GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies Editorial Le nouveau bureau, tout en respectant la ligne de conduite des précédents, essaye d’innover avec en ce début d’année la reprise de la fameuse « Newsletter » du groupe et le lancement d’une enquête sur Internet. Les bonnes résolutions sont celles qui durent ! Nous essaierons de publier cette « Newsletter » après chaque réunion du groupe avec un sujet phare ou une mise au point, centré par l’enquête, les résultats de l’enquête, des résumés d’une sélection d’articles qui ont suscité notre intérêt et éventuellement les points forts de congrès. Les échanges restent des moments privilégiés, indispensables pour faire avancer nos travaux et faire émerger nos idées. Notre groupe est dynamique comme en témoigne le succès de nos Journées. Tant mieux, nous insistons sur la nécessité de nous rencontrer régulièrement et tout particulièrement lors de nos réunions. N’oubliez pas les dates de nos réunions futures et n’hésitez pas à venir avec des jeunes collègues intéressés par la thématique. Pour maintenir notre dynamique, il est indispensable de les encourager, de les accueillir afin d’enrichir nos discussions et découvrir de nouveaux points de vue. Le Bureau R ésultats de l’enquête : Régime sans sel Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont répondu à cette enquête. Il s’agit d’un essai avec un taux de réponse honorable (49%, score à battre à la prochaine enquête !). Toutes nos excuses aux « oubliés ». La vérification et la mise à jour de notre liste de messagerie est en cours. Question 1: Le régime sans sel est-il important pour vous ? 94% de oui Question 2: Vous demandez toujours à vos patients de suivre un régime sans sel ? 67% de oui Question 3: Vous adaptez le type de régime sans sel à la sévérité de votre patient ? 97% de oui Question 4: Vous essayez toujours d’évaluer les apports sodés ? 67% de oui Question 5 : Comment évaluez-vous le bon suivi du régime sans sel ? Interrogatoire du patient dans 73% des cas. Natriurèse des 24 heures : dans 58% des cas Parmi les autres possibilités, la consultation diététique arrive en tête OFICSEL : Une étude sur le point de débuter. Thibaud Damy Sel . Ami ou ennemi ? Le sodium interstitiel : un réservoir peu régulé. Nijst P: J Am Coll Cardiol 2015; 65: 378. Il existe dans le tissu interstitiel un réseau de glycosaminoglycanes qui fixe le sodium et qui constitue un réservoir de sodium qui échappe à la régulation hydro-sodée classique. Ce sodium a peu d’influence sur la natrémie, le niveau hydrique et la sécrétion neurohormonale. Dans certaines situations (régime hypersodé ou insuffisance cardiaque), les propriétés hydrostatiques de ce réseau se modifient, favorisant l’accumulation d’eau, entrainant une augmentation de la pression oncotique. Ces modifications perturbent les fonctions endothéliales avec une baisse de la synthèse de NO. Cette zone de séquestration de sodium peut expliquer certaines situations comme l’apparition rapide d’œdèmes sans variation majeure du poids. Le régime sans sel, et peut-être les antagonistes des récepteurs aux minéralocorticoïdes, permettent de limiter ces altérations de l’interstitium. Autres articles salés : Farquhar WB: Dietary Sodium and Health. J Am Coll Cardiol 2015; 65: 1042. Basuray A: Dietary sodium adherence is poor in chronic heart failure patients. J Card Fail 2015; 21: 323. 