BCPST 1 Lundi 4 janvier 2016
D.S. n°3 BIOLOGIE Eléments de correction
« Les protéines membranaires »
ATTENTION : proposition de corrigé avec les connaissances acquises au jour du devoir. D’autres aspects,
étudiés plus tard dans le programme de BCPST viendront s’y ajouter (en particulier protéines membranaires
mises en jeu dans le métabolisme énergétique…).
Introduction :
Tout être vivant est constitué de cellules limitées par une membrane plasmique. En outre, les cellules eucaryotes sont
compartimentées et leurs organites sont limités par des endomembranes.
Puisqu’elles sont des structures limitantes, les membranes doivent intervenir dans des processus essentiels au
fonctionnement de la cellule : échanges de matière, relations mécaniques et fonctionnelles avec le milieu
extracellulaire en ce qui concerne la membrane plasmique, fonctions des organites pour les endomembranes.
Or les membranes sont des mosaïques lipoprotéiques : elles résultent d’un assemblage de lipides et de protéines,
molécules organiques caractéristiques du vivant. Les protéines sont des hétéropolymères d’acides aminés dont la
structure et les fonctions sont très variées dans la cellule.
Nous nous demanderons quelle est l’importance fonctionnelle des protéines membranaires et quelles propriétés des
protéines leur permettent de réaliser ces fonctions.
Pour cela, nous étudierons dans un premier temps comment la structure et les propriétés des protéines
membranaires sont mises en jeu dans les échanges de matière à travers les membranes. Nous montrerons ensuite
comment les protéines de la membrane plasmique interviennent dans les relations entre la cellule et son
environnement, autres cellules ou matrice extracellulaire. Enfin, nous envisagerons quelques exemples permettant
d’argumenter l’importance des protéines membranaires dans la régionalisation fonctionnelle de la cellule et la
spécialisation fonctionnelle des organites.
Penser à localiser les protéines étudiées, et dans le choix des exemples, à utiliser quand cest possible des protéines
d’endomembranes (ne pas se limiter à des protéines de la membrane plasmique, compte tenu du sujet).
I. Protéines membranaires et échanges de matière
Seuls les composés hydrophobes peuvent diffuser à travers la phase lipidique des membranes, nécessité de
protéines pour les autres substances.
1. Des protéines intrinsèques mises en jeu dans les échanges
- comparaison cryofracture/cryodécapage sur liposome et mb plasmique des protéines intégrées à la membrane
- expérience avec trypsine + électrophorèse protéines : des protéines intrinsèques et extrinsèques
- profil d’hydropathie des protéines : le caractère hydrophile ou hydrophobe des radicaux des acides aminés
confère un caractère hydrophobe à certains domaines d’une protéine intrinsèque : structure secondaire des
protéines des hélices hydrophobes traversant la mb permettent l’insertion de la protéine dans la membrane
2. La conformation spatiale de certaines protéines ménage des canaux transmembranaires
- régions hydrophobes au contact des autres constituants membranaires / régions hydrophiles regroupées
délimitant un canal = passage hydrophile pour certaines substances
- cas des canaux ioniques comme les canaux de fuite à K+ des mb plasmiques, spécificité relative (pas de liaison
avec ion)
- des assemblages de protéines en édifices supra-moléculaires peuvent constituer des canaux : cas des
aquaporines (dans les mb plasmiques mais aussi le tonoplaste) ; spécificité car liaison faible entre deux acides
aminés (ASN) du canal et molécules d’eau ; cas aussi des pores nucléaires constitués par l’assemblage de
nombreuses protéines permettant notamment le transfert des ARN du noyau au cytosol.
