14 février 2013 Polynômes. I Quelques notions d'arithmétique dans Dénition 1. tel que b “ ac. a est appelé un Exemple 1. Z divise b (dans Z), et on le note a | b si et seulement si il existe c P Z diviseur de b, et b un multiple de a. Soient a, b P Z. On dit que a ´3 est un diviseur de 12 car 12 “ p´3q ˆ p´4q. Proposition 1. pa | b et b | aq ñ |a| “ |b| Proposition 2. Soient a, b, c, d P Z et n P N˚ . On a : " 3. a | b ñ a | bc " a|b 4. ña|b`c a|c 1. a | a " a|b 2. ña|c b|c Théorème 1 (division euclidienne). quotient 5. a|c ñ ab | cd b|d 6. a | b ñ an | bn Soient pa, bq P N ˆ N˚ . il existe un couple unique pq, rq de N tel que : " a “ bq ` r 0ďrăb reste On dit que q est le et r le de la division euclidienne de a par b. Exemple : pour a “ 1357 et b “ 29 : lo1357 omoon “ loo29 moon ˆ loo46 moon ` loo23 moon a Remarque 1. b q r b | a si et seulement si le reste de la division euclidienne de a par b est nul. Dénition 2. Un entier naturel p est dit premier si p ě 2 et si les seuls diviseurs de p dans N sont 1 et p. i.e. @n P N˚ , n | p ñ pn “ 1 ou n “ pq Exemples 2. 2, 3, 5, 7, 11, . . . sont premiers. 9 n'est pas premier car 3 | 9. Remarques 2. 1. 2 est le plus petit des nombres premiers. 2. On peut étendre la dénition : n P Z est dit premier si |n| est premier. Théorème 2. Tout élément de N ´ t0, 1u peut s'écrire de manière unique (à l'ordre près des facteurs) comme un produit de nombres premiers. Par exemple : 140 “ 22 ˆ 5 ˆ 7. Remarque 3. α1 , . . . , αN Ceci revient à dire que si n ě 2, DN P N˚ , p1 , . . . , pN premiers deux à deux distincts, et N ź P N˚ tels que : n “ pi αi i“1 Théorème 3. L'ensemble des nombres premiers est inni. Lycée Jean Perrin 2012/2013 1 / 15 Polynômes. 14 février 2013 Par l'absurde. Supposons que cet ensemble est ni de cardinal n, et notons p1 , . . . , pn ses éléments. On considère alors le nombre N “ p1 . . . pn ` 1 (ě 2). Soit q un nombre premier qui divise N . q est l'un des pi , donc q | p1 . . . pn . q divise alors la diérence N ´ p1 . . . pn “ 1, ce qui est absurde. Démonstration. On peut donc en théorie trouver des nombres premiers aussi grands qu'on veut, mais en pratique, ils ne sont pas faciles à déterminer. Exemple de gros nombre premier : 286243 ´ 1 (25962 chires). II Ensemble KrXs des polynômes K “ R ou C est un corps. II.A Dénition formelle d'un polynôme Dénition 3. Un polynôme P à une indéterminée à coecients dans K est une suite innie d'éléments de K, tous nuls à partir d'un certain rang (appelés de P ). coecients N otation : P “ pa0 , a1 , . . . , an , 0, 0, . . . , 0, . . .q “ pai qiPN n ÿ ou : P “ P pXq “ a0 ` a1 X ` ¨ ¨ ¨ ` an X n “ ak X k k“0 On convient dans la deuxième notation que X 0 “ 1. On note KrXs l'ensemble des polynômes à une indéterminée. Pour tout entier n on démontre après avoir déni les opérations dans KpNq que X n “ p0, .., 0, 1, 0, ...q avec un 1 à la pn ` 1q-ième position. Exemples 3. 0, 1, X 3 ` X, X ` π sont des éléments de RrXs. X 2 ` i P CrXs mais X 2 ` i R RrXs Remarque 4. Par dénition, deux polynômes sont égaux si et seulement si leurs coecients sont égaux (principe d'identication des coecients). Attention! La lettre X appelée indéterminée, est une notation : elle ne correspond pas à une valeur où à une inconnue. Vocabulaire : On appelle : Polynôme nul le polynôme dont tous les coecients sont nuls. Polynôme unité le polynôme P “ 1. Polynômes constants les polynômes de la forme P “ a . Monôme un polynôme de la forme P “ a X . 