http://www.besancon-cardio.net/student/cours/11-angor-instable.htm SYNDROMES CORONARIENS AIGUS SANS SURELEVATION DU SEGMENT ST (Angine de Poitrine Instable et Infarctus NonQ) Professeur Jean Pierre BASSAND Professeur François SCHIELE Révision 10/2001 TRAITEMENT D'URGENCE 1 - Repos au lit absolu. 2 - Traitement anticoagulant par héparine ou héparine de bas poids moléculaire. L'héparine permet de réduire le risque évolutif des patients souffrant de syndromes coronariens aigus sans surélévation du segment ST. Les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) se sont avérées aussi efficaces et mieux tolérées que les héparines classiques. L'enoxaparine serait plus efficace que l'héparine non-fractionnée dans la réduction du risque (essais TIMI 11B et ESSENCE). 3 - Antiplaquettaires 3.1 - Aspirine. Ce médicament a été démontré efficace dans la réduction des événements secondaires chez les patients souffrant d'angine de poitrine instable. Sa prescription est obligatoire. 3.2 - La même démonstration a été administrée pour la ticlopidine (TICLID) dans un essai clinique limité, mais surtout pour le clopidogrel (PLAVIX) dans une étude de grande taille ayant incorporé plus de 12.000 patients. Ce médicament a permis de réduire de risque de décès, infarctus, récurrence de symptômes ou accident vasculaire cérébral de 22% à 6 mois. La réduction du risque est immédiate et intervient dès les premières heures suivant la prescription de PLAVIX. Il devient donc un médicament obligatoire de la phase aiguë et chronique dans l'angine de poitrine instable et de l'infarctus non-Q. 3.3 - D'autres anti-plaquettaires ont été mis au point au cours des dernières années. Il s'agit dans tous les cas d'anti-plaquettaires bloquant la voie finale commune de l'agrégation, c'est à dire les récepteurs membranaires responsables de l'adhésion et de l'agrégation plaquettaire, récepteurs glycoprotéiques IIb/IIIa (anti GP IIb/IIIa). Ces médicaments ne représentent pas une classe pharmacologique homogène bien qu'ayant tous virtuellement le même mécanisme d'action. Trois sont disponibles en utilisation courante : Le plus anciennement utilisé est l'abciximab (RéoPro) qui est un anticorps monoclonal dirigé contre les récepteurs plaquettaires. L'eptifibatide est un peptide qui a le même propriété. Le tirofiban est une molécule de petite taille dérivée de la tyrosine. Ces médicaments ont en commun une très grande efficacité. Ils ne peuvent être utilisés que par voie veineuse et sur de courtes périodes de 24 à 72 heures. Ils ont été démontrés efficaces : Dans le traitement médical des syndromes coronariens aigus sans surélévation du segment ST en complément du traitement classique par aspirine, bêta-bloqueurs et héparine. La réduction du risque dans ces circonstances est de l'ordre de 30% Dans l'environnement de l'angioplastie chez ces malades avec syndromes coronariens aigus. La réduction du risque est en moyenne de 45% chez les malades soumis à angioplastie. Ils ont également été démontrés efficaces (eptifibatide et tirofiban) chez les malades secondairement revascularisés et soumis préalablement à ce traitement (réduction du risque de l'ordre de 35%). A ce jour, il n'y a pas d'indication claire sauf pour le RéoPro et le tirofiban, qu'un médicament soit plus efficace qu'un autre dans ces indications. Toutefois, l'abciximab (RéoPro) a été démontré plus efficace que le tirofiban pour réduire le risque des malades soumis à angioplastie avec mise en place de prothèse endovasculaire dans un essai récent (TARGET). 