GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies
Quoi de neuf coté recommandations ?
On a aussi beaucoup parlé d’hypertension
pulmonaire (HTP) avec la présentation des
nouvelles recommandations européennes
(ERS/ESC). Les changements notables reposent
sur la classification des types d’HTP,
notamment la distinction des formes post
capillaires « isolée » ou « mixte » en fonction
du gradient diastolique (différence entre la PAP
diastolique et la PAPo) et des résistances
vasculaires au cathétérisme cardiaque droit. La
classification étiologique a été mise à jour.
L’échocardiographie reste fondamentale pour
le screening des HTP. Il faut maintenant
associer la mesure de la Vmax de l’IT à d’autres
critères évoquant la présence d’une HTP
(dilatation des cavités cardiaques droites, taille
de la veine cave inférieure, analyse du flux
pulmonaire). Cette démarche est
indispensable avant de référer le patient à un
centre expert dans l’HTAP pour la réalisation
du cathétérisme cardiaque droit et pour la mise
en route d’une thérapeutique adaptée. Les
recommandations concernant le traitement
ont fait l’objet d’importantes modifications
avec l’apparition de nouveaux médicaments
(Macitentan), de nouvelles classes
thérapeutiques (activateurs de la guanylate
cyclase soluble et des récepteurs de
prostacycline) ou de nouvelles stratégies
(combinées ou non).
Les points forts de l’AHA
2015
Autre congrès majeur, l’AHA, qui n’a plus son
aura de jadis, mais qui nous apporte son lot de
résultats d’études importantes. Cette année
nous en retiendrons trois qui ont bénéficié
comme souvent d’une publication simultanée.
L’étude NEAT-HFpEF a évalué l’effet de
l’isosorbide mononitrate sur les activités
quotidiennes (estimée par un accéléromètre)
chez 110 patients suivis pour une insuffisance
cardiaque à fraction d’éjection préservée
(ICFEVGp). Il s’agit d’une étude en double
aveugle contre placebo avec un « cross-over ».
La dose d’isosorbide mononitrate était
augmentée de 30 mg à 120 mg/j. L’étude est
négative avec sous nitrés, une moindre activité
quotidienne (p = 0.06) et une diminution des
activités inversement proportionnelle à la dose
de nitrés. L’isosorbide mononitrate ne modifie
ni la qualité de vie, ni le test de marche de 6
minutes, ni le taux de BNP mais augmente le
nombre d’effets secondaires. (Redfield : New
Engl J Med 2015 ; 373 :2314).
L’étude SOCRATES Reduced a évalué chez 456
patients en insuffisance cardiaque systolique
l’effet du Vériciguat sur le taux de Nt-proBNP.
Le Vériciguat est un nouvel activateur de la
guanylate cyclase soluble (ayant une demi-vie
plus longue que le Riociguat [Adempas@]qui a
une indication dans l’hypertension pulmonaire
post-embolique non opérable). Il s’agit d’une
étude de phase II qui a comparé quatre doses
de Vériciguat versus placebo. A 12 semaines, la
baisse du NT-proBNP est proportionnelle à la
dose de Vériciguat mais les taux sont
identiques au groupe placebo. Nous sommes
en attente d’une étude similaire dans
l’ICFEVGp. (Gheorghiade : JAMA 2015 ; 314 :
2251).
Enfin de l’espoir pour le patient diabétique !
L’étude EMPA-REG OUTCOME a évalué sur 3
ans l’impact de l’empaglifozine sur la morbi-
mortalité cardiovasculaire chez le diabétique
de type 2 à risque. L’empaglifozine est un
inhibiteur du co-transporteur sodium glucose
de type 2 qui permet d’augmenter l’élimination
rénale du glucose. Cette étude, en double
aveugle contre placebo, a randomisé 7020
patients avec au moins un antécédent cardio-
vasculaire, un index de masse corporelle ≤ 45
kg/m² et une hémoglobine glycquée entre 7 et
9%. Deux doses d’empaglifozine ont été
testées (10 et 25 mg). L’étude est positive avec
une diminution significative de 14% (HR : 0.74
– 0.99, p=0.04) de l’objectif principal (mortalité
cardio-vasculaire, infarctus et accidents