0 p Dénition 4 (degré d'un polynôme). suivante : p A tout polynôme P , on associe son degré noté deg P , déni de la manière 1) deg 0 “ ´8 2) Si P ‰ 0, P “ a0 ` a1 X ` ¨ ¨ ¨ ` an X n avec an ‰ 0, alors deg P “ n. Dans ce cas, an est appelé du polynôme P . Si an “ 1, alors le polynôme P est dit . coecient dominant unitaire Dénition 5. à n. Remarque 5. On note Kn rXs le sous-ensemble de KrXs constitué des polynômes de degré inférieurs ou égaux Si le degré du polynôme P est connu, on peut noter : P “ n ÿ ak X k k“0 Lycée Jean Perrin 2012/2013 2 / 15 Polynômes. II.B 14 février 2013 Fonctions polynomiales II.B Fonctions polynomiales Dénition 6. n ÿ Soit P P KrXs. On note P “ ak X k . fonction polynomiale Pr associée à P par : k“0 On dénit la $ ’ & K Ñ K Pr : ’ % x ÞÑ a0 ` a1 x ` ¨ ¨ ¨ ` an xn “ n ÿ ak xk “ Prpxq k“0 Remarque 6. On verra plus loin que si K “ R ou C, il existe une correspondance bijective entre l'ensemble KrXs des polynômes et l'ensemble des fonctions polynomiales sur K. On identiera donc un polynôme P à sa fonction polynomiale Pr. Si a P K, on notera ainsi P paq au lieu de Prpaq. Observons les règles d'addition et de multiplication des fonctions polynomiales. On note n “ max tdeg P, deg Qu n n ÿ ÿ bk X k . ak X k , Q “ et P “ k“0 On a pour la somme : k“0 n ÿ r Prpxq ` Qpxq “ ak xk ` k“0 n ÿ bk x k “ k“0 n ÿ pak ` bk qxk k“0 Pour ce qui concerne le produit, on a : r PrpxqQpxq “ pa0 ` a1 x ` a2 x2 ` ¨ ¨ ¨ ` an xn qpb0 ` b1 x ` b2 x2 ` ¨ ¨ ¨ ` bn xn q “ a0 b0 ` pa0 b1 ` a1 b0 qx ` ¨ ¨ ¨ ` pa0 bn ` a1 bn´1 ` a2 bn´2 ` ¨ ¨ ¨ ` an b0 qxn `pa1 bn ` a2 bn´1 ` ¨ ¨ ¨ an b1 qxn`1 ` ¨ ¨ ¨ ` an bn x2n r Ou encore : PrpxqQpxq “ 2n ÿ ck X k avec ck “ ÿ ai bj . i`j“k 0ďi,jďn k“0 Ces constatations nous servent à dénir les opérations suivantes sur KrXs : II.C Opérations sur les polynômes addition Dénition 7. Si P “ `8 ÿ On dénit l' et la `8 ÿ ak X k et Q “ bk X k , alors : k“0 multiplication des polynômes de KrXs de la manière suivante : k“0 P `Q“ `8 ÿ pak ` bk qX k et k“0 avec ck “ k ÿ P ˆQ“ `8 ÿ ck X k k“0 ai bk´i “ a0 bk ` a1 bk´1 ` ¨ ¨ ¨ ` ak b0 i“0 Remarque 7. Avec ces dénitions, l'addition et la multiplication des polynômes ont les mêmes propriétés (associativité, distributivité,...) que celles des fonctions polynomiales associées. Par exemple, pX 2 ` iq ` pX 3 ´ 2X ´ iq “ X 3 ` X 2 ´ 2X pX ` 1qp´iX 2 ` 5q “ ´iX 3 ´ iX 2 ` 5X ` 5 Proposition 3. Soient P, Q P KrXs, alors : 1. degpP ` Qq ď maxtdeg P, deg Qu (avec les conventions ´8 ď p @p P N et ´8 ď ´8). 2. degpP Qq “ deg P ` deg Q (avec les conventions ´8 ` p “ ´8 @p P N et ´8 ` p´8q “ ´8). Lycée Jean Perrin 2012/2013 3 / 15 Polynômes. II.C 14 février 2013 Opérations sur les polynômes Démonstration. ‚ Si P “ 0 ou Q “ 0, 1. et 2. sont évidents. q p ÿ ÿ ak X k , Q “ bk X k , avec p “ deg P et q “ deg Q. ‚ Si P ‰ 0 et Q ‰ 0, on note : P “ k“0 1. P ` Q “ `8 ÿ k“0 pak ` bk qX k k“0 Si k ě maxtdeg P, deg Qu “ n, on a ak “ bk “ 0, et donc ak ` bk “ 0, d'où P ` Q “ n ÿ pak ` bk qX k , et degpP ` Qq ď n “ maxtdeg P, deg Qu k“0 2. P ˆ Q “ p`q ÿ ck X k , avec : k“0 cp`q “ aop`q aop`1 boq`1 a0 lo bop`q bp`q´1 ` ¨ ¨ ¨ ` ap´1 lo moon b0 moon `a1 looomooon moon bq´1 ` ¨ ¨ ¨ ` lo moon `ap bq ` lo “ ap bq ‰ 0 “0 et si k ą p ` q , ck “ k ÿ “0 “0 “0 “0 ai bk´i “ 0. i“0 En eet, pour i ą p, ai “ 0, et pour i ď p, k ´i ą p`q ´i ě q , donc bk´i “ 0, d'où degpP Qq “ p`q “ deg P `deg Q Conséquence : P Q “ 0 ñ pP “ 0 ou Q “ 0q. On dit que KrXs est intègre. En eet pP ‰ 0 et Q ‰ 0q ñ degpP Qq ě 0 ñ P Q ‰ 0. Dénition 8. 8 ÿ Si P “ ak X k et λ P K, on dénit le produit du polynôme P par le scalaire λ par : k“0 8 ÿ pλ.P qpXq “ pλak qX k k“0 Remarques 8. 1. C'est une opération externe (produit d'un élément de K et d'un élément de KrXs). 2. On obtient le même résultat en eectuant le produit de P et du polynôme constant ou nul Q “ λ. Pour cette raison, on identie K0 rXs au corps K. Proposition 4. 1. pKrXs, `q est un groupe commutatif. 