continue à plonger
automatiquement sa cuillère dans son bol alors qu'il n'y a plus rien dedans.)
· troubles de l’équilibre et de la marche avec rétropulsion en station debout (astasie),
mauvaise utilisation des membres inférieurs lors de la marche (abasie ou apraxie de la
marche), au maximum impossibilité de tenir debout et de marcher
· un comportement d’urination
· réaction de préhension pathologique (grasping reflex qui est un réflexe archaïque),
réflexe de succion.
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b) Les troubles du langage
Il y a une réduction de toute communication verbale (mutisme) ou de la fluidité du langage
(défaut de spontanéité et d’initiative verbale, phrases spontanées brèves et rares), un
« manque du mot » avec pourtant un stock lexical intact après stimulation, des persévérations
(le mot est répété et parasite la phrase suivante) dans le langage oral ou écrit et le malade
répète parfois en écho la question de l’examinateur (écholalie).
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c) Les troubles de l'attention et de la mémoire
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déficit de l’attention volontaire et de la concentration ou au contraire distractibilité
extrême
déficit de la mémoire de fixation et des apprentissages : pas de stratégie valable dans
les tentatives de mémorisation, pas d’organisation logique des données à mémoriser
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Ces troubles de la mémoire immédiate sont parfois à l’origine de confabulations (événements
souvent réels du passé faisant irruption dans le temps présent).
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d) Les troubles intellectuels
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On retrouve des troubles du raisonnement et du jugement. Ils apparaissent souvent lors des
activités abstraites et complexes nécessitant plusieurs opérations pour aboutir à une solution
ou à une synthèse finale (problèmes arithmétiques, histoires absurdes, explication de
proverbes). Elles sont en règle générale échouées. L’élément caractéristique est que la
réalisation est facilitée par l’invigoration soutenue (= fait de stimuler, encourager, forcer un
peu.) et la fragmentation des données du plan de résolution. Il s’agit plus d’un déficit de la
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stratégie menant au but, que d’un déficit des activités élémentaires. En effet le calcul mental
simple, les automatismes professionnels, les actions simples et ponctuelles sont relativement
bien conservés.
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Les symptômes les plus parlants sont la modification de la personnalité et du comportement
pour le syndrome frontal.
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e) Les différentes lésions
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Ces différents symptômes et signes se regroupent parfois de façon particulière selon la région
touchée.
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Les lésions du cortex préfrontal (face externe) se traduisent par une réduction de
l’activité motrice (akinésie) et de la vie émotionnelle, parfois des phénomènes de
négligence motrice, un trouble de l’équilibre et de la marche (astasie-abasie),
l’impossibilité d’élaborer de nouveaux programmes et le caractère persévératif et
stéréotypé de leurs réponses face aux situations nouvelles. Le patient a du mal à
démarrer le mouvement.
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L’atteinte des régions orbito-basales se traduit par une hyperactivité motrice exagérée,
fragmentée, avec des réactions impulsives inadaptées (stéréotypie gestuelle,
collectionnisme), un grasping reflex, une dépendance accrue vis à vis du monde
extérieur avec de nombreuses conduites stéréotypiques, une perte de la sélectivité des
processus mentaux qui se manifeste par des troubles du comportement, du
raisonnement et du jugement, un comportement d’urination.
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L’atteinte des régions paramédianes (près de la faux du cerveau) se manifeste par une
inertie motrice, un trouble parfois massif de l’initiation.
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2.Syndrome confusionnel
Le syndrome confusionnel est caractérisé par l’association d’une baisse de la vigilance, d’une
désorientation temporospatiale, d’un ralentissement et d’une perturbation diffuse des activités
intellectuelles, avec souvent illusions ou hallucinations et perturbations du cycle veillesommeil, des troubles du comportement (activité générale, état affectif, conduites sociales).
Dans tous les cas il faudra différencier et trouver rapidement l’étiologie :
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générale : intoxication exogène (drogues, alcool), métabolique (hypoglycémie,
hypercalcémie, trouble de la natrémie), urgence chirurgicale, infarctus du myocarde,
etc. L’émergence d’un syndrome confusionnel au cours d’une pathologie générale est
particulièrement fréquente chez les sujets âgés.
neurologique : encéphalite infectieuse, hémorragie méningée, hématome sous-dural,
tumeur cérébrale ; dans ces différents cas il peut exister des signes neurologiques
focaux.
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une pathologie psychiatrique ne doit être retenue qu’après avoir éliminé les causes
citées ci-dessus. Il peut s’agir alors d’un état confusodélirant au cours d’une bouffée
délirante aiguë ou d’une psychose chronique.
Il faut également différencier un syndrome confusionnel d’une aphasie de Wernicke
avec jargonaphasie mais celle-ci s’accompagne souvent d’une hémianopsie latérale
homonyme droite.
