Algèbre 3. 1/4 AL 3 – APPLICATIONS – – LOIS DE COMPOSITION INTERNE – 1. APPLICATIONS Dans l’ensemble du paragraphe, E, F, G et H désignent des ensembles. 1.1 Définitions Définition 1 : On appelle application de E vers F toute relation entre E et F qui a un élément de E (appelé ensemble de départ) associe au plus un élément de F (appelé ensemble d’arrivée). On note f : E → F x ֏f(x) f(x) est appelé l’image de x par f, c’est l’unique élément de F associé à x par f. L’ensemble des applications de E vers F est noté FE. Définition 2 : Soit f S FE. • Soit AS P (E) ; l’application g : A → F définie par ∀x∈A, g(x) = f(x) est appelée restriction de f à A et est notée f|A. • Soit E’ une partie contenant E ; l’application h :E’ → F définie par ∀x∈E, h(x) = f(x) est appelée UN prolongement de f à E’. ex Exemple : Soit f : ℝ* → ℝ telle que f(x) = ; f admet une infinité de prolongements sur ℝ . x Définition 3 : L’application f de E vers E définie pour tout x de E par f(x) = x est appelée application identique dans E (ou identité de E). On la note IdE. Définition 4 : Soient f S FE et g S GF . On définit une application de E vers G, appelée composée de f et g, notée g o f, définie pour tout x de E par g o f(x) = g(f(x)). Propriété (associativité) : Soient f S FE, g S GF et h S HG. On a : (h o g) o f = h o (g o f). 1.2 Applications injectives, surjectives Définition 5 : Soit f une application de E vers F. On dit que : • f est injective (ou f est une injection) si ∀(a ; b)∈E2 (a ≠ b) ⇒ ( f(a) ≠ f(b) ) • f est surjective (ou f est une surjection) si ∀y∈F, ∃ x∈E, f(x) = y • f est bijective (ou f est une bijection) si f est injective et surjective Lorsque f est bijective, on dit qu’elle admet une bijection réciproque de F vers E, notée f -1 , telle que : K(x ; y) ∈E × F, (y = f(x)) ⇔ (x = f -1(y)) ICAM Toulouse I1 Algèbre 3. 2/4 Remarques : (i) f est injective si et seulement si ∀(a ; b)∈E2 : ( f(a) = f(b) ) + (a = b) (ii) f est bijective si et seulement si ∀y ∈ F, ∃! x ∈ E, y = f(x) . (iii) f : E → F est bijective si et seulement si il existe g : F → E telle que g o f = IdE et f o g = IdF. On a alors f-1 = g. Propriétés : Soient f S FE et g S GF. • Si g o f est injective, alors f est injective. • Si g o f est surjective, alors g est surjective. • La composée de deux injections est une injection. • La composée de deux surjections est une surjection. • La composée de deux bijections est une bijection et (g o f) -1 = f -1 o g -1. Définition 6 : Soient f SEE . Si f o f = IdE , on dit que f est involutive. Remarque : Si f est involutive, alors f est bijective, et f -1 = f. Exemple : f : ℝ* → ℝ* définie par f(x) = 1 est involutive. x 1.3 Images directes et réciproques de parties par une application Définition 7 : Soit f S FE. • • Pour toute partie A de E on définit l’image directe de A par f, noté f(A), par : f(A) = { f(x) / x∈A}. Pour toute partie B de F on définit l’image réciproque de B par f, noté f -1 (B), par : f -1 (B) = { x∈E / f(x)∈B} . Propriétés : Soit f S FE. • KA S P (E) : A ⊂ f -1(f(A)) • KA’ S P (F) : f (f -1(A’)) ⊂ A’. • K (A ; B) S ( P (E) )2 : • K (A’ ; B’) S ( P (F) )2 : f -1(A’ ∪ B’) = f -1(A’) ∪ f -1(B’) f -1(A’ ∩ B’) = f -1(A’) ∩ f -1(B’) f -1 A ' = f -1 (A ') f(A ∪ B) = f(A) ∪ f(B) f(A ∩ B) ⊂ f(A) ∩ f(B) ( ) Définition 8 : Soient A ⊂ E et f : E → E. On dit que A est stable par f si f(A) ⊂ A, et que A est invariant par f si f(A) = A. ICAM Toulouse I1 Algèbre 3. 