2. Si λ, µ P K, P, Q P KrXs : ‚ λpP ` Qq “ λP ` λQ ‚ pλ ` µqP “ λP ` µP ‚ λpµP q “ pλµqP Comme ces propriétés sont vériées, on dit que pKrXs, `, ¨q est un K Lycée Jean Perrin 2012/2013 4 / 15 - espace vectoriel. Polynômes. II.D 14 février 2013 Polynômes dérivés II.D Polynômes dérivés Dénition 9. Soit P P KrXs. P “ n ÿ ak X k “ a0 ` a1 X ` ¨ ¨ ¨ an X n . k“0 On appelle polynôme dérivé de P , noté P , le polynôme déni par : 1 $ ’ & 0n si deg P ď 0 ÿ P1 “ kak X k´1 “ a1 ` 2a2 X ` ¨ ¨ ¨ nan X n´1 ’ % si deg P ě 1 k“1 On dénit également les polynômes dérivés successifs par : # P p0q “ P ´ ¯1 P pkq “ P pk´1q @k P N˚ Par exemple, on a : P p1q “ P 1 et P p2q “ P 2 . Proposition 5. " 1. @P P KrXs, deg P 1 “ deg P ´ 1 si deg P ě 1 ´8 si deg P ď 0 2. @P P KrXs, @n P N, pdeg P ď n ô P pn`1q “ 0q Proposition 6. Soit P, Q P KrXs et λ P K, alors : 1. pP ` Qq “ P 1 ` Q1 1 2. pλP q1 “ λP 1 3. pP Qq1 “ P 1 Q ` P Q1 Remarque 9. De manière générale, tout ce qui a été vu sur la dérivation des fonctions polynomiales est encore vrai pour les polynômes dérivés. Proposition 7 (Formule de Leibniz). @P, Q P KrXs, @n P N : pnq pP Qq n ˆ ˙ ÿ n “ P pkq Qpn´kq k k“0 Par récurrence sur N. ‚ Pour n “ 0, c'est évident. ‚ Supposons la propriété vraie au rang n. Soient P, Q P KrXs : ˜ ¸1 n ´ ¯ ´ ¯1 ÿ n pkq pn´kq pn`1q pnq P Q pP Qq “ pP Qq “ k k“0 n ´ ¯ ´ ¯ ÿ n 1 “ P pkq Qpn´kq k k“0 n ´ ¯´ ¯ ÿ n “ P pk`1q Qpn´kq ` P pkq Qpn´k`1q k k“0 n ´ ¯ n ´ ¯ ÿ ÿ n pk`1q pn´kq n pkq pn`1´kq “ P Q ` P Q k k k“0 k“0 n`1 n ´ ¯ ÿ ´ n ¯ ÿ n pkq pn`1´kq “ P pkq Qpn´pk´1qq ` P Q k ´ 1 k k“1 k“0 ˙ ˆ n ´ ¯ ´ ¯ ÿ n n “ P pn`1q Qp0q ` ` P pkq Qpn`1´kq ` P p0q Qpn`1q k ´ 1 k k“1 looooooooooomooooooooooon Démonstration. ´ ¯ “ n`1 k pP Qqpn`1q n`1 ÿ ´ “ k“0 n ` 1¯ pkq pn`1´kq P Q k donc la propriété est vraie au rang n ` 1. ‚ Par récurrence, le résultat est vrai pour tout entier n. Lycée Jean Perrin 2012/2013 5 / 15 Polynômes. 14 février 2013 III Arithmétique dans KrXs III.A Divisibilité dans KrXs divise P (dans KrXs), et on le note A | P si et seulement si Dénition 10. Soient A, P P KrXs. On dit que A il existe Q P KrXs tel que P “ AQ. A est appelé un de P , et P un de A. diviseur multiple Exemples 4. Dans RrXs, X est un diviseur de X 3 ` X car X 3 ` X “ XpX 2 ` 1q. X ` 1 | 2X ` 2 car 2X ` 2 “ 2 ˆ pX ` 1q. 1 et 2X ` 2 | X ` 1 car X ` 1 “ ˆ p2X ` 2q. 2 Dans CrXs, X ` i est un diviseur de X 2 ` 1 car X 2 ` 1 “ pX ´ iqpX ` iq. Proposition 8. Soient A, B, C, D P KrXs et n P N˚ . On a : " 3. A | B ñ A | BC " A|B 4. ñA|B`C A|C 1. A | A " A|B 2. ñA|C B|C 5. A|C ñ AB | CD B|D 6. A | B ñ An | B n Remarques 10. 1. Tout polynôme divise le polynôme nul. En eet 0 “ P ˆ 0. 2. Un polynôme de degré 0 (c'est à dire constant et non nul) divise tout polynôme. ˆ ˙ 1 En eet, si P P KrXs et λ P K˚ , alors P “ P ˆ λ. λ Proposition 9. Si P est un polynôme non nul et si A | P , alors deg A ď deg P . Si A | P , alors il existe Q P KrXs tel que P “ AQ. On en déduit deg P “ deg A ` deg Q, et deg A “ deg P ´ deg Q ď deg P . Démonstration. Proposition 10. Soient A, B P KrXs deux polynômes non nuls. Alors : pA | B et B | Aq ô Dλ P K˚ tel que B “ λA On dit alors que les polynômes A et B sont Démonstration. deg A “ deg B . associés. Supposons A | B et B | A. Comme A | B , alors deg A ď deg B , et de même, on a deg B ď deg A. Donc De plus, comme A divise B on a B “ AC avec deg B “ deg A ` deg C . D'où deg C “ 0, C “ λ est un polynôme constant et B “ λA. La réciproque est évidente. III.B Division euclidienne On va commencer par décrire le principe de cette opération sur un exemple. Eectuons la division euclidienne de 2X 4 ` X 3 ´ X 2 ` X ` 1 par 2X 2 ´ X ´ 2. Il s'agit de procéder par étapes (à chaque étape, on élimine le monôme de plus haut degré) : 2X 4 ` X 3 ´ X 2 ` X ` 1 “ “ “ X 2 p2X 2 ´ X ´ 2q ` 2X 3 ` X 2 ` X ` 1 X 2 p2X 2 ´ X ´ 2q ` Xp2X 2 ´ X ´ 2q ` 2X 2 ` 3X ` 1 X 2 p2X 2 ´ X ´ 2q ` Xp2X 2 ´ X ´ 2q ` 1p2X 2 ´ X ´ 2q ` 4X ` 3 2 p2X 2 ´ X ´ 2qpX ` X ` 1q ` 4X `3 loooooomoooooon loomoon Quotient Reste On choisit généralement de représenter ces étapes successives de la manière suivante : Lycée Jean Perrin 2012/2013 6 / 15 Polynômes. III.B 14 février 2013 Division euclidienne Pour la première étape : 2X 4 ` X 3 ´ X 2 ` X ` 1 ´p2X 4 ´ X 3 ´ 2X 2 q 2X 2 ´ X ´ 2 X2 3 2 2X ` X ` X ` 1 Division complète : 2X 4 ` X 3 ´ X 2 ` X ` 1 ´p2X 4 ´ X 3 ´ 2X 2 q 2X 2 ´ X ´ 2 X2 ` X ` 1 loooooomoooooon 2X 3 ` X 2 ` X ` 1 ´p2X 3 ´ X 2 ´ 2Xq Quotient 2X 2 ` 3X ` 1 ´p2X 2 ´ X ´ 2q 4X `3 loomoon Reste Théorème 4 (division euclidienne). de KrXs tel que : Q est le " Soient A, B P KrXs tels que B ‰ 0. Alors il existe un couple unique pQ, Rq A “ BQ ` R deg R ă deg B pR “ 0 ou 0 ď deg R ă deg Bq quotient et R le reste de la division euclidienne de A par B. Démonstration. ‚ Existence : On pose n “ deg A et p “ deg B . p étant xé, on va démontrer par récurrence sur n la propriété : Pn : " Si deg A ď n, le couple pQ, Rq existe." ˝ Initialisation : Si n ď p ´ 1, Pn est vraie (Q “ 0 et R “ A). ˝ Hérédité : Soit k ě p ´ 1 xé. Supposons Pk vraie. Montrons que Pk`1 est vraie. Soit A P KrXs de degré k ` 1. On pose : k`1 ` ak X k ` ¨ ¨ ¨ ` a0 A “ lo aok`1 moon X ‰0 p p´1 ` ¨ ¨ ¨ ` b0 B “ loobmo p on X ` bp´1 X avec k ` 1 ě p ‰0 On a alors : A´ ak`1 k`1´p X B bp “ “ ˆ ˙ ak`1 bp´1 ak ´ Xk ` ¨ ¨ ¨ bp a1k X k ` ¨ ¨ ¨ ` a10 “ A1 avec deg A1 ď k, donc d'après l'hypothèse de récurrence, on a : A1 “ BQ1 ` R1 avec deg R1 ď deg B ak`1 k`1´p et A “ Bp X ` Q1 q ` looR 1on “ BQ ` R, donc Pk`1 est vraie. mo bp loooooooooooomoooooooooooon “R “Q ˝ Conclusion : Par récurrence, Pn est vraie pour tout entier n. ‚ Unicité : Supposons A “ BQ ` R “ BQ1 ` R1 avec deg R ă deg B et deg R1 ă deg B . Alors BpQ ´ Q1 q “ R1 ´ R, d'où : degpBpQ ´ Q1 qq “ degpR1 ´ Rq ď maxtdeg R, deg R1 u ă deg B Or degpBpQ ´ Q1 qq “ deg B ` degpQ ´ Q1 q ă deg B , donc degpQ ´ Q1 q “ ´8, et Q ´ Q1 “ 0. On a alors Q “ Q1 , et donc R “ R1 . Exercice III.1. Soit A “ X 4 ` X 3 ´ X 2 ` X ´ 2 P RrXs 1) Eectuer la division euclidienne de A par B “ X 2 ´ X ` 1 2) Montrer que X 2 ` 1 divise A. Lycée Jean Perrin 2012/2013 7 / 15 Polynômes. 14 février 2013 Remarque 11. B divise A si et seulement si le reste de la division euclidienne de A par B est nul. Exercice III.2. Trouver le reste de la division euclidienne de A “ X 50 par B “ X ´ 3X ` 2. 2 IV Racines des polynômes de KrXs IV.A Racine d'un polynôme zéro (ou une racine ) du polynôme P si α annule la fonction Dénition 11. Soit α P K. On dit que α est un polynomiale associée à P , c'est à dire si P pαq “ 0. Théorème 5. Démonstration. α est un zéro de P ðñ P est divisible par X ´ α On va montrer les implications réciproques : ð : Si pX ´ αq | P , alors il existe Q P KrXs tel que P “ pX ´ αqQ. On a donc P pαq “ pα ´ αqQpαq “ 0, et α est racine de P . ñ : Supposons que α est une racine de P . La division euclidienne de P par X ´ α donne : P “ pX ´ αqQ ` R avec deg R ă 1, donc R “ λ P K Or P pαq “ 0 “ λ, donc P “ pX ´ αqQ, ce qui prouve que X ´ α | P . Exercice IV.1. de P . Soit P “ X 3 ´ 10X 2 ` 29X ´ 20. Vérier que 1 est racine de P , et en déduire les autres racines IV.B Multiplicité des racines d'un polynôme ordre de multiplicité (ou multiplicité ) Dénition 12. Soit P P KrXs ´ t0u et α P K une racine de P . On appelle de la racine α, l'unique entier m P N˚ tel que pX ´ αqm | P et pX ´ αqm`1 - P . Dans ce cas, on peut écrire P “ pX ´ αqm Q avec pX ´ αq - Q. Remarque 12. m est le plus grand entier tel que pX ´ αqm | P et 1 ď m ď deg P . Exemple 5. 