4 - Anti-angineux majeurs : bêta-bloqueurs les calcium-bloqueurs sont indiqués en cas de résistance en traitement initial avec bêtabloqueurs, en association avec eux. TRINITRINE par voie veineuse 5 - Revascularisation Jusqu'à une époque très récente, l'utilité de la revascularisation urgente ou rapide chez les patients souffrant de ce type de pathologie n'avait pas été démontrée. On sait désormais grâce à deux essais randomisés contrôlés (FRISC II et TACTICS) que l'angiographie systématique et la revascularisation par angioplastie ou revascularisation chirurgicale améliore de façon très significative le pronostic de ces patients. L'attitude conservatrice classique qui consistait autrefois à traiter médicalement ces patients et ne les soumettre à revascularisation qu'en cas de récidive des symptômes ou démonstration d'une ischémie résiduelle est désormais abandonnée. La revascularisation systématique permet de réduire le risque décès plus infarctus de l'ordre de 30% à 6 mois. Dans le plus récent de ces essais (TACTICS) il a été en outre démontré que l'utilisation systématique d'anti GP IIb/IIIa (tirofiban) avant la revascularisation permettait de réduire la fréquence des complications liées à la revascularisation. Désormais, la prise en charge optimale à la phase aiguë de ce type de pathologie comporte : aspirine clopidogrel ou anti GP IIb/IIIa (l'association clopidogrel-GP IIb/IIIa n'a jamais été testée. Il est possible que les deux groupes de médicaments aient des effets additifs) bêta bloquants héparine ou héparine de bas poids moléculaire revascularisation myocardique site urgences angor, urgences psychiatriques : http://www.paris-nord-sftg.com/cr.urgences.0403.php SFTG PARIS-NORD: DOCUMENT DE SYNTHESE Urgences en médecine générale (compte-rendu de réunion, Mars 2004) Dr. N. Gauffier , membre de SFTG Paris-Nord Expert: Dr. C. Choquet, médecin urgentiste CONDUITE À TENIR DEVANT UN INFARCTUS DU MYOCARDE CRITERES DE DIAGNOSTIC PRECOCE : • • • douleur thoracique de type angineuse, intense, prolongée > 20 minutes ; résistante à la TNT, avec des signes ECG persistants : sus-décalage du segment ST (> 1 mm dans les dérivations standards et > 2 mm dans les dérivations précordiales), dans au moins 2 dérivations contiguës (dans un même territoire), avec image en miroir dans le territoire opposé. Ces signes doivent être tous présents afin de ne pas négliger une éventuelle péricardite ou une dissection thoracique, dont l’utilisation d’antiagrégants plaquettaires et d’anticoagulants sera extrêmement préjudiciable pour le patient. • • • INDICATION A UN TRANSFERT EN USIC EN URGENCE VIA LE SAMU AUCUN EXAMEN COMPLEMENTAIRE NE DOIT RETARDER LA PRISE EN CHARGE PAS D’INJECTION PAR VOIE INTRAMUSCULAIRE • TRAITEMENT AU CABINET EN PRESENCE D’UN IDM ANTERIEUR DANS L’ATTENTE DU SAMU: o Aspirine : 250 à 500 mg en IVD ou per os o HBPM : Lovenox 100 UI/kg soit 0,1 ml/10 kg, en SC o Plavix : 4 cp de charge o Analgésiques majeurs, en cas de douleur importante : morphine en IV ou Sevredol per os o La TNT (spray ou patch) n’a pas d’intérêt dans le traitement de l’IDM. o L’utilisation de Béta-bloquant doit être extrêmement prudente. Elle ne peut être recommandée en cabinet médical en présence d’un IDM antérieur. o TRAITEMENT AU CABINET EN PRESENCE D’UN IDM INFERIEUR DANS L’ATTENTE DU SAMU: o Il s’avère nécessaire d’éliminer une éventuelle extension de l’IDM inférieur au ventricule droit, par la recherche de signes droits (turgescence jugulaire notamment) et confirmée par la mise en évidence d’un sus-décalage de ST dans les dérivations V3R, V4R, ce qui contre-indique formellement l’utilisation de TNT et de B-bloquants. o Dans le doute, la prise en charge thérapeutique au cabinet sera limitée strictement à la suivante : Aspirine : 250 à 500 mg en IVD ou per os HBPM : Lovenox 100 UI/kg soit 0,1 ml/10 kg, en SC Plavix : 4 cp de charge Analgésiques majeurs, en cas de douleur importante : morphine en IV ou Sevredol per os Pas de B Bloquants Pas de TNT •