3/4 2. LOIS DE COMPOSITION INTERNE (l.c.i.) 2.1 Ensembles munis d’une l.c.i. Définition 9 : On appelle loi de composition interne (l.c.i.) sur un ensemble E ou opération dans E toute application de E × E dans E. Une l.c.i. est souvent notée ∗ : E × E → E (x ; y) ֏ x ∗ y On appelle magma tout couple (E, ∗) où E est un ensemble et ∗ est une l.c.i.. Remarque: on utilise aussi les notations : + , o , • , × , ⊥ , ... Exemples : • L’addition et la multiplication dans ℕ sont des l.c.i. • L’intersection et l’union dans P (E) sont des l.c.i. Définition 10 : Soit (E,∗ ) un magma. On dit que : • la loi ∗ est associative si ∀(a ; b ; c) ∈ E3 : a ∗ (b ∗ c) = (a ∗ b) ∗ c • la loi ∗ est commutative si ∀(a ; b) ∈ E2 : a ∗ b = b ∗ a Si deux éléments a et b de (E, ∗ ) vérifient a ∗ b = b ∗ a on dit qu’ils commutent. Exemples : 1. L’addition et la multiplication dans ℕ , Z , ℂ ,... , sont associatives et commutatives. 2. L’intersection dans P (E) est associative et commutative. 3. Le produit vectoriel de deux vecteurs de l’espace n’est ni associatif ni commutatif. → → → → → → Par exemple : ( i ∧ i ) ∧ j ≠ i ∧ ( i ∧ j ). 4. La l.c.i. ∗ : ℝ × ℝ → ℝ définie par (x, y) ֏ x - y n’est ni associative ni commutative. Définition 11 : Soit (E, ∗ , ⊥) un ensemble muni de deux l.c.i. On dit que : • la loi ⊥ est distributive à gauche par rapport à la loi ∗ si ∀(a; b; c) ∈ E3: a ⊥ (b ∗ c) = (a ⊥ b) ∗ (a ⊥ c) • la loi ⊥ est distributive à droite par rapport à la loi ∗ si ∀(a; b; c) ∈ E3: (b ∗ c) ⊥ a = (b ⊥ a) ∗ (c ⊥ a) • la loi ⊥ est distributive par rapport à la loi ∗ si elle l’est à droite et à gauche Exemple : dans ℂ la multiplication est distributive par rapport à l’addition 2.2 Eléments particuliers Définition 12 : Soit (E,∗ ) un magma , on dit que E admet un élément neutre à gauche (resp. à droite) si ∃ e ∈ E, ∀x ∈ E : e ∗ x = x (resp. x ∗ e = x ); On dit que E admet un élément neutre si ∃ e ∈ E, ∀ x ∈ E : x ∗ e = e ∗ x = x. Exemples : • 0 et 1 sont respectivement éléments neutres de ( ℝ , +) et ( ℝ *, ×) • ∅ est un élément neutre de (P (E), ∪) ICAM Toulouse I1 Algèbre 3. 4/4 Définition 13 : On appelle monoïde tout magma (E, ∗ ) tel que la loi ∗ est associative et E admet un élément neutre e. Exemples : • ( ℕ , +) et ( ℕ , ×) sont des monoïdes. • Pour tout ensemble non vide A, (AA, o) est un monoïde. Proposition 1 : Soit (E, ∗ ) un magma. • Dans (E, ∗ ) si e et e’ sont respectivement neutres à gauche et à droite alors e = e’. • Si (E, ∗ ) admet un élément neutre alors il est unique. Définition 14 : Soit (E, ∗ ) un magma d’élément neutre e. On dit que x ∈ E admet un symétrique à gauche (resp. à droite ) s’il existe x’∈E tel que x’ ∗ x = e (resp. x ∗ x’ = e). On dit que x admet un symétrique (ou qu’il est symétrisable ou inversible) s’il existe x’∈E tel que x ∗ x’ = x’ ∗ x = e . Ce symétrique est souvent noté x -1 ( - x pour l’addition ). Proposition 2 : Soit (E, ∗ ) un monoïde. • Si a est un élément symétrisable de E, alors son symétrique est unique. • Si deux éléments a et b de E sont symétrisables alors a ∗ b est symétrisable et on a : (a ∗ b) -1 = b -1 ∗ a -1. Exemple : dans ( ℝ *, ×) tout élément a admet un inverse a -1 = dans ( ℝ , ×). 1 , mais 0 n’est pas inversible a Définition 15 : Soient (E, ∗ ) un ensemble muni d’une l.c.i. ∗ , a ∈E. On dit que: a est régulier à droite si ∀(x ; y)∈E2, (x ∗ a = y ∗ a) ⇒ ( x = y ) a est régulier à gauche si ∀(x ; y)∈E2, (a ∗ x = a ∗ y) ⇒ ( x = y ) a est régulier s’il est régulier à droite et à gauche. Remarque : dans ( ℝ , ×) 0 n’est pas un élément régulier. Proposition 3 : Tout élément symétrisable est régulier. ICAM Toulouse I1