1 GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies Quoi de neuf dans la littérature ? SAS : belle revue dans le JACC Costenzo MR: J Am Coll Cardiol 2015; 65: 72. Cette revue propose un état de nos connaissances sur l’apnée du sommeil de type central (ACS) dans l’insuffisance cardiaque systolique (ICS). L’ACS concerne 30 à 50% des patients insuffisant cardiaques. Les facteurs de risque sont le sexe masculin, une classe NYHA élevée, une FEVG basse, un BNP élevé ou une fibrillation atriale. Sa physiopathologie est complexe, et associe une hyperventilation, un bas débit et une hyper-reactivité cérébrovasculaire. La prise en charge nécessite dans un premier temps l’optimisation du traitement de l’ICS. Les résultats de l’étude SERVE-HF nous permettront de mieux positionner les traitements non médicamenteux de l’ACS. « Bendopnea », un nouveau signe fonctionnel de l’insuffisance cardiaque ? Thibodeau JT: JACC Heart Fail 2014; 2: 24. « Docteur, je n’arrive plus à mettre mes chaussures, je suis trop essoufflé ! ». Nous avons tous entendu cette phrase. Il s’agit de la « bendopnea » ou la dyspnée induite par l’antéflexion du thorax. Dans une étude prospective chez 102 patients, cette forme de dyspnée était présente chez 29 patients, qui sont les patients les plus sévères cliniquement et hémodynamiquement. Un sous-groupe de 46 patients a eu des mesures en position couchée, assise et penchée en avant. Cette dyspnée s’accompagne d’une élévation de la pression auriculaire droite, de la pression pulmonaire bloquée et d’une baisse de l’index cardiaque. l’année, les résultats « post-hoc » par régions d’inclusion. Le diagnostic de l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée, qui doit être un diagnostic d’élimination, est difficile. Les pathologies respiratoires doivent être écartées. C’est manifestement ce qui a été fait en Russie/Géorgie (R/G) avec moins de patients «respiratoires» que dans la population américaine (A). En revanche, les deux populations restent bien différentes, plus jeune avec plus de cardiopathie ischémique, moins d’insuffisance rénale et de fibrillation auriculaire dans la population de R/G. Ces différences cliniques s’accompagnent d’une différence importante en termes de mortalité. La mortalité de la population A est double par rapport à celle de la population générale alors qu’elle est similaire (voire moindre) en R/G. Une analyse similaire a été réalisée pour les études CHARM, I-PRESEVE et CORONA. Les auteurs retrouvent des différences régionales semblables, avec la même différence de mortalité entre les régions de l’est de l’Europe et celle des pays européens de l’ouest et du continent nord-américain. Cette différence est moins importante dans les populations avec une insuffisance cardiaque systolique. Kristensen SL : Circulation 2015; 131: 43. TOPCAT : Variations régionales Pfeffer M: Circulation 2015; 131: 34. Nous avons tous été surpris par les résultats selon les régions d’inclusion présentés dans les suppléments de l’article princeps de l’étude TOPCAT (New Engl J Med 2014; 310: 1383). Circulation publie dans son premier numéro de 2 GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies Les points forts de l’ACC 2015 Le congrès de l’ACC s’est tenu cette année à San Diego du 14 au 16 mars. L’ablation fait mieux que l’amiodarone dans le FA chez l’insuffisant cardiaque. Di Biase L: "Ablation vs. Amiodarone for treatment of persistent atrial fibrillation in patients with congestive heart failure and an implanted device: Results from the AATAC Multicenter Randomized Trial". L’étude AATAC portait sur 203 patients présentant une FA persistante, atteints d’insuffisance cardiaque en classe 2 à 3 de la NYHA, avec une FEVG ≤ 40% et porteurs d’un DAI et/ou d’une resynchronisation. Les patients ont été randomisés en 2 groupes : ablation de FA versus amiodarone. Le critère principal était l’absence de récurrence de FA. Après un suivi de 2 ans, dans le bras ablation, 70% des patients traités ne présentaient pas de récidive de FA, contre 34% dans le groupe amiodarone. Le nombre de réhospitalisation et la mortalité étaient inférieurs dans le groupe ablation comparativement au groupe amiodarone (18% versus 8%, p < 0.001). Enfin, en l’absence de récidive de FA on constatait une amélioration significative de la FEVG, de la distance parcourue au test de marche de 6 minutes et de la qualité de vie. Dysfonction ventriculaire droite : mieux vaut prévenir que guérir ! De