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On estime les besoins énergétiques supplémentaires de la femme enceinte à 260 kcal/jour pendant les
9 mois, ce qui représente une prise de poids raisonnable de 10 à 12 kilos. Finalement, ça ne se voit peu phy-
siquement, à part le ventre qui grossit - mais c'est au bénéfice du fœtus. Le risque d'une prise de poids trop
importante est que la femme s'épuise à l’accouchement, que ça comprime la cavité amniotique et que le petit
soit en insuffisance respiratoire.
On a également un risque d'obésité métabolique. Si la personne a pris plus de poids que nécessaire,
c’est qu'elle a consomme plus de substrats énergétiques (lipides ++). Alors, le niveau de cholestérol est im-
portant, les triglycérides en grande quantité. Un tissu adipeux qui contient trop de TG devient résistant à
l'insuline. La femme commence à être en situation d'hyperglycémie et un diabète gestationnel peut s'installer.
Les enfants dont la mère a subi un diabète gestationnel non contrôlé, ont un périmètre crânien significative-
ment plus élevé que la normale. Mais surtout si le tissu adipeux de ces enfants ne bouge pas trop pendant la
première année, dès le cap des un an passé, il commence à tout stocker. Ces enfants sont alors exposés à une
obésité dès le plus jeune âge qui risque de se maintenir avec la croissance. L'impact de l'environnement fœto-
maternel sur l'enfant dont l'obésité ne se déclarera pas tout de suite mais à l'âge de 1 an. La stratégie thérapeu-
tique de l'obésité dans ce cas est préventive : si l’on veut éviter le problème pour la génération qui arrive, il
faut accompagner la maman.
La dépense énergétique selon l'allaitement
Autre période un peu exceptionnelle, la période d'allaitement qui va nécessiter une production de lait
qui n'est pas gratuite. La dépense énergétique liée à l'allaitement résulte de la nécessité de produire du lait, du
changement de la masse grasse et de l'activité physique de la maman. Du coup, c'est l'inverse de tout à l'heure
car il va falloir vérifier que la mère n'est pas en carence énergétique pour qu'elle produise tout le lait nécessaire
à son enfant et qu'il réponde au besoin de son nourrisson.
La valeur énergétique du lait est de 0.61 kcal/g, ce qui coûte environ 20% en plus en termes de kcal
par jour pour en assurer la synthèse (600 kcal/jour). La prise alimentaire ne suffit pas toujours à compenser,
et souvent l'allaitement va entraîner une perte de poids car on puise dans ses propres réserves. Il faut donc
qu'elle mange un peu plus pour compenser cette dépense.
5. Apports énergétiques conseillés et apports nutritionnels journaliers (ANC)
Ils dépendent de la DET (dépense énergétique totale) de l'individu sur 24h. Cette DET est une formule de
calcul issue de plusieurs observations épidémiologiques : DET (sur 24h) = DER * NAP.
La dépense énergétique totale (DET) est le produit de la dépense énergétique au repos (DER) (métabolisme
de base selon le poids, la taille, l’âge, le sexe, comme expliqué plus haut) par le niveau d'activité physique
(NAP) de l'individu. La formule est encore plus facile car dans un cabinet, le calcul est très rapide et ne
nécessite pas de matériels contraignants.
Le NAP est un coefficient estimé comme le niveau d'activité. Le DER est calculée par les équations de Harris
et Benedict. Pour la NAP, ce sont des valeurs arbitraires. C'est un consortium de spécialistes qui se mettent
d'accord à l'échelle de l'OMS pour grader le NAP afin qu'on puisse très rapidement appliquer cette équation à
l'échelle d'une population.
4 niveaux d’activités physiques ont été établis :
1,4 : activité physique faible ou réduite, nourrissons portés et à l'extrême les personnes âgées qui mar-
chent à peine et n'ont même plus d’activité sédentaire.
1,6 : activité moyenne ou habituelle de tout-un-chacun, environ 30 min jour activité sédentaire, le
minimum vital (sortir, se lever, bouger, se déplacer à pied).
1,8 : niveau au-dessus de la sédentarité dite forte ou importante entre 1h ou 2h d’activité par jour, au
minimum trente minutes d'activité physique par jour voire même un peu plus. On le classe comme
niveau d'activité physique important ou fort. C'est par exemple 10km tous les 2 jours.
2 : sujet qui a un entraînement intensif (prépare le grand raid, prépare une compétition) qui fait de
l'exercice sous forme d'endurance ou de force. (Activité dite intense ou très importante)