0 est une racine de multiplicité 2 de X 3 ´ X 2 car X 3 ´ X 2 “ X 2 pX ´ 1q et X 3 - pX 3 ´ X 2 q (la division euclidienne a un reste non nul). Proposition 11. Démonstration. Soit α P K et k ě 1, alors pX ´αqk | P si et seulement si P pαq “ P 1 pαq “ ¨ ¨ ¨ “ P pk´1q pαq “ 0. On démontre séparément les conditions nécessaire et susante : ñ : Supposons pX ´ αqk | P , alors P “ pX ´ αqk Q, et si i ď k ´ 1 : P piq “ “ Donc P piq pαq “ i ´ ¯´ ´ ¯piq ¯pjq ÿ i pX ´ αqk Q “ pX ´ αqk Qpi´jq j j“0 i ´ ¯ ÿ i k! pX ´ αqk´j Qpi´jq j pk ´ jq! j“0 i ´ ¯ ÿ i k! pα ´ αqk´j Qpi´jq pαq “ 0. j pk ´ jq! loooooomoooooon j“0 “0 En conclusion, @i ď k ´ 1, P piq pαq “ 0. Lycée Jean Perrin 2012/2013 8 / 15 Polynômes. IV.C 14 février 2013 Nombre de racines d'un polynôme ð : Montrons par récurrence sur k que : pP pαq “ P 1 pαq “ ¨ ¨ ¨ “ P pk´1q pαq “ 0q ñ pX ´ αqk | P ˝ Initialisation : Si k “ 1, c'est le résultat du théorème 5. ˝ Hérédité : Soit k ě 1 xé. Supposons la propriété vraie au rang k. Soit P P KrXs tel que P pαq “ P 1 pαq “ ¨ ¨ ¨ “ P pk´1q pαq “ P pkq pαq “ 0. Montrons que pX ´ αqk`1 | P . D'après l'hypothèse de récurrence, on a pX ´ αqk | P , donc P “ pX ´ αqk Q. Ainsi : P pkq “ k ´ ¯ ÿ k i“0 k! pX ´ αqk´i Qpk´iq i pk ´ iq! et P pαq “ 0 “ k!Q pαq “ k!Qpαq “ 0, d'où Qpαq “ 0. Comme Qpαq “ 0, alors pX ´ αq | Q, et pkq p0q P “ pX ´ αqk Q “ pX ´ αqk pX ´ αqQ1 “ pX ´ αqk`1 Q1 Donc pX ´ αqk`1 divise P , et le résultat est vrai au rang k ` 1. ˝ Conclusion : Par récurrence, le résultat est vrai pour tout entier k ě 1. Théorème 6. Soit α P K et m ě 1, alors α est une racine de multiplicité m de P si et seulement si P pαq “ P 1 pαq “ ¨ ¨ ¨ “ P pm´1q pαq “ 0 et P pmq pαq ‰ 0. Démonstration. ñ : Si α est une racine de multiplicité m de P , alors pX ´ αqm | P donc, d'après la propriété 11, on a P pαq “ P 1 pαq “ ¨ ¨ ¨ “ P pm´1q pαq “ 0. De plus, P pmq pαq ‰ 0 car pX ´ αqm`1 - P . ð : Si P pαq “ P 1 pαq “ ¨ ¨ ¨ “ P pm´1q pαq “ 0, alors d'après la propriété 11, pX ´ αqm | P . Si de plus P pmq pαq ‰ 0, alors pX ´ αqm`1 - P . Exercice IV.2. On donne P “ X 4 ´ 7X 3 ` 15X 2 ´ 13X ` 4. Déterminer une racine évidente de P . Quelle est la multiplicité de cette racine ? En déduire toutes les racines de P . Exercice IV.3. Soit n ě 1. Montrer que le polynôme P “ X n ´ 1 n'a que des racines simples dans C (on pourra vérier par exemple que 1 est racine simple de P). IV.C Nombre de racines d'un polynôme Proposition 12. Soit P P KrXs. Si α1 , α2 , . . . , αp sont p racines pX ´ α1 qpX ´ α2 q ¨ ¨ ¨ pX ´ αp q. distinctes de P , alors P est divisible par Démonstration. ˝ C'est vrai pour p “ 1, d'après le théorème 5. ˝ Soit p ě 1 xé. Supposons la propriété vraie au rang p. Soient α1 , α2 , . . . , αp`1 pp ` 1q racines distinctes de P . D'après l'hypothèse de récurrence, P est divisible par pX ´ α1 qpX ´ α2 q ¨ ¨ ¨ pX ´ αp q, donc : P “ pX ´ α1 qpX ´ α2 q ¨ ¨ ¨ pX ´ αp qQ D'où, P pαp`1 q “ pα p`1 ´ a1 qpα p`1 ´ α2 q ¨ ¨ ¨ pα p`1 ´ αp qQpαp`1 q. looooomooooon looooomooooon looooomooooon ‰0 ‰0 ‰0 Il s'ensuit que Qpαp`1 q “ 0, ce qui entraine pX ´ αp`1 q | Q, et le résultat est donc vrai au rang p ` 1. ˝ Conclusion : Par récurrence, le résultat est vrai pour tout entier p ě 1. Remarque 13. On admet que ce résultat reste vrai si les racines de P sont comptées avec leur multiplicité. Par exemple, si α est racine double de P et si β est racine triple de P alors pX ´ αq2 pX ´ βq3 divise P . Théorème 7. Soit P un polynôme de degré ď n (P P Kn rXs). 