[cas aussi des connexines des jonctions gap, autre exemple possible]
3. Certains échanges mettent en jeu un changement de conformation des protéines
- des domaines hydrophiles exposés au milieu aqueux peuvent interagir avec une substance hydrophile et
permettre son transport de l’autre côté de la membrane grâce à un changement de conformation
- ex de la perméase au glucose et modèle ping-pong de fonctionnement
- spécifici du transporteur en lien avec la nature protéique (importance de la structure spatiale) ; changement de
conformation = propriété de nb protéines ; aptitude à se lier à un ligand = autre propriété de nb protéines
- le changement de conformation peut être clenché : par la fixation d’un ligand (canaux chimio-dépendants), par
une variation du potentiel membranaire (canaux Na+ et canaux K+ voltage-dépendants) ; les échanges peuvent
alors être contrôlés
4. Certaines protéines sont des agents de couplage permettant le financement du travail osmotique
- exemple de la pompe Na+/K+ ou du symporteur Na+/glucose de l’entérocyte à expliquer (schémas)
- couplages chimio-osmotique ou osmo-osmotique réalisés par le transporteur protéique (processus endergonique
financé par processus exergonique)
II. Protéines de la membrane plasmique et relations entre la cellule et son environnement
1. Des liaisons entre protéines impliquées dans la cohésion mécanique entre cellules
(Cas de l’entérocyte)
- cadhérines (glycoprotéines transmembranaires Ca2+ dépendantes) des jonctions adhérentes, des desmosomes
reliées entre elles elles associent étroitement les cellules contiguës (schémas)
- liées au cytosquelette (microfilaments d’actine pour les jonctions adhérentes, filaments intermédiaires de kératine
pour les desmosomes) : solidarisation des cellules et de leur cytosquelette résistance mécanique
- liaisons homophiles entre cadhérines / aptitude à se lier à ligand, spécificité en lien avec nature protéique
2. Des protéines membranaires assurant la liaison avec la MEC
- intégrines : liaison à la fibronectine de la MEC animale et jonction avec le cytosquelette (schéma) ; rôle dans la
transduction de signaux entre MEC et cellule
- hémidesmosomes : ancrage à la lame basale dans les épithéliums
- des complexes enzymatiques membranaires en rosette des cellules végétales qui synthétisent la cellulose (et
sont liés aux microfibrilles en cours de mise en place)
3. Spécificité et aptitude à se lier à un ligand interviennent dans des processus de reconnaissance et de
communication
- assymétrie membranaire : résidus glucidiques des glycoprotéines sur face extracellulaire, constituants du
glycocalix, rôle dans la protection et la reconnaissance cellulaire (mais ici c’est la fraction glucidique qui assure la
spécificité ; la fraction protéique assure l’ancrage dans la membrane plasmique)
- récepteurs qui interviennent dans la reconnaissance : ex. récepteurs au fragment Fc des Ac dans la membrane
plasmique des macrophages facilitant la phagocytose (scma),
- récepteurs aux neurotransmetteurs au niveau de la synapse neuro-musculaire intervenant dans la
communication entre cellules (scma)
III. Protéines membranaires et régionalisation fonctionnelle au sein de la cellule
1. Des protéines membranaires impliquées dans la polarité et la régionalisation fonctionnelle des
cellules
Cas des entérocytes par exemple (lexemple des neurones pourrait être choisi) :
Jonctions serrées : association étroite des occludines des membranes de cellules contiguës (au pôle apical) ;
assurent étanchéité entre milieu extérieur et milieu intérieur + bloquent diffusion intramembranaire des protéines
maintien spécialisation des membranes donc polarité structurale et fonctionnelle de la C/ (schéma)
2. Des protéines membranaires assurent la spécificité des conditions de milieu dans certains
compartiments
Cas de pompes H+/ATPases des lysosomes contenu acide favorable à l’action des hydrolases qu’ils contiennent
(là encore, spécificité, changement de conformation, agent de couplage / nature protéique de la pompe)
3. Des protéines membranaires mises en jeu dans l’adressage et les échanges entre compartiments
- récepteurs à mannose 6P dans la membrane du Golgi permettant le tri de protéines glycosylées avant leur
adressage via des vésicules
- récepteurs à dynéine ou à kinésine sur les vésicules permettant leur déplacement le long des microtubules dans
la cellule
- protéines V-snare des vésicules et T-snare des membranes cible mises en jeu par exemple dans les processus
d’exocytose
(nature protéique peut être mise en relation ici avec les processus de reconnaissance mis en jeu)
Conclusion :
- Diversité des rôles assurés par les protéines membranaires : dans la vie de la cellule, dans son intégration
mécanique et fonctionnelle à un tissu et à l’organisme avec la transduction de signaux et le transfert de messages.
- Diversité fonctionnelle étroitement liée aux propriétés structurales des protéines (spécificité de la conformation
spatiale liée à la structure primaire et aux propriétés des acides aminés qui les constituent, aptitude parfois à la
reconnaissance et à se lier avec un ligand, et/ou à changer de conformation).
- la nature des protéines contenues par une membrane est donc déterminante dans ses fonctions, et pour la cellule
eucaryote la compartimentation repose sur des membranes spécialisées grâce à leur contenu en protéines, ce qui
permet un partage du travail dans la cellule, et la coopération entre organites.
- Or, le protéome cellulaire dépend d’une part de son information génétique d’autre part du contrôle de l’expression
de cette information : toute modification affectant l’une (mutation) ou l’autre (épigénétique) peut avoir des
conséquences importantes aux différentes échelles du vivant.
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