nombreuses communications ont fait une revue exhaustive sur la problématique de la gestion de la dysfonction ventriculaire droite associée à la dysfonction gauche ou dans les suites d’une assistance mécanique. Plusieurs points expliquent la complexité de la prise en charge de la dysfonction droite : 1. une physiopathologie spécifique et différente du ventricule gauche 2. la difficulté de quantifier la fonction droite 3. l’absence de thérapeutique ou de stratégie thérapeutique spécifique. La prise en charge repose donc principalement sur les diurétiques afin de réduire la rétention hydrosodée, rechercher une éventuelle hypoperfusion coronaire et rétablir le rythme sinusal en cas d’arythmie récente. La stratégie la plus efficace, pour l’instant, est finalement d’éviter la dysfonction droite, qui reste un élément de mauvais pronostic quelle que soit la pathologie initiale sous-jacente. Du coté des nouveautés... Platz E : “Lung ultrasound with pocket device may detect subclinical congestion in ambulatory heart failure patients”. Ou comment faire le diagnostic d’une surcharge pulmonaire avec un appareil de la taille de votre Smartphone ! Dans une série de 200 patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque, cette équipe de Boston montre que la présence de « B lines » sur une échographie thoracique à l’aide d’un échographe de poche, est corrélée aux taux de Nt-proBNP, même en absence de signe clinique. Un examen simple pour les situations complexes. Côte « B lines » Warner Stevenson L. “Implantable monitors” … pour détecter précocement les décompensations cardiaques? Dans une session dédiée aux méthodes de l’évaluation de la congestion des patients insuffisants cardiaques, les systèmes implantables apparaissent supérieurs aux méthodes classiques (examen clinique, bio marqueurs, quantification de la volémie). Comme suggéré dans les études Compass (Bourge RC, JACC 2008) et Champion (Adamson P, Circ Heart Failure, 2014), l’élévation de la pression pulmonaire détectée par des systèmes implantables précède la prise de poids ou l’élévation des biomarqueurs. Des capteurs autonomes (CardioMEMS) placés dans l’artère pulmonaire sont approuvés par la FDA pour optimiser la surveillance des patients les plus sévères. 3 GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies Actualités du groupe PHRC Les deux études à dynamiser ! Il est indispensable de mener à leur terme ces deux PHRC du groupe : LEAD – Jean-Christophe EICHER : la resynchronisation inter-atriale dans l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée. Idée très originale. N’oubliez pas d’en parler régulièrement à nos échographistes. ECAD – Damien Logeart : En plein lancement du projet PRADO, ce PHRC reste d’actualité et il est absolument nécessaire d’être en mesure de répondre à la question posée : intérêt ou non d’un suivi spécialisé après une hospitalisation pour une décompensation cardiaque. REGISTRES PHHF – Nicolas Lamblin / Thibaud Damy AMYLOSTUDY – Thibaud Damy (terminé) Péripartum – Frédéric Mouquet Grossesse et cardiomyopathie – Jean-Noël Trochu Cardiopathie aux médicaments anti-cancéreux – Pierre Gibelin Toutes les données récentes sur le site internet de la SFC : http://www.sfcardio.fr/etudes-en-cours AGENDA Journées européennes de l’insuffisance cardiaque : 6 mai 2015 Coordinatrice : Florence Beauvais Nos prochains rendez-vous : Bureau du groupe : 19 juin 2015 : Journée des groupes (Paris, Eurosite) 16 septembre 2015 juste avant les JFIC à Nancy. 23 octobre 2015 : Journée des groupes (Paris, Eurosite) Journées françaises de l’insuffisance cardiaque : 16-18 septembre 2015 à Nancy Bureau du groupe Président : Past-président : Secrétaires : Pascal de Groote Richard Isnard Thibaud Damy, Florence Beauvais Site Internet du groupe Emmanuelle Berthelot Marie-France Seronde Newsletter Bureau Emmanuelle Berthelot Frédéric Mouquet Jean-Christophe Eicher Jean-Michel Tartière Nicolas Lamblin 4