3.Syndrome démentiel
Le Dr Freppel saute complétement le syndrome démentiel puisque nous l’avons déjà vu dans
d’autres cours. Nous vous avons tout de même inséré les diapos.
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C’est un syndrome clinique dont la caractéristique essentielle est la diminution des capacités
intellectuelles, sans préjuger de son étiologie ou de son évolutivité.
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Les critères diagnostiques sont :
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-
la présence du syndrome amnésique (atteinte de la mémoire à court et long terme)
(signe obligatoire)
- l’altération des capacités intellectuelles, de raisonnement et de jugement
- des troubles du comportement (activité générale, état affectif, conduites sociales).
Ils doivent être suffisamment importants pour retentir sur la vie sociale ou professionnelle,
ne doivent pas être observés exclusivement dans le cadre d’une confusion mentale et ils
doivent pouvoir être attribués par l’enquête étiologique à une affection organique causale.
La démarche diagnostique devant un syndrome démentiel, après avoir éliminé un
syndrome confusionnel ou un syndrome dépressif, vise à rechercher une cause accessible
à une thérapeutique simple (démence syphilitique, maladie de Biermer, hydrocéphalie à
pression normale, ...) avant de conclure à une maladie dégénérative.
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Par l’interrogatoire :
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établir la liste des médicaments consommés : en cas de prise de médicaments
psychotropes, une réévaluation après sevrage peut être nécessaire
·
préciser le mode d’installation et évolution : insidieux et lentement progressif en
faveur d’une affection dégénérative ; brusque associée à des signes ou symptômes
neurologiques focaux et évoluant par à-coups en faveur d’une étiologie vasculaire ;
quelques mois ou années après injection de produits sanguins (démence HIV) ;
plusieurs années après une affection syphilitique non ou insuffisamment traitée…
·
rechercher des signes, ou symptômes, généraux ou neurologiques : syndrome d’HIC
(suspecter une tumeur ou une HPN), frilosité et ralentissement (hypothyroïdie), pâleur
et dyspnée d’effort (anémie par carence en folates ou B12)…
Par l’examen physique :
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·
recherche de signes en faveur d’un risque vasculaire : prise de la tension artérielle,
recherche de signes neurologiques focaux
·
la présence de signes neurologiques focaux, de troubles de la marche ou de la station
debout, d’un syndrome pyramidal est inhabituelle dans une démence dégénérative, a
fortiori si leur installation a précédé celle de la démence. Elle doit faire rechercher une
démence vasculaire, une hydrocéphalie à pression normale ou un processus expansif
intracrânien.
·
recherche de mouvements anormaux et d’un syndrome extrapyramidal : discret il peut
être associé à une démence de type Alzheimer ; important, il doit faire évoquer une
« démence sous-corticale » (maladie de Parkinson, paralysie supra-nucléaire
progressive, chorée de Huntington…)
·
recherche des signes d’une hypothyroïdie (souvent fruste), d’intoxication éthylique, de
toxicomanie…
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Par les examens complémentaires indispensables :
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la tomodensitométrie cérébrale (recherche de processus expansif intracrânien,
d’hydrocéphalie à pression normale)
·
le bilan biologique : NFS, TSH, dosage folates et vitamine B12, sérologie syphilitique
(et HIV quand contamination possible)
·
·
l’électroencéphalogramme n’est utile que dans certains contextes (infectieux, toxique
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IV- Votre cerveau vous ment
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Partie ludique où nous pouvons poser nos stylos !!!!!
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L’organe le plus important de notre corps est le cerveau, selon le cerveau.
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Il est compliqué de comprendre un organe avec, comme outil de travail, ce même organe qui
nous sert à l'analyser. Comprendra-t-on un jour en détails le fonctionnement cérébral ?
Si le cerveau était suffisamment simple pour que l’on puisse le comprendre, il serait trop
simple pour que l’on puisse comprendre quoi que ce soit.
Notre cerveau nous « ment » et provoque des illusions, prend des décisions à notre place en
permanence... (Est ce que la conscience de soi même ne serait pas une illusion ?)
!
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Jeune fille ou vieille femme ?
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Ci-dessous, lorsque vous fixez un point, vous voyez scintiller les autres intersections de
lignes. En fait votre cerveau voit distinctement le point blanc et les intersections de lignes
grises mais le tour est moins bien perçu (champ périphérique de la rétine) et fait l'objet d'une
interprétation. Comme deux lignes arrivent l'une face à l'autre, le cerveau considère qu'il y a
du gris tout le long. Il y a donc un scintillement parce que l’on oscille entre la réalité et la
tentative de remplissage du cerveau.
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Nous sommes incapables de reconnaitre un visage à l’envers :
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Pour ceux qui n’ont pas compris, retournez votre écran , votre feuille ou votre tête !
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