1. Si P ‰ 0, alors P admet au plus n racines distinctes dans K. 2. Si P admet plus de n racines distinctes, alors P est nul. Lycée Jean Perrin 2012/2013 9 / 15 Polynômes. IV.D Cas particulier des racines dans 14 février 2013 C 1. est la contraposée de 2. Montrons donc 2. On suppose que P admet plus de n racines distinctes. Soient α1 , α2 , . . . , αn`1 des racines distinctes de P , alors pX ´ α1 qpX ´ α2 q ¨ ¨ ¨ pX ´ αn`1 q | P . Donc P “ 0 ou deg P ě n ` 1, d'où P “ 0. Démonstration. Corollaire 1. Soit P P KrXs. Si P a une innité de racines, alors P est le polynôme nul. Exercice IV.4. Soit n ě 0. Montrer que deux polynômes de Kn rXs dont les fonctions polynomiales associées ont n ` 1 valeurs en commun sont égaux. Proposition 13. " KrXs P (ou isomorphisme) pour les lois ` et ˆ. r et P Ą r .) (C'est à dire PČ ` Q “ Pr ` Q Q “ PrQ L'application ϕ : Ñ tfonctions polynomiales sur Ku est un ÞÑ Pr morphisme bijectif Démonstration. ϕ est un morphisme par dénition des opérations ` et ˆ, clairement surjectif. Montrons que ϕ est injectif : Soient P, Q P KrXs, alors : ϕpP q “ ϕpQq ô ô ô r ô @x P R, P pxq “ Qpxq Pr “ Q @x P R, pP ´ Qqpxq “ 0 ô P ´ Q a une innité de racines. P ´Q“0ôP “Q Donc ϕ est injectif. IV.D Cas particulier des racines dans C Théorème 8 (d'Alembert-Gauss). moins une racine dans C. Tout polynôme non constant (c'est à dire de degré ě 1) de CrXs admet au Remarque 14. Un polynôme de RrXs de degré ě 1 n'admet pas nécessairement de racine dans R. Par exemple P “ X 2 ` 1 n'a pas de racine réelle, car : @α P R, P pαq “ α2 ` 1 ą 0 Proposition 14. Démonstration. Soit P P RrXs. Si α P C est racine de P , alors α est également racine de P . On pose P “ a0 ` a1 X ` ¨ ¨ ¨ ` an X n avec n ě 1 et ai P R. α est racine de P , donc : P pαq “ a0 ` a1 α ` ¨ ¨ ¨ ` an αn “ 0 En passant au conjugué de cette expression, on obtient : 0 “ P pαq “ “ “ a0 ` a1 α ` ¨ ¨ ¨ ` an αn a0 ` a1 α ` ¨ ¨ ¨ ` an αn “ 0 a0 ` a1 α ` ¨ ¨ ¨ ` an pαqn “ P pαq α est donc racine de P . Attention! C'est en général faux pour un polynôme de CrXs. Par exemple, i est racine de P “ X ´ i, mais pas ī “ ´i. Exercice IV.5. les racines de P . Soit P “ X 4 ` X 3 ´ 10X 2 ` 2X ´ 24. Vérier que Lycée Jean Perrin 2012/2013 10 / 15 ? 2i est racine de P , et en déduire toutes Polynômes. 14 février 2013 V Factorisation des polynômes de KrXs V.A Polynômes irréductibles irréductible Dénition 13. premier Un polynôme P P KrXs est dit dans KrXs (ou ) si et seulement si deg P ě 1 et P n'admet comme diviseurs (dans KrXs) que les polynômes constants non nuls (α P K˚ ) et les polynômes associés à P (βP avec β P K˚ ). Proposition 15. P P KrXs est irréductible dans KrXs si et seulement si P n'admet pas de diviseur (dans KrXs) de degré strictement compris entre 0 et deg P . Démonstration. ñ : Évident. ð : On sait que si Q | P on a 0 ď deg Q ď deg P , donc deg Q “ 0 ou deg Q “ deg P . 1er cas : deg Q “ 0, alors Q est constant non nul. 2e cas : deg Q “ deg P . On a Q | P donc P “ QR, ce qui entraine deg P “ deg Q ` deg R. D'où deg R “ 0. R “ λ est un polynôme de degré zéro, et P “ λQ. P et Q sont donc associés. Proposition 16. Tout polynôme de degré 1 de KrXs est irréductible dans KrXs. Si P P KrXs est de degré 1, alors il n'existe pas de polynôme Q de degré strictement compris entre 0 et deg P , donc d'aprés la proposition 15, P est irréductible. Démonstration. Exemples 6. 1. X ` i est irréductible dans CrXs. X ` 1 est irréductible dans RrXs (et CrXs). 2. P “ X 2 ` 1 est irréductible dans RrXs. En eet, supposons que P admet un diviseur Q P RrXs de degré 1. À un coecient multiplicatif près, on peut supposer que ce diviseur est un polynôme unitaire : Q “ X ´ λ. λ P R est alors racine de P , ce qui est absurde car P n'a pas de racine réelle. En revanche, X 2 ` 1 n'est pas irréductible dans CrXs, car X ` i P CrXs et X ` i | X 2 ` 1. V.B Polynômes scindés Proposition 17. est ď n. Démonstration. Soit P P KrXs non nul, de degré n. Alors le nombre de ses racines (comptées avec multiplicité) C'est clair en considérant la remarque 13 et le fait qu'un diviseur de P a pour degré au plus n. Dénition 14. KrXs. Un polynôme P P KrXs est dit scindé dans K si c'est un produit de polynômes de degré 1 de Proposition 18. Un polynôme de degré n ě 1 est scindé dans K si et