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GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies
Les points forts de l’ACC 2015
Le congrès de l’ACC s’est tenu cette année à
San Diego du 14 au 16 mars.
L’ablation fait mieux que l’amiodarone dans
le FA chez l’insuffisant cardiaque.
Di Biase L: "Ablation vs. Amiodarone for
treatment of persistent atrial fibrillation in
patients with congestive heart failure and an
implanted device: Results from the AATAC
Multicenter Randomized Trial".
L’étude AATAC portait sur 203 patients
présentant une FA persistante, atteints
d’insuffisance cardiaque en classe 2 à 3 de la
NYHA, avec une FEVG ≤ 40% et porteurs d’un
DAI et/ou d’une resynchronisation. Les
patients ont été randomisés en 2 groupes :
ablation de FA versus amiodarone. Le critère
principal était l’absence de récurrence de FA.
Après un suivi de 2 ans, dans le bras ablation,
70% des patients traités ne présentaient pas de
récidive de FA, contre 34% dans le groupe
amiodarone. Le nombre de réhospitalisation et
la mortalité étaient inférieurs dans le groupe
ablation comparativement au groupe
amiodarone (18% versus 8%, p < 0.001). Enfin,
en l’absence de récidive de FA on constatait
une amélioration significative de la FEVG, de la
distance parcourue au test de marche de 6
minutes et de la qualité de vie.
Dysfonction ventriculaire droite : mieux vaut
prévenir que guérir !
De nombreuses communications ont fait une
revue exhaustive sur la problématique de la
gestion de la dysfonction ventriculaire droite
associée à la dysfonction gauche ou dans les
suites d’une assistance mécanique. Plusieurs
points expliquent la complexité de la prise en
charge de la dysfonction droite : 1. une
physiopathologie spécifique et différente du
ventricule gauche 2. la difficulté de quantifier
la fonction droite 3. l’absence de
thérapeutique ou de stratégie thérapeutique
spécifique. La prise en charge repose donc
principalement sur les diurétiques afin de
réduire la rétention hydrosodée, rechercher
une éventuelle hypoperfusion coronaire et
rétablir le rythme sinusal en cas d’arythmie
récente. La stratégie la plus efficace, pour
l’instant, est finalement d’éviter la dysfonction
droite, qui reste un élément de mauvais
pronostic quelle que soit la pathologie initiale
sous-jacente.
Du coté des nouveautés...
Platz E : “Lung ultrasound with pocket device
may detect subclinical congestion in
ambulatory heart failure patients”.
Ou comment faire le diagnostic d’une
surcharge pulmonaire avec un appareil de la
taille de votre Smartphone ! Dans une série de
200 patients hospitalisés pour insuffisance
cardiaque, cette équipe de Boston montre que
la présence de « B lines » sur une échographie
thoracique à l’aide d’un échographe de poche,
est corrélée aux taux de Nt-proBNP, même en
absence de signe clinique. Un examen simple
pour les situations complexes.
Warner Stevenson L. “Implantable monitors”
… pour détecter précocement les
décompensations cardiaques?
Dans une session dédiée aux méthodes de
l’évaluation de la congestion des patients
insuffisants cardiaques, les systèmes
implantables apparaissent supérieurs aux
méthodes classiques (examen clinique, bio
marqueurs, quantification de la volémie).
Comme suggéré dans les études Compass
(Bourge RC, JACC 2008) et Champion
(Adamson P, Circ Heart Failure, 2014),
l’élévation de la pression pulmonaire
détectée par des systèmes implantables
précède la prise de poids ou l’élévation des
biomarqueurs. Des capteurs autonomes
(CardioMEMS) placés dans l’artère
pulmonaire sont approuvés par la FDA pour
optimiser la surveillance des patients les
plus sévères.