seulement si il possède exactement n racines dans K, comptées chacune avec son ordre de multiplicité. Démonstration. La condition nécessaire est évidente, montrons la condition susante. Si α1 , α2 , . . . , αn P K sont des racines de P comptées avec multiplicité, on sait que le polynôme P est divisible par pX ´ α1 qpX ´ α2 q ¨ ¨ ¨ pX ´ αn q. Comme de plus ces deux polynômes ont même degré, on en déduit qu'il existe λ P K tel que : P “ λpX ´ α1 qpX ´ α2 q ¨ ¨ ¨ pX ´ αn q Donc le polynôme P est scindé dans KrXs. Remarques 15. Lycée Jean Perrin 2012/2013 11 / 15 Polynômes. V.C Cas général : factorisation dans 14 février 2013 KrXs 1. Dans ce cas, on peut écrire : P “λ n ź pX ´ αi q i“1 où n “ deg P , λ P K˚ est le coecient dominant de P , et α1 , α2 , . . . , αn sont les racines de P (comptées avec multiplicité). 2. On peut aussi écrire : P “ λ p ź pX ´ αi1 qki i“1 où deg P “ k1 ` k2 ` ¨ ¨ ¨ ` kp , λ P K est le coecient dominant de P , et α1 1 , α1 2 , . . . , α1 p sont les racines de P (de multiplicités respectives k1 , k2 , . . . , kp ). ˚ Ces écritures permettent de calculer les coecients du polynôme P en fonction de ses racines. Par exemple, pour le polynôme du second degré, on a l'écriture suivante : ` ˘ P “ aX 2 ` bX ` c “ λpX ´ α1 qpX ´ α2 q “ λ X 2 ´ pα1 ` α2 qX ` α1 α2 Par identication des coecients du monôme de plus haut degré, on a a “ λ, donc : b c X 2 ` X ` “ X 2 ´ pα1 ` α2 qX ` α1 α2 a a $ & α1 ` α2 “ ´ b a Finalement, on a les relations : % α1 α2 “ c a On généralise ce résultat dans la propriété suivante : Proposition 19. . Soit P P KrXs un polynôme scindé de degré n. Si on note P “ an X n ` an´1 X n´1 ` ¨ ¨ ¨ ` a0 et α1 , α2 , . . . , αn les racines de P (comptées avec multiplicité), alors : an´1 α1 ` α2 ` ¨ ¨ ¨ ` αn “ ´ an n a0 α1 α2 . . . αn “ p´1q an Démonstration. On peut écrire : ˆ ˙ n ź an´1 n´1 a0 P “ an X n ` X ` ¨¨¨ ` “λ pX ´ αi q an an i“1 Par identication des coecients du monôme de plus haut degré, on a an “ λ. Ce qui donne en développant : P an an´1 n´1 a0 X ` ¨¨¨ ` an an “ Xn ` “ X n ` p´α1 ´ α2 ´ ¨ ¨ ¨ ´ αn qX n´1 ` ¨ ¨ ¨ ` p´α1 qp´α2 q ¨ ¨ ¨ p´αn q Par identication, on a donc : an´1 “ ´α1 ´ α2 ´ ¨ ¨ ¨ ´ αn . an P p0q a0 Le coecient du monôme constant : “ “ p´1qn α1 α2 . . . αn . an an Le coecient du monôme de degré n ´ 1 : V.C Cas général : factorisation dans KrXs de manière unique Théorème 9. Dans KrXs, tout polynôme de degré ě 1 se décompose en un produit de facteurs irréductibles de KrXs, c'est à dire qu'il existe un unique λ P K˚ , P1 , P2 , . . . , Pm irréductibles unitaires distincts, et α1 , α2 , . . . , αm P N˚ tels que : P “λ m ź αm Piαi “ λP1α1 P2α2 . . . Pm i“1 Lycée Jean Perrin 2012/2013 12 / 15 Polynômes. V.D Décomposition dans 14 février 2013 CrXs Démonstration. Unicité : Admise. Existence : On procède par récurrence sur deg P “ n ě 1. ˝ Initialisation : Si n “ 1, la propriété est vraie car P est irréductible. ˝ Hérédité : Supposons la propriété vraie jusqu'au rang n. Soit P P KrXs, de degré n ` 1. Alors : Soit P est irréductible. Soit P n'est pas irréductible, et P admet un diviseur Q avec 1 ď deg Q ď n. On a P “ QR, et deg R “ deg P ´ deg Q “ n ´ deg Q, d'où 1 ď deg R ď n. D'après l'hypothèse de récurrence, R et Q se décomposent en un produit de polynômes irréductibles, donc P également. ˝ Conclusion : Par récurrence, le résultat est vrai pour tout entier n ě 1. Notation : Cette écriture est appelée décomposition de P sur K (ou dans KrXs). V.D Décomposition dans CrXs Proposition 20. Les polynômes irréductibles de CrXs sont les polynômes de degré 1. Démonstration. Tout polynôme de degré 1 de CrXs est irréductible. Réciproquement, si P P CrXs et deg P ě 2, alors d'aprés le théorème de d'Alembert-Gauss, P admet une racine z1 P C. D'où X ´ z1 P CrXs et X ´ z1 | P . P n'est donc pas irréductible. Proposition 21. Soit P P CrXs. La décomposition de P dans CrXs est de la forme : P “λ m ź pX ´ αi qki i“1 où λ P C˚ , α1 , α2 , . . . , αm P C, et k1 , k2 , . . . , km P N˚ . Autrement dit, tout polynôme est scindé dans CrXs (et a donc exactement n racines comptées avec multiplicité). Démonstration. Exemple 7 C'est évident d'après le théorème 9 et la forme des polynômes irréductibles unitaires de CrXs. (fondamental). Décomposition dans CrXs de P “ X n ´ 1. Méthode : On cherche les racines de P : z n ´ 1 “ 0 ô z n “ 1 “ e2ikπ , k P Z ô z “ e P a n racines distinctes 1, e 2iπ n ,e 4iπ n ,...,e 2ipn´1qπ n 2ikπ n , k P rr0, n ´ 1ss , donc : ˆ ˙ n´1 ´ ¯ ¯ ź ´ 2ipn´1qπ 2iπ 2ikπ n X n ´ 1 “ pX ´ 1q X ´ e n . . . X ´ e “ X ´e n k“0 Pour n “ 4, on obtient : X ´ 1 “ pX ´ 1qpX ` 1qpX ´ iqpX ` iq 4 V.E Décomposition dans RrXs Proposition 22. Les polynômes irréductibles de RrXs sont les polynômes de degré 1 et les polynômes de degré 2 à discriminant ∆ ă 0. Démonstration. ‚ Si P P RrXs est de degré 1, alors P est irréductible. Si P est de degré 2 à discriminant ∆ ă 0, alors P n'a pas de racine réelle, donc n'est pas divisible par un polynôme de degré 1 de RrXs. Donc P est irréductible. ‚ Réciproquement, montrons par contraposée que si P est irréductible dans RrXs alors deg P “ 1 ou deg P “ 2 avec ∆ ă 0 : Si deg P “ 2 avec ∆ ě 0, alors P admet une racine réelle a, donc X ´ a | P . P n'est donc pas irréductible. Si deg P ě 3 alors, d'après le théorème de d'Alembert-Gauss, P a une racine α P C. On distingue alors deux cas : 1er cas : Si α P R, X ´ α | P , donc P n'est pas irréductible. 2e cas : Si α P C ´ R alors, d'après la proposition 14, α est racine de P et α ‰ α, d'où pX ´ αqpX ´ αq | P . Or : pX ´ αqpX ´ αq “ X 2 ´ pα ` αqX ` αα “ X 2 ´ 2 RepαqX ` |α|2 P RrXs Donc P n'est pas irréductible. Lycée Jean Perrin 2012/2013 13 / 15 Polynômes. V.E Décomposition dans 14 février 2013 RrXs Proposition 23. Soit P P RrXs. La décomposition de P dans CrXs est un produit de polynômes de degré 1 et de polynômes de degré 2 à discriminant strictement négatif de RrXs. Autrement dit : P “λ m ź 1 pX ´ αi qki i“1 m ź 1 pX 2 ` pj X ` qj qkj j“1 où λ P R˚ , αi P R, ppj , qj q P R2 avec pj 2 ´ 4qj ă 0 et ki , kj1 P N˚ . Exercice V.1. On donne P pXq “ X 3 ` 3X 2 ` 4X ` 2. 1. Factoriser P dans RrXs (on pourra remarquer une racine évidente). 2. Factoriser P dans CrXs Exercice V.2. On donne P pXq “ X 4 ` 1. 1. Factoriser P dans CrXs. 2. En déduire la décomposition de P dans RrXs (on pourra regrouper les facteurs conjugués). Lycée Jean Perrin 2012/2013 14 / 15 Polynômes. 14 février 2013 TABLE DES MATIÈRES Table des matières I Quelques notions d'arithmétique dans Z II Ensemble KrXs des polynômes II.A II.B II.C II.D Dénition formelle d'un polynôme Fonctions polynomiales . . . . . . . Opérations sur les polynômes . . . Polynômes dérivés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III Arithmétique dans KrXs III.A Divisibilité dans KrXs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.B Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV Racines des polynômes de KrXs IV.A Racine d'un polynôme . . . . . . . . . IV.B Multiplicité des racines d'un polynôme IV.C Nombre de racines d'un polynôme . . IV.D Cas particulier des racines dans C . . V Factorisation des polynômes de V.A V.B V.C V.D V.E KrXs Polynômes irréductibles . . . . . . . . Polynômes scindés . . . . . . . . . . . Cas général : factorisation dans KrXs Décomposition dans CrXs . . . . . . . Décomposition dans RrXs . . . . . . . Lycée Jean Perrin 2012/2013 2 2 3 3 5 6 6 6 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 . 8 . 9 . 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 / 15 11 11 11 12